Nova a écrit :Le mot "selon" m'embête... Si je lis entre les lignes, est-ce que cela signifie que Jésus a souffert parce qu'il avait en lui la nature humaine mais que Dieu n'a pas souffert car non incarné, il n'a pas de nature humaine ?
Si Jésus a souffert, mais que Dieu n'a pas souffert, alors Jésus n'est pas Dieu. Or Jésus est Dieu, il est une personne divine. Cette personne divine, Jésus, Dieu, souffrait réellement sur la croix, parce qu'elle assumait pleinement la nature humaine, parce qu'elle la faisait sienne. Nous pouvons donc dire, oui, Dieu a souffert, en ce sens que la personne de Jésus a souffert, mais c'était seulement la nature humaine en Jésus qui le faisait susceptìble à la souffrance, et non sa nature divine.
Dieu a donc réellement souffert, mais cela ne le dénature pas; car c'est la nature humaine en sa personne qui était moteur de cette souffrance, et non sa nature divine.
takafinir a écrit :un dieu doi engendre un dieu comme lui et qui a ses apparance...
Réponse courte: oui. (que voulez-vous dire par "ses apparences"?)
Le salut ne dépend absolument pas du fait que Dieu ait oui ou non pris l'apparence humaine... mais du fait que un être sans péché est versé son sang en sacrifice expiatoire et que dès lors aucun autre sacrifice ne peut le remplacer...
Vous êtes d'accord avec moi que c'est bien de la Rédemption (par rapport au péché originel) dont il est question. Or Saint Thomas d'Aquin dit:
La satisfaction offerte par un simple homme ne pouvait pas être suffisante, parce que toute la nature humaine était désorganisée par le péché, et que le bien d’une personne, ou même de plusieurs, ne pouvait compenser d’une façon équivalente le désastre de toute une nature. En outre, le péché commis contre Dieu reçoit une certaine infinité en raison de l’infinie majesté divine ; car l’offense est d’autant plus grave que l’offensé est de plus haut rang. Ainsi fallait-il, pour une satisfaction adéquate, que l’acte de celle-ci ait une efficacité infinie, comme venant de l’homme-Dieu.
En outre on se réferra à
Cur Deus Homo, de Saint Anselme.
Dauphin a écrit :Or la Bible dit que le Fils s'est entièrement dépouillé de sa forme de Dieu pour se faire homme... comment donc prétendre à l'encontre de la Bible que sur terre Jésus était à la fois homme et Dieu ?
Jésus sur terre a bien forme humaine; on aurait probablement pu le confondre avec n'importe quel être humain. Il n'a donc pas "forme" divine. Cette nature humaine sous laquelle il est visible n'empêche en rien la nature divine de coexister dans la même personne. D'ailleurs, si le Fils s'est dépouillé de sa forme de Dieu, c'est qu'il était Dieu avant; or il est impensable qu'une nature divine puisse être
remplacée par une nature créée; il faut croire que les deux coexistaient en Jésus.
Dauphin a écrit :Tu dis avec justesse que la nature divine et la nature humaine sont distinctes bien que étant dans la même personne, Jésus Christ. Je susi d'accord avec cela. Mais alors cela veut dire que Jésus est un homme, ce corps n'est pas Dieu, mais en ce corps, en cet homme, habite la divinité du Père...
Non, alors on ne parle de la même chose. Vous dites que Jésus est un homme, qui n'est pas Dieu. En lui ne peut donc pas habiter la plénitude de la divinité, car autrement il serait Dieu à l'égal du Père. En cela, cependant, vous contredisez le texte biblique, car dans le Christ " habite toute la plénitude de la divinité " (Col 2:9).