Il me semble déjà avoir répondu à l'article de Randall Watters : "
Jéhovah: le nom au dessus de tous les noms? ", sur ce forum ...
Ses affirmations sont reproduites ci-dessous en
rouge. On peut les trouver à l'adresse
http://www.freeminds.org/foreign/lenom.htm
Voici ma réponse:
"
Dans le but d’éviter toute possibilité de comprendre ainsi ce verset, la Société Watch Tower a employé ici le futur. Voici pourtant ce que disent Keil & Delitzsch dans leur Commentary On The Old Testament (vol. 1, p. 74) :
"Si l'on cherche la signification de (YHWH),l’expression ‘ ’Èhyèh ’ashèr ’èhyèh d’Exode 3:14 ne doit jamais être rendue par ‘ ésomaï hos ésomaï ’ (Aq., Théodt.), ‘ Je serai ce que je serai ’ (Luther), ni par ‘ Je serai ce que je voudrai ou devrai être ’ (M. Baumgarten). Il ne signifie pas non plus ‘ Celui qui sera parce qu’il est lui-même, le Dieu du futur ’ (Hofmann). Car dans les noms formés à partir de la troisième personne de l’imparfait, l’imparfait n’est pas un futur, mais un aoriste. Selon la signification fondamentale de l’imparfait, les noms ainsi formés désignent une personne comme se distinguant par une qualité manifestée fréquemment ou constamment. Autrement dit, ils expriment une caractéristique spécifique.La Vulgate le rend correctement : ‘ ego sum qui sum ’, ‘ Je suis qui je suis ’. "
Pour illustrer leurs propos, ces commentateurs citent Gen. 11:16; 25:26; 27:36 où apparaissent les noms Isaac (יצחק; 'il rit') et Jacob (יעקב; 'il supplante'), tous deux formés à partir d'un verbe à l'imparfait, dénotant comme l'expliquent très justement Keil & Delitzsch, "
une qualité manifestée fréquemment ou constamment " , c'est à dire une "
caractéristique spécifique ". A propos du nom " Jéhovah ", ce même commentaire fait plus loin la remarque: "
Le verbe היה [hâyâh] signifie " être, arriver, devenir ", mais comme ni [l'idée]
d'arriver, ni celle de venir n'est applicable à Dieu, celui qui ne change pas, (...) nous devons retenir la signification " être ".
Toutefois, comme plusieurs ouvrages le reconnaissent, le nom " Jéhovah " est formé à partir du verbe הוה [hâwâh] qui emporte l'idée fondamentale de 'devenir' plutôt que d'être. Le définissant ainsi,
The New Brown-Driver-Briggs-Gesenius Hebrew and English Lexicon, p. 217, précise qu'il s'agit d'un "
rare syn.[onyme]
de היה [hâyâh]. " C'est pourquoi le nom divin יהוה ne peut simplement évoquer l'idée d'être ou d'exister. D'ailleurs, cette notion est absente de la pensée hébraïque, comme le précise Gérard Gertoux:, dans son commentaire sur Exode 3:14: "
La difficulté vient du fait que le verbe " être " en français a le sens d'exister, sens qu'il n'a pas en hébreu ancien. D'ailleurs, les dictionnaires d'hébreu biblique indiquent que ce verbe exprime l'idée d'être et de devenir. " –
Un historique du Nom divin, p. 64.
Ainsi, à propos du verbe היה [hâyâh] rencontré en Exode 3:14, l'ouvrage cité plus haut précise que lorsqu'il est utilisé dans le sens de "être", c'est avec l'idée sous-jacente de "
devenir " ou d' "
être venu à l'existence". –
The New Brown-Driver-Briggs-Gesenius Hebrew and English Lexicon, p. 226.
Par ailleurs, la forme inaccomplie à laquelle se trouve le verbe היה [hâyâh] en Exode 3:14, dans l'expression אהיה אשׁר אהיה ['éhyèh ashèr éhyèh'] est bien significative comme l'a fait remarquer J Washington Watts, professeur d'Ancien Testament au
New Orleans Baptist Theological Seminary: "
Une telle traduction comme 'Je suis qui Je suis' apparaît être exclue par le fait que les verbes sont ici à l'imparfait [ou à l'inaccompli].
" Je suis " est la traduction normale du parfait [ou accompli]
hébreu, non de l'imparfait [ou inaccompli]. " –
A Distinctive Translation of Exodus With An Interpretative Outline,1977, pp.140,1.
D'autres autorités se sont exprimé sur le sujet. Le professeur A.B. Davidson explique: "
hayah ne signifie pas 'être en essence, ou de manière ontologique [c'est à dire ce que Dieu est dans le sens fondamental du terme, ou le fait qu'il existe],
mais phénoménalement [c'est à dire ce qu'il fera]
... il semble que, selon le point de vue de l'écrivain, " éhyèh et Yahweh " signifie la même chose: que Dieu est 'éhyèh', 'Je serai', quand il parle de lui-même, et 'Yahweh', 'Il sera', quand les autres parlent de lui. Ce qu'il sera n'est pas exprimé – Il sera avec eux [les Israélites], leur secours, Celui qui les fortifie, leur libérateur. " –
Hastings Bible Dictionary, Vol.II, p.199 .
Par ailleurs, quand R. Watters, parlant des plus anciennes copies de la Septante, affirme que "
ces textes, cependant, sont une minorité lorsqu’on les compare au grand nombre de manuscrits qui ne portent pas le tétragramme ", il omet de préciser à ses lecteurs que ce " grand nombre de manuscrits " concerne des textes postérieurs au I° siècle de notre ère, comme l'explique Rolf Furuli, spécialiste en langues sémitiques à l'université d'Oslo: "
Aucun nouveau fragment de la LXX avec le tétragramme n'a été découvert depuis les recherches d'Howard. Cela signifie que tous les manuscrits de la LXX des II° et I° siècles avant notre ère, ainsi que du I° siècle de notre ère, ont chacun le tétragramme [écrit ] en hébreu ancien, ou en caractères araméens, ou bien la transcription phonétique IAW. Le mot KURIOS comme substitut pour le tétragramme n'existe pas avant le II° siècle de notre ère. "
A propos du passage d'Isaïe 61:1 que Jésus cita au début de son ministère (Luc 4:18), l'hébraïsant G. Gertoux précise: "
Même s'il s'agissait du texte de la Septante, cette traduction comportait à cette époque le Nom en hébreu, comme on peut le constater dans toutes les copies de ce texte datées d'avant 150 ".–
Un historique du Nom divin, p. 104.
A présent, que penser de l'affirmation de R. Watters, selon laquelle "
des récits historiques provenant de la Mishna, de Josèphe et d’autres sources rapportent que les Juifs ne supportaient pas que l’on utilise le nom divin, et qu’ils n’auraient certainement pas toléré qu’un autre que le Grand Prêtre le prononce. Pourtant, absolument aucun récit ne rapporte que les Juifs auraient attaqué Jésus pour avoir utilisé le Nom, ce qui aurait constitué l’un de leurs principaux griefs contre lui si cela avait été le cas. Selon tout vraisemblance, il aurait été jeté hors de la synagogue, et les scribes et les Pharisiens auraient refusé de l’écouter par la suite. Mais il fut plutôt accusé de blasphème pour s’être attribué le Nom (c.-à-d. sa notoriété et son autorité ; voir Jean 8:58 ; 10:33) " ?
Sur cette question, Gerard Gertoux s'exprime: "
Était-il vraiment interdit de prononcer le Nom au premier siècle? La réponse est non, car, d'après le Talmud, cette interdiction est apparue seulement au milieu du deuxième siècle de notre ère (...) Jésus a-t-il prononcé le Nom? Premièrement, comme il a dénoncé vigoureusement les traditions humaines qui annulaient les prescriptions divines (Mt 15:3), il paraît peu vraisemblable qu'il se soit plié à cette coutume non biblique de ne pas prononcer le Nom (...) Le fait que Jésus prononça le Nom a-t-il surpris son auditoire? Comme ses auditeurs étaient Galiléens, ils devaient parler l'araméen et aussi connaître le substitut Yaw, car l'archéologie a fourni de nombreux témoignages grecs en Iaô. De plus, le nom Yaho joua un grand rôle dans la mystique juive. Par exemple, on le retrouve dans un ouvrage écrit vers 100 (Apocalypse d'Abraham 10:3-11:5), où on peut lire les remarques suivantes: " Iaôel (Iaô [est] Dieu) est un agent visible de Dieu appelé du même nom, par la médiation de mon nom ineffable " ".
Maintenant, quant à savoir si Jésus fut " accusé de blasphème pour s’être attribué le Nom (c.-à-d. sa notoriété et son autorité ; voir Jean 8:58 ; 10:33) ", le contexte, comme je l'explique sur mon site dans l'article " Jean 8:58 " (note), éclaire les mobiles qui poussèrent les juifs à agir ainsi (voir Jean 8:37-47). En réalité, Jésus dévoilait la méchanceté et le manque de foi de ses détracteurs, et c'est pour cette raison qu'ils cherchèrent à le tuer. Loin de s'attribuer un titre qui ne lui revenait pas de droit, Jésus expliqua qu'il ne faisait rien de sa propre initiative (Jean 8:28), et qu'il ne cherchait pas à se glorifier lui-même (Jean 8:50,54). A ceux qui l'accusaient de se faire égal à Dieu (Jean 10:33), Jésus répondit: " j'ai dit: 'Je suis le Fils de Dieu' " (Jean 10:36).
"
Les apôtres utilisaient-ils le nom de Dieu? "
Commentant les propos de la société Watch Tower, parus dans la brochure
Le Nom divin: "
Au premier siècle, les chrétiens employaient-ils le nom divin ? Rappelons que Jésus leur avait ordonné de faire des disciples des gens de toutes les nations (Matthieu 28:19, 20). Or, parmi les personnes à qui ils devaient prêcher, beaucoup ne connaissaient pas du tout le Dieu qui s’était révélé aux Juifs sous le nom de Jéhovah. Dès lors, comment allaient-ils leur expliquer de qui il s’agissait ? Serait-il suffisant de l’appeler Dieu ou Seigneur ? Bien sûr que non. En effet, les nations avaient aussi leurs dieux et leurs seigneurs (I Corinthiens 8:5). Dans ce cas, comment les disciples établiraient-ils une distinction nette entre le vrai Dieu et les faux ? Ils ne pourraient le faire qu’en employant son nom personnel. ", R. Watters affirme: "
Pour commencer, la Société Watch Tower part du postulat que le Dieu des Hébreux n’était pas connu des autres nations. Les Juifs étaient bien connus comme des monothéistes qui n’adoraient qu’un seul Dieu, et le nom de Yahweh s’était fait sa propre réputation parmi les autres nations ".
Parlant de l'attitude des Juifs après avoir subi à maintes reprises le joug de la domination des nations païennes, G. Gertoux précise: "
Être ainsi écrasés par des souverains païens a dû être en effet une terrible humiliation pour les Hébreux. Par la force des choses, puisque les dieux étrangers paraissaient plus puissants, les Hébreux ont dû prendre grand soin de ne plus profaner le Nom (Ez 36:20,21; Ml. 1:6) et ils ont dû se rappeler toutes les mises en garde qui leur avaient été faites en ce sens (Is. 52:5; Am. 6:10). On peut d'ailleurs remarquer qu'après le retour d'exil, les prophètes eux-mêmes évitèrent d'utiliser le Tétragramme avec les non-Juifs. Par exemple, Daniel utilisa le Tétragramme (Dn 1:2; 9:2-20), mais avec les non-Juifs il n'utilisa que des substituts comme: le Dieu dans les cieux (Dn. 2:28, le Révélateur des secrets (Dn. 2:29), le Dieu du ciel (Dn. 2:37,44), le Très-Haut (Dn. 4:17,24,32), les Cieux (Dn. 4:26). De la même façon, Ezra et Nehémia utilisèrent le Tétragramme avec les Juifs (Esd. 3:10,11; 8:28,29; Ne 4:14; 8:9), mais n'utilisèrent avec les non-juifs que des substituts: Dieu (Esd. 5:17), le grand Dieu (Esd. 5:8), Dieu des cieux (Esd. 5:12; Ne. 2:4,20), Dieu des cieux et de la terre (Esd. 5:11). On peut noter aussi que les non-Juifs n'utilisèrent plus le Tétragramme dans leurs réponses aux prophètes (Dn. 3:29), comme ils l'avaient fait par le passé. Les prophètes continuèrent cependant d'employer le Tétragramme avec les Juifs, car si on ne trouve pas ce nom dans le livre d'Esther, il apparaît de nombreuses fois dans le dernier livre de Malaki écrit à l'intention des Juifs " –
Un historique du Nom divin, p. 81-2.
Ainsi, on comprend pourquoi les premiers chrétiens devaient utiliser le nom divin, afin d'établir " une distinction nette entre le vrai Dieu et les faux ".
Que les premiers chrétiens utilisaient le nom de Dieu, cela ressort manifestement du
Talmud de Babylone dont la première partie Shabbath rapporte les paroles d'un certain Rabbi à propos duquel Gérard Gertoux fait remarquer: "
Il est d'ailleurs intéressant de noter que Rabbi Tarphon (Shabbat 116a) relate, entre 90 et 130, le problème de la destruction de textes hérétiques (chrétiens) avec le Tétragramme " –
Un historique du Nom divin; p. 105. Dans sa traduction du Talmud Babylonien, M. L. Rodkinson rapporte ce fait dans les termes suivants: "
Les Gilyonim et les livres des Sadducéens [minim; " hérétiques "]
ne doivent pas être sauvés d'un incendie. R. José dit que, les jours en semaine, le Saint Nom doit être détaché de l'endroit où il apparaît, et [ainsi]
être préservé, le reste devant être brûlé. Mais R. Tarphon dit: ' Que j'enterre mes enfants si je ne brûlais pas de tels livres avec le Saint Nom chaque fois qu'ils en viendraient à se trouver dans mes mains'. " –
The Babylonian Talmud, Livre I, Vol. II, chap. XVI.
Que représentaient ces "Gilyonim" qui contenaient le " Saint Nom " de Dieu? A ce propos, une encyclopédie déclare: " [le]
terme [Gilyonim est ]
utilisé par les scribes (...) entre 100 et 135 [de notre ère] pour désigner les Évangiles (...) non pas plusieurs recensions, c'est à dire trois ou quatre Évangiles différents, mais seulement plusieurs copies d'un seul et même ouvrage [, l'Évangile selon Matthieu rédigé initialement en hébreu]. "
Jewish Encyclopedia; entrée " Gilyonim ".
Un peu plus loin, identifiant les 'minim', cités dans le Talmud de Babylone (Shabbat 116a), aux Judéo-Chrétiens , cette même encyclopédie précise: "
Dans les passages se référant à la période chrétienne, " minim " désigne habituellement les Judéo-Chrétiens, les Gnostiques, et les Nazaréens, qui souvent conversèrent avec les Rabbis à propos de l'unité de Dieu, de la création, de la résurrection, et de sujets similaires (comp. Sanh. 39b) (...) Durant le premier siècle du Christianisme, les Rabbis vécurent amicalement avec les minim. (...). Ces sentiments amicaux, toutefois, firent place graduellement à une haine violente, alors que les minim se séparaient eux-mêmes de toute relation avec les Juifs, et propageaient des écrits que les Rabbis considéraient plus dangereux pour l'unité du Judaïsme que ceux des païens. ". –
Jewish Encyclopedia; entrée " min ".
Traitant également de cette question,
La Tour de Garde du 1° novembre 1993, p. 31, faisait remarquer: "
Qui étaient ces hérétiques? Le mot traduit ici par “hérétiques” (minim) signifie “sectaires” et pouvait faire allusion aux Sadducéens ou aux Samaritains. Mais, selon le professeur Freedman, dans ce passage, il fait plus vraisemblablement allusion aux chrétiens issus du judaïsme. Aussi, qu’étaient les gilyônim, mot traduit par “blancs” selon le professeur Freedman? Deux significations sont possibles. Ce terme pouvait désigner les marges des rouleaux ou même des rouleaux vierges. Il pouvait aussi s’agir — dans un emploi ironique du mot — des écrits des minim, comme pour dire que ces écrits ont aussi peu de valeur que des rouleaux vierges. Les dictionnaires proposent, pour ce second sens, la traduction “Évangiles”. En harmonie avec cette possibilité, la phrase qui figure avant la partie citée plus haut dans le Talmud se lit ainsi: “Les Livres des hérétiques sont assimilés aux blancs [gilyônim].” Par conséquent, dans le livre Qui était Juif? (angl.) de Lawrence Schiffman, la partie du Talmud en question est traduite comme suit: “Nous ne sauvons pas du feu (un jour de sabbat) les Évangiles et les livres des minim (‘hérétiques’). Au lieu de cela, ils brûlent où ils se trouvent, eux et leurs Tétragrammes. Rabbi Yose Ha-Gelili dit: au cours de la semaine, on devrait découper leurs Tétragrammes, les cacher et brûler le reste. Rabbi Tarfone a dit: puis-je enterrer mes fils! Si (ces livres) venaient en ma main, je les brûlerais avec leurs Tétragrammes.” Lawrence Schiffman poursuit en affirmant que les minim sont ici les chrétiens issus du judaïsme. ".
Consulter aussi la traduction anglaise de l'article
YHWH dans le Nouveau Testament paru dans le magazine italien Rivista Biblica; avril-juin , 1997, p. 183-186.
R. Watters poursuit ensuite: "
Les récits du Nouveau Testament montrent que le nom de Jésus, plutôt que le nom de Jéhovah, avait une importance primordiale. C’est aussi ce que montre Hébreux 1:1, 2, où il est dit que si Dieu a parlé dans le passé par le peuple de son alliance, il parle maintenant par le Fils, qui est la représentation exacte du Père (tout en étant pas le Père). On peut aussi noter d’autres textes du Nouveau Testament qui disent que le nom de Jésus est le plus important qui soit : 1 Corinthiens 1:2 ; Éphésiens 1:20, 21 ; Philippiens 2:9 ; Colossiens 3:17 ; 2 Thessaloniciens 1:12 ; 1 Jean 3:23 ; Révélation 2:3, 13. Jésus a lui aussi parlé de l’importance de son nom dans les passages suivants : Matthieu 7:22 ; 10:22 ; 12:15-21 ; 18:5, 20 ; 19:29 ; 24:9 ; 28:19, 20 (pour ne citer que Matthieu). "
Les Témoins de Jéhovah reconnaissent volontiers le " nom " ou la position élevée qu'occupe Jésus, comme en témoigne leur encyclopédie biblique
Étude Perspicace, vol. 2, p. 409: "
Parce que Jésus Christ resta fidèle jusqu’à la mort, son Père le récompensa en lui accordant une position supérieure et “ le nom qui est au-dessus de tout autre nom ”. (Ph 2:5-11.) Tous ceux qui désirent hériter de la vie doivent reconnaître ce que ce nom représente (Ac 4:12), et notamment la position que Jésus occupe en tant que Juge (Jn 5:22), Roi (Ré 19:16), Grand Prêtre (Hé 6:20), Rédempteur (Mt 20:28) et Agent principal du salut. — Hé 2:10.
“ Roi des rois ” et “ Seigneur des seigneurs ”, Christ Jésus doit aussi prendre la tête des armées célestes pour faire la guerre avec justice. Chargé d’exécuter la vengeance divine, il doit avoir une puissance et des qualités que ses ennemis ne lui connaissent pas du tout. Dès lors, on comprend pourquoi “ il a un nom écrit que personne ne connaît, sauf lui ”. — Ré 19:11-16. "
Cela ne place pas pour autant Jésus sur le même plan d'égalité que son Père, comme je l'ai montré dans les différents articles publiés sur mon site. En réalité, comme 1 Cor. 8:6; Eph. 1:17; Phil. 1:11; 2:11; Col. 1:2,3; 2 Thess. 2:13; Révélation 3:12; 4:9-11, 14:1,7; 15:3,4; 16:9; 19:1-3, et bien d'autres passages l'expriment avec force, Dieu, et non Jésus, est au centre du culte chrétien.
Parlant toujours de l'attitude des premiers chrétiens, R. Watters écrit: "
Ils ne pensaient tout simplement pas qu’il était important de préserver le tétragramme. Des preuves émanant des écrits chrétiens du premier siècle révèlent que les Chrétiens remplacèrent eux-mêmes le tétragramme par leurs propres abréviations, appelées nomina sacra par les spécialistes. Ces symboles ont pu être créés par l’église de Jérusalem avant 70 av. J.-C., ou au plus tard vers l’an 100 ".
Dans son livre Un historique du Nom divin, p. 107,114, G. Gertoux explique à ce sujet: "
Au début, au moins jusqu'en 135, les copies des Ecritures grecques chrétiennes furent probablement faites de cette façon (c'est-à- dire avec des tétragrammes écrits en paléo-hébreu). Mais a-t-on des traces de cette ancienne pratique? Oui, dans deux cas au moins. Dans le premier cas, il s'agit du plus vieux papyrus chrétien, le P52, le seul qui appartienne à cette période, puisqu'il est daté de 125. Ce papyrus contient une ''anomalie'' que l'on ne rencontre plus dans aucun des manuscrits chrétiens postérieurs. En effet, il ne contient pas de nomina sacra, c'est-à-dire que l'on n'a pas remplacé les noms considérés comme sacrés par des abréviations.(...) La procédure des nomina sacra fut utilisée systématiquement dans tous les manuscrits chrétiens (après 135), comme on peut le vérifier dans les papyrus: P90 et Egerton 2 (écrits vers 150), P46 et P66 (écrits vers 200), dans le Sinaïticus du 3e siècle, etc. Avec le temps, lorsque le grec sera supplanté par le latin, les noms sacrés seront remplacés par leurs équivalents latins. Par exemple, les abréviations KC seront remplacées par le terme Dominus (Seigneur en latin). Comme on l'a vu, les copistes grecs avaient parfois hésité entre "Seigneur" et "Dieu" (Kurios et Théos en grec) pour traduire les tétragrnmmes. Les copistes latins perpétueront cette confusion entre les deux termes (Dominus et Deus en latin). ".
Établissant un parallèle entre ce qui se produisit dans les manuscrits de la Septante et les premières copies des Écritures grecques chrétiennes, Rolf Furuli , cité plus haut, précise: "
Dans les manuscrits [de la Septante] du II° s, nous trouvons KS avec un trait horizontal au dessus (nomina sacra). Ainsi, le texte a été changé. Dans les manuscrits du NT du deuxième siècle, nous trouvons aussi KS avec un trait horizontal. Une telle abréviation n'aurait pas pu être dans les autographes [les manuscrits originaux], donc le texte du NT a aussi été changé. D'une façon analogue au cas de la " LXX ", le tétragramme dans le NT fut changé en KS. ".
Que dire de tout ce qui précède? " Jéhovah " est-il le nom au dessus de tous les noms? Sans hésiter, je réponds 'OUI'. Comme l'a rappelé Jésus, " le témoin fidèle et véridique", " Jéhovah, notre Dieu est un seul Jéhovah " (Rév. 3:14; Deut. 6:4; Marc 12:29).
Pour d'autres précisions, consulter l'article "Romains 10:13" sur mon site:
La Traduction du monde nouveau: Une falsification?
Cordialement,
Didier.