Emprunts coraniques à des langues non-arabes:
Une lecture anthropologique est nécessaire pour une meilleur compréhension du Coran, qui contient beaucoup d'emprunts de terme non-arabe en particulier de la langue syro-araméenne. Al-Zarkashî citant Ibn ‘Abbâs :
« L’opinion d’Ibn ‘Abbâs, de ‘Ikrima et d’autres encore est que l’on trouve dans le Coran du non-arabe. Rentrent dans cette catégorie : al-tûr, “la montagne” en syriaque ; tafaqâ, “se diriger vers” en romain ; qist et qistâs, “la justice” en romain ; innâ hudnâ ilayka (Coran, VII : 156), “nous nous repentons” en hébreu ; sijill, “livre” en persan ; raqîm, “planche” en romain ; muhl, “résidu de l’huile” dans la langue du Maghreb ; sundus, “rideau transparent” en hindou ; istabraq, “gros” en persan, sans le q ; sarî, “petite rivière” en grec, etc. »
Également, le dinar et le dirham, deux mots de racine grecque qui se trouvent aussi dans le Coran. Ou encore emprunté au lexique grec, la « sema » (signe ou marque d’où « sémantique »), ou « zukhruf, » le titre d’une sourate (de « zoghrophiô », « je peins », « je décore », « j’enjolive »).[19]
Cette lecture de déconstruction qui substitue une lecture anthropologique a tendance à être de plus en plus oubliée.
la langue originelle du coran est le syriaque
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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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Re: la langue originelle du coran est le syriaque
Ecrit le 20 juin09, 07:05- VT61
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Re: la langue originelle du coran est le syriaque
Ecrit le 20 juin09, 07:07La dernière mise en forme daterait du calife omeyyade Abd al-Malik (685-705). Elle aurait consisté en une homogénéisation de l'orthographe par al-Hajjaj, gouverneur d'Irak. A quelques réserves près, ces données ont longtemps été acceptées par les orientalistes. Aujourd'hui les spécialistes non musulmans qui travaillent sur le Coran sont plus circonspects, mais aussi tiraillés entre plusieurs hypothèses. "La fixation par écrit de la révélation que reçut le prophète a connu une histoire sur laquelle la lumière est loin d'être faite", reconnaît Alfred-Louis de Premare, de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (université de Provence, Aix-en-Provence).Le plus vieux Coran
Il est vrai qu'il n'existe aucun manuscrit qui ne date pas d'une bonne cinquantaine d'années après la mort du prophète. Pourtant selon la tradition islamique, le calife Othman aurait fait réaliser des copies de sa vulgate et les aurait expédiées dans les principales villes de l'empire : à la Mecque, Bassora, Coufa et Damas. Pourquoi donc n'en a-t-on découvert aucun exemplaire ? Le paléographe François Deroche, de l'Ecole pratique des hautes études, ne croit pas que les textes aient été définitivement fixés sous le calife Othman. : "La tradition islamique affirme qu'il a voulu fixer le texte afin d'éviter les divergences dans sa récitation. Or l'écriture hedjazienne d'alors, trop imparfaite, ne permet pas d'empêcher ces divergences. Au mieux, elle offre un support minimal, acceptable par les différents lecteurs"(1) Jacqueline Chabbi est convaincue que le Coran a été mis par écrit sous le calife Abd al-Malik, à Damas, à l'aube du VIII° siècle. Lorsque l'islam est devenu une civilisation d'écriture.
Malheureusement, les universitaires occidentaux n'ont pas véritablement d'interlocuteurs musulmans auxquels frotter leur hypothèses. Ce sont les religieux qui occupent le terrain farouchement. Les hypothèses de Gerd Puin ont été qualifiées "d'impostures" et des pressions ont été exercées sur ses appuis yéménites. Jacqueline Chabbi a fait l'objet d'une charge d'une rare violence lors d'une conférence à l'institut du monde arabe donnée par un membre de l'Académie royale du Maroc, le théologien Abdelaziz Benabdallah. Sur le site pourtant modéré de la communauté islamique française http://www.oumma.com, le Dr Abdallah, exégète du Coran, dénonce violemment "le concept de musulman de service". "Il s'agit de faire cosigner l'article attaquant l'islam par quelqu'un qui porte un nom d'origine musulmane de manière à essayer de faire passer l'article de la catégorie polémique stérile à la catégorie 'hypothèse scientifique'. Entre les musulmans de service (...) on assista à une surenchère progressive. Jusqu'à la publication d'un essai insultant le prophète de l'islam.[les Verset sataniques ,de Salman Rushdie qui lui valurent une fatwa le condamnant à mort] et de se réjouir : "depuis les musulmans de service sont moins nombreux et moins outranciers"
Pour avoir abordé la Coran comme un texte littéraire, l'Egyptien Nasr Abu Zaid, maître de conférence à l'université du Caire, a quant à lui été déclaré apostat en 1995 et condamné à l'exil. Au final un livre un seul au titre provocateur : Le Coran est-il authentique ? centré sur les évolutions du texte, à été publié à compte d'auteur, il y a deux ans par un universitaire tunisien, Mondher Sfar. Le hic est que son auteur est également connu pour avoir commis des articles négationnistes au début des années 1990. Les autorités religieuses musulmanes ont beau jeu de souligner que son analyse du Coran ne vaut certainement guère mieux que ses élucubrations passées. "Un historien n'a pas de leçons à donner à un théologien, même s'il doit à l'évidence étudier son mode pensée et sa doctrine. Bien entendu il n'a pas non plus à recevoir de leçons de lui en vertu d'un quelconque principe d'autorité qui interdirait de poser certaines questions" rappelle fort justement Jacqueline Chabbi.
Re: la langue originelle du coran est le syriaque
Ecrit le 20 juin09, 07:07et la prochaine fois ne dite plus n'importe quoi concernant le saint coran!
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Re: la langue originelle du coran est le syriaque
Ecrit le 20 juin09, 07:33oumma.com dit n'importe quoi à propos du coran ?
ce ne serait pas toi qui divagues ?
ce ne serait pas toi qui divagues ?
Re: la langue originelle du coran est le syriaque
Ecrit le 20 juin09, 21:16je ne m'adresse pas a vous VT61 mais a celui qui a créé ce sujet et ce mensonge!
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Re:
Ecrit le 29 juin09, 02:34shogun a écrit :oui mais certains versets difficilement compréhensibles deviennent trés clairs en les traduisant en syriaque,christophe luxenberg nous dit que le coran est a la base un manuel de chants chrétiens,et que l'islam n'est a l'origine qu'une hérésie judéo chrétienne.sa théorie me parait trés crédible étant donné qu'au départ la langue arabe ne comportent pas de points diacritique,ce qui a rendu sa traduction trés aléatoire
Bonjour,
Trés juste
c'est pas vraiment une decouverte ( voir Mingana), si on connait un peu l'histoire des ecritures dites " religieuse", les arabes ( nabatéens) ont l'oral arabe, les chrétiens, juifs dans l'ensemble vivaient avec ces arabes l'ecriture officiel des ecritures etaient l'araméen dans la region; la specificité du syriaque vient des chrétiens de syrie d'ou syri-aque, donc si on reflechis bien le coran ne pouvait s'adresser qu'a des gens vivant dans un contexte chrétien syrien, le fait de " transferer" le coran en arabie ( la mecque) pour sa naissance rend toute l'histoire ( islamique) bancale et incoherente
A mon avis pour comprendre le coran et l'histoire du coran et des premiers coran et de muhamed, faut situé la zone geographique , liés a l'ecriture, l'histoire, les recherches archeologiques etc, etc
le probleme est simple, sous forme d'equation:
il existait une periode du coran dans une region precise ( syrie-jordanie-palestine) avec un messager dont on a donner le nom de Muhamed on va dire ( comme le dis la tradition) entre 571-632
donc en une periode P1 : on a Muhamed, le syriaque , des chrétiens syriens, ecritures syriaques, et un coran qu'on va appeller ORIGINEL fini en 632.........Date de disparition de Muhamed, par consequent plus de Muhamed , plus de verset ok ?
150 ans aprés on reparle de Muhamed, du coran, d'une histoire, d'une autre region ( la mecque) , arabie, etc,etc a travers des ecrits qu'on appelle des ahadiths , hadiths ecrit pour la plupart, par des scribes qui on rien a voir avec la mecque , aucun d'eux n'est né a la mecque
donc la question est : que s'est il passé entre 632 et 850 date des premiers ecrits et temoignage ?
en 632 tout le monde comprennait le coran et son sens ; aprés 150 ans , on a perdu le sens originel
si j'ai l'occassion je vous donnerai des exemples ( comme d'ailleur tout le coran)
exemple : les versets dits sataniques etait tout simplement des versets dit "ironique", la soi disant polygamie ,ne parle rien d'autre que de Re-mariage pour les veuf(ves) et orphelin, que le voile dit islamique n'est autre que un rideau dans un domicile ( par pudeur), etc,etc
Pourquoi on passe du coran de Muhamed qui pour moi est l'original c'est a dire un message Noble et universelle ( vers 632)
a un autre message du coran d'othman, celui de nos jours qui est re-interpreté
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Re:
Ecrit le 03 juil.09, 04:36mdrrrrr epouser des raisinsHajer a écrit : De quelle theorie tu parle.
Il est con et se moque des gens comme toi.
Ce pseudo dit que le mot houri signifierait raisins blancs, et non pas vierges aux grands yeux.
Comment peu dire cette stupidité et le coran dis :
44. 54. C'est ainsi ! Et Nous leur donnerons pour épouses des houris aux grands yeux.
As tu entendu une personne qui s'est marié avec des raisins ?????
Reveille toi mon cher et ouvre tes yeux et ne suis pas les autres aveuglement.
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Re: la langue originelle du coran est le syriaque
Ecrit le 03 juil.09, 22:57Voici en tout cas un lien très intéressant concernant l'origine linguistique du coran: http://ns27074.ovh.net/exegeseflash.php
La vidéo est assez longue, mais elle vaut vraiment le coup d'être vue.
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Re: la langue originelle du coran est le syriaque
Ecrit le 18 mai13, 13:57L'origine syro-araméenne du Coran
Un grand nombre d'expressions réputées obscures du Coran s'éclairent si l'on retraduit certains mots apparemment arabes a partir du syro-araméen, la langue de culture dominante au temps du Prophète
par Claude Gilliot
En quelle langue le Coran a-t-il été écrit? Les philologues musulmans soutiennent une thèse théologique: l'écriture coranique, c'est la parole – et même la langue – « inimitable » de Dieu ; les expressions idiomatiques dont elle est en partie constituée sont pour eux comme autant de preuves de son excellence, bien plus de sa précellence. Pour les chercheurs occidentaux, en revanche, même s'ils sont parfois influencés par la thèse théologique musulmane, les particularités linguistiques du Livre font problème et entrent mal dans le système de la langue arabe. Afin de surmonter cette difficulté, plusieurs hypothèses furent proposées, selon lesquelles l'origine de la langue coranique se trouverait dans un dialecte – disons plutôt une « koinè (langue commune) vernaculaire » – de l'Arabie occidentale marqué par l'influence du syriaque, et donc de l'araméen.
Il faut savoir que l'écriture arabe n'était pas pourvue initialement des points diacritiques dont sont maintenant marquées certaines consonnes de son alphabet pour fixer la valeur exacte des signes consonantiques qui prêtent à confusion. Ainsi, le même ductus (tracé) consonantique pouvait se lire b, t, th (interdentale), n ou î long ; d ou dh (spirante interdentale) ; t emphatisé ou z emphatisé; ` (fricative laryngale) ou gh (r grasseyé de Paris) ; f ou q (occlusive glottale), etc. De plus, les voyelles brèves n'étaient pas écrites, et les longues ne l'étaient pas toujours. L'écriture était figurée par un simple support consonantique que, le plus souvent, on ne pouvait lire que si I'on connaissait déjà le texte. Des vingt-huit lettres de I'alphabet arabe, seules sept ne sont pas ambiguës. Dans les plus anciens fragments du Coran, les lettres ambiguës constituent plus de la moitie du texte. Le codex othmanien – ou réputé tel – du Coran n'était pourvu ni des voyelles ni des points diacritiques sur le ~ace consonantique. Cette lacune fut comblée – plus tard. Dans un ouvrage intitulé « Sur le Coran primitif- Eléments pour la reconstruction des hymnes préislamiques chrétiens dans le Coran », Günter Lüling s'attache a démontrer qu'une partie du Coran provient d'hymnes chrétiens qui circulaient dans un milieu arien avant Muhammad et qui ont été remaniés par l'intégration de motifs arabes anciens. Les thèses de Lüling furent passées sous silence par la plupart des islamologues et des arabisants ! L'essentiel de son entreprise repose sur une méthode intéressante qui consiste à corriger le diacritisme et le vocalisme de la vulgate coranique en s'appuyant sur des informations extra-coraniques, comme la poésie préislamique.
Sous le pseudonyme de Christoph Luxenberg, un autre sémitisant a publié « Lecture syro-araméenne du Coran – Contribution au déchiffrement de la langue du Coran » ; il prépare une version française de l'édition allemande. Le syro-araméen étant, au premiers temps de l'islam, la langue de culture dominante dans toute 1'Asie occidentale, il considère qu'elle a dû exercer un influence sur les autres langues de la région qui n'étaient pas encore des langues d'écriture. Nous ajouterons que La Mecque avait des contacts avec Hira, située dans le sud de 1'Irak actuel et siège épiscopal dès 410. De plus, selon certaines sources musulmanes, les habitants de Taef et les Qurayshites ont appris l'art d'écrire des chrétiens de cette ville...
Dans sa tentative d'élucider les passages linguistiquement controversés du Coran, Luxenberg opère avec rigueur : consultation d'un dictionnaire arabe classique et d'un commentaire coranique ancien, afin de vérifier si l'on n'a pas omis de tenir compte de l'une ou l'autre explication plausible proposée par des exégètes ou par des philologues musulmans. I1 cherche ensuite à lire sous la structure arabe un homonyme syro-araméen qui aurait un sens différent mais qui conviendrait mieux au contexte. Si cela ne se peut faire il procède à un premier changement des points diacritiques, qui, le cas échéant, auraient été mal placés par les lecteurs arabes afin de parvenir a une lecture arabe plus idoine. Si cette démarche n'aboutit toujours pas, il effectue un second changement des points diacritiques en vue de parvenir éventuellement à une lecture syro-araméenne, cette fois, plus cohérente. Si toutes ces tentatives échouent, reste à Luxenberg un ultime recours : déchiffrer la vraie signification du mot, apparemment arabe mais incohérent dans son contexte, en le retraduisant en syro-araméen pour déduire du contenu sémantique de la racine syro-araméenne le sens le mieux adapte au contexte coranique.
L'auteur parvient ainsi à élucider bon nombre d'expressions réputées obscures et à propos desquelles personne n'avait encore levé un coin du voile ! La moisson est abondante, et il conviendra dans chaque cas d'éprouver le froment qui en est issu ; mais, en de nombreux endroits, il convainc qu'il y a derrière le vocable ou le passage étudié une « variante » – disons une « origine » syro-araméenne, c'est-à-dire syriaque. On se bornera à donner un exemple pour illustrer la pertinence du travail de l'auteur. Il s'agit de cette crux interpretum qu'est la sourate 108 (dite « Al Kawthar », « l'Abondance »). On y a mis en romain les vocables qui font problème : « En vérité, Nous t'avons donne 1'Abondance. / Prie donc en l'honneur de ton Seigneur et sacrifie ! / En vérité, celui qui te hait se trouve être le Déshérité » (traduction de Régis Blachère). Plusieurs chercheurs occidentaux reconnaissent que cela ne fait pas sens. Les exégètes musulmans, eux, manifestent leur embarras ; la rime et le sens du « mystère » aidant, ils y voient pourtant une merveille. Finalement, la majorité d'entre eux considèrent qu'Al-Kawthar est le nom d'un fleuve du paradis !
Dans la lecture syro-araméenne de Luxenberg, cela devient: « Nous t'avons donné [la vertu] de la persévérance ; / Prie donc ton Seigneur et persiste [dans la prière] ; / Ton adversaire [Satan] est [alors] le vaincu. » A l'origine de cette courte sourate se trouve une liturgie syriaque, réminiscence de la Première Epître de saint Pierre (5, 8-9) d'après le texte de la pshitta (traduction syriaque de la Bible) et qui est aussi la lecture de l'office des complies dans le bréviaire romain.
Nous apporterons de l'eau au moulin de Luxenberg. En effet, selon l'un des scribes des révélations échues à Muhammad; Zayd Ibn Thabit, le Prophète lui enjoignit d'apprendre à écrire l'hébreu, l'araméen ou le syriaque. Pourquoi ne pas penser à un renversement de situation ? I1 aurait déjà su l'araméen avant la venue de Muhammad à Yathrib (Médine) ! Le théologien mutazilite Al-Balkhi rapporte que plusieurs spécialistes de la vie du Prophète lui ont affirmé que Zayd Ibn Thabit savait déjà l'une de ces langues avant que Muhammad ne vint à Médine.
Avant de devenir le texte que nous connaissons, le Coran est passé par des avatars, y compris en amont, par les informateurs de Muhammad, qui, à notre avis, reprennent de leur actualité après le travail de Christoph Luxenberg. Depuis quelques années s'affine en nous, à la lecture critique des sources, l'idée que le Coran est pour partie le fruit d'un travail collectif.
Afin d'obtenir plus de précisions, on peut consulter les éditions originales des ouvrages cités : « Die syro-aramäische Lesart des Koran – Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache », de Christoph Luxenberg, «Das Arabische Buch», 2000 (2e édition revue et augmentée, Verlag Schiler, Berlin, 2004) ; « A Challenge to Islam for Reformation – The Rediscovery and Reliable Reconstruction of a Comprehensive Pre-Islamic Christian Hymnal Hidden in the Koran under Earliest Islamic Reinterpretations », de Günter Lüling (Motilal Banarsidass Publishers, Delhi, 2003 ; 1re édition allemande : « Über den Ur-Qur'an – Ansätze zur Rekonstruktion vorislamischer christlicher Strophenlieder im Qur'an ». Erlangen, 1974).
Claude Gilliot est professeur d'études arabes et d'islamologie a 1'Université de Provence. Dernier ouvrage paru : « Exégèse, langue et théologie en islam – L'exégèse coranique de Tabari » (Vrin, 1990)
http://www.christoph-heger.de/Claude%20 ... 202004.htm
Un grand nombre d'expressions réputées obscures du Coran s'éclairent si l'on retraduit certains mots apparemment arabes a partir du syro-araméen, la langue de culture dominante au temps du Prophète
par Claude Gilliot
En quelle langue le Coran a-t-il été écrit? Les philologues musulmans soutiennent une thèse théologique: l'écriture coranique, c'est la parole – et même la langue – « inimitable » de Dieu ; les expressions idiomatiques dont elle est en partie constituée sont pour eux comme autant de preuves de son excellence, bien plus de sa précellence. Pour les chercheurs occidentaux, en revanche, même s'ils sont parfois influencés par la thèse théologique musulmane, les particularités linguistiques du Livre font problème et entrent mal dans le système de la langue arabe. Afin de surmonter cette difficulté, plusieurs hypothèses furent proposées, selon lesquelles l'origine de la langue coranique se trouverait dans un dialecte – disons plutôt une « koinè (langue commune) vernaculaire » – de l'Arabie occidentale marqué par l'influence du syriaque, et donc de l'araméen.
Il faut savoir que l'écriture arabe n'était pas pourvue initialement des points diacritiques dont sont maintenant marquées certaines consonnes de son alphabet pour fixer la valeur exacte des signes consonantiques qui prêtent à confusion. Ainsi, le même ductus (tracé) consonantique pouvait se lire b, t, th (interdentale), n ou î long ; d ou dh (spirante interdentale) ; t emphatisé ou z emphatisé; ` (fricative laryngale) ou gh (r grasseyé de Paris) ; f ou q (occlusive glottale), etc. De plus, les voyelles brèves n'étaient pas écrites, et les longues ne l'étaient pas toujours. L'écriture était figurée par un simple support consonantique que, le plus souvent, on ne pouvait lire que si I'on connaissait déjà le texte. Des vingt-huit lettres de I'alphabet arabe, seules sept ne sont pas ambiguës. Dans les plus anciens fragments du Coran, les lettres ambiguës constituent plus de la moitie du texte. Le codex othmanien – ou réputé tel – du Coran n'était pourvu ni des voyelles ni des points diacritiques sur le ~ace consonantique. Cette lacune fut comblée – plus tard. Dans un ouvrage intitulé « Sur le Coran primitif- Eléments pour la reconstruction des hymnes préislamiques chrétiens dans le Coran », Günter Lüling s'attache a démontrer qu'une partie du Coran provient d'hymnes chrétiens qui circulaient dans un milieu arien avant Muhammad et qui ont été remaniés par l'intégration de motifs arabes anciens. Les thèses de Lüling furent passées sous silence par la plupart des islamologues et des arabisants ! L'essentiel de son entreprise repose sur une méthode intéressante qui consiste à corriger le diacritisme et le vocalisme de la vulgate coranique en s'appuyant sur des informations extra-coraniques, comme la poésie préislamique.
Sous le pseudonyme de Christoph Luxenberg, un autre sémitisant a publié « Lecture syro-araméenne du Coran – Contribution au déchiffrement de la langue du Coran » ; il prépare une version française de l'édition allemande. Le syro-araméen étant, au premiers temps de l'islam, la langue de culture dominante dans toute 1'Asie occidentale, il considère qu'elle a dû exercer un influence sur les autres langues de la région qui n'étaient pas encore des langues d'écriture. Nous ajouterons que La Mecque avait des contacts avec Hira, située dans le sud de 1'Irak actuel et siège épiscopal dès 410. De plus, selon certaines sources musulmanes, les habitants de Taef et les Qurayshites ont appris l'art d'écrire des chrétiens de cette ville...
Dans sa tentative d'élucider les passages linguistiquement controversés du Coran, Luxenberg opère avec rigueur : consultation d'un dictionnaire arabe classique et d'un commentaire coranique ancien, afin de vérifier si l'on n'a pas omis de tenir compte de l'une ou l'autre explication plausible proposée par des exégètes ou par des philologues musulmans. I1 cherche ensuite à lire sous la structure arabe un homonyme syro-araméen qui aurait un sens différent mais qui conviendrait mieux au contexte. Si cela ne se peut faire il procède à un premier changement des points diacritiques, qui, le cas échéant, auraient été mal placés par les lecteurs arabes afin de parvenir a une lecture arabe plus idoine. Si cette démarche n'aboutit toujours pas, il effectue un second changement des points diacritiques en vue de parvenir éventuellement à une lecture syro-araméenne, cette fois, plus cohérente. Si toutes ces tentatives échouent, reste à Luxenberg un ultime recours : déchiffrer la vraie signification du mot, apparemment arabe mais incohérent dans son contexte, en le retraduisant en syro-araméen pour déduire du contenu sémantique de la racine syro-araméenne le sens le mieux adapte au contexte coranique.
L'auteur parvient ainsi à élucider bon nombre d'expressions réputées obscures et à propos desquelles personne n'avait encore levé un coin du voile ! La moisson est abondante, et il conviendra dans chaque cas d'éprouver le froment qui en est issu ; mais, en de nombreux endroits, il convainc qu'il y a derrière le vocable ou le passage étudié une « variante » – disons une « origine » syro-araméenne, c'est-à-dire syriaque. On se bornera à donner un exemple pour illustrer la pertinence du travail de l'auteur. Il s'agit de cette crux interpretum qu'est la sourate 108 (dite « Al Kawthar », « l'Abondance »). On y a mis en romain les vocables qui font problème : « En vérité, Nous t'avons donne 1'Abondance. / Prie donc en l'honneur de ton Seigneur et sacrifie ! / En vérité, celui qui te hait se trouve être le Déshérité » (traduction de Régis Blachère). Plusieurs chercheurs occidentaux reconnaissent que cela ne fait pas sens. Les exégètes musulmans, eux, manifestent leur embarras ; la rime et le sens du « mystère » aidant, ils y voient pourtant une merveille. Finalement, la majorité d'entre eux considèrent qu'Al-Kawthar est le nom d'un fleuve du paradis !
Dans la lecture syro-araméenne de Luxenberg, cela devient: « Nous t'avons donné [la vertu] de la persévérance ; / Prie donc ton Seigneur et persiste [dans la prière] ; / Ton adversaire [Satan] est [alors] le vaincu. » A l'origine de cette courte sourate se trouve une liturgie syriaque, réminiscence de la Première Epître de saint Pierre (5, 8-9) d'après le texte de la pshitta (traduction syriaque de la Bible) et qui est aussi la lecture de l'office des complies dans le bréviaire romain.
Nous apporterons de l'eau au moulin de Luxenberg. En effet, selon l'un des scribes des révélations échues à Muhammad; Zayd Ibn Thabit, le Prophète lui enjoignit d'apprendre à écrire l'hébreu, l'araméen ou le syriaque. Pourquoi ne pas penser à un renversement de situation ? I1 aurait déjà su l'araméen avant la venue de Muhammad à Yathrib (Médine) ! Le théologien mutazilite Al-Balkhi rapporte que plusieurs spécialistes de la vie du Prophète lui ont affirmé que Zayd Ibn Thabit savait déjà l'une de ces langues avant que Muhammad ne vint à Médine.
Avant de devenir le texte que nous connaissons, le Coran est passé par des avatars, y compris en amont, par les informateurs de Muhammad, qui, à notre avis, reprennent de leur actualité après le travail de Christoph Luxenberg. Depuis quelques années s'affine en nous, à la lecture critique des sources, l'idée que le Coran est pour partie le fruit d'un travail collectif.
Afin d'obtenir plus de précisions, on peut consulter les éditions originales des ouvrages cités : « Die syro-aramäische Lesart des Koran – Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache », de Christoph Luxenberg, «Das Arabische Buch», 2000 (2e édition revue et augmentée, Verlag Schiler, Berlin, 2004) ; « A Challenge to Islam for Reformation – The Rediscovery and Reliable Reconstruction of a Comprehensive Pre-Islamic Christian Hymnal Hidden in the Koran under Earliest Islamic Reinterpretations », de Günter Lüling (Motilal Banarsidass Publishers, Delhi, 2003 ; 1re édition allemande : « Über den Ur-Qur'an – Ansätze zur Rekonstruktion vorislamischer christlicher Strophenlieder im Qur'an ». Erlangen, 1974).
Claude Gilliot est professeur d'études arabes et d'islamologie a 1'Université de Provence. Dernier ouvrage paru : « Exégèse, langue et théologie en islam – L'exégèse coranique de Tabari » (Vrin, 1990)
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