ChristianK a écrit :Il y a la une omission, même si on admettait comme toi que l’existence de dieu n’est pas un fait objectif. Tu omets de dire que son [in]existence non plus.
Je ne l'omets pas, mais je n'ai pas besoin d'en tenir compte du moment que l'existence objective de 'Dieu' n'est pas établie et que ceci est bien un fait indubitable pour l'instant. Il faut savoir aussi que l'existence de 'Dieu' n'est même pas une hypothèse scientifique, pas plus que l'existence de la 'Licorne rose magique' ou des 'fées aux fond du jardin'. Il n'y a donc pas lieu de voir si l'on doit l'infirmer. C'est a celui qui affirme la réalité d'une chose d'en prouver l'existence, si cela lui tient à cœur. Cela dit, je conseillerais plutôt à cette personne, si réellement 'Dieu' lui tient à cœur, de ne pas trop s'engager sur ce terrain.
ChristianK a écrit :Cela dit, il est possible que à part ce point, nous soyons d’accord sur toute la ligne sauf quant à l’usage des mots. Pour clarifier cela je vais essayer de présenter ma position plus positivement sans ses éléments les plus pertinents.
Ce qui est agacant dans fait objectif c’est que le contraire du sens habituel de objectif ce n’est pas ``non scientifique ou empirique`` , c’est ``subjectif``. La science empirique aura alors le monopole sinon de l’objectif (car elle pourrait reconnaitre que la morale est objective mais qu`elle ne concerne pas les faits) , du moins des faits objectifs. Si je concède le mot je vais dire OK mais il y a des faits non objectifs (et Dieu en est ou peut en être). C’est ce que j’ai tenté plus haut.
A vrai dire je ne suis pas du tout sûr qu'il soit approprié de parler de 'faits' pour ce qui n'est pas du domaine objectif, donc scientifiquement ou empiriquement établi. Car si tu peux me prouver qu'il m'est possible de reconnaître exactement ce dont tu parles quand tu évoques l'un de ces 'fait' et d'être tous deux sûrs que ce soit le cas, il ne serait alors plus question de pure subjectivité, l'on entrerait dans le domaine de la science.
ChristianK a écrit :-César est mort le 15 mars résulte d’un argument d’autorité, mais c’est un fait objectif non vérifiable-testable par la méthode des sciences empiriques (pas d’évidence immédiate, pas de répétabilité etc.)
On ne parle pas dans ce cas de 'fait objectif' mais de 'fait historique'. Tu seras d'accord avec moi que les faits historiques ne sont jamais purement objectifs avec certitude. L'interprétation des textes et des autres éléments à disposition des chercheurs joue souvent un rôle prépondérant en Histoire...
ChristianK a écrit :-L’existence des atomes en l’an 1000 étaient un fait objectif non vérifiables-testables etc.
Invérifiables, intestables, je ne crois pas. Il y a des expériences très simples que l'on peut faire pour vérifier l'existence d'atomes. Ces expériences étaient-elles envisageables en l'an 1000? Je ne le crois pas.
- Par contre non! L'existence d'atomes n'était absolument pas un fait objectif, bien qu'il existait déjà des hypothèses atomistes depuis bien avant et qui reposaient de plus sur des faits objectifs.
ChristianK a écrit :Je sais que tu vas hésiter car tu n’aimes pas la notion de fait inconnu, ou de fait objectif inconnu. Tu lui donnes un sens épistémologique, je lui donne un sens ontologique. Quand je pense fait je pense existence de l’être, toi tu penses tout de suite connaissance de l’ètre, ``fait scientifique``. Je crois que mon sens est plus large et ouvert et tient compte d’avantage des réalités, ce qui de toute facon ne m’empeche pas de reconnaitre que les atomes n`étaient pas un fait scientifique en 1000. J’admets ton sens, mais je lui mets plus de limitations. Et comme on a vu plus haut, je penses qu’en ce qui concerne Dieu il aboutit seulement à une abstention (MEME à l’intérieur de ton sens).
A l'intérieur de mon sens l'idée de 'Dieu' se suffit en tant que telle et n'implique pas celle de son existence, il n'y a donc pas de 'preuve' ontologique envisageable dans mon approche. Cela tient essentiellement du fait qu'en effet l'être ne peut se concevoir sans contradiction en dehors d'un connaître et qu'en outre une preuve objective de cela a été donnée en 1983, date importante s'il en est pour la science et l'épistémologie.
Le fait est que l'ontologie n'explique en rien le monde de manière plus cohérente et qu'elle se fonde entièrement sur un précepte populaire usuel, celui que de 'chose en soi'... Par conséquent, l'idée selon laquelle il y a une réalité de l'être en dehors du connaître est purement spéculative, gratuite en mon sens, sens qui préserve il faut le reconnaître: tout ce qui fait ton monde, en y incluant même le subjectif.
Alors quand tu dis que ton sens est plus large et ouvert et qu'il tient compte davantage des réalités, il faudra me montrer en quoi.
ChristianK a écrit :Au sens habituel César est mort le 15 mars n’est pas un fait subjectif (sens de ca? Propositions esthétiques, j’aime la Joconde?), la proposition est pourtant de l’ordre factuel, c’est un événement arrivé (``agi``, factum). Comment alors éviter le mot fait objectif? On a bien un fait objectif hors la méthode scientifique empirique (le fait empirique c’est que des gens DISENT que César est mort le 15 mars)
Je ne définis pas l'empirisme comme toi... Mais mis à part cela, je suis d'accord avec toi, il y a une certaine objectivité dans cette affirmation concernant César. C'est pourquoi l'on parle 'de
fait historique' dans ce cas... C'est un recoupement de données factuelles donnant lieu à une interprétation qui fait consensus chez les experts, un peu comme en science. La question qui se cache ici c'est donc en réalité: l'Histoire est-elle une science? Mon avis c'est que non, mais il est évident qu'elle en a des caractéristiques.
Il faut aussi reconnaître que l'Histoire, surtout de nos jours, a beaucoup recours à la science pour fonder ou évaluer ses preuves.
On pourrait aussi parler de la valeur du témoignage et de preuves judiciaires......
ChristianK a écrit :La conséquence, plus réaliste à mon avis, c’est que les sciences empiriques ne s’occupent que d’une classe de faits objectifs, ceux qui sont testables-vérifiables dans le cadre de la méthode des sciences empiriques. C’est une notion méthodologique surtout.
En dehors de ca, il y a, ou PEUT y avoir, des faits objectifs (non testables dans cette méthode).
Je suis près à te concéder ce point si toi tu reconnais que ces 'faits' restent dans un cadre éprouvé, au minimum empirique.
Je vais te donner un exemple lié à celui du témoignage: un témoignage sera d'autant plus 'objectif' (allons-y pour le mot!) que la personne qui le fait est fiable. Or, comment évaluer cette fiabilité? Encore une fois: science et empirisme... Admettons que la personne soit fiable... Si ce témoignage en lui-même sera abracadabrant, l'on ne va pourtant pas forcément le retenir.... Il y aura donc toujours, lorsque l'on sera en face d'un 'fait témoigné' ou d'un 'fait historique' l'obligation d'évaluer la plausibilité de ce qui est évoqué... Or comment savons-nous ce qui est plausible ou pas? J'ai donné la réponse, l'on se base sur les fait objectifs tirés de l'expérience (démarche expérimentale et empirisme).
Maintenant, admettons que l'on ne connaisse pas la fiabilité d'une preuve ou d'une source, mais que le témoignage soit plausible mais cette fois si faux......
>>> Voilà pourquoi il est plus que problématique de parler de 'faits' pour ce qui est de l'Histoire.
Peut-être aussi que ma définition n'est pas complète et qu'il n'y a, en matière de science, pas que celles expérimentales? Si tu penses que c'est le cas, j'aimerais que tu me définisses précisément sur quoi reposerait une telle science.
ChristianK a écrit :Si on dit Dieu et NON-Dieu ne sont pas testables-vérifiables dans cette méthode, tout le monde est d’accord et on n’est même plus scientiste positiviste, même modéré, car la philo des sciences ne tendra pas à grossir les attributions de la science, comme dans le 1er positivisme de Auguste Comte qui éliminait tout ce qui n était pas science empirique pour finir....avec une nouvelle religion de l’humanité avec sa petite amie Clotilde comme prophétesse...
Oui je connais la petite histoire...
Mais par rapport à 'Dieu' testable ou non, il faudrait déjà que 'Dieu' soit une hypothèse scientifique, c'est-à-dire une hypothèse expliquant au moins un fait qu'aucune autre hypothèse n'expliquerait mieux, ce qui n'est pas le cas....
ChristianK a écrit :Je vais revenir sur certains aspects de philo des sciences. Notamment la démarcation, qui n’est pas en elle-même scientiste bien qu`elle soit nécessairement philosophique; et le scientisme des faits, qui cherche à éliminer la métaphysique. Autant les scientifiques, p.ex.sur certaines théories marxistes des prix, disent avec mépris c’est de la métaphysique, autant les philosophes (eg. Phénoménologues) disent avec mépris bah ce sont des positivistes, c’est pour enfants, pour ingénieurs disait Sartre, ils n’y comprennent rien.
Pour ce qui est de la métaphysique, si elle n'entretient pas de rapport avec le moindre fait objectif, je pense que l'on a le droit de se poser de sérieuses questions à son sujet, de se demander par exemple quel est le sens d'y consacrer la moindre pensée.....
La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit sont lot d'expériences vécues.
Sagesse !