tancrède a écrit :Ceux qui sont revenus à la vie avant le Christ ne sont pas revenus avec un corps glorifié. Tandis que le Christ oui. Il est le premier-né d'entre les morts et le premier à être monté au ciel (à cause du corps glorifié). Ceux qui sont revenus à la vie avant le Christ n'étaient pas montés au ciel.
Ta réponse est cohérente mais elle n'est pas vérifiée par les Écritures.
Si, dans les épîtres, les apôtres insistent largement sur la résurrection de Jésus
jamais ils ne mentionnent les "autres" résurrections (ce qui est quand même curieux)... et donc impossible de trouver la moindre précision sur leur nature exacte. Du reste l'apôtre Paul semble totalement exclure de telles résurrections.
En 1 Cor. 15,39-50 il affirme :
« Il y a aussi des corps terrestres et des corps célestes; mais autre est l’éclat des corps célestes, autre celui des corps terrestres. (...) Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible; il ressuscite incorruptible; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux; il est semé infirme, il ressuscite plein de force; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. (...) Ce que je dis frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité. »
D’après 2 Cor. 5,16:
« Et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. »
S'il est difficile de trouver une cohérence entre les évangiles et les épîtres, les évangiles présentent aussi bon nombre des difficultés (doux euphémisme).
Par exemple en Jn. 20,14-15 Marie, ne reconnaît pas immédiatement le Seigneur ressuscité. Tout bascule lorsqu'elle entend la voix l’appeler par son nom. Elle se retourne alors et ses yeux s’ouvrent. Profondément émue, elle cherche à établir, semble-t-il, un contact physique avec son Maître, mais, curieusement, celui-ci l’arrête aussitôt, en lui interdisant de le toucher avec pour toute justification :
«( …) je ne suis pas encore monté vers mon Père. » (Jn. 20,17) (Ce qui contredit Jn. 20,27-28.)
Faut-il comprendre que son corps n’était pas encore glorifié ?
D’après Mat. 27,52-53 :
« (…) les sépulcres s’ouvrirent et les corps de plusieurs saints (« de nombreux saints » selon certaines traductions)
qui étaient décédés ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de personnes. »
Pourquoi le rédacteur a-t-il jugé bon de préciser
« après la résurrection de Jésus» alors que, si l’on suit le déroulement du récit, Jésus vient à peine de rendre l’âme ? De toute évidence pour nous rappeler que Jésus est bien le
«premier-né d’entre les morts ».
Cette petite précision, glissée discrètement, ne serait donc pas fortuite ; elle nous confirmerait, implicitement, que toutes ces résurrections sont bien de même nature.
Il est intéressant de rapprocher ce passage de 1 Cor. 15,20-24 :
« … Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. » Une différence de taille cependant. Paul n’expose pas des faits s’étant réellement produits mais une espérance et c’est cette espérance qui constitue la base même de l’Évangile.
Pour moi il se fait tard. Bonne nuit.