[Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
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Les Témoins de Jéhovah croient que Dieu a restauré le véritable christianisme par leur intermédiaire. Le présent forum est axé exclusivement sur l'éducation. Sinon SVP : Pour toutes comparaisons qui ne sauraient vous satisfaire, en présence de l'enseignement officiel, utilisez le forum débat chrétien (forum de dialogue œcuménique)
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- Eliaqim
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[Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 04 mars04, 13:21ESCLAVE FIDÈLE ET AVISÉ
Lorsque les apôtres l'interrogèrent sur sa présence future et sur l'achèvement du système de choses en place, Jésus Christ inclut dans sa réponse une parabole, ou exemple, qui mettait en scène un " esclave fidèle et avisé " et un " mauvais esclave ". Le maître de l'esclave fidèle l'établissait sur ses domestiques, les serviteurs de la maisonnée, pour leur donner leur nourriture. S'il était approuvé à l'arrivée de son maître (probablement de retour de quelque voyage), l'esclave serait établi, à titre de récompense, sur tout ce que le maître possédait. - Mt 24:3, 45-51.
Dans l'exemple parallèle qui figure en Luc 12:42-48, l'esclave est appelé intendant ; il s'agit donc d'un gérant domestique ou administrateur placé au-dessus des serviteurs, quoique lui-même un serviteur. Dans l'Antiquité, cette fonction était souvent occupée par un esclave fidèle (voir Gn 24:2 ; voir aussi le cas de Joseph en Gn 39:1-6). Dans l'exemple de Jésus, il est tout d'abord demandé à l'intendant uniquement de diriger l'ensemble des serviteurs du maître et de leur distribuer les vivres en temps voulu. Plus tard, puisqu'il s'est acquitté de son ministère de façon fidèle et avisée, il se voit confier des responsabilités accrues, la responsabilité de tous les intérêts de son maître. En ce qui concerne l'identité du " maître " (gr. : kurios, qui se traduit aussi par " seigneur "), Jésus avait déjà montré qu'il occupait lui-même une telle position par rapport à ses disciples, lesquels l'appelaient parfois ainsi (Mt 10:24, 25 ; 18:21 ; 24:42 ; Jn 13:6, 13). Il reste donc à savoir à qui correspond le personnage de l'esclave ou intendant fidèle et avisé, et ce que représente la distribution de la nourriture aux domestiques par ses soins.
Les commentateurs considèrent souvent ce passage comme une exhortation générale destinée à tous ceux qui occupent une position de responsabilité dans la congrégation chrétienne. L'exigence de fidélité dans l'exercice de sa responsabilité concerne bien sûr chacun de ces chrétiens (voir Mt 25:14-30 ; Tt 1:7-9). Cependant, à l'évidence il n'est pas possible que tous et chacun de ces chrétiens soient placés sur " tous " les biens du maître au même moment, le moment de son arrivée. Toutefois, cela ne suppose pas que " l'esclave " préfigure une personne unique recevant un jour ce privilège. Les Écritures contiennent des exemples de l'emploi d'un nom singulier pour désigner un groupe, comme lorsque Jéhovah s'adressa au groupe des Israélites en ces termes : " Vous êtes mes témoins [pluriel] [...], oui mon serviteur [singulier] que j'ai choisi. " (Is 43:10). Pareillement, le " mauvais esclave " infidèle pouvait représenter un groupe, de même que " l'antichrist " est manifestement une classe composée de personnes qui sont des antichrists. - 1Jn 2:18 ; 2Jn 7.
L'apôtre Paul qualifie ceux qui forment la congrégation chrétienne de " membres de la maisonnée de Dieu " (Ép 2:19 ; 1Tm 3:15) et montre que ' l'intendance fidèle ' parmi ces membres consistait à distribuer les vérités spirituelles dont les nouveaux croyants se ' nourriraient '. (1Co 3:2, 5 ; 4:1, 2 ; voir aussi Mt 4:4.) Même si c'était une responsabilité primordiale de ceux qui étaient établis ' bergers ' du troupeau (1P 5:1-3), l'apôtre Pierre montre qu'en fait l'intendance des vérités divines était confiée à tous ' ceux qui avaient été choisis ', à tous les membres oints de l'esprit de la congrégation chrétienne (1P 1:1, 2 ; 4:10, 11). Par conséquent, la congrégation des chrétiens oints dans son entier devait assurer une intendance dans l'unité, en dispensant ces vérités. Dans le même temps, les individus constituant ce groupe, les " domestiques " formant la " maison " de Dieu (Mt 24:45 ; Hé 3:6 ; Ép 2:19), seraient aussi ceux qui recevraient la " nourriture " distribuée (Hé 5:11-14 ; voir aussi 1Co 12:12, 19-27). L'esclave se verrait confier des responsabilités accrues s'il restait fidèle jusqu'à l'' arrivée ' promise du maître. - Mt 24:46, 47 ; Lc 12:43, 44.
Citation du livre étude perspicace publier pas l'organisation des témoins de Jéhovah pages 795 vol (1)
Lorsque les apôtres l'interrogèrent sur sa présence future et sur l'achèvement du système de choses en place, Jésus Christ inclut dans sa réponse une parabole, ou exemple, qui mettait en scène un " esclave fidèle et avisé " et un " mauvais esclave ". Le maître de l'esclave fidèle l'établissait sur ses domestiques, les serviteurs de la maisonnée, pour leur donner leur nourriture. S'il était approuvé à l'arrivée de son maître (probablement de retour de quelque voyage), l'esclave serait établi, à titre de récompense, sur tout ce que le maître possédait. - Mt 24:3, 45-51.
Dans l'exemple parallèle qui figure en Luc 12:42-48, l'esclave est appelé intendant ; il s'agit donc d'un gérant domestique ou administrateur placé au-dessus des serviteurs, quoique lui-même un serviteur. Dans l'Antiquité, cette fonction était souvent occupée par un esclave fidèle (voir Gn 24:2 ; voir aussi le cas de Joseph en Gn 39:1-6). Dans l'exemple de Jésus, il est tout d'abord demandé à l'intendant uniquement de diriger l'ensemble des serviteurs du maître et de leur distribuer les vivres en temps voulu. Plus tard, puisqu'il s'est acquitté de son ministère de façon fidèle et avisée, il se voit confier des responsabilités accrues, la responsabilité de tous les intérêts de son maître. En ce qui concerne l'identité du " maître " (gr. : kurios, qui se traduit aussi par " seigneur "), Jésus avait déjà montré qu'il occupait lui-même une telle position par rapport à ses disciples, lesquels l'appelaient parfois ainsi (Mt 10:24, 25 ; 18:21 ; 24:42 ; Jn 13:6, 13). Il reste donc à savoir à qui correspond le personnage de l'esclave ou intendant fidèle et avisé, et ce que représente la distribution de la nourriture aux domestiques par ses soins.
Les commentateurs considèrent souvent ce passage comme une exhortation générale destinée à tous ceux qui occupent une position de responsabilité dans la congrégation chrétienne. L'exigence de fidélité dans l'exercice de sa responsabilité concerne bien sûr chacun de ces chrétiens (voir Mt 25:14-30 ; Tt 1:7-9). Cependant, à l'évidence il n'est pas possible que tous et chacun de ces chrétiens soient placés sur " tous " les biens du maître au même moment, le moment de son arrivée. Toutefois, cela ne suppose pas que " l'esclave " préfigure une personne unique recevant un jour ce privilège. Les Écritures contiennent des exemples de l'emploi d'un nom singulier pour désigner un groupe, comme lorsque Jéhovah s'adressa au groupe des Israélites en ces termes : " Vous êtes mes témoins [pluriel] [...], oui mon serviteur [singulier] que j'ai choisi. " (Is 43:10). Pareillement, le " mauvais esclave " infidèle pouvait représenter un groupe, de même que " l'antichrist " est manifestement une classe composée de personnes qui sont des antichrists. - 1Jn 2:18 ; 2Jn 7.
L'apôtre Paul qualifie ceux qui forment la congrégation chrétienne de " membres de la maisonnée de Dieu " (Ép 2:19 ; 1Tm 3:15) et montre que ' l'intendance fidèle ' parmi ces membres consistait à distribuer les vérités spirituelles dont les nouveaux croyants se ' nourriraient '. (1Co 3:2, 5 ; 4:1, 2 ; voir aussi Mt 4:4.) Même si c'était une responsabilité primordiale de ceux qui étaient établis ' bergers ' du troupeau (1P 5:1-3), l'apôtre Pierre montre qu'en fait l'intendance des vérités divines était confiée à tous ' ceux qui avaient été choisis ', à tous les membres oints de l'esprit de la congrégation chrétienne (1P 1:1, 2 ; 4:10, 11). Par conséquent, la congrégation des chrétiens oints dans son entier devait assurer une intendance dans l'unité, en dispensant ces vérités. Dans le même temps, les individus constituant ce groupe, les " domestiques " formant la " maison " de Dieu (Mt 24:45 ; Hé 3:6 ; Ép 2:19), seraient aussi ceux qui recevraient la " nourriture " distribuée (Hé 5:11-14 ; voir aussi 1Co 12:12, 19-27). L'esclave se verrait confier des responsabilités accrues s'il restait fidèle jusqu'à l'' arrivée ' promise du maître. - Mt 24:46, 47 ; Lc 12:43, 44.
Citation du livre étude perspicace publier pas l'organisation des témoins de Jéhovah pages 795 vol (1)
1 Piere 3:15 Sanctifiez le Christ comme Seigneur dans vos coeurs, toujours prêts à présenter une défense devant tout homme qui vous demande la raison de l'espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et profond respect.
Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 14 janv.15, 09:58J'ai commenté ma réponse sur un autre topic, je voudrais vous la soumettre :
Bonjour, je me permet de te donner mon avis sur la question en cette douce nuit.
Cela fait trois jours que je médite à une réponse à donner. J'ai le temps ce soir.
Je débuterait par les versets, dans une autre traduction, qu'à force je commence à connaître par coeur, "quel est donc ce serviteur fidèle et avisé que le maître à établi sur les gens de sa maison pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître en arrivant trouvera occupé de la sorte ! En vérité je vous le dis, il l'établira sur tous ses biens".
La formulation de Mathieu 24, 45-51 diffère de celle de Luc 12, 42-46 : celle de Matthieu s'adresse à tous les disciples, tandis que celle de Luc s'adresse aux chefs de l'Eglise (la communauté naissante des judéo-chrétiens).
L'altération de Luc est intéressante néanmoins, il introduit la parabole de Jésus par une question posée par Pierre, ce qui lui permet de situer la réponse dans le cadre des préoccupations de la communauté, mais de ce fait, elle perd son caractère universel et est ramené aux besoins d'une utilisation réduite. La formulation de Matthieu me semble plus intéressante, de ce point de vue, car le caractère universel de l'enseignement de Jésus est restitué.
Il s'agit là d'une parabole concernant la vigilance. Ce n'est pas la seule, elle s'inscrit dans une série de paraboles qui ont très tôt dans l'histoire de la tradition primitive fait l'objet d'une interprétation eschatologique. Dans cette perspective, la raison d'être de la vigilance s'inscrit dans l'approche du second avènement du Christ, tel que l'enseignait Paul (via la communauté des pagano-chrétiens) et tel que le retranscrivait l'auteur de Luc. Il est possible que ce genre d'utilisation des paraboles concernant la vigilance fût ou non issu directement de Jésus, je n'en sais rien, mais une telle application n'est pas nécessairement celle qui avait été prévue à l'origine par Jésus (ainsi que l'a montré C.H. Dodd dans Les Paraboles du Royaume de Dieu).
Je ne me placerait donc pas du point de vue de l'alternative eschatologique car je pense qu'elle a été un facteur de distraction qui est passé à côté de l'essentiel de l'enseignement de Jésus concernant l'immédiateté de l'éveil (ainsi que je l'ai montré dans un autre topic).
En Matthieu, Jésus interpelle ses disciples. Cette interpellation est méta-historique : elle concerne ses disciples d'une part, et d'autre part nous aussi car elle s'adresse à tout disciple engagé sur la voie qu'il propose, celle de la vigilance et de l'amour.
Il s'agit ici de se tenir prêt par rapport à la venue du maître. Le message n'est pas bien difficile à saisir : les conséquences d'une vie menée dans la dispersion, dans la négligence, dans l’insouciance, sans vigilance et dans le manque de présence sont fâcheuses. Ce gaspillage d'énergie dans certains cas peut même aboutir à la perdition.
L'expression "leur donner de la nourriture en temps voulu" souligne l'opposition avec un comportement dissolu, distrait et emporté. Se perdre dans ce genre de comportement ne relève pas à strictement parler du champ de la morale car le maître n'est pas un censeur qui juge et condamne. Les nourritures sont ici des éléments de la parabole, il ne s'agit pas de simples aliments (sens littéral), il s'agit plutôt de tout ce que l'homme peut absorber à travers ses sens, son psychisme et ses capacités de perception plus fines et plus subtiles.
Dans les différentes paraboles, l'arrivée inopinée du maître n'est pas à proprement parler l'irruption d'un homme, ni la venue d'un événement futur, collectif, historique ou cosmique, mais plutôt l'émergence, sur le plan de la conscience de chacun, au niveau de son intériorité, de l'Être qui veille. Cette émergence de l'Être est soudaine, fulgurante, vive. Il faut être prêt, pour être en mesure de l'accueillir, à tout moment, afin de ne pas se laisser distraire dans la confusion ordinaire qui habite notre condition humaine.
J'aimerais rapprocher cette parabole du serviteur fidèle et avisé du Notre Père où il est dit de l'araméen "Remets-nous nos dettes (hobha) comme nous aussi nous avons remis à nos débiteurs (hayyabha)" (Matthieu 6, 12) ainsi que de la parabole du débiteur impitoyable (Matthieu 18, 23-34). Une véritable reddition des comptes ne consiste pas à sentir que l'autre nous doive quelque chose pour ensuite l'en affranchir, mais plutôt à ne pas se sentir soi-même créancier. Ceci n'est possible que par un retournement de la perception intérieure où l'autre est à nouveau accepté tel qu'il est en lui-même, totalement.
Le fait de conserver un contentieux avec une personne, par exemple, est non seulement une marque d'immaturité en regard de cet évangile, mais également la preuve manifeste d'un manque de vigilance à l'égard de nous-même. Nous l'avons dit, la croissance de l'être dépend du regard que l'on porte, de notre vigilance, mais aussi au regard de la parabole de l'intendant habile (retranscrite en Luc 16, 1-9) de notre habileté. Le serviteur fidèle et avisé possède l'habileté de cet intendant, il sait s'adapter dans ce monde en faisant preuve de finesse. Il ne se laisse pas égarer, ne se comportant pas comme un intendant sans scrupules. Constamment, son travail consiste à réduire les dettes (nos offenses, nos péchés, notre regard, nos tendances négatives) avec habileté en attendant le retour du maître de maison.
Un dernier point, et je m'arrêterait là-dessus, on demande au Père céleste, de nous remettre nos dettes (le Notre Père), autrement dit nous reconnaissons bien être débiteurs, mais n'oublions pas que le fait de devoir quelque chose ne concerne pas uniquement ce que nous avons fait à autrui, mais surtout ce que nous n'avons pas fait de notre existence et dont nous sommes redevables.
Nous avons une obligation de conscience, une responsabilité quant à la transformation de notre être. Réduire notre dette, en bon intendant, en bon serviteur de la maisonnée consiste à réduire la distance qui nous sépare du Père. C'est à Dieu que nous sommes redevables, en premier lieu, immensément redevables, on comprend pourquoi Jésus insiste tellement sur l'habileté et la vigilance dans ses enseignements, car il ne suffit pas seulement d'être prudent, avisé, sensé et réfléchi, il faut beaucoup plus encore.
Voilà, il est temps que j'aille me coucher, bonne journée
Ase
Bonjour, je me permet de te donner mon avis sur la question en cette douce nuit.
Cela fait trois jours que je médite à une réponse à donner. J'ai le temps ce soir.
Je débuterait par les versets, dans une autre traduction, qu'à force je commence à connaître par coeur, "quel est donc ce serviteur fidèle et avisé que le maître à établi sur les gens de sa maison pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître en arrivant trouvera occupé de la sorte ! En vérité je vous le dis, il l'établira sur tous ses biens".
La formulation de Mathieu 24, 45-51 diffère de celle de Luc 12, 42-46 : celle de Matthieu s'adresse à tous les disciples, tandis que celle de Luc s'adresse aux chefs de l'Eglise (la communauté naissante des judéo-chrétiens).
L'altération de Luc est intéressante néanmoins, il introduit la parabole de Jésus par une question posée par Pierre, ce qui lui permet de situer la réponse dans le cadre des préoccupations de la communauté, mais de ce fait, elle perd son caractère universel et est ramené aux besoins d'une utilisation réduite. La formulation de Matthieu me semble plus intéressante, de ce point de vue, car le caractère universel de l'enseignement de Jésus est restitué.
Il s'agit là d'une parabole concernant la vigilance. Ce n'est pas la seule, elle s'inscrit dans une série de paraboles qui ont très tôt dans l'histoire de la tradition primitive fait l'objet d'une interprétation eschatologique. Dans cette perspective, la raison d'être de la vigilance s'inscrit dans l'approche du second avènement du Christ, tel que l'enseignait Paul (via la communauté des pagano-chrétiens) et tel que le retranscrivait l'auteur de Luc. Il est possible que ce genre d'utilisation des paraboles concernant la vigilance fût ou non issu directement de Jésus, je n'en sais rien, mais une telle application n'est pas nécessairement celle qui avait été prévue à l'origine par Jésus (ainsi que l'a montré C.H. Dodd dans Les Paraboles du Royaume de Dieu).
Je ne me placerait donc pas du point de vue de l'alternative eschatologique car je pense qu'elle a été un facteur de distraction qui est passé à côté de l'essentiel de l'enseignement de Jésus concernant l'immédiateté de l'éveil (ainsi que je l'ai montré dans un autre topic).
En Matthieu, Jésus interpelle ses disciples. Cette interpellation est méta-historique : elle concerne ses disciples d'une part, et d'autre part nous aussi car elle s'adresse à tout disciple engagé sur la voie qu'il propose, celle de la vigilance et de l'amour.
Il s'agit ici de se tenir prêt par rapport à la venue du maître. Le message n'est pas bien difficile à saisir : les conséquences d'une vie menée dans la dispersion, dans la négligence, dans l’insouciance, sans vigilance et dans le manque de présence sont fâcheuses. Ce gaspillage d'énergie dans certains cas peut même aboutir à la perdition.
L'expression "leur donner de la nourriture en temps voulu" souligne l'opposition avec un comportement dissolu, distrait et emporté. Se perdre dans ce genre de comportement ne relève pas à strictement parler du champ de la morale car le maître n'est pas un censeur qui juge et condamne. Les nourritures sont ici des éléments de la parabole, il ne s'agit pas de simples aliments (sens littéral), il s'agit plutôt de tout ce que l'homme peut absorber à travers ses sens, son psychisme et ses capacités de perception plus fines et plus subtiles.
Dans les différentes paraboles, l'arrivée inopinée du maître n'est pas à proprement parler l'irruption d'un homme, ni la venue d'un événement futur, collectif, historique ou cosmique, mais plutôt l'émergence, sur le plan de la conscience de chacun, au niveau de son intériorité, de l'Être qui veille. Cette émergence de l'Être est soudaine, fulgurante, vive. Il faut être prêt, pour être en mesure de l'accueillir, à tout moment, afin de ne pas se laisser distraire dans la confusion ordinaire qui habite notre condition humaine.
J'aimerais rapprocher cette parabole du serviteur fidèle et avisé du Notre Père où il est dit de l'araméen "Remets-nous nos dettes (hobha) comme nous aussi nous avons remis à nos débiteurs (hayyabha)" (Matthieu 6, 12) ainsi que de la parabole du débiteur impitoyable (Matthieu 18, 23-34). Une véritable reddition des comptes ne consiste pas à sentir que l'autre nous doive quelque chose pour ensuite l'en affranchir, mais plutôt à ne pas se sentir soi-même créancier. Ceci n'est possible que par un retournement de la perception intérieure où l'autre est à nouveau accepté tel qu'il est en lui-même, totalement.
Le fait de conserver un contentieux avec une personne, par exemple, est non seulement une marque d'immaturité en regard de cet évangile, mais également la preuve manifeste d'un manque de vigilance à l'égard de nous-même. Nous l'avons dit, la croissance de l'être dépend du regard que l'on porte, de notre vigilance, mais aussi au regard de la parabole de l'intendant habile (retranscrite en Luc 16, 1-9) de notre habileté. Le serviteur fidèle et avisé possède l'habileté de cet intendant, il sait s'adapter dans ce monde en faisant preuve de finesse. Il ne se laisse pas égarer, ne se comportant pas comme un intendant sans scrupules. Constamment, son travail consiste à réduire les dettes (nos offenses, nos péchés, notre regard, nos tendances négatives) avec habileté en attendant le retour du maître de maison.
Un dernier point, et je m'arrêterait là-dessus, on demande au Père céleste, de nous remettre nos dettes (le Notre Père), autrement dit nous reconnaissons bien être débiteurs, mais n'oublions pas que le fait de devoir quelque chose ne concerne pas uniquement ce que nous avons fait à autrui, mais surtout ce que nous n'avons pas fait de notre existence et dont nous sommes redevables.
Nous avons une obligation de conscience, une responsabilité quant à la transformation de notre être. Réduire notre dette, en bon intendant, en bon serviteur de la maisonnée consiste à réduire la distance qui nous sépare du Père. C'est à Dieu que nous sommes redevables, en premier lieu, immensément redevables, on comprend pourquoi Jésus insiste tellement sur l'habileté et la vigilance dans ses enseignements, car il ne suffit pas seulement d'être prudent, avisé, sensé et réfléchi, il faut beaucoup plus encore.
Voilà, il est temps que j'aille me coucher, bonne journée
Ase
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Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 14 janv.15, 18:50Question de point de vue. Chaque description possède sa part de déformation et de fragmentation, c'est normal.
Je trouve que l'interprétation eschatologique est très compliquée, élitiste et n'a pas assez d'ouverture spirituelle.
Par souci de clarté, j'entends par ouverture spirituelle, très précisément, un accès direct à l'être divin en nous-même.
Maintenant, je reconnais que mon interprétation soit un peu trop spirituelle pour certains et à son tour elle peut alors être taxée d'élitiste. Que nous proposes-tu ? Nous proposes-tu une voie médiane entre les deux qui concilie les deux points de vue ?
Hâte de te lire,
Bien à toi,
Ase
Je trouve que l'interprétation eschatologique est très compliquée, élitiste et n'a pas assez d'ouverture spirituelle.
Par souci de clarté, j'entends par ouverture spirituelle, très précisément, un accès direct à l'être divin en nous-même.
Maintenant, je reconnais que mon interprétation soit un peu trop spirituelle pour certains et à son tour elle peut alors être taxée d'élitiste. Que nous proposes-tu ? Nous proposes-tu une voie médiane entre les deux qui concilie les deux points de vue ?
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Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 14 janv.15, 21:26Le choix des apôtres par Jésus était -il élitiste ?
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 15 janv.15, 10:08La vie de Jésus était tourné vers la simplicité, la notre l'est-elle ?
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Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 15 janv.15, 10:14C'est à chacun de s'examiner .et pour toi l'est elle ?
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 15 janv.15, 10:37Ma vie est trop compliquée.
J'admire la sagesse de Jésus : il fait l'inverse de la plupart des religieux élitistes.
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Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 15 janv.15, 21:07Jésus ne demande pas d'être admirer mais de le suivre.
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 16 janv.15, 09:30C'est pourquoi il faut au préalable bien comprendre de quoi retourne son enseignement, le vérifier en nous-même. Comme je l'ai déjà dit, son enseignement est orthopraxique et non orhodoxique. Jésus n'a pas demandé à ce qu'on croie aveuglément à une eschatologie des temps de la fin ou une ère messianique à venir. Il invite constamment au retournement de la conscience (la métanoïa).
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Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 16 janv.15, 10:48On pourrait éviter les noms compliqués. Ce qui se conçoit clairement s'énonce simplement.Ase a écrit :C'est pourquoi il faut au préalable bien comprendre de quoi retourne son enseignement, le vérifier en nous-même. Comme je l'ai déjà dit, son enseignement est orthopraxique et non orhodoxique. Jésus n'a pas demandé à ce qu'on croie aveuglément à une eschatologie des temps de la fin ou une ère messianique à venir. Il invite constamment au retournement de la conscience (la métanoïa).
Jésus a enseigné la vigilance. Il n'a pas seulement prêché l'amour, il a promis un monde d'amour.
Le mot Royaume est un de ceux qu'il a le plus employé. La bonne nouvelle du royaume est devenu le message qu'il confiait à ses disciples, leur mission.
Et il les a invité à veiller pour que ce jour ne les surprenne pas.
Il y a indiscutablement une notion chronologique dans les attentes des chrétiens.
Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 16 janv.15, 17:16En effet, j'ai d'ailleurs parlé de cette vigilance sur ce forum. Cette vigilance est fondamentale.Jésus a enseigné la vigilance.
La vigilance d'un disciple engagé sur une voie spirituelle est une attitude de pleine conscience qui doit refléter l'enseignement de Jésus. L'enseignement de Jésus repose davantage sur la pratique (orthopraxie) que sur le discours théologique (orthodoxie) car il se veut méthodologique et précis. En effet, l'affranchissement ultime (la libération dont parlent tous les maîtres de sagesse) ne peut résulter d'une attitude floue et approximative ("tiède" pour reprendre un terme des Ecritures). Matthieu 5, 37 l'atteste, il est nécessaire sur ce terrain de s'en tenir à une rigueur intrasigeante : en effet on ne peut transiger avec la vérité.
Attention là aussi à être bien vigilant.Il n'a pas seulement prêché l'amour, il a promis un monde d'amour.
La vision de Jésus ne peut que prendre à contre pied la manière ordinaire de considérer les choses.
Il n'a eu de cesse tout au long de ses débats (en faisant le jeu de la discussion avec les juifs) d'ébranler les fondations de l'édifice conceptuel des juifs auxquels ils s'identifiaient (car sentimentalement trop attachés aux écritures littérales et à leur tradition). Sa manière de prêcher et de vivre l'amour est celle d'un maître, par conséquent dénué de tout sentimentalisme émotionnel. Le texte de Jean 21, 15-17 est assez clair à ce sujet, je ne m'étale pas car j'en ai déjà parlé.
Retenons juste que parmi ces différentes sortes d'amour, c'est notre degré de conscience qui en fait la qualité et que celui-ci dépend toujours du niveau d'être avec lequel on éprouve l'amour. Jésus savait bien que, ce n'était pas un gros naïf, que la plupart des gens prennent pour critère leur propre expérience vécue, chacun projetant ici et là, en fonction des limites conceptuelles qu'ils portent en eux-mêmes, qu'ils mesurent toutes choses d'après leur propre faculté de compréhension. Comment allaient-ils comprendre l'amour dont le maître parlait puisqu'ils le ramèneraient constamment au niveau de leur expérience commune, à savoir celle de l'inclination personnelle, de l'amour-attachement, alors que tout l'enseignement de Jésus concerne les qualités supérieures du coeur ?
Cette vigilance est la demeure de la vie éternelle : elle invite à porter sa croix, à éveiller son âme endormie, elle l'éveille à l'amour du Christ qui est un amour tout autre.
Ce royaume est déjà là. Il se réalise à chaque instant. Il est à l'intérieur de nous.Le mot Royaume est un de ceux qu'il a le plus employé. La bonne nouvelle du royaume est devenu le message qu'il confiait à ses disciples, leur mission. Et il les a invité à veiller pour que ce jour ne les surprenne pas.
Il ne peut se réaliser que de manière intime, en chacun, lorsque la volonté propre est totalement abandonnée au profit de la volonté divine. Tant qu'on vit dans la torpeur spirituelle ou dans l'immaturité spirituelle on ne peut le voir (Apocalypse 3, 17). Mais pour vivre la vision claire de ce royaume, de cet éveil, il faut une reddition complète de l'ego en accord avec Luc 13, 22-23.
Qui relève d'un paradoxe, et qui alimente le discours eschatologique très controversé par les spécialistes.Il y a indiscutablement une notion chronologique dans les attentes des chrétiens.
Ce dernier ne pouvant permettre de saisir la réalité intérieure du royaume.
On peut continuer d'en parler comme d'un temps à venir tant qu'il n'aura pas été reconnu intérieurement.
Bien à toi,
Ase
- agecanonix
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Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 16 janv.15, 23:27Ase
Tu développes une conception aseptisée et dénaturée du christianisme. Elle est apparue pour chatouiller les oreilles de ceux qui lorgnaient sur les philosophes et prenaient honte de la simplicité du Christianisme.
Et en tout cas cette vision n'était pas celle des premiers chrétiens.
j'aurais l'occasion d'y revenir mais je n'ai pas le temps aujourd'hui.
Ta façon très philosophique n'est pas conforme aux textes.
Certes, un chrétien doit vivre en lui son christianisme, et développer un rapport aux autres particulier. Mais cela n'empêche absolument pas le projet lié à un royaume futur et réel.
J'oppose souvent cette conception "bien-pensante" et "égo-satisfaisante" à la simplicité des premiers chrétiens, hommes de la terre et de la mer, simples humains n'ayant aucune raison de rechercher, et encore moins de créer dans leurs lettres à destination de leurs frères, un second et même un troisième degré bien caché.
Non. Le christianisme est pour les gens "sots", au sens des bien-pensants du monde, des philosophes , pas pour une élite intellectuelle qui posséderait les codes de déchiffrage du message du Christ.
Le message du christianisme a cette remarquable capacité, impossible pour tout autre ouvrage, d'être compliqué aux sages de ce monde, et immédiatement accessibles aux sots, toujours selon ce monde. Une sorte de filtre à l'humilité.
Je ne t'inclus pas dans cette explication mais je t'encourage à employer des mots accessibles à tous car je ne suis pas le seul à te lire.
Je développerai simplement la conception du Royaume de Dieu selon la bible et prenant grand soin de n'y inclure aucune pensée humaine présente ou passée.
amitié.
Tu développes une conception aseptisée et dénaturée du christianisme. Elle est apparue pour chatouiller les oreilles de ceux qui lorgnaient sur les philosophes et prenaient honte de la simplicité du Christianisme.
Et en tout cas cette vision n'était pas celle des premiers chrétiens.
j'aurais l'occasion d'y revenir mais je n'ai pas le temps aujourd'hui.
Ta façon très philosophique n'est pas conforme aux textes.
Certes, un chrétien doit vivre en lui son christianisme, et développer un rapport aux autres particulier. Mais cela n'empêche absolument pas le projet lié à un royaume futur et réel.
J'oppose souvent cette conception "bien-pensante" et "égo-satisfaisante" à la simplicité des premiers chrétiens, hommes de la terre et de la mer, simples humains n'ayant aucune raison de rechercher, et encore moins de créer dans leurs lettres à destination de leurs frères, un second et même un troisième degré bien caché.
Non. Le christianisme est pour les gens "sots", au sens des bien-pensants du monde, des philosophes , pas pour une élite intellectuelle qui posséderait les codes de déchiffrage du message du Christ.
Le message du christianisme a cette remarquable capacité, impossible pour tout autre ouvrage, d'être compliqué aux sages de ce monde, et immédiatement accessibles aux sots, toujours selon ce monde. Une sorte de filtre à l'humilité.
Je ne t'inclus pas dans cette explication mais je t'encourage à employer des mots accessibles à tous car je ne suis pas le seul à te lire.
Je développerai simplement la conception du Royaume de Dieu selon la bible et prenant grand soin de n'y inclure aucune pensée humaine présente ou passée.
amitié.
Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 17 janv.15, 11:20Bonsoir agecanonix,
Tout d'abord merci de me prêter de l'intérêt.
J'avoue que cela change de ce que j'ai pu lire comme interventions.
Je développe une conception qui rassemble d'une part diverses lectures que j'ai pu extraire, d'autre part des remises en causes, mais également des rencontres et quelques expérience mystiques qui font sens avec les Évangiles.
Je l'estime proche du Christianisme originel tel que je le conçois, je ne la trouve donc pas dénaturée. Bien qu'ayant reçu une éducation religieuse, approche de laquelle j'ai du apprendre à me déconditionner, je fais de mon mieux pour qu'elle fasse écho aux Évangiles du rabbi Jésus.
Vous savez, tout enseignement spirituel, considéré sous l'angle d'un cheminement intérieur concret, doit ressembler à une carte qui nous indique quelle direction emprunter. La subtilité de l'itinéraire à suivre demande du discernement, de la persévérance, de la vigilance car nous ne sommes jamais à l'abri des interprétations et "philosophies". Or ici, dans tous mes discours, je ne fais que dire qu'une chose en résumé, Jésus parlait d'un ordre de réalité tout autre qui ne peut se ramener à un niveau de lecture ordinaire. La raison principale étant que le domaine de l'intériorité possède ses lois propres et que ces lois sont constantes qu'elles que soient les conditions extérieures, historiques et géographiques. Ces lois sont enseignées par les maîtres spirituels de différentes traditions, il me semble normal que Jésus les enseignait également, par souci de cohérence, d'autant plus que celles-ci permettent de jeter un éclairage éclairant sur les Évangiles eux-mêmes.
Le profond accomplissement libérateur de certains sages de l'Inde par exemple, montre une réelle communion avec la personne de Jésus, cela m'inspire, me pousse à la réflexion, m'encourage à poursuivre mon investigation toujours davantage tourné vers l'essentiel.
Je me réclame de la tradition monastique chrétienne primitive, celle des Pères, qui insistaient énormément sur la Praktike. Un enseignement chrétien concret et vérifiable, qui se distingue du simple savoir intellectuel pour se concentrer uniquement sur ce qui à de la réelle importance, une connaissance issue de l'expérience. Jésus est pour moi, un tel maître, il a tenu ce rôle auprès d'un certain nombre de disciples, il leur a transmis un enseignement aussi vivant que possible, à même de les transformer radicalement. Il est l'archétype du maître universel. Je reconnais volontiers cet aspect en lui, moi-même qui est parcouru l'enseignement de différents maîtres de sagesse.
Face aux nombreuses embûches, aux dialogues de sourds et afin de nous permettre chacun, comme il est, d'accéder à une compréhension plus profonde des instructions spirituelles de Jésus, il peut paraître plus prudent de jalonner nos études et nos investigations avec des repères fiables. Qui peut aujourd'hui prétendre jalonner le Christianisme primitif tel qu'il était à l'origine ? Qui peut aujourd'hui prétendre détenir les clefs de l'enseignement authentique de Jésus ? Personne. On essaye juste de faire de notre mieux, avec les repères que l'on a choisi et qui nous semblent justes, en conscience et avec le moins d'orgueil possible.
Notre recherche est celle du Christianisme dans ce qu'il a de plus profond et de plus authentique, parfois on est amené à faire de la discrimination comme le dit la lettre aux Hébreux 4, 12, parfois on est amené à trier au vu de tous les enseignements grossièrement fallacieux. Même de l'époque de Jésus les auditeurs et disciples avaient du mal à interpréter les propos de Jésus, à comprendre là où il les amenaient, à notre époque est-ce si différent ? Quoi de plus normal après tout, il y a du Nicodème en chacun de nous.
Une expérience directe et nécessaire. On a beau, c'est ce que j'ai fait, nous intéresser aux travaux des spécialistes dans des disciplines aussi variées que l'exégèse, la critique textuelle, l'étude des langues anciennes, l'histoire et l'archéologie, la papyrologie, la paléogéographie, on se retrouvera toujours à un moment donné devant une parole susceptible d'être interprétée de différentes façons. Maître Eckhart le résume ainsi "aussi longtemps que l'homme ne s'égalera pas à cette vérité, il ne comprendra pas ce discours". C'est à cette égalité que Jésus nous convie, à l'expérience de la vie, il nous montre le chemin, il arpente sereinement la vérité. Son enseignement est caché, difficile à cerner, oui, mais c'est parce qu'il est d'une inconcevable qualité. Il nous faut en quelque sorte nous hisser à sa hauteur afin d'arriver à l’accueillir et à l'assimiler. Est-il réservé pour autant à une élite ? Nullement. Dieu voit les coeurs. Mais si des personnes s'interrogent sur les origines premières du Christianisme il faut faire du tri, un sacré tri, il faut un minimum de compétence. Jésus parlait et enseignait principalement dans sa langue natale, nous disent les spécialistes, qui est une variante de l'araméen occidental, ce qu'aujourd'hui on peut qualifier sans peine d'araméen palestinien (à son époque il y en avait cinq sortes), par conséquent si on veut se rapprocher du sens de son enseignement, de ses paroles originelles, il me semble important de connaître l'araméen, du moins certains mots importants (ceux qui reviennent le plus souvent), afin d'éviter le plus possible des glissements de sens, et des erreurs de traduction, parfois importants. Faire ce travail est-il réservé à une élite ? Nullement. Ceci nous est accessible, chacun autant que nous sommes, avec un minimum de volonté.
Ne suis-je pas conforme aux Évangiles lorsque j'affirme que ceux-ci emploient des symboles et des descriptions qui dans notre itinéraire nous permettent une transformation totale de nous-même ? Ne suis-je pas conforme aux Évangiles lorsque j'affirme que ceux-ci évoquent sous de multiples aspects une métamorphose qui mènent à une conscience pleinement éveillée ?
En quoi ne suis-je pas conforme aux textes lorsque je prône que le mont des Oliviers est aussi en nous, que la Crucifixion est aussi en nous, que le Royaume de Dieu est en nous et que la Résurrection est aussi en nous ? N'est-il pas normal que tout chemin de transformation passe nécessairement par de telles étapes et de telles expériences ?
Les Évangiles et Jésus ne se contentent pas d'annoncer une Bonne Nouvelle, ils vont au-delà, ils nous offrent des directives d'une remarquable précision pour nous permettre de réaliser cette Nouvelle Alliance.
A la seule différence que je considère que le mot "sot" est mal choisi (même s'il est entre guillemets) et que je considère que le Christianisme est ouvert à tout le monde, à toute personne qui en ressent l'Appel.
Jésus le dit lui-même "votre Père qui est aux cieux veut que pas un seul de ces petits ne se perde", en Matthieu 18, 12-14. Il ose cela, il établit ce lien direct entre la volonté du Père et le petit qui est perdu. C'est ce "seul" qui se trouve dans l'intime de chacun qu'il faut retrouver pour être en accord avec la volonté du Père. Et il précise encore qu'il faut revenir à un état au plus intime de soi en Matthieu 18, 3.
Sans ce retour, si on ne reconnaît pas les cieux au-dedans de nous, alors l'égarement est inévitable.
Cet appel à la repentance est aussi un appel à l'engagement. Les bénédictions du Royaume de Dieu ne s'achètent pas, elles sont un don du Père.
Je finirais simplement avec ceci, il ne s'agit pas d'être sot, ni un simple d'esprit, ni un imbécile heureux, ni même un gros naïf mais simplement d'être humble. C'est avec ceci que Jésus ouvre le sermon sur la montagne "heureux les pauvres en esprit", il poursuit en nous rappelant à l'ordre "le royaume des cieux est à eux" ! Heureux ces gens-là car ils voient le ciel ouvert, ils voient et sont pleinement conscients de leur pauvreté spirituelle. Ils sont habités par cet esprit d'humilité.
Bien à toi et bon dimanche,
Ase
Tout d'abord merci de me prêter de l'intérêt.
J'avoue que cela change de ce que j'ai pu lire comme interventions.
Je développe une conception qui rassemble d'une part diverses lectures que j'ai pu extraire, d'autre part des remises en causes, mais également des rencontres et quelques expérience mystiques qui font sens avec les Évangiles.
Je l'estime proche du Christianisme originel tel que je le conçois, je ne la trouve donc pas dénaturée. Bien qu'ayant reçu une éducation religieuse, approche de laquelle j'ai du apprendre à me déconditionner, je fais de mon mieux pour qu'elle fasse écho aux Évangiles du rabbi Jésus.
Vous savez, tout enseignement spirituel, considéré sous l'angle d'un cheminement intérieur concret, doit ressembler à une carte qui nous indique quelle direction emprunter. La subtilité de l'itinéraire à suivre demande du discernement, de la persévérance, de la vigilance car nous ne sommes jamais à l'abri des interprétations et "philosophies". Or ici, dans tous mes discours, je ne fais que dire qu'une chose en résumé, Jésus parlait d'un ordre de réalité tout autre qui ne peut se ramener à un niveau de lecture ordinaire. La raison principale étant que le domaine de l'intériorité possède ses lois propres et que ces lois sont constantes qu'elles que soient les conditions extérieures, historiques et géographiques. Ces lois sont enseignées par les maîtres spirituels de différentes traditions, il me semble normal que Jésus les enseignait également, par souci de cohérence, d'autant plus que celles-ci permettent de jeter un éclairage éclairant sur les Évangiles eux-mêmes.
Le profond accomplissement libérateur de certains sages de l'Inde par exemple, montre une réelle communion avec la personne de Jésus, cela m'inspire, me pousse à la réflexion, m'encourage à poursuivre mon investigation toujours davantage tourné vers l'essentiel.
Je me réclame de la tradition monastique chrétienne primitive, celle des Pères, qui insistaient énormément sur la Praktike. Un enseignement chrétien concret et vérifiable, qui se distingue du simple savoir intellectuel pour se concentrer uniquement sur ce qui à de la réelle importance, une connaissance issue de l'expérience. Jésus est pour moi, un tel maître, il a tenu ce rôle auprès d'un certain nombre de disciples, il leur a transmis un enseignement aussi vivant que possible, à même de les transformer radicalement. Il est l'archétype du maître universel. Je reconnais volontiers cet aspect en lui, moi-même qui est parcouru l'enseignement de différents maîtres de sagesse.
Face aux nombreuses embûches, aux dialogues de sourds et afin de nous permettre chacun, comme il est, d'accéder à une compréhension plus profonde des instructions spirituelles de Jésus, il peut paraître plus prudent de jalonner nos études et nos investigations avec des repères fiables. Qui peut aujourd'hui prétendre jalonner le Christianisme primitif tel qu'il était à l'origine ? Qui peut aujourd'hui prétendre détenir les clefs de l'enseignement authentique de Jésus ? Personne. On essaye juste de faire de notre mieux, avec les repères que l'on a choisi et qui nous semblent justes, en conscience et avec le moins d'orgueil possible.
Notre recherche est celle du Christianisme dans ce qu'il a de plus profond et de plus authentique, parfois on est amené à faire de la discrimination comme le dit la lettre aux Hébreux 4, 12, parfois on est amené à trier au vu de tous les enseignements grossièrement fallacieux. Même de l'époque de Jésus les auditeurs et disciples avaient du mal à interpréter les propos de Jésus, à comprendre là où il les amenaient, à notre époque est-ce si différent ? Quoi de plus normal après tout, il y a du Nicodème en chacun de nous.
Une expérience directe et nécessaire. On a beau, c'est ce que j'ai fait, nous intéresser aux travaux des spécialistes dans des disciplines aussi variées que l'exégèse, la critique textuelle, l'étude des langues anciennes, l'histoire et l'archéologie, la papyrologie, la paléogéographie, on se retrouvera toujours à un moment donné devant une parole susceptible d'être interprétée de différentes façons. Maître Eckhart le résume ainsi "aussi longtemps que l'homme ne s'égalera pas à cette vérité, il ne comprendra pas ce discours". C'est à cette égalité que Jésus nous convie, à l'expérience de la vie, il nous montre le chemin, il arpente sereinement la vérité. Son enseignement est caché, difficile à cerner, oui, mais c'est parce qu'il est d'une inconcevable qualité. Il nous faut en quelque sorte nous hisser à sa hauteur afin d'arriver à l’accueillir et à l'assimiler. Est-il réservé pour autant à une élite ? Nullement. Dieu voit les coeurs. Mais si des personnes s'interrogent sur les origines premières du Christianisme il faut faire du tri, un sacré tri, il faut un minimum de compétence. Jésus parlait et enseignait principalement dans sa langue natale, nous disent les spécialistes, qui est une variante de l'araméen occidental, ce qu'aujourd'hui on peut qualifier sans peine d'araméen palestinien (à son époque il y en avait cinq sortes), par conséquent si on veut se rapprocher du sens de son enseignement, de ses paroles originelles, il me semble important de connaître l'araméen, du moins certains mots importants (ceux qui reviennent le plus souvent), afin d'éviter le plus possible des glissements de sens, et des erreurs de traduction, parfois importants. Faire ce travail est-il réservé à une élite ? Nullement. Ceci nous est accessible, chacun autant que nous sommes, avec un minimum de volonté.
Tu emplois à ton tour un grand mot, philosophe, ce que je suis loin d'être.Ta façon très philosophique n'est pas conforme aux textes.
Ne suis-je pas conforme aux Évangiles lorsque j'affirme que ceux-ci emploient des symboles et des descriptions qui dans notre itinéraire nous permettent une transformation totale de nous-même ? Ne suis-je pas conforme aux Évangiles lorsque j'affirme que ceux-ci évoquent sous de multiples aspects une métamorphose qui mènent à une conscience pleinement éveillée ?
En quoi ne suis-je pas conforme aux textes lorsque je prône que le mont des Oliviers est aussi en nous, que la Crucifixion est aussi en nous, que le Royaume de Dieu est en nous et que la Résurrection est aussi en nous ? N'est-il pas normal que tout chemin de transformation passe nécessairement par de telles étapes et de telles expériences ?
Les Évangiles et Jésus ne se contentent pas d'annoncer une Bonne Nouvelle, ils vont au-delà, ils nous offrent des directives d'une remarquable précision pour nous permettre de réaliser cette Nouvelle Alliance.
Je ne dis pas le contraire. Je dis seulement qu'on y accorde trop d'importance et qu'on passe sans cesse à côté de l'essentiel de l'enseignement de Jésus.Certes, un chrétien doit vivre en lui son christianisme, et développer un rapport aux autres particulier. Mais cela n'empêche absolument pas le projet lié à un royaume futur et réel.
Je dis exactement la même chose.Le christianisme est pour les gens "sots", au sens des bien-pensants du monde, des philosophes , pas pour une élite intellectuelle qui posséderait les codes de déchiffrage du message du Christ.
A la seule différence que je considère que le mot "sot" est mal choisi (même s'il est entre guillemets) et que je considère que le Christianisme est ouvert à tout le monde, à toute personne qui en ressent l'Appel.
Jésus le dit lui-même "votre Père qui est aux cieux veut que pas un seul de ces petits ne se perde", en Matthieu 18, 12-14. Il ose cela, il établit ce lien direct entre la volonté du Père et le petit qui est perdu. C'est ce "seul" qui se trouve dans l'intime de chacun qu'il faut retrouver pour être en accord avec la volonté du Père. Et il précise encore qu'il faut revenir à un état au plus intime de soi en Matthieu 18, 3.
Sans ce retour, si on ne reconnaît pas les cieux au-dedans de nous, alors l'égarement est inévitable.
Cet appel à la repentance est aussi un appel à l'engagement. Les bénédictions du Royaume de Dieu ne s'achètent pas, elles sont un don du Père.
Je finirais simplement avec ceci, il ne s'agit pas d'être sot, ni un simple d'esprit, ni un imbécile heureux, ni même un gros naïf mais simplement d'être humble. C'est avec ceci que Jésus ouvre le sermon sur la montagne "heureux les pauvres en esprit", il poursuit en nous rappelant à l'ordre "le royaume des cieux est à eux" ! Heureux ces gens-là car ils voient le ciel ouvert, ils voient et sont pleinement conscients de leur pauvreté spirituelle. Ils sont habités par cet esprit d'humilité.
Bien à toi et bon dimanche,
Ase
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Re: [Jéhovah] Esclave Fidèle et Avisé
Ecrit le 19 janv.15, 06:06Nous ne somme plus dans le sujet initial.
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
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