C'est comme ça, une croyance ne supporte pas une autre croyance et encore moins une incroyance. C'est comme ici, les croyants dégainent leurs yatagans dès qu'ils voient passer un athée....pas besoin d'aller au Soudanami de la verite a écrit : C'est juste la haine du 'chrétien' qui anime ce gouvernement. Comme au Pakistan où les chrétiens sont interdits de sortir du territoire.
Soudan: Une femme enceinte risque la mort pour « apostasie »
Re: Soudan: Une femme enceinte risque la mort pour « apostas
Ecrit le 25 juin14, 11:54- medico
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Re: Soudan: Une femme enceinte risque la mort pour « apostas
Ecrit le 27 juin14, 19:24Condamnée pour “apostasie” puis acquittée, la soudanaise chrétienne Maryam Yahya Ibrahim a été de nouveau arrêtée avec sa famille mardi 24 juin avant d'être libérée le 26 juin. Pourquoi ces revirements ? L'éclairage de Marc Lavergne directeur de recherche au CNRS et spécialiste du Soudan.
Maryam Yahyia Ibrahim a été condamnée puis libérée, puis de nouveau arrêtée...Il semblerait qu'elle soit libre aujourd'hui. Pourquoi ces revirements ?
Cette femme a été prise en otage entre deux groupes au pouvoir au Soudan. D'un côté, ceux que j'appelle les « barons », soit des businessmen en poste dans les ministères qui fonctionnent un peu comme une mafia, comme en Algérie à la différence que ces hommes-là ont l'ambition de peser à l'échelle africaine et mondiale. Ce sont eux qui arment des groupes qui déstabilisent les pays voisins comme en Centrafrique, où on retrouve aujourd'hui les janjawids qui terrorisaient les populations du Darfour. Les « barons » vont là où il y a de l'argent à prendre -les diamants ou l'ivoire de Centrafrique. Ils investissent ensuite dans le monde entier. Ceux-ci ont dû considérer qu'il ne fallait pas trop fâcher les Américains, que cette affaire allait finir par gêner leur business et ils ont fini par libérer Maryam Yahyia Ibrahim. Et puis de l'autre côté : les hommes du NISS, (National intelligence and Security service), le service qui semble l'avoir arrêtée à l'aéroport, plus idéologique. Celui-ci était dirigé il y a quelques années par un homme ultraviolent mais très intelligent : Salah Gesh. Emprisonné un temps, il est de nouveau libre. Sans doute est-il derrière cette nouvelle arrestation. Le NISS a peut-être profité de l'occasion pour tenter de négocier des privilèges et des avantages. Maryam a sans doute été l'objet de négociations entre ces deux groupes.
Que vient faire la religion dans tout cela ?
Le cas de cette dame n'est pas du tout une affaire religieuse. Depuis le début de cette histoire, il s'agit d'une décision politique très réfléchie. Ce gouvernement n'est pas une autorité religieuse. Il est composé de personnes très « modernes » qui, pour la plupart, ont fait leurs études en Occident. La Sharia n'est pour eux qu'un moyen d'imposer une dictature à la population en se donnant une légitimité. C'est l'islam Fast-food à l'américaine, dont il se sert pour tenter de réunir les musulmans contre l'Occident. Les Soudanais ont un rapport à la religion particulier : des villages entiers se convertissent parfois, comme dans la région de Jazirah en Mésopotamie où on a vu un village habité de travailleurs précaires devenir chrétien sans que le gouvernement ne fasse quoi que ce soit ! Il y a plusieurs raisons à ces conversions : pour protester contre les impôts, contre le fait que l'imam se remplisse les poches, etc... L'islam populaire y est très flexible. C'est un peuple de nomades, rien n'est gravé dans le marbre. Il n'y a pas de débat populaire pour savoir si on a le droit de faire çi ou ça. Le paysage religieux est très composite avec une cinquantaine de confréries religieuses soufis. Les Sud-soudanais pour qui la religion chrétienne est une identité politique, sont très présents dans les faubourg de Khartoum. Les couples mixtes sont nombreux. Les églises sont pleines le dimanche à Khartoum.
Revenons à la condamnation pour apostasie de Maryam Yahyia Ibrahim. Pourquoi elle ? Et pourquoi à ce moment-là ?
Il s'agissait de faire un exemple. Nous assistons à un affaiblissement du pouvoir au Soudan. Avec l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, les Soudanais ont perdu une bonne partie de leur territoire, de ce qu'ils considèrent comme la « Nation arabe ». C'est vécu comme une honte devant les musulmans du monde. Mais c'est aussi une perte économique importante puisque les principales ressources énergétiques du pays se trouvaient au Sud. Ces derniers mois, le gouvernement a été mis sur la sellette. Il y a eu l'été dernier des manifestations de rue, menée par la jeunesse qui réclamait du pain, du sucre. Ca a duré longtemps. Il faut être déterminé pour manifester sous 50 degrés... Le régime fait face aussi aux révoltes des habitants des monts Nuba et au Darfour où rien n'est vraiment réglé encore aujourd'hui. Surtout, cette condamnation était une façon de rappeler à la communauté islamique mondiale que le Soudan se bat aussi contre les ennemis, les Occidentaux, symbolisés par les chrétiens. Un message à l'Arabie saoudite. Cela ressemble aussi à une vengeance : les Soudanais, qui ont accueilli Ben Laden avant le 11 septembre ont ensuite collaboré avec la CIA pour aider les Américains à le retrouver. En échange, ils espéraient un allègement ou une levée des sanctions économiques américaines (instaurées en 1997, ndlr). Mais les Américains n'ont pas tenu leur promesse. Pire, les Etats-Unis veulent aujourd'hui sanctionner la BNP pour avoir traité avec l'Iran, Cuba, certes, mais aussi avec le Soudan... La sanction américaine est un signal aux autres banques qui dit « ne traitez pas avec les Soudanais ». Les Soudanais ressentent cela comme une humiliation. Et une menace pour leurs activités de blanchissement d'argent.
http://www.lavie.fr/actualite/monde/les ... 4422_5.php
Maryam Yahyia Ibrahim a été condamnée puis libérée, puis de nouveau arrêtée...Il semblerait qu'elle soit libre aujourd'hui. Pourquoi ces revirements ?
Cette femme a été prise en otage entre deux groupes au pouvoir au Soudan. D'un côté, ceux que j'appelle les « barons », soit des businessmen en poste dans les ministères qui fonctionnent un peu comme une mafia, comme en Algérie à la différence que ces hommes-là ont l'ambition de peser à l'échelle africaine et mondiale. Ce sont eux qui arment des groupes qui déstabilisent les pays voisins comme en Centrafrique, où on retrouve aujourd'hui les janjawids qui terrorisaient les populations du Darfour. Les « barons » vont là où il y a de l'argent à prendre -les diamants ou l'ivoire de Centrafrique. Ils investissent ensuite dans le monde entier. Ceux-ci ont dû considérer qu'il ne fallait pas trop fâcher les Américains, que cette affaire allait finir par gêner leur business et ils ont fini par libérer Maryam Yahyia Ibrahim. Et puis de l'autre côté : les hommes du NISS, (National intelligence and Security service), le service qui semble l'avoir arrêtée à l'aéroport, plus idéologique. Celui-ci était dirigé il y a quelques années par un homme ultraviolent mais très intelligent : Salah Gesh. Emprisonné un temps, il est de nouveau libre. Sans doute est-il derrière cette nouvelle arrestation. Le NISS a peut-être profité de l'occasion pour tenter de négocier des privilèges et des avantages. Maryam a sans doute été l'objet de négociations entre ces deux groupes.
Que vient faire la religion dans tout cela ?
Le cas de cette dame n'est pas du tout une affaire religieuse. Depuis le début de cette histoire, il s'agit d'une décision politique très réfléchie. Ce gouvernement n'est pas une autorité religieuse. Il est composé de personnes très « modernes » qui, pour la plupart, ont fait leurs études en Occident. La Sharia n'est pour eux qu'un moyen d'imposer une dictature à la population en se donnant une légitimité. C'est l'islam Fast-food à l'américaine, dont il se sert pour tenter de réunir les musulmans contre l'Occident. Les Soudanais ont un rapport à la religion particulier : des villages entiers se convertissent parfois, comme dans la région de Jazirah en Mésopotamie où on a vu un village habité de travailleurs précaires devenir chrétien sans que le gouvernement ne fasse quoi que ce soit ! Il y a plusieurs raisons à ces conversions : pour protester contre les impôts, contre le fait que l'imam se remplisse les poches, etc... L'islam populaire y est très flexible. C'est un peuple de nomades, rien n'est gravé dans le marbre. Il n'y a pas de débat populaire pour savoir si on a le droit de faire çi ou ça. Le paysage religieux est très composite avec une cinquantaine de confréries religieuses soufis. Les Sud-soudanais pour qui la religion chrétienne est une identité politique, sont très présents dans les faubourg de Khartoum. Les couples mixtes sont nombreux. Les églises sont pleines le dimanche à Khartoum.
Revenons à la condamnation pour apostasie de Maryam Yahyia Ibrahim. Pourquoi elle ? Et pourquoi à ce moment-là ?
Il s'agissait de faire un exemple. Nous assistons à un affaiblissement du pouvoir au Soudan. Avec l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, les Soudanais ont perdu une bonne partie de leur territoire, de ce qu'ils considèrent comme la « Nation arabe ». C'est vécu comme une honte devant les musulmans du monde. Mais c'est aussi une perte économique importante puisque les principales ressources énergétiques du pays se trouvaient au Sud. Ces derniers mois, le gouvernement a été mis sur la sellette. Il y a eu l'été dernier des manifestations de rue, menée par la jeunesse qui réclamait du pain, du sucre. Ca a duré longtemps. Il faut être déterminé pour manifester sous 50 degrés... Le régime fait face aussi aux révoltes des habitants des monts Nuba et au Darfour où rien n'est vraiment réglé encore aujourd'hui. Surtout, cette condamnation était une façon de rappeler à la communauté islamique mondiale que le Soudan se bat aussi contre les ennemis, les Occidentaux, symbolisés par les chrétiens. Un message à l'Arabie saoudite. Cela ressemble aussi à une vengeance : les Soudanais, qui ont accueilli Ben Laden avant le 11 septembre ont ensuite collaboré avec la CIA pour aider les Américains à le retrouver. En échange, ils espéraient un allègement ou une levée des sanctions économiques américaines (instaurées en 1997, ndlr). Mais les Américains n'ont pas tenu leur promesse. Pire, les Etats-Unis veulent aujourd'hui sanctionner la BNP pour avoir traité avec l'Iran, Cuba, certes, mais aussi avec le Soudan... La sanction américaine est un signal aux autres banques qui dit « ne traitez pas avec les Soudanais ». Les Soudanais ressentent cela comme une humiliation. Et une menace pour leurs activités de blanchissement d'argent.
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Re: Soudan: Une femme enceinte risque la mort pour « apostas
Ecrit le 29 juin14, 19:32Les dessous de l'affaire Maryam Yahya Ibrahim
PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE GUION
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Condamnée pour “apostasie” puis acquittée, la soudanaise chrétienne Maryam Yahya Ibrahim a été de nouveau arrêtée avec sa famille mardi 24 juin avant d'être libérée le 26 juin. Pourquoi ces revirements ? L'éclairage de Marc Lavergne directeur de recherche au CNRS et spécialiste du Soudan.
Maryam Yahyia Ibrahim a été condamnée puis libérée, puis de nouveau arrêtée...Il semblerait qu'elle soit libre aujourd'hui. Pourquoi ces revirements ?
Cette femme a été prise en otage entre deux groupes au pouvoir au Soudan. D'un côté, ceux que j'appelle les « barons », soit des businessmen en poste dans les ministères qui fonctionnent un peu comme une mafia, comme en Algérie à la différence que ces hommes-là ont l'ambition de peser à l'échelle africaine et mondiale. Ce sont eux qui arment des groupes qui déstabilisent les pays voisins comme en Centrafrique, où on retrouve aujourd'hui les janjawids qui terrorisaient les populations du Darfour. Les « barons » vont là où il y a de l'argent à prendre -les diamants ou l'ivoire de Centrafrique. Ils investissent ensuite dans le monde entier. Ceux-ci ont dû considérer qu'il ne fallait pas trop fâcher les Américains, que cette affaire allait finir par gêner leur business et ils ont fini par libérer Maryam Yahyia Ibrahim. Et puis de l'autre côté : les hommes du NISS, (National intelligence and Security service), le service qui semble l'avoir arrêtée à l'aéroport, plus idéologique. Celui-ci était dirigé il y a quelques années par un homme ultraviolent mais très intelligent : Salah Gesh. Emprisonné un temps, il est de nouveau libre. Sans doute est-il derrière cette nouvelle arrestation. Le NISS a peut-être profité de l'occasion pour tenter de négocier des privilèges et des avantages. Maryam a sans doute été l'objet de négociations entre ces deux groupes.
Que vient faire la religion dans tout cela ?
Le cas de cette dame n'est pas du tout une affaire religieuse. Depuis le début de cette histoire, il s'agit d'une décision politique très réfléchie. Ce gouvernement n'est pas une autorité religieuse. Il est composé de personnes très « modernes » qui, pour la plupart, ont fait leurs études en Occident. La Sharia n'est pour eux qu'un moyen d'imposer une dictature à la population en se donnant une légitimité. C'est l'islam Fast-food à l'américaine, dont il se sert pour tenter de réunir les musulmans contre l'Occident. Les Soudanais ont un rapport à la religion particulier : des villages entiers se convertissent parfois, comme dans la région de Jazirah en Mésopotamie où on a vu un village habité de travailleurs précaires devenir chrétien sans que le gouvernement ne fasse quoi que ce soit ! Il y a plusieurs raisons à ces conversions : pour protester contre les impôts, contre le fait que l'imam se remplisse les poches, etc... L'islam populaire y est très flexible. C'est un peuple de nomades, rien n'est gravé dans le marbre. Il n'y a pas de débat populaire pour savoir si on a le droit de faire çi ou ça. Le paysage religieux est très composite avec une cinquantaine de confréries religieuses soufis. Les Sud-soudanais pour qui la religion chrétienne est une identité politique, sont très présents dans les faubourg de Khartoum. Les couples mixtes sont nombreux. Les églises sont pleines le dimanche à Khartoum.
Revenons à la condamnation pour apostasie de Maryam Yahyia Ibrahim. Pourquoi elle ? Et pourquoi à ce moment-là ?
Il s'agissait de faire un exemple. Nous assistons à un affaiblissement du pouvoir au Soudan. Avec l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, les Soudanais ont perdu une bonne partie de leur territoire, de ce qu'ils considèrent comme la « Nation arabe ». C'est vécu comme une honte devant les musulmans du monde. Mais c'est aussi une perte économique importante puisque les principales ressources énergétiques du pays se trouvaient au Sud. Ces derniers mois, le gouvernement a été mis sur la sellette. Il y a eu l'été dernier des manifestations de rue, menée par la jeunesse qui réclamait du pain, du sucre. Ca a duré longtemps. Il faut être déterminé pour manifester sous 50 degrés... Le régime fait face aussi aux révoltes des habitants des monts Nuba et au Darfour où rien n'est vraiment réglé encore aujourd'hui. Surtout, cette condamnation était une façon de rappeler à la communauté islamique mondiale que le Soudan se bat aussi contre les ennemis, les Occidentaux, symbolisés par les chrétiens. Un message à l'Arabie saoudite. Cela ressemble aussi à une vengeance : les Soudanais, qui ont accueilli Ben Laden avant le 11 septembre ont ensuite collaboré avec la CIA pour aider les Américains à le retrouver. En échange, ils espéraient un allègement ou une levée des sanctions économiques américaines (instaurées en 1997, ndlr). Mais les Américains n'ont pas tenu leur promesse. Pire, les Etats-Unis veulent aujourd'hui sanctionner la BNP pour avoir traité avec l'Iran, Cuba, certes, mais aussi avec le Soudan... La sanction américaine est un signal aux autres banques qui dit « ne traitez pas avec les Soudanais ». Les Soudanais ressentent cela comme une humiliation. Et une menace pour leurs activités de blanchissement d'argent.
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Condamnée pour “apostasie” puis acquittée, la soudanaise chrétienne Maryam Yahya Ibrahim a été de nouveau arrêtée avec sa famille mardi 24 juin avant d'être libérée le 26 juin. Pourquoi ces revirements ? L'éclairage de Marc Lavergne directeur de recherche au CNRS et spécialiste du Soudan.
Maryam Yahyia Ibrahim a été condamnée puis libérée, puis de nouveau arrêtée...Il semblerait qu'elle soit libre aujourd'hui. Pourquoi ces revirements ?
Cette femme a été prise en otage entre deux groupes au pouvoir au Soudan. D'un côté, ceux que j'appelle les « barons », soit des businessmen en poste dans les ministères qui fonctionnent un peu comme une mafia, comme en Algérie à la différence que ces hommes-là ont l'ambition de peser à l'échelle africaine et mondiale. Ce sont eux qui arment des groupes qui déstabilisent les pays voisins comme en Centrafrique, où on retrouve aujourd'hui les janjawids qui terrorisaient les populations du Darfour. Les « barons » vont là où il y a de l'argent à prendre -les diamants ou l'ivoire de Centrafrique. Ils investissent ensuite dans le monde entier. Ceux-ci ont dû considérer qu'il ne fallait pas trop fâcher les Américains, que cette affaire allait finir par gêner leur business et ils ont fini par libérer Maryam Yahyia Ibrahim. Et puis de l'autre côté : les hommes du NISS, (National intelligence and Security service), le service qui semble l'avoir arrêtée à l'aéroport, plus idéologique. Celui-ci était dirigé il y a quelques années par un homme ultraviolent mais très intelligent : Salah Gesh. Emprisonné un temps, il est de nouveau libre. Sans doute est-il derrière cette nouvelle arrestation. Le NISS a peut-être profité de l'occasion pour tenter de négocier des privilèges et des avantages. Maryam a sans doute été l'objet de négociations entre ces deux groupes.
Que vient faire la religion dans tout cela ?
Le cas de cette dame n'est pas du tout une affaire religieuse. Depuis le début de cette histoire, il s'agit d'une décision politique très réfléchie. Ce gouvernement n'est pas une autorité religieuse. Il est composé de personnes très « modernes » qui, pour la plupart, ont fait leurs études en Occident. La Sharia n'est pour eux qu'un moyen d'imposer une dictature à la population en se donnant une légitimité. C'est l'islam Fast-food à l'américaine, dont il se sert pour tenter de réunir les musulmans contre l'Occident. Les Soudanais ont un rapport à la religion particulier : des villages entiers se convertissent parfois, comme dans la région de Jazirah en Mésopotamie où on a vu un village habité de travailleurs précaires devenir chrétien sans que le gouvernement ne fasse quoi que ce soit ! Il y a plusieurs raisons à ces conversions : pour protester contre les impôts, contre le fait que l'imam se remplisse les poches, etc... L'islam populaire y est très flexible. C'est un peuple de nomades, rien n'est gravé dans le marbre. Il n'y a pas de débat populaire pour savoir si on a le droit de faire çi ou ça. Le paysage religieux est très composite avec une cinquantaine de confréries religieuses soufis. Les Sud-soudanais pour qui la religion chrétienne est une identité politique, sont très présents dans les faubourg de Khartoum. Les couples mixtes sont nombreux. Les églises sont pleines le dimanche à Khartoum.
Revenons à la condamnation pour apostasie de Maryam Yahyia Ibrahim. Pourquoi elle ? Et pourquoi à ce moment-là ?
Il s'agissait de faire un exemple. Nous assistons à un affaiblissement du pouvoir au Soudan. Avec l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, les Soudanais ont perdu une bonne partie de leur territoire, de ce qu'ils considèrent comme la « Nation arabe ». C'est vécu comme une honte devant les musulmans du monde. Mais c'est aussi une perte économique importante puisque les principales ressources énergétiques du pays se trouvaient au Sud. Ces derniers mois, le gouvernement a été mis sur la sellette. Il y a eu l'été dernier des manifestations de rue, menée par la jeunesse qui réclamait du pain, du sucre. Ca a duré longtemps. Il faut être déterminé pour manifester sous 50 degrés... Le régime fait face aussi aux révoltes des habitants des monts Nuba et au Darfour où rien n'est vraiment réglé encore aujourd'hui. Surtout, cette condamnation était une façon de rappeler à la communauté islamique mondiale que le Soudan se bat aussi contre les ennemis, les Occidentaux, symbolisés par les chrétiens. Un message à l'Arabie saoudite. Cela ressemble aussi à une vengeance : les Soudanais, qui ont accueilli Ben Laden avant le 11 septembre ont ensuite collaboré avec la CIA pour aider les Américains à le retrouver. En échange, ils espéraient un allègement ou une levée des sanctions économiques américaines (instaurées en 1997, ndlr). Mais les Américains n'ont pas tenu leur promesse. Pire, les Etats-Unis veulent aujourd'hui sanctionner la BNP pour avoir traité avec l'Iran, Cuba, certes, mais aussi avec le Soudan... La sanction américaine est un signal aux autres banques qui dit « ne traitez pas avec les Soudanais ». Les Soudanais ressentent cela comme une humiliation. Et une menace pour leurs activités de blanchissement d'argent.
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
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Re: Soudan: Une femme enceinte risque la mort pour « apostas
Ecrit le 24 juil.14, 02:08Après plus de deux mois de calvaire, la jeune soudanaise et sa famille sont arrivées saines et sauves en Italie jeudi 24 juillet au matin. Elle a rencontré le pape qui l'a remercié de son "témoignage de foi".
C'est la fin du calvaire pour Maryam Yahya Ibrahim. La jeune soudanaise de 27 ans est arrivée en Italie jeudi 24 juillet au matin, à bord d'un avion du gouvernement italien, accompagnée de sa famille et du vice-ministre des affaires étrangères italien, Lapo Pistelli. Cette arrivée met un terme au véritable feuilleton tragique qu'a vécu la jeune femme depuis plus de deux mois.
Tout commence quand elle est condamnée à 100 coups de fouet pour adultère (selon l'interprétation soudanaise de la charia, toute union entre une musulmane et un non-musulman est considérée comme un adultère) après s’être mariée à Daniel Wani, un chrétien originaire du Sud Soudan et de nationalité américaine. Née d'un père musulman et d'une mère chrétienne orthodoxe, Maryam Yahya Ibrahim s'était convertie au catholicisme juste avant d'épouser son mari fin 2011.
Le 15 mai, elle est condamnée à mort pour apostasie (rejet de la religion musulmane) et emprisonnée avec son fils de 20 mois, alors qu'elle est enceinte de 8 mois (elle donnera d'ailleurs naissance à sa fille 12 jours après son emprisonnement). Cette condamnation fait le tour du monde et la mobilisation en faveur de Maryam est très forte : un million de personnes signent une pétition sur le site Change.org.
> Relire l'entretien sur les dessous de l'affaire Maryam Yahya
Si sa condamnation est finalement annulée par la cour d'appel et qu'elle est libérée le 23 juin, le cauchemar est loin d'être fini pour la Soudanaise : elle est de nouveau arrêtée le lendemain, avec son époux et leurs deux enfants, à l'aéroport de Khartoum alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le Soudan. Elle est finalement libérée définitivement le 26 juin et se réfugie à l'ambassade américaine pour éviter d'être à nouveau arrêtée.
Accueillie sur le tarmac de l'aéroport de Rome jeudi matin par le premier ministre italien Matteo Renzi et la ministre des Affaires étrangères Federica Mogherini, elle a rencontré le pape François aujourd'hui.
Selon l'agence Imedia, le pape, qui a rencontré la jeune femme et son mari pendant près d’une demi-heure, les a “remerciés pour leur témoignage de foi“. Le ‘porte-parole’ du Vatican a précisé que cette conversation “très affectueuse“ avait également été l’occasion de signes de “tendresse“ du pape à l’égard des 2 jeunes enfants du couple. Cette rencontre, a encore assuré le père Lombardi, est “un signe de proximité et de solidarité envers tous ceux qui souffrent pour leur foi“.
C'est la fin du calvaire pour Maryam Yahya Ibrahim. La jeune soudanaise de 27 ans est arrivée en Italie jeudi 24 juillet au matin, à bord d'un avion du gouvernement italien, accompagnée de sa famille et du vice-ministre des affaires étrangères italien, Lapo Pistelli. Cette arrivée met un terme au véritable feuilleton tragique qu'a vécu la jeune femme depuis plus de deux mois.
Tout commence quand elle est condamnée à 100 coups de fouet pour adultère (selon l'interprétation soudanaise de la charia, toute union entre une musulmane et un non-musulman est considérée comme un adultère) après s’être mariée à Daniel Wani, un chrétien originaire du Sud Soudan et de nationalité américaine. Née d'un père musulman et d'une mère chrétienne orthodoxe, Maryam Yahya Ibrahim s'était convertie au catholicisme juste avant d'épouser son mari fin 2011.
Le 15 mai, elle est condamnée à mort pour apostasie (rejet de la religion musulmane) et emprisonnée avec son fils de 20 mois, alors qu'elle est enceinte de 8 mois (elle donnera d'ailleurs naissance à sa fille 12 jours après son emprisonnement). Cette condamnation fait le tour du monde et la mobilisation en faveur de Maryam est très forte : un million de personnes signent une pétition sur le site Change.org.
> Relire l'entretien sur les dessous de l'affaire Maryam Yahya
Si sa condamnation est finalement annulée par la cour d'appel et qu'elle est libérée le 23 juin, le cauchemar est loin d'être fini pour la Soudanaise : elle est de nouveau arrêtée le lendemain, avec son époux et leurs deux enfants, à l'aéroport de Khartoum alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le Soudan. Elle est finalement libérée définitivement le 26 juin et se réfugie à l'ambassade américaine pour éviter d'être à nouveau arrêtée.
Accueillie sur le tarmac de l'aéroport de Rome jeudi matin par le premier ministre italien Matteo Renzi et la ministre des Affaires étrangères Federica Mogherini, elle a rencontré le pape François aujourd'hui.
Selon l'agence Imedia, le pape, qui a rencontré la jeune femme et son mari pendant près d’une demi-heure, les a “remerciés pour leur témoignage de foi“. Le ‘porte-parole’ du Vatican a précisé que cette conversation “très affectueuse“ avait également été l’occasion de signes de “tendresse“ du pape à l’égard des 2 jeunes enfants du couple. Cette rencontre, a encore assuré le père Lombardi, est “un signe de proximité et de solidarité envers tous ceux qui souffrent pour leur foi“.
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