LA SECONDE VENUE DE JÉSUS

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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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acro

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LA SECONDE VENUE DE JÉSUS

Ecrit le 15 mai05, 04:05

Message par acro »

(Rappelle-toi,) quand les anges dirent: "Ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce une parole
de Sa part: son nom sera "al-Masih" "Hissa", fils de Marie, illustre ici-bas comme
dans l'au-delà, et l'un des rapprochés d'Allah."
(Sourate al-Imran: 45)

INTRODUCTION

Jésus ('Isa) (que la paix soit sur lui), comme tous les autres prophètes, est un serviteur élu àquel Dieu a assigné la mission d'inviter les hommes au droit chemin. Cependant, certains attributs qui le distinguent d'autres prophètes, le plus important étant le fait qu'il a été élevé vers Dieu et qu'il reviendra sur terre.

Contrairement à l'idée communément admise, Jésus n'a été ni tué, ni crucifié. Il n'est donc pas mort. Le Coran nous rapporte que les Romains ne l'ont effectivement pas crucifié et que Dieu l'a élevé vers Lui. Aucun des versets coraniques ne se réfère à sa mort. Il existe, en revanche, un verset qui dénie ce fait. En outre, le Coran nous informe de quelques événements dans la vie de Jésus (pls) qui n'ont pas encore eu lieu, ce qui atteste de sa prochaine venue. Nul doute que les révélations du Coran se réaliseront.

Malgré cela, beaucoup de gens supposent que Jésus (psl) est décédé il y a près de deux millénaires et qu'il est donc peu probable qu'il revienne. C'est une idée fausse due à une méconnaissance de la dernière révélation; celle du Coran. Un examen attentif de celui-ci nous permettra de comprendre les versets concernant Jésus (psl).

Notre Prophète sayyidena Muhammad (que la paix et la bénédiction soient sur lui) a dit que Jésus (psl) sera renvoyé sur terre, à une époque appelée "fin des temps". Au cours d'une partie de cette période la paix, la justice et le bien-être régneront sur terre comme jamais.

L'expression "fin des temps" se réfère à la période précédant la fin du monde. Selon l'Islam, cette époque témoignera des procès terribles du dajjâl (antéchrist), de plusieurs tremblements de terre et de l'apparition de yajuj (Gog) et de majuj (Magog). Ces événements cèderont ensuite la place à une période où les valeurs du Coran règneront et les êtres humains adhéreront en masse à l'éthique coranique.

Les hommes rêvent toujours du meilleur: un paysage plus beau, une nourriture plus délicieuse, une société plus prometteuse… "La fin des temps" comprendra cette période. Ce sera une époque bénie attendue depuis des siècles. Ce sera le temps glorieux où l'injustice, l'immoralité, les conflits et les guerres seront enfin remplacés par le bien-être, l'abondance, la justice et la paix; un temps où la moralité islamique dominera dans chaque aspect de la vie.

À la lumière des versets coraniques nous établissons les preuves que Jésus (psl) n'est pas mort, qu'il a été élevé vers Dieu et qu'il retournera sur terre. Cependant, avant de continuer, il faut relever certains points.


LA RELIGION RÉVÉLÉE PAR DIEU

De tout temps, Dieu a envoyé des messagers à plusieurs peuples, qui ont transmis la religion et appelé l'humanité à la voie droite. Cependant, il y a, aujourd'hui, une conception erronée concluant que les religions de ces messagers étaient différentes les unes des autres. Les religions révélées aux divers peuples à des époques différentes furent pourtant identiques. Par exemple, Jésus (psl) a supprimé certaines des interdictions apportées par la religion précédente. Il n'y a pas de grandes divergences entre les religions monothéistes. Ce qui fut révélé aux prophètes précédents, à Mussa (Moïse) (psl), à Jésus (psl) et au dernier Prophète (pbsl) demeure identique. Ce point est notamment abordé par les versets suivants:

Dis: "Nous croyons en Allah, à ce qu'on a fait descendre sur nous, à ce qu'on a fait descendre sur Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les Tribus, et à ce qui a été apporté à Moïse, à Jésus et aux prophètes, de la part de leur Seigneur: nous ne faisons aucune différence entre eux..." (Sourate al-Imran: 84-85)

Le Coran nous rapporte que tous les prophètes ont appelé leur peuple à une voie commune.
Dans un autre verset, Dieu dit:

Il vous a légiféré en matière de la religion, ce qu'Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t'avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus: "Etablissez la religion;et n'en faites pas un sujet de division." Ce à quoi tu appelles les associateurs leur parait énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent. (Sourate Achoura: 13)

Dieu a envoyé Ses messagers pour transmettre cette religion, la seule acceptée par Lui, et avertir ainsi l'humanité. Toute personne qui a reçu le message de Dieu et a été invitée à vivre dans cette religion doit y adhérer.

Certaines sociétés ont accepté ce message alors que d'autres l'ont nié. D'autres encore l'ont altéré et remplacé, après la mort des messagers, par des croyances perverties.

Certains des Enfants d'Israël se sont égarés après avoir découvert le droit chemin. Tel qu'on peut le lire dans le Coran, Dieu leur a envoyé plusieurs prophètes pour leur montrer la voie droite. Néanmoins, certains d'entre eux se sont, à chaque fois, révoltés ou, après la mort d'un prophète, ont parsemé le sentier de Dieu de superstitions. Nous lisons dans les versets du Coran que, du vivant même de Mussa (psl), certains parmi les Enfants d'Israël ont adoré le veau d'or pendant son absence (Sourate Ta-Ha: 83-94). Après la mort de Mussa (psl), Dieu a envoyé plusieurs autres prophètes aux Enfants d'Israël pour les avertir, le dernier étant Jésus (psl).

Pendant toute sa vie, Jésus (psl) a invité son peuple à vivre selon la religion de Dieu et leur a rappelé d'être Ses vrais serviteurs. Il leur a enseigné les commandements de l'Évangile, qui lui furent révélés et dont des extraits peuvent avoir survécu dans les Écritures. Ce livre a confirmé les commandements de la Torah, révélée à Mussa (psl) et dont une partie demeure dans l'Ancien Testament, par la suite altéré. Critiquant les enseignements incorrects des rabbins, responsables de la dégénérescence de la religion véridique, Jésus (psl) a annulé les règles que ces derniers avaient fabriquées pour en tirer avantage. Il a appelé les Enfants d'Israël à attester de l'unicité de Dieu, à l'honnêteté et à la vertu.

Et je confirme ce qu'il y a dans la Thora révélée avant moi, et je vous rends licite une partie de ce qui était interdit. Et j'ai certes apporté un signe de votre Seigneur. Craignez Allah donc, et obéissez-moi. (Sourate al-Imran: 50)

Après Jésus (psl), Dieu a envoyé un autre messager appartenant à une tribu différente pour révéler la religion originale aux hommes par son intermédiaire et Il l'a doté d'un livre noble. Ce messager est le Prophète Muhammad (pbsl) et le livre est le Coran, unique révélation qui demeure intacte.

Le Coran s'adresse à toute l'humanité. Tout homme de toute époque qui a reçu le message coranique en sera tenu responsable. Le Jour du Jugement, chacun sera jugé selon le Coran. De nos jours, grâce aux développements technologiques, toutes les nations du monde sont comme une seule nation. Un académicien définit le monde actuel comme "un village global". Il y a, ainsi, peu de gens aujourd'hui qui ignorent l'existence du Coran et de l'Islam. Parmi ceux qui ont la foi (iman), nombreux sont, cependant, ceux qui ne vivent pas selon les principes proclamés dans le Coran.

Nous nous attendons à ce que Jésus (psl) revienne sur terre et appelle les gens à la voie droite, car Dieu l'annonce dans le Coran. Comme nous le traiterons dans les chapitres suivants, Jésus (psl) a été élevé vers Dieu et n'est pas mort. Plus tard, il reviendra et fera régner l'Islam dans le monde. Les mondes chrétien et musulman se préparent à rencontrer, de la meilleure manière, ce visiteur béni en évitant de réitérer les atteintes commises contre lui dans l'histoire.


LES GENS MALHEUREUX PRIENT POUR UN SAUVEUR

Et qu'avez-vous à ne pas combattre dans le sentier d'Allah, et pour la cause des faibles: hommes, femmes et enfants qui disent: "Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur." (Sourate an-Nisa: 75)

Nous apprenons, à la lecture du Coran, qu'avant la venue d'un messager dans une société prévaut souvent la corruption sociale et morale. Lors de l'arrivée du messager, ceux qui le suivent jouissent alors d'une vie sereine, paisible et d'abondance spirituelle durant la lutte honorable qu'ils mènent afin d'obtenir le contentement de Dieu. Après cette période bénie, les gens s'éloignent des valeurs spirituelles, se révoltent et sont enclins à la mécréance. Dans certains cas, ils adorent d'autres dieux que Dieu et se montrent ainsi injustes envers eux-mêmes, préparant ainsi leur fin de leurs propres mains.

Dans le Coran (Sourate Maryam), Dieu décrit la fidélité des messagers, leur sincérité et leur crainte de Dieu et rappelle comment les générations qui les ont suivis ont complètement perdu la foi. Ils se sont égarés à cause de leurs caprices et de leurs désirs et ont perdu toutes valeurs morales. Les versets qui suivent nous donnent une description éloquente de ce type d'individus:

Voilà ceux qu'Allah a comblés de faveurs, parmi les prophètes, parmi les descendants d'Adam, et aussi parmi ceux que Nous avons transportés en compagnie de Noé, et parmi la descendance d'Abraham et d'Israël, et parmi ceux que Nous avons guidés et choisis. Quand les versets du Tout Miséricordieux leur étaient récités, ils tombaient prosternés en pleurant. Puis leur succédèrent des générations qui délaissèrent la prière et suivirent leurs passions. Ils se trouveront en perdition… (Sourate Maryam: 58-59)

Ces gens qui ont négligé leurs responsabilités devant Dieu ont encouru la colère divine qui s'est manifestée dans divers désastres. Dieu les a privés de Ses faveurs. En conformité avec le verset "et quiconque se détourne de Mon rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne…" (Sourate Ta-Ha: 124), ils ont souffert de malheurs comme la pénurie, les problèmes sociaux et économiques, etc., résultats de leur dégénérescence morale.

Dans les systèmes mécréants (systèmes de kufr), ces gens qui ont fait preuve d'insolence envers la révélation divine furent sujets à diverses pressions et injustices. L'époque de Pharaon (Fir‘awn), cité dans le Coran, constitue un exemple typique. Très riche, Pharaon a mené une vie extravagante et fait souffrir son peuple sous sa tyrannie, comme nous le décrit ce verset:

Pharaon était hautain sur terre; il répartit en clans ses habitants, afin d'abuser de la faiblesse de l'un d'eux: il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les fauteurs de désordre. (Sourate al-Qasas: 4)

C'est dans de telles conditions (problèmes socio-économiques, tyrannie de chefs injustes) que s'impose avec force la venue d'un sauveur, afin de remplacer le régime issu de la mécréance (kufr) par la paix, la justice et la sécurité inhérentes à l'obéissance à Dieu et à Son messager.

Après la mission du prophète Mussa (psl), les Enfants d'Israël ont fait face aux mêmes difficultés dues à des régimes tyranniques. Ils furent expulsés de leurs maisons et de leurs pays et subirent de grandes souffrances. Comprenant que ni les idoles qu'ils adoraient, ni leurs biens, ni leurs ancêtres ne les sauveraient de ces circonstances très dures, ils demandèrent au Créateur un roi, un sauveur qui les défendrait contre ce système cruel. Dieu a répondu à l'appel de ces gens et leur a envoyé Talut (Saul dans la Bible). Dieu nous relate cet épisode dans la sourate al-Baqara:

N'as-tu pas su l'histoire des notables, parmi les enfants d'Israël, lorsque après Moïse ils dirent à un prophète à eux: "Désigne-nous un roi, pour que nous combattions dans le sentier d'Allah." Il dit: "Et si vous ne combattez pas, quand le combat vous sera prescrit?" Ils dirent: "Et qu'aurions-nous à ne pas combattre dans le sentier d'Allah, alors qu'on nous a expulsés de nos maisons et qu'on a capturé nos enfants?" Et quand le combat leur fut prescrit, ils tournèrent le dos, sauf un petit nombre d'entre eux. Et Allah connaît bien les injustes. (Sourate al- Baqarah: 246)

"Vous ne trouverez pas de changement dans la loi de Dieu"

Les récits rapportés dans le Coran révèlent que presque toutes les civilisations passées qui se sont révoltées contre les messagers ont connu le même sort. La dégradation de leurs conditions de vie, l'envoi de messagers pour les avertir et leur destruction parce qu'ils se rebellent, évènements qui se succédent invariablement quelles que soient les époques.

Les sociétés modernes subissent de la même façon une corruption et une dégénérescence rapides. La pauvreté, la misère et le désordre mènent les gens vers le désarroi. Cela les porte à souhaiter une vie paisible où prévaut la vertu. Or la justice ne peut régner que si les gens adoptent les valeurs du Coran, solutions aux malheurs de l'humanité. Dieu a en effet envoyé aux générations précédentes, qui subissaient des troubles sociaux semblables, des prophètes et des messagers. Il a parfois accordé richesse et splendeur à ceux qui ont suivi Ses messagers.

Si les habitants des cités avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement accordé des bénédictions du ciel et de la terre. Mais ils ont démenti et Nous les avons donc saisis, pour ce qu'ils avaient acquis. (Sourate al-Araf: 96)

Ce verset, comme beaucoup d'autres qui le confirment, révèle que la seule et unique manière d'atteindre le bonheur et la paix est d'adhérer à l'Islam. Ce principe est valable pour les générations à venir comme il l'a été pour les précédentes. Là où la morale islamique n'existe pas règnent l'injustice, l'insécurité et l'instabilité. C'est ce que promet la loi de Dieu, qui ne souffre aucun changement, telle qu'affirmée dans le Coran:

… Puis quand un avertisseur [Mohamed] leur est venu, cela n'a fait qu'accroître leur répulsion. Par orgueil sur terre et par manœuvre perfide. Cependant, la manœuvre perfide n'enveloppe que ses propres auteurs. Attendent-ils donc un autre sort que celui des Anciens? Or, jamais tu ne trouveras de changement dans la règle d'Allah, et jamais tu ne trouveras de déviation dans la règle d'Allah. (Sourate Fatir: 42-43)

Vivre la moralité islamique selon le Coran

Comme nous venons de le voir plus haut, le Coran nous informe que Dieu envoie des prophètes et des messagers aux communautés pour les délivrer de la mécréance et de l'injustice. Le messager invite son peuple à croire en Dieu sans Lui attribuer d'associés et à Le craindre. Si la communauté insiste dans le déni, le messager l'avertit du courroux de Dieu. Dieu informe dans le Coran qu'Il ne détruit aucune tribu avant que cet avertissement ne soit envoyé:

Et Nous ne faisons pas périr de cité avant qu'elle n'ait eu des avertisseurs, [à titre de] rappel, et Nous ne sommes pas injustes. (Sourate as-Shuaraa: 208-209)

À l'époque actuelle, on observe une dégénérescence physique et spirituelle dans les sociétés où règne une grande instabilité économique et politique. D'énormes fossés se creusent entre les riches et les pauvres. La corruption sociale s'intensifie avec force. Le Coran rappelle à l'homme que même pendant des périodes aussi sombres, Dieu montre toujours la voie du salut à ceux qui le désirent sincèrement. Ainsi, l'Islam sera certainement vécu dans le monde entier et la vraie religion remplacera toutes les religions païennes. Dieu annonce de bonnes nouvelles à Ses vrais serviteurs (mu'minun) dans la sourate at-Tawba:

Ils veulent éteindre avec leurs bouches la lumière d'Allah, alors qu'Allah ne veut que parachever Sa lumière, quelque répulsion qu'en aient les mécréants. C'est Lui qui a envoyé Son messager avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu'elle triomphe sur toute autre religion, quelque répulsion qu'en aient les associateurs. (Sourate at-Tawbah: 32-33)

Dans la sourate an-Nur, Dieu annonce à ceux qui accomplissent de "bons actes" sans Lui attribuer d'associés et recherchent pieusement Son agrément qu'ils auront le pouvoir, juste comme Ses serviteurs précédents:

Allah a promis à ceux d'entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu'Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l'a donnée à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu'Il a agréée pour eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. Ils M'adorent et ne M'associent rien et celui qui mécroit par la suite, ce sont ceux-là les pervers. (Sourate an-Nur: 55)

Il faut noter ici un point important: le verset ci-dessus indique une condition pour la diffusion de l'Islam, à savoir l'existence de croyants qui servent Dieu dans un culte pur, en accomplissant de bonnes actions dans Sa voie sans Lui attribuer d'associer.

Le sauveur attendu

Récapitulons ce qui a été dit jusqu'ici: à chaque époque, Dieu a répondu à l'appel de Ses serviteurs qui ont inploré Son aide. Cela demeure valable aujourd'hui et pour le futur. Nous attendons donc, en ce moment même, que Dieu sauve les gens de l'injustice du système de la mécréance et leur accorde les faveurs de l'Islam.

Nous attendons particulièrement que le monde islamique se délivre de la corruption à laquelle il est actuellement confronté et que les adeptes sincères communiquent les valeurs de l'Islam au monde entier. Comme à chaque époque de l'histoire, aujourd'hui aussi, les gens espèrent l'apparition d'un sauveur. Ce sauveur, qui conduira l'humanité "de l'obscurité vers la lumière," s'appelle l'Islam. Ceux qui incitent les gens à vivre en conformité avec ces valeurs supérieures vaincront tous les systèmes qui nient Dieu et invalideront les idéologies corrompues.

Ainsi, Dieu aidera chaque peuple comme Il l'a fait durant les époques précédentes. Dieu le promet à Ses serviteurs qui se tournent sincèrement vers Lui et Le craignent profondément, comme nous le rappelle ce verset:

... Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, – contre toute justice, simplement parce qu'ils disaient: "Allah est notre Seigneur." – Si Allah ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d'Allah est beaucoup invoqué. Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa religion). Allah est assurément Fort et Puissant, ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la Salat, acquittent la Zakat, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l'issue finale de toute chose appartient à Allah. (Sourate al-Hajj: 40-41)


JÉSUS (as), FILS DE MARYAM (as), DANS LE CORAN
Dans ce chapitre, nous examinerons les détails concernant la seconde venue de Jésus (psl), collectés à partir des sources les plus fiables. La première de ces sources est certainement le Coran, la parole inchangée de Dieu, car "nul ne peut modifier Ses paroles" (Sourate Al-A'nam: 115), et la deuxième est la Sunnah du dernier messager, Muhammad (pbsl). Le Coran rend compte, avec beaucoup de détails, de plusieurs étapes de la vie de Jésus (psl): sa naissance, son élévation vers Dieu, sa seconde venue et sa mort.

Jésus (psl), qui a vécu il y a 2.000 ans, est un messager béni de Dieu. Comme l'atteste le Coran, il est très estimé dans ce monde et dans l'au-delà. Il ne demeure plus aujourd'hui que le nom de la vraie religion qu'il a apportée, l'enseignement original communiqué par Jésus (psl) ayant été déformé par la suite. Aujourd'hui, le texte authentique du livre révélé par Dieu à Jésus (psl) n'est plus disponible. Les sources chrétiennes ont subi de nombreux changements et altérations. Par conséquent, il est aujourd'hui difficile de connaître la véritable histoire de Jésus (psl) à partir de telles sources.

Les seules sources qui permettent de connaître véritablement Jésus (psl) sont le Coran, le livre dont Dieu assure qu'Il le gardera intact jusqu'au Jour du Jugement, et la Sunnah de Son Messager Muhammad (pbsl). Dans le Coran, Dieu nous renseigne sur la naissance et sur la vie de Jésus (psl), sur les gens de son entourage et sur les épisodes de sa vie. En outre, les versets coraniques nous rappellent la vie de Maryam avant la naissance de Jésus (psl), l'aspect miraculeux de sa grossesse et les réactions de son entourage à cet évènement. Dieu confirme que Jésus (psl) viendra sur terre une seconde fois à la fin des temps. Dans ce chapitre, vous trouverez les informations données dans le Coran concernant Jésus (psl) et sa famille.

La naissance de Maryam et la manière dont elle a été élevée

Maryam, élue pour donner naissance à Jésus (psl), est née à une époque de désordre où les Enfants d'Israël avaient placé tous leurs espoirs dans l'arrivée d'un messie. Choisie spécialement par Dieu, Maryam a pourtant été élevée en conformité avec cette mission bénie. Elle appartenait à une famille noble, la famille d'Imran, choisie par Dieu.

Les membres de la famille d'Imran étaient connus pour leur foi profonde en Dieu. Ils se tournaient vers Dieu dans tous leurs actes et observaient méticuleusement les limites qu'Il impose. Quand la femme d'Imran apprit qu'elle était enceinte, elle s'est tournée vers son Créateur, elle a prié et Lui a voué son enfant.

(Rappelle-toi) quand la femme d'Imran dit: "Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C'est Toi certes l'Audient et l'Omniscient." Puis, lorsqu'elle en eut accouché, elle dit: "Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille;" or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché! "Le garçon n'est pas comme la fille. Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni." (Sourate al-Imran: 35-36)

Quand Maryam est née, la femme d'Imran l'a placée, ainsi que sa descendance, sous la protection de Dieu à l'abri de Satan, diable banni. En réponse à sa sincérité et ses prières, Dieu a doté Maryam de nobles vertus. Dans le Coran, Dieu explique comment Maryam a obtenu Sa protection et Son soin méticuleux:

Son Seigneur, donc l'accueillit du meilleur accueil, et la fit croître de la plus belle croissance… (Sourate al-Imran: 37)

Zakariyya (Zacharie) est devenu le tuteur de Maryam et pendant le temps qu'il a passé avec elle, il s'est rendu compte du fait qu'elle était favorisée et disposait de qualités exceptionnelles et que Dieu lui accordait ses faveurs "avec largesse":

… Chaque fois que celui-ci entrait auprès d'elle dans le Sanctuaire, il trouvait près d'elle de la nourriture. Il dit: "Ô Marie, d'où te vient cette nourriture?" Elle dit: "Cela me vient d'Allah. Il donne certes la nourriture à qui Il veut sans compter." (Sourate al-Imran: 37)

De même que Dieu a élu la famille d'Imran, Il a élu Maryam aussi, membre de cette famille et lui a donné une éducation exceptionnelle. Il l'a purifiée et choisie parmi toutes les autres femmes. Cet attribut de Maryam est ainsi mentionné dans le Coran:

(Rappelle-toi) quand les anges dirent: "Ô Marie, certes Allah t'a élue au-dessus des femmes des mondes. Ô Marie, obéis à ton Seigneur, prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s'inclinent." (Sourate al-Imran: 42-43)

Maryam fut connue dans la communauté pour sa fidélité et sa sincérité envers Dieu. Elle était cette femme "qui a préservé sa virginité":

De même, Marie, la fille d'Imran qui avait préservé sa virginité; Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit. Elle avait déclaré véridiques les paroles de son Seigneur ainsi que Ses Livres: elle fut parmi les dévoués. (Sourate at-Tahrim: 12)

Jésus est né sans père

La conception miraculeuse de Jésus est l'un des grands miracles qui jalonnent son histoire, aussi le Coran abonde en détails relatifs à cet épisode. Dans la sourate Maryam, Dieu décrit ainsi l'apparition de Gabriel devant Maryam:

Mentionne, dans le Livre [le Coran], Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l'Orient. Elle mit entre elle et eux un voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Gabriel), qui se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait. (Sourate Maryam: 16-17)

Ainsi il ressort des versets précités, que Maryam s'est retirée en un lieu, vers l'est, où elle passa une certaine partie de sa vie, loin de son peuple. C'est à cette période de son existence que Gabriel lui est apparu, sous la forme d'un être humain ordinaire. Les versets qui relatent cette rencontre insistent particulièrement sur la grande pudeur de Maryam et sa crainte de Dieu. Lorsqu'elle aperçut Gabriel, ses premiers mots furent:

... Je cherche protection contre toi auprès du Tout Miséricordieux. Si tu es pieux, [ne m'approche point]. (Sourate Maryam: 18)

Mais Gabriel lui expliqua qu'il était un ange envoyé par Dieu pour lui donner l'heureuse nouvelle d'un fils:

Il dit: "Je suis en fait un messager de ton Seigneur pour te faire don d'un fils pur." (Sourate Maryam: 19)
(Rappelle-toi,) quand les anges dirent: "Ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce une parole de Sa part: son nom sera al-Masîh 'Îssa, fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés d'Allah." (Sourate al-Imran: 45)

Maryam lui demanda, alors, comment elle pouvait avoir un fils alors qu'aucun homme ne l'avait jamais touchée:

Elle dit: "Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m'a touchée, et je ne suis pas prostituée?" Il dit: "Ainsi sera-t-il! Cela M'est facile, a dit ton Seigneur! Et Nous ferons de lui un signe pour les gens, et une miséricorde de Notre part. C'est une affaire déjà décidée." Elle devient donc enceinte [de l'enfant], et elle se retira avec lui en un lieu éloigné. (Sourate Maryam: 20-22)

Elle dit: "Seigneur! Comment aurais-je un enfant, alors qu'aucun homme ne m'a touchée?" "C'est ainsi!" dit-Il. Allah crée ce qu'Il veut. Quand Il décide d'une chose, Il lui dit seulement: Sois; et elle est aussitôt. (Sourate al-Imran: 47)


Comme on peut le voir dans les versets susmentionnés, Gabriel a annoncé à Maryam la naissance de son fils, en lui rappelant que Dieu crée ce qu'Il veut, Maryam n'ayant jamais été approchée par un homme. En d'autres termes, la naissance de Jésus a eu lieu sans que les conditions habituelles de la procréation ne soient réunies. Ce n'est là que le premier des miracles qui ont marqué la vie de Jésus lors de son premier séjour terrestre et qui accompagneront aussi son retour, quand il reviendra sur terre.

Pendant le temps où Maryam est restée à "l'endroit éloigné", Dieu l'a soutenue physiquement et matériellement. Elle était totalement sous Sa protection pendant sa grossesse et tous ses besoins furent remplis par Lui. Dieu l'a protégée dans cet endroit isolé et a ainsi empêché tout le mal que les gens qui ne comprenaient pas sa situation pouvaient lui causer.



Jésus (psl) est la parole de Dieu

Le Coran rapporte que, depuis sa naissance jusqu'à sa mort, Jésus (psl) sera très différent de tous les autres hommes sur terre. Il confirme sa maternité divine, un type de création auquel nous ne sommes pas habitués. Avant sa naissance, Dieu a informé Maryam de plusieurs des attributs de Jésus (psl) à savoir qu'il a été envoyé comme messie aux Enfants d'Israël et qu'il est également l'instrument de la parole de Dieu:

… Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un messager d'Allah, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui… (Sourate an-Nisa: 171)

(Rappelle-toi,) quand les anges dirent:" Ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce une parole de Sa part: son nom sera al-Masih 'Îissa, fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés d'Allah." (Sourate al-Imran: 45)

Dieu lui a attribué son nom avant sa naissance, comme ce fut le cas pour Yahya (Jean) – psl –, alors que normalement, ce sont les familles qui nomment leurs enfants. Dieu l'a appelé "le Messie Jésus, fils de Marie". C'est une des indications les plus explicites selon laquelle Jésus (psl) a été créé différemment des autres êtres humains.

Hormis sa naissance, les miracles qui ponctuèrent sa vie et la manière dont il a été élevé vers Dieu attestent de ce qu'il est différent des autres hommes.

La naissance de Jésus (psl)

La naissance est un processus très compliqué qui exige beaucoup de soin. Accoucher d'un bébé sans l'aide d'une personne expérimentée et sans soins médicaux est extrêmement difficile. Cependant, Maryam a réussi toute seule à le faire grâce à sa fidélité à Dieu et à la confiance qu'elle a placée en Lui.

Dieu a guidé Maryam, dans chaque étape de la naissance. Elle a ainsi mis son bébé au monde aisément et dans les meilleures conditions. C'est là une grande faveur qui lui a été accordée:Puis les douleurs de l'enfantement l'amenèrent au tronc du palmier, et elle dit:

Malheur à moi! Que je fusse morte avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée! Alors, il l'appela d'au-dessous d'elle, [lui disant]: "Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que ton oeil se réjouisse! Si tu vois quelqu'un d'entre les humains, dis [lui:] 'Assurément, j'ai voué un jeûne au Tout Miséricordieux: je ne parlerai donc aujourd'hui à aucun être humain.' (Sourate Maryam: 23-26)

Jésus (psl) a parlé dans le berceau

Et celle [la vierge Marie] qui avait préservé sa chasteté! Nous insufflâmes en elle un souffle (de vie) venant de Nous et fîmes d'elle ainsi que de son fils, un signe [miracle] pour l'univers. (Sourate al-Anbiya: 91)

L'un des évènements par lesquels Dieu a éprouvé Maryam et son peuple fut la naissance de Jésus (psl). En réalité, cette naissance est un miracle de Dieu destiné à appeler les hommes à la foi, mais aussi l'une des preuves les plus claires de Son existence. Cependant, son peuple n'a pas compris cet événement extraordinaire et s'est montré soupçonneux, comme en témoignent les versets suivants:

Puis elle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils dirent: "Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse! Sœur de Haroun, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée." (Sourate Maryam: 27-28)

Une fois Maryam de retour auprès de son peuple avec l'enfant Jésus (psl), les gens ne lui ont pas permis de s'expliquer. Ils ont supposé que Maryam avait commis un acte indécent et l'ont calomniée d'une sinistre façon. Ceux qui répandaient ces calomnies à son sujet la connaissaient pourtant depuis son plus jeune âge. Ils connaissaient sa pureté et sa piété (taqwa), comme les autres membres de la famille d'Imran.

Ces accusations et ces calomnies furent, sans doute, une mise à l'épreuve pour Maryam. Il était évident qu'une personne, aussi pure et pieuse que Maryam, ne pouvait avoir agi ainsi qu'on le prétendait. Dieu l'a toujours aidé et a transformé ses actes en bienfaits. Maryam a su, en retour, que chaque incident avait lieu par la volonté de Dieu et que Dieu seul pouvait prouver la fausseté de ces calomnies.

Dieu a, néanmoins, apporté un certain réconfort à Maryam et lui a intimé de rester tranquille. Il lui a ordonné de ne pas parler avec les gens, mais de les diriger vers Jésus (psl), au cas où ils s'approcheraient d'elle et essayeraient de l'accabler d'accusations. De cette façon, Maryam a évité d'éventuels troubles. Ce sera Jésus (psl) qui fournira les réponses les plus précises aux gens. Quand Dieu a donné la nouvelle de la naissance de Jésus (psl) à Maryam, Il a aussi annoncé qu'il parlerait dans le berceau:

Il parlera aux gens, dans le berceau et en son âge mûr et il sera du nombre des gens de bien. (Sourate al-Imran: 46)

Ainsi Dieu a facilité les choses pour Maryam et a, à travers Jésus (psl), renseigné au mieux les hommes. Grâce à un tel miracle, le doute autour de Maryam s'est dissipé. Les versets qui suivent nous rapportent le discours miraculeux du prophète encore nouveau-né:

Elle fit alors un signe vers lui [le bébé]. Ils dirent: "Comment parlerions-nous à un bébé au berceau?" Mais (le bébé) dit: "Je suis vraiment le serviteur d'Allah. Il m'a donné le Livre et m'a désigné prophète. Où que je sois, Il m'a rendu béni; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat; et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant." (Sourate Maryam: 29-33)

Un bébé qui parle couramment au berceau est, sans aucun doute, un grand miracle. Les proches de Maryam ont été stupéfaits d'entendre un bébé, encore dans son berceau, tenir de sages propos. Cet événement leur prouva que sa naissance était un miracle et qu'il était un messager de Dieu.

Cette naissance fut le soulagement que Dieu accorda à Maryam en raison de la confiance qu'elle avait placée en Lui. Grâce à ce miracle, elle put répondre aux calomnies et aux injures. Dieu nous informe qu'un désastre pénible attendait ceux qui, malgré ce miracle, n'ont pas cru Maryam:

Et à cause de leur mécréance et de l'énorme calomnie qu'ils prononcent contre Marie. (Sourate an-Nisa: 156)

Les miracles de Jésus (psl)

Jésus (psl) a apporté, avec la permission de Dieu, plusieurs miracles, autres que la "maternité divine" et la déclaration de sa prophétie dans le berceau. Ces deux miracles suffisent, du reste, à révéler la nature extraordinaire de Jésus (psl). Après tout, seul un miracle pouvait faire parler un enfant nouveau-né d'une telle manière:

Et quand Allah dira: "Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t'enseignais le Livre, la sagesse…" (Sourate al-Maidah: 110)

Dans le Coran, les miracles de Jésus (psl) sont narrés de la sorte:

Et Il sera le messager aux enfants d'Israël, [et leur dira]: "En vérité, je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. Pour vous, je forme de la glaise comme la figure d'un oiseau, puis je souffle dedans: et, par la permission d'Allah, cela devient un oiseau. Et je guéris l'aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission d'Allah. Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants!" (Sourate al-Imran: 49)

Malgré tous ces événements extraordinaires, certaines personnes ont rejeté les miracles de Jésus (psl) avec arrogance, en les qualifiant de magie.

La communication du message par Jésus (psl) et certaines des difficultés qu'il a affrontées

À l'époque où Jésus (psl) a été envoyé, le peuple d'Israël se trouvait dans un grand embarras tant politique qu'économique. D'une part, de cruelles conditions de vie étaient infligées au peuple, d'autre part des croyances et des sectes dissidentes rendaient la vie difficile en ces contrées. Dans de telles circonstances, les gens avaient désespérément besoin d'une voie de salut.

Le Messie attendu depuis si longtemps était Jésus (psl). Par la volonté de Dieu, Jésus (psl) a parlé tandis qu'il était encore dans le berceau, annonçant aux gens que le Messie qu'ils attendaient était arrivé. À partir de ce moment-là, beaucoup ont nourri maints espoirs et l'ont considéré comme un guide.

Cependant, certaines personnes ont refusé d'accepter les dires de Jésus (psl). Les défenseurs du système mécréant de l'époque l'ont considéré comme une menace pour leur existence. C'est pourquoi ils ourdirent des plans pour le tuer dès qu'ils le connurent. Mais dès le début leurs projets étaient voués à l'échec. Cependant, cela ne les a pas empêchés d'être les ennemis déclarés de Jésus (psl) durant le temps où il a accompli sa mission.

Parmi ses détracteurs ne figuraient pas uniquement des mécréants. Pour des raisons diverses, la majorité des rabbins prit parti contre Jésus (psl), prétendant qu'il abolissait leur religion. Ils sont devenus, à cause de leur opposition à un messager de Dieu, eux-mêmes des mécréants. Jésus (psl) n'a fait en réalité qu'appeler les gens à la voie droite et qu'éliminer les fausses lois introduites dans le Judaïsme par les rabbins eux-mêmes. Le peuple d'Israël a déformé sa religion en interdisant ce que la révélation originale a permis et en permettant ce qu'elle a interdit. En faisant cela, il a totalement dévié de la voie droite telle que révélée par Dieu. Dieu a alors envoyé Jésus pour purifier la religion de toutes les innovations ajoutées ultérieurement. Jésus (psl) a appelé son peuple à l'Évangile, qui confirmait la Torah originale révélée à Mussa (psl).

Et je confirme ce qu'il y a dans la Thora révélée avant moi, et je vous rends licite une partie de ce qui était interdit. Et j'ai certes apporté un signe de votre Seigneur. Craignez Allah donc, et obéissez-moi. (Sourate al-Imran: 50)

Il est noté dans un autre verset que l'Évangile révélé à Jésus (psl) était un guide sur le droit chemin pour les croyants afin de les aider à discerner le bien du mal, et là encore que ce livre confirme la Thorah:

Et Nous avons envoyé après eux Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thorah avant lui. Et Nous lui avons donné l'Evangile, où il y a guidée et lumière, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thorah avant lui, et en tant que guidée et exhortation pour les pieux. (Sourate al-Maidah: 46)

D'éminentes personnalités parmi les Enfants d'Israël attachaient plus d'importance aux traditions qu'à ce que Jésus (psl) avait apporté. Ceci simplement parce que Jésus (psl) n'avait pas insisté sur les lois traditionnelles, mais avait plutôt appelé les hommes à se dévouer à Dieu, à renoncer au monde, à la sincérité, à la fraternité et à l'honnêteté. Confrontés à cette conception différente de la religion, les juifs se sont sentis frustrés par les conseils de Jésus (psl). Dans le Coran, Dieu explique la manière dont Jésus a communiqué Ses commandements:

Et quand Jésus apporta les preuves, il dit: "Je suis venu à vous avec la sagesse et pour vous expliquer certains de vos sujets de désaccord. Craignez Allah donc et obéissez-moi. Allah est en vérité mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez- Le donc. Voilà un droit chemin. Mais les factions divergèrent entre elles. Malheur donc aux injustes du châtiment d'un jour douloureux!" (Sourate Azzukhruf: 63-65)

La sincérité et l'attitude distinguée de Jésus (psl) ont attiré l'attention. Le nombre de ses partisans a alors constamment augmenté.

Les juifs prétendent qu'ils ont tué Jésus (psl)

Tout le monde connaît l'allégation selon laquelle les Romains et les rabbins juifs ont arrêté Jésus (psl) et l'ont crucifié. Le monde chrétien croit en effet que Jésus (psl) a succombé sur la croix, mais qu'il a été ressuscité par la suite et est monté au ciel. Cependant, quand nous nous référons au Coran, nous voyons que la vérité est toute autre:

Et à cause de leur parole: "Nous avons vraiment tué (katelna) le Christ, Jésus, fils de Marie, le messager d'Allah."... Or, ils ne l'ont ni tué (ma katelehu) ni crucifié (ma salebe); mais ce n'était qu'un faux semblant! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l'incertitude: ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué (ma katelehu). (Sourate an-Nisa: 157)

Ce même verset nous informe de ce que nous avons déjà mentionné plus haut, à savoir que:

… mais Allah l'a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. (Sourate an-Nisa: 158)

Les tentatives des Romains, provoquées par les juifs, pour assassiner Jésus (psl), ont échoué. L'expression citée dans le verset ci-dessus "… mais ce n'était qu'un faux semblant!" explique l'aspect réel de cet événement. Jésus (psl) n'a pas été assassiné mais il a été élevé vers Dieu. En outre, Dieu attire notre attention sur le fait que ceux qui ont soutenu cette assertion ne savaient rien au sujet de la vérité.

COMMENT LA MORT DES PROPHÈTES EST-ELLE DÉCRITE DANS LE CORAN?

Un examen attentif comparé des versets coraniques relatifs à la mort de Jésus et des passages coraniques qui évoquent la mort ou l'assassinat d'autres prophètes met en relief le particularisme de la mort de Jésus.

Dans les développements qui suivent, nous allons nous pencher sur la signification des termes employés pour évoquer la mort de Jésus et des autres envoyés et étudier la façon dont ils sont utilisés dans les versets.

Comme nous le verrons tout à l'heure, le Coran emploie un certain nombre de termes spécifiques pour relater la mort des prophètes, tels que katele (tuer), mate (mourir), haleke (détruire) et salebe (pendre). Cependant, le Coran affirme clairement qu"'ils ne l'ont pas tué (ma katelehu) ni crucifié (ma salebuhu)", ce qui signifie qu'il n'a été tué en aucune façon. Dans un autre verset, nous lisons qu'une personne qui ressemblait à Jésus lui a été substituée et que c'est lui qui a été élevé vers Dieu. Dans le verset suivant, Dieu déclare qu'Il mettra fin à la vie de Jésus (psl) et l'élever vers Lui:

(Rappelle-toi) quand Allah dit: "Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre (muteveffiyke), t'élever (rafiuke) vers Moi, te débarrasser de ceux qui n'ont pas cru et mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas…" (Sourate al-Imran: 55)

Tout d'abord, nous allons étudier la manière dont sont employés les différents verbes relatifs à la mort et au fait de causer la mort qui apparaissent dans la sourate Al 'Imran:

1. TAWAFFA: REPRENDRE L'ÂME

Le terme traduit par "mettre fin à la vie" qui est utilisé dans ce verset admet plusieurs acceptions. L'étude des termes synonymes employés dans d'autres versets montre que Jésus n'est pas mort, au sens commun du terme. Voici la description qui est faite de sa "mort" dans la sourate al-Ma'idah, 117:

Je ne leur ai dit que ce Tu m'as ordonné de dire, à savoir: "Adorez servilement Allah, mon Seigneur et Le vôtre!" Et je fus témoin contre eux aussi tant que je fus parmi eux et lorsque Tu as repris mon âme (tawaffa), Tu fus leur observateur attentif et Tu es de toute chose témoin. (Sourate al-Maidah: 117)

En arabe, le mot traduit dans ces versets par "reprendre l'âme" est tawaffa, et il vient de la racine wafa (accomplir). Tawaffa ne signifie pas "la mort" mais "la prise de l'âme", dans le sommeil ou dans la mort. Nous voyons encore dans le Coran que "la prise de l'âme" ne signifie pas nécessairement la mort. Par exemple, dans un verset où le mot tawaffa est employé, il ne s'agit pas de la mort d'un être humain, mais de "la prise de son âme pendant le sommeil":

Et, la nuit, c'est Lui qui prend vos âmes (yatawaffakun), et Il sait ce que vous avez acquis pendant le jour. Puis Il vous ressuscite le jour afin que s'accomplisse le terme fixé… (Sourate al-Anam: 60)

Le mot arabe traduit par "prendre" dans ce verset est le même que celui employé dans le verset 55 de la sourate al-'Imran. Le mot tawaffa est utilisé dans le verset ci-dessus. Il est, dès lors, évident que l'on ne meurt pas pendant le sommeil. Il est donc ici toujours question de "la prise de l'âme".

Le même mot est utilisé dans le verset ci-dessous comme suit:

Allah reçoit les âmes au moment de leur mort (mevt) ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil (lem temut). Il retient celles à qui Il a décrété la mort (el mevte), tandis qu'Il renvoie les autres jusqu'à un terme fixé… (Sourate az-Zumar: 42)

Comme ces versets nous le montrent, Dieu prend l'âme de celui qui est endormi, cependant Il renvoie les âmes de ceux dont la mort n'a pas encore été décrétée. Dans ce contexte, l'homme ne meurt pas au cours de son sommeil dans le sens où nous le comprenons. L'âme quitte le corps et reste dans une autre dimension seulement pendant une période provisoire. Quand nous nous réveillons, l'âme retourne au corps.1
Le Professeur Süleyman Ates, de l'Université d'Istanbul, Faculté de Théologie, directeur du Département des Sciences Fondamentales Islamiques et ancien Ministre des affaires religieuses a consacré le développement suivant au mot tawaffa dans son commentaire:

Selon ceux qui disent que le terme tawaffa est utilisé dans le sens de "sommeil", ce qui est l'acception généralement admise, le verset signifie: "Je te plongerai dans le sommeil." Nous pouvons donc dire que Jésus a été plongé dans un état qui ressemble à la mort et élévé auprès de Dieu et que cet état n'est pas une mort, au sens où nous l'entendons généralement, mais désigne le fait de quitter cette dimension terrestre. (Professeur Süleyman Ates, Une exégèse moderne du Coran glorieux, vol. 2. pages 49-50)

2) KATELE: TUER

Le verbe correspondant à l'idée de "tuer" dans le Coran est katele. C'est dans cette acception qu'il est utilisé dans la sourate al-Mu'min:

Et Pharaon dit: "Laissez-moi tuer Moïse. Et qu'il appelle son Seigneur! Je crains qu'il ne change votre religion ou qu'il ne fasse apparaître la corruption sur terre." (Sourate al-Mu'min: 26)

"Laissez-moi tuer Moïse" traduit aktul Musa. C'est une forme dérivée de katele. On note encore cet emploi dans un autre verset:

… Cela est parce qu'ils… tuaient (vaktulune) sans droit les prophètes... (Sourate al-Baqarah: 61)

"Ils ont tué" traduit yaktulune dans le texte original, qui est une forme conjuguée là encore de katele. La traduction nous montre clairement que ce verbe signifie "tuer".

L'emploi du verbe katele est clair dans les versets suivants, relatifs à la mort des prophètes. Toutes les formes mises entre paranthèses proviennent de katele.

… Nous enregistrons leur parole, ainsi que leur meurtre (katlehum), sans droit, des prophètes… (Sourate al-Imran: 181)

… vous vous enfliez d'orgueil? Vous traitiez les uns d'imposteurs et vous tuiez les autres (taktulune). (Sourate al-Baqarah: 87)

… Dis: "Pourquoi donc avez-vous tué (taktulune) auparavant les prophètes d'Allah, si vous étiez croyants?" (Sourate al-Baqarah: 91)

Ceux qui ne croient pas aux signes d'Allah, tuent (yaktulune) sans droit les prophètes et tuent (yaktulune) les gens qui commandent la justice… (Sourate al-Imran: 21)

"… Pourquoi donc les avez-vous tués (kateltumuhum), si vous êtes véridiques?" (Sourate al-Imran: 183)

… Celui-ci dit: "Je te tuerai (Le aktulenneke) sûrement…" (Sourate al-Maidah: 27)

"Si tu étends vers moi ta main pour me tuer (taktuleni), moi, je n'étendrai pas vers toi ma main pour te tuer (aktuleke)…" (Sourate al-Maidah: 28)

"Tuez (uktulu) Joseph ou bien éloignez-le dans n'importe quel pays…" (Sourate Yusuf: 9)

Et la femme de Pharaon dit: "(Cet enfant) réjouira mon œil et le tien! Ne le tuez pas (la taktulu)…" (Sourate al-Qasas: 9)

"Ô Moïse, les notables sont en train de se concerter à ton sujet pour te tuer (li yaktulu)…" (Sourate al-Qasas: 20)

Son peuple ne fît d'autre réponse que: "Tuez-le (uktuluhu) ou brûlez-le…" (Sourate al-Ankabut: 24)

3) HALEKE: TUER

Haleke est un autre verbe qui est employé dans le Coran à plusieurs reprises, avec le sens de "être détruit, mourir". On lit par exemple dans la sourate al-Mu'min:

… lorsqu'il mourut (haleke), vous dites alors: "Allah n'enverra plus jamais de messager après lui…" (Sourate al-Mu'min: 34)

Dans ce verset, "quand il mourut" traduit l'expression arabe iza heleke prise au sens de "mourir".

4) EL MEVTE: LA MORT

C'est un terme que l'on rencontre souvent dans le récit de la mort des prophètes. Mate est employé avec le sens de mourir dans différents versets, notamment dans la sourate Saba':

Puis, quand Nous décidâmes sa mort (el mevte), il n'y eut pour les avertir de sa mort (mevtihi) que la bête de terre, qui rongea sa canne… (Sourate Saba: 14)

Une autre forme de ce verbe est employée au sujet du prophète Yahya:

Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra (yemutu), et le jour où il sera ressuscité vivant! (Sourate Maryam: 15)

"Quand il mourra" est la traduction de yemutu. Ce même terme apparaît dans le récit de la mort du prophète Yakub (Jacob), notamment dans la sourate al-Baqarah:

"Étiez-vous témoins quand la mort (el mevte) se présenta à Jacob…" (Sourate al-Baqarah: 133)

Le mot el mevte dérive de la même racine et signifie "mort" Dans un verset qui concerne le prophète Muhammad (pbsl), les verbes katele et mate sont utilisés en meme temps:

Muhammad n'est qu'un messager – des messagers avant lui sont passés – S'il mourait (mate), donc, ou s'il était tué (kutile), retourneriez-vous sur vos talons?... (Sourate al-Imran: 144)

Le mot mevt qui a la même racine que mate (mourir) apparaît encore dans d'autres versets relatifs à la mort des prophètes:

… elle dit: "Malheur à moi! Que je fusse morte (mittu) avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée!" (Sourate Maryam: 23)

Et Nous n'avons attribué l'immortalité (el hkulde) à nul homme avant toi. Est-ce que si tu meurs (mitte), toi, ils seront, eux éternels? (Sourate al-Anbiya: 34)

"… et qui me fera mourir (yumituni), puis me redonnera la vie…" (Sourate as-Shuaraa: 81)

5) HKALID: IMMORTEL

Hkalid n'a pas de lien direct avec l'idée de mourir ou de tuer mais il signifie "immortel". C'est l'idée d'exister de façon permanente. Ce terme apparaît dans la sourate al-Anbiya':

Et Nous n'en avons pas fait des corps qui ne consommaient pas de nourriture. Et ils n'étaient pas éternels (khalidiyne). (Sourate al-Anbiya: 8)

6) SALEBE: CRUCIFIER

Lorsqu'il est question de la mort des prophètes, le Coran emploie parfois le verbe salebe. Ses acceptions sont variées: il signifie "pendre", "crucifier" ou "executer" selon les contextes. On le retrouve dans les versets suivants:

… ils ne l'ont ni tué ni crucifié (ma salebu)… (Sourate an-Nisa: 157)

"L'un de vous donnera du vin à boire à son maître; quand à l'autre, il sera crucifié (yuslebi)." (Sourate Yusuf: 41)

... qu'ils soient tués, ou crucifiés (yusallebu)" (Sourate al-Maidah: 33)

"Je vais vous couper la main et la jambe opposées, et puis, je vous crucifierai (usallibennekum) tous." (Sourate al-Araf: 124)

"Je vous ferai sûrement, couper mains et jambes opposées, et vous ferai crucifier (usallibennekum)." (Sourate Ta-Ha: 71)

"Je vous couperai, sûrement, mains et jambes opposées, et vous crucifierai (usallibennekum) tous." (Sourate as-Shuaraa: 49)

Comme on peut le voir dans ces versets, ce sont des verbes très différents qui sont employés pour décrire la mort de Jésus et celle d'autres prophètes. Dieu a révélé dans le Coran que Jésus n'avait pas été tué, ni crucifié, que quelqu'un d'autre lui avait été substitué et que son âme avait été reprise (comme lors du sommeil). Tandis que le mot tawaffa qui signifie "prendre l'âme" est utilisé au sujet de Jésus, ce sont des expressions telles que ‚ katele et mate, expressions qui décrivent une mort ordinaire, qui sont employées pour les autres prophètes. Ceci montre bien que la situation de Jésus est particulière. Pour conclure, nous pouvons dire que Jésus (psl) a pu être dans un état spécial quand il a été élevé vers Dieu; il n'a pas éprouvé la mort, telle que nous la connaissons. Il s'agissait simplement d'un passage entre les deux mondes. Dieu est le plus Savant.


COMMENT LA MORT DES PROPHÈTES EST-ELLE DÉCRITE DANS LE CORAN?

Un examen attentif comparé des versets coraniques relatifs à la mort de Jésus et des passages coraniques qui évoquent la mort ou l'assassinat d'autres prophètes met en relief le particularisme de la mort de Jésus.

Dans les développements qui suivent, nous allons nous pencher sur la signification des termes employés pour évoquer la mort de Jésus et des autres envoyés et étudier la façon dont ils sont utilisés dans les versets.

Comme nous le verrons tout à l'heure, le Coran emploie un certain nombre de termes spécifiques pour relater la mort des prophètes, tels que katele (tuer), mate (mourir), haleke (détruire) et salebe (pendre). Cependant, le Coran affirme clairement qu"'ils ne l'ont pas tué (ma katelehu) ni crucifié (ma salebuhu)", ce qui signifie qu'il n'a été tué en aucune façon. Dans un autre verset, nous lisons qu'une personne qui ressemblait à Jésus lui a été substituée et que c'est lui qui a été élevé vers Dieu. Dans le verset suivant, Dieu déclare qu'Il mettra fin à la vie de Jésus (psl) et l'élever vers Lui:

(Rappelle-toi) quand Allah dit: "Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre (muteveffiyke), t'élever (rafiuke) vers Moi, te débarrasser de ceux qui n'ont pas cru et mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas…" (Sourate al-Imran: 55)

Tout d'abord, nous allons étudier la manière dont sont employés les différents verbes relatifs à la mort et au fait de causer la mort qui apparaissent dans la sourate Al 'Imran:

1. TAWAFFA: REPRENDRE L'ÂME

Le terme traduit par "mettre fin à la vie" qui est utilisé dans ce verset admet plusieurs acceptions. L'étude des termes synonymes employés dans d'autres versets montre que Jésus n'est pas mort, au sens commun du terme. Voici la description qui est faite de sa "mort" dans la sourate al-Ma'idah, 117:

Je ne leur ai dit que ce Tu m'as ordonné de dire, à savoir: "Adorez servilement Allah, mon Seigneur et Le vôtre!" Et je fus témoin contre eux aussi tant que je fus parmi eux et lorsque Tu as repris mon âme (tawaffa), Tu fus leur observateur attentif et Tu es de toute chose témoin. (Sourate al-Maidah: 117)

En arabe, le mot traduit dans ces versets par "reprendre l'âme" est tawaffa, et il vient de la racine wafa (accomplir). Tawaffa ne signifie pas "la mort" mais "la prise de l'âme", dans le sommeil ou dans la mort. Nous voyons encore dans le Coran que "la prise de l'âme" ne signifie pas nécessairement la mort. Par exemple, dans un verset où le mot tawaffa est employé, il ne s'agit pas de la mort d'un être humain, mais de "la prise de son âme pendant le sommeil":

Et, la nuit, c'est Lui qui prend vos âmes (yatawaffakun), et Il sait ce que vous avez acquis pendant le jour. Puis Il vous ressuscite le jour afin que s'accomplisse le terme fixé… (Sourate al-Anam: 60)

Le mot arabe traduit par "prendre" dans ce verset est le même que celui employé dans le verset 55 de la sourate al-'Imran. Le mot tawaffa est utilisé dans le verset ci-dessus. Il est, dès lors, évident que l'on ne meurt pas pendant le sommeil. Il est donc ici toujours question de "la prise de l'âme".

Le même mot est utilisé dans le verset ci-dessous comme suit:

Allah reçoit les âmes au moment de leur mort (mevt) ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil (lem temut). Il retient celles à qui Il a décrété la mort (el mevte), tandis qu'Il renvoie les autres jusqu'à un terme fixé… (Sourate az-Zumar: 42)

Comme ces versets nous le montrent, Dieu prend l'âme de celui qui est endormi, cependant Il renvoie les âmes de ceux dont la mort n'a pas encore été décrétée. Dans ce contexte, l'homme ne meurt pas au cours de son sommeil dans le sens où nous le comprenons. L'âme quitte le corps et reste dans une autre dimension seulement pendant une période provisoire. Quand nous nous réveillons, l'âme retourne au corps.1
Le Professeur Süleyman Ates, de l'Université d'Istanbul, Faculté de Théologie, directeur du Département des Sciences Fondamentales Islamiques et ancien Ministre des affaires religieuses a consacré le développement suivant au mot tawaffa dans son commentaire:

Selon ceux qui disent que le terme tawaffa est utilisé dans le sens de "sommeil", ce qui est l'acception généralement admise, le verset signifie: "Je te plongerai dans le sommeil." Nous pouvons donc dire que Jésus a été plongé dans un état qui ressemble à la mort et élévé auprès de Dieu et que cet état n'est pas une mort, au sens où nous l'entendons généralement, mais désigne le fait de quitter cette dimension terrestre. (Professeur Süleyman Ates, Une exégèse moderne du Coran glorieux, vol. 2. pages 49-50)

2) KATELE: TUER

Le verbe correspondant à l'idée de "tuer" dans le Coran est katele. C'est dans cette acception qu'il est utilisé dans la sourate al-Mu'min:

Et Pharaon dit: "Laissez-moi tuer Moïse. Et qu'il appelle son Seigneur! Je crains qu'il ne change votre religion ou qu'il ne fasse apparaître la corruption sur terre." (Sourate al-Mu'min: 26)

"Laissez-moi tuer Moïse" traduit aktul Musa. C'est une forme dérivée de katele. On note encore cet emploi dans un autre verset:

… Cela est parce qu'ils… tuaient (vaktulune) sans droit les prophètes... (Sourate al-Baqarah: 61)

"Ils ont tué" traduit yaktulune dans le texte original, qui est une forme conjuguée là encore de katele. La traduction nous montre clairement que ce verbe signifie "tuer".

L'emploi du verbe katele est clair dans les versets suivants, relatifs à la mort des prophètes. Toutes les formes mises entre paranthèses proviennent de katele.

… Nous enregistrons leur parole, ainsi que leur meurtre (katlehum), sans droit, des prophètes… (Sourate al-Imran: 181)

… vous vous enfliez d'orgueil? Vous traitiez les uns d'imposteurs et vous tuiez les autres (taktulune). (Sourate al-Baqarah: 87)

… Dis: "Pourquoi donc avez-vous tué (taktulune) auparavant les prophètes d'Allah, si vous étiez croyants?" (Sourate al-Baqarah: 91)

Ceux qui ne croient pas aux signes d'Allah, tuent (yaktulune) sans droit les prophètes et tuent (yaktulune) les gens qui commandent la justice… (Sourate al-Imran: 21)

"… Pourquoi donc les avez-vous tués (kateltumuhum), si vous êtes véridiques?" (Sourate al-Imran: 183)

… Celui-ci dit: "Je te tuerai (Le aktulenneke) sûrement…" (Sourate al-Maidah: 27)

"Si tu étends vers moi ta main pour me tuer (taktuleni), moi, je n'étendrai pas vers toi ma main pour te tuer (aktuleke)…" (Sourate al-Maidah: 28)

"Tuez (uktulu) Joseph ou bien éloignez-le dans n'importe quel pays…" (Sourate Yusuf: 9)

Et la femme de Pharaon dit: "(Cet enfant) réjouira mon œil et le tien! Ne le tuez pas (la taktulu)…" (Sourate al-Qasas: 9)

"Ô Moïse, les notables sont en train de se concerter à ton sujet pour te tuer (li yaktulu)…" (Sourate al-Qasas: 20)

Son peuple ne fît d'autre réponse que: "Tuez-le (uktuluhu) ou brûlez-le…" (Sourate al-Ankabut: 24)

3) HALEKE: TUER

Haleke est un autre verbe qui est employé dans le Coran à plusieurs reprises, avec le sens de "être détruit, mourir". On lit par exemple dans la sourate al-Mu'min:

… lorsqu'il mourut (haleke), vous dites alors: "Allah n'enverra plus jamais de messager après lui…" (Sourate al-Mu'min: 34)

Dans ce verset, "quand il mourut" traduit l'expression arabe iza heleke prise au sens de "mourir".

4) EL MEVTE: LA MORT

C'est un terme que l'on rencontre souvent dans le récit de la mort des prophètes. Mate est employé avec le sens de mourir dans différents versets, notamment dans la sourate Saba':

Puis, quand Nous décidâmes sa mort (el mevte), il n'y eut pour les avertir de sa mort (mevtihi) que la bête de terre, qui rongea sa canne… (Sourate Saba: 14)

Une autre forme de ce verbe est employée au sujet du prophète Yahya:

Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra (yemutu), et le jour où il sera ressuscité vivant! (Sourate Maryam: 15)

"Quand il mourra" est la traduction de yemutu. Ce même terme apparaît dans le récit de la mort du prophète Yakub (Jacob), notamment dans la sourate al-Baqarah:

"Étiez-vous témoins quand la mort (el mevte) se présenta à Jacob…" (Sourate al-Baqarah: 133)

Le mot el mevte dérive de la même racine et signifie "mort" Dans un verset qui concerne le prophète Muhammad (pbsl), les verbes katele et mate sont utilisés en meme temps:

Muhammad n'est qu'un messager – des messagers avant lui sont passés – S'il mourait (mate), donc, ou s'il était tué (kutile), retourneriez-vous sur vos talons?... (Sourate al-Imran: 144)

Le mot mevt qui a la même racine que mate (mourir) apparaît encore dans d'autres versets relatifs à la mort des prophètes:

… elle dit: "Malheur à moi! Que je fusse morte (mittu) avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée!" (Sourate Maryam: 23)

Et Nous n'avons attribué l'immortalité (el hkulde) à nul homme avant toi. Est-ce que si tu meurs (mitte), toi, ils seront, eux éternels? (Sourate al-Anbiya: 34)

"… et qui me fera mourir (yumituni), puis me redonnera la vie…" (Sourate as-Shuaraa: 81)

5) HKALID: IMMORTEL

Hkalid n'a pas de lien direct avec l'idée de mourir ou de tuer mais il signifie "immortel". C'est l'idée d'exister de façon permanente. Ce terme apparaît dans la sourate al-Anbiya':

Et Nous n'en avons pas fait des corps qui ne consommaient pas de nourriture. Et ils n'étaient pas éternels (khalidiyne). (Sourate al-Anbiya: 8)

6) SALEBE: CRUCIFIER

Lorsqu'il est question de la mort des prophètes, le Coran emploie parfois le verbe salebe. Ses acceptions sont variées: il signifie "pendre", "crucifier" ou "executer" selon les contextes. On le retrouve dans les versets suivants:

… ils ne l'ont ni tué ni crucifié (ma salebu)… (Sourate an-Nisa: 157)

"L'un de vous donnera du vin à boire à son maître; quand à l'autre, il sera crucifié (yuslebi)." (Sourate Yusuf: 41)

... qu'ils soient tués, ou crucifiés (yusallebu)" (Sourate al-Maidah: 33)

"Je vais vous couper la main et la jambe opposées, et puis, je vous crucifierai (usallibennekum) tous." (Sourate al-Araf: 124)

"Je vous ferai sûrement, couper mains et jambes opposées, et vous ferai crucifier (usallibennekum)." (Sourate Ta-Ha: 71)

"Je vous couperai, sûrement, mains et jambes opposées, et vous crucifierai (usallibennekum) tous." (Sourate as-Shuaraa: 49)

Comme on peut le voir dans ces versets, ce sont des verbes très différents qui sont employés pour décrire la mort de Jésus et celle d'autres prophètes. Dieu a révélé dans le Coran que Jésus n'avait pas été tué, ni crucifié, que quelqu'un d'autre lui avait été substitué et que son âme avait été reprise (comme lors du sommeil). Tandis que le mot tawaffa qui signifie "prendre l'âme" est utilisé au sujet de Jésus, ce sont des expressions telles que ‚ katele et mate, expressions qui décrivent une mort ordinaire, qui sont employées pour les autres prophètes. Ceci montre bien que la situation de Jésus est particulière. Pour conclure, nous pouvons dire que Jésus (psl) a pu être dans un état spécial quand il a été élevé vers Dieu; il n'a pas éprouvé la mort, telle que nous la connaissons. Il s'agissait simplement d'un passage entre les deux mondes. Dieu est le plus Savant.

Le retour de Jésus (psl) sur terre

Nous pouvons conclure que Jésus (psl) n'est pas mort, mais qu'il a été élevé vers Dieu. Notons, par ailleurs, ce point souligné par le Coran: Jésus (psl) reviendra sur terre. Maints versets l'affirment de façon explicite. Voyons les différentes preuves issues du Coran:

(1)

(Rappelle-toi) quand Allah dit: "Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre, t'élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n'ont pas cru et mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. Puis, c'est vers Moi que sera votre retour, et Je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous opposiez." (Sourate al-Imran: 55)

L'expression dans le verset, "… mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas" est importante. Ici, le Coran se réfère à un groupe adhérant strictement au message de Jésus (psl) qui sera tenu au-dessus des mécréants jusqu'au Jour du Jugement dernier. Qui sont donc ces disciples? S'agit-il de ceux qui ont vécu à l'époque de Jésus ou bien des chrétiens d'aujourd'hui?

Les partisans de Jésus (psl) ont été peu nombreux pendant sa vie. Après sa mort, l'essence de la religion a été rapidement altérée. En outre, ses disciples ont dû faire face, tout au long de leurs vies, à une terrible adversité. Durant les deux siècles qui ont suivi, dépourvus de tout pouvoir politique, les chrétiens qui avaient foi en Jésus (psl) ont été effectivement opprimés. Il n'est pas possible de dire, à cet égard, que les premiers chrétiens ou leurs successeurs ont été au-dessus des mécréants dans ce monde. Nous pouvons donc conclure que le précédent verset ne se réfère pas à eux.

En ce qui concerne les chrétiens d'aujourd'hui, nous remarquons que l'essence du Christianisme a beaucoup changé et qu'il est différent du message qu'à l'origine Jésus (psl) a apporté à l'humanité. Les chrétiens ont embrassé la doctrine de la trinité (le Père, le Fils et l'Esprit Saint) et la croyance pervertie selon laquelle Jésus (psl) est le fils de Dieu. Aussi, il serait faux de considérer les chrétiens d'aujourd'hui comme des adeptes de Jésus (psl). Dans beaucoup de versets, Dieu déclare que ceux qui croient en la trinité sont certainement des mécréants:

Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent: "En vérité, Allah est le troisième de trois." Alors qu'il n'y a de divinité qu'une Divinité Unique!... (Sourate al-Maidah: 73)

Dans ce cas, le commentaire du passage "mettre jusqu'au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas" est le suivant: premièrement, il est noté que ces gens sont les musulmans, seuls vrais disciples des enseignements authentiques de Jésus (psl). Deuxièmement, sont mentionnés les chrétiens, qu'ils soutiennent des croyances idolâtres ou non - ce qui peut être confirmé par la position dominante et actuelle des chrétien

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