C'est ton interprétation. En réponse à la question de ces apôtres, Jésus commence par annoncer un ensemble de signes qui marqueront l'approche de sa venue "avec puissance et grande gloire" ; mais il annonce aussi à ses disciples que la date précise de cet événement ne leur sera pas révélé, et de ce fait, il exhorte alors ses disciples à veiller. Voilà pourquoi il leur donne à la fin du chapitre 24 et au chapitre 25 de Matthieu, plusieurs paraboles non pas pour préciser les détails "chronologiques", les caractéristiques de son retour, mais bien l'état d'esprit actif, avisé, fidèle avec lequel les disciples doivent l'attendre.BenFis a écrit : Je suis à peu près d'accord.
Sauf que la parabole ne concerne pas seulement un point de morale mais aussi un évènement. Car, le retour du Maître en est un, au même tire que l'arrivée subite d'un voleur, ou la venue de l'époux. Ce sont des éléments imagés d'un évènement bien réel du futur (du moins au moment où ils ont été énoncés par Jésus).
La parabole ne met donc pas simplement l'accent sur l'état d'esprit dans lequel il faut attendre cet évènement, mais elle confirme du même coup certaines caractéristiques du retour. Ce retour devient un évènement du réel pour le croyant et revêt donc aussi, par le biais de paraboles (et/ou de signes), une facette prophétique.
Notamment que ce retour tardera à venir, se fera de manière inattendue, et aura des conséquences sérieuses pour les intervenants. Voilà des éléments prophétiques décrivant le retour du Christ
Ce qui explique qu'il puisse prendre l'exemple d'un maître endormi, d'un maître absent ou d'un maître exigeant sans qu'il faille obligatoirement y voir des autoportraits.
En outre, en quoi une alternative pourrait-elle être perçue comme une annonce prophétique ?
Cela dit, que le lecteur croyant de ces deux chapitres de Matthieu voit dans ces paraboles l'annonce du retour du Christ, ce ne serait pas bien gênant, s'il n'en retenait que les idées générales que tu as énumérées : "ce retour tardera à venir, se fera de manière inattendue, et aura des conséquences sérieuses pour les intervenants." (idées qui ressortent d'ailleurs bien plus du début du chapitre 24, du contexte d'énonciation des paraboles que de leur lettre même, puisque les paraboles mettent davantage l'accent sur le comportement et le jugement des esclaves, vierges, brebis et chèvres..., que sur celui des maîtres, époux, Roi...).
Mais, même ainsi, c'est loin d'être là la lecture qu'en font les Témoins de Jéhovah, qui justifient leur groupe dirigeant par une utilisation hors-contexte biblique comme historique de "l'esclave fidèle et avisé".
En l'occurrence, la "nouvelle lumière" de la TG du 15/07/13 ne change pas seulement la perception qu'ont les TJ de leur Histoire, mais elle crée une nouvelle réalité. A l'en croire, l'année 1919 aurait été marquée par l'établissement de "l'esclave fidèle et avisé". Est-ce vraiment ce qui s'est passé ? Qu'en disent les archives de l'époque, celles du principal intéressé notamment ?BenFis a écrit :Et à ta question "[la foi] Peut-elle aussi changer l'Histoire passée ?", je dirais que oui, c'est possible, dans la mesure où la foi ne change pas la réalité mais la perception qu'on en a. C'est une des raisons pour laquelle tu ne peux pas modifier la foi de quelqu'un par le raisonnement et la logique. Tes tentatives dans ce sens en sont la preuve, il me semble.
Pour reprendre un exemple que j'ai déjà utilisé auparavant, si un communiqué officiel du prince Charles annonçait aujourd'hui qu'il est roi d'Angleterre depuis 1965 et que la majorité des Britanniques se mettaient à le saluer comme tel, serait-ce là uniquement un changement dans la perception de l'Histoire de la Couronne britannique ?
Je ne pense pas chercher à modifier ici la foi de quelqu'un par le raisonnement et la logique ; je cherche à défendre, par le raisonnement, la logique de l'interprétation du texte biblique et de la compréhension historique. Je tente d'expliquer que non, la foi ne permet pas de faire dire n'importe quoi à la Bible et de réinventer l'Histoire.
Parce que, certes, chacun est libre de dire et croire ce qu'il veut, mais ce n'est pas une raison pour que seules les interprétations les plus contraires au texte et aux faits soient proclamées.
Naïvement peut-être, je ne crois pas que tous les Témoins de Jéhovah, aussi pétris qu'ils soient des certitudes de leur corps dirigeant, aient renoncé au raisonnement et à la logique. Et pour paraphraser l'apôtre Paul, comment entendront-ils si personne ne l'annonce ?
Il y a un texte (Matthieu 24:45-51, et plus généralement les chapitres 24 et 25 de cet Evangile), il y a des faits (aucune reconnaissance officielle, pendant les 94 premières années ayant suivi le soit-disant "événement" d'un établissement de l'EFA en 1919) ; on peut les tordre ou les balayer, mais ils sont toujours là pour ceux qui veulent vraiment y faire face et les comprendre.