Selon un récent rapport de la police algérienne, plus de 7500 femmes ont subi diverses formes de violences en l'espace de dix mois.
Plus de 7500 femmes ont été victimes de violences, et plus de 200 femmes de viol ou de harcèlement sexuel, durant les dix premiers mois de 2010, à l’échelle nationale, a indiqué à l’Algérie presse service (APS) la commissaire principale, Kheïra Messaoudène, en charge du Bureau national de la protection de l’enfance, de la délinquance juvénile et de la femme victime de violence, à la direction de la Police judiciaire. Les statistiques relatives à ces violences montrent que le fléau évolue dangereusement puisque durant les six premiers mois de l’année 2008, les femmes ayant subi des violences étaient au nombre de 2675 pour passer à 4409 en 2009, toujours selon les services de police. Ces chiffres ne reflètent aucunement la réalité au regard de la nature de la société algérienne qui dicte « la loi du silence » aux femmes. Ce constat a été mis en évidence dans un rapport d’enquête de l'Office national des statistiques algérien. Une enquête financée par l'Unicef et publiée en 2009. Il mentionne que 67,9% des Algériennes acceptent les violences conjugales. Ce qui sous-entend que ces femmes brimées et violentées ne portent et ne porteront pas plainte contre leurs époux.
La famille, un foyer de violences pour les Algériennes
La violence a toujours été un facteur socioculturel, confiné dans un espace clos et fermé, celui du foyer. Un espace protégé par le sacre de l’intimité et de la « propriété ». Dans une société traditionnelle qui puise son mode de vie dans l’Islam et des coutumes, tout ce qui touche à la femme devient tabou. C’est cette idée que viennent conforter les nombreuses sources, qu’elles soient gouvernementales comme la police et la gendarmerie, ou des ONG et des organisations indépendantes.
Les actes de violences à l'égard des femmes en Algérie s'exercent donc principalement au sein de la famille. Plus de 80% de ces violences se passent dans le foyer et font suite à des problèmes familiaux, alors que 15% se produisent en milieu professionnel. C'est ce que a révélé l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA) lors de la commémoration de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard de la femme qui correspond au 25 novembre de chaque année. La commissaire principale, Kheïra Messaoudène, mentionne que presque tous les auteurs des violences sont des membres de la famille. Le conjoint vient en tête de ce triste palmarès, suivi par le fiancé ou l’amant, le frère, l’oncle, le fils et enfin le père. L’âge des victimes de violences varie entre 18 ans et 75 ans, et 4 183 d’entre elles sont mariées, 2 033 célibataires, 726 divorcées, 494 veuves.
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