Par exemple, prenons les lézards (les lépidosaures, sorte de « reptiles ») et les oiseaux. Les lépidosaures ont une queue, des dents, pas de plumes, pas de fourchette. Les oiseaux n’ont pas de queue, pas de dents, des plumes, une fourchette (réunion des deux clavicules). Le monde semble stable, ayant toujours contenu des animaux de « type lézard », sorte de puzzle aux pièces noires, et des animaux de « type oiseau », sorte de puzzle aux pièces blanches. En 1861, on découvrit un fossile, l’Archaeopteryx, qui est exactement le même puzzle, mais aux pièces tantôt noires, tantôt blanches, en fait ce qu’on appelle un intermédiaire structural. Il possède en effet une queue et des dents (comme le lézard), mais des plumes et une fourchette (comme l’oiseau). Depuis cette époque, une foule d’autres fossiles est venue enrichir les branches qui manquaient entre la branche des lézards et celle des oiseaux d’aujourd’hui. Il en va de même pour les « reptiles mammaliens » du Permien et du Trias, renfermant des proportions de caractères mammaliens tellement subtilement distribuées d’un fossile à l’autre qu’on a du mal à poser sur l’arbre phylogénétique le point qui définit les mammifèresladann a écrit :...
(14) Si donc il y a transformation continuelle des espèces en d’autres espèces,
pourquoi alors sur la chaîne de l’évolution d’une créature ne trouvons-nous que les
traces d’êtres connus, et aucune trace des innombrables créatures intermédiaires qui
les séparent ?
?
[/]Si donc, et comme cela est affirmé par les scientifiques, une algue marinechoisie par le hasard fut progressivement transformée en poisson osseux qui, nepouvant plus rester dans l’eau, fut changé progressivement en rongeur terrestre,puis en singe moyen et, dans ces derniers temps, en grand savant,quel était donc lenombre de formes inconnues de cette créature pendant sa longue évolution qui la fit
on peut faire évoluer des populations à temps de génération courts en laboratoire (bactéries, champignons, mouches), mais l’apparition de nouvelles espèces en milieu naturel en période historique a été de nombreuses fois documentée, c’est-à-dire, pour reprendre les termes de l’objection, l’évolution d’une espèce en une autre. Par exemple, on a pu observer que des remaniements chromosomiques chez des souris tunisiennes provoquaient des isolements reproducteurs et donc la naissance de nouvelles espèces, l’espèce descendante vivant au même endroit que la parente. L’hybridation naturelle entre deux types de tournesols identifiés comme espèces distinctes produisit une descendance qui ne pouvait plus se croiser avec les tournesols ancestraux, réalisant ainsi une nouvelle espèce