Fixer une limite à la liberté de publier des horreurs.

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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marco ducercle

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Re: Fixer une limite à la liberté de publier des horreurs.

Ecrit le 16 janv.15, 02:10

Message par marco ducercle »

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Le terrorisme islamiste et le terrorisme intellectuel sont inséparables. La dénonciation de l’islamophobie est légitime si elle désigne les atteintes aux musulmans en tant qu’êtres humains. Mais elle est une atteinte à la liberté d’expression si elle désigne ceux qui critiquent la religion musulmane. Les démocraties occidentales semblent désarmées et vulnérables face au « totalitarisme vert » qui sait retourner contre elles leur mauvaise conscience et leurs valeurs antiracistes.
Alors que nulle autre religion n’est protégée de la critique dans nos sociétés sécularisées, la rédaction de Charlie, se demandait à juste titre, juste avant les attentats, après avoir été accusée d’islamophobie : « au nom de quoi la religion musulmane devrait, elle, être épargnée » ? Si l’islamophobie est plus dénoncée et combattue que toute autre forme de « phobies » anti-religieuse, c’est premièrement parce que les lobbies, Etats et organisations islamiques ne cessent d’exercer des pressions pour dénoncer et faire taire ceux qui critiquent l’islam, et, deuxièmement, parce que l’islam fait plus peur que toute autre religion.Les grands responsables musulmans d’Occident et d’Orient ne le tolèrent en effet ni de la part de leurs fidèles ni de la part des « mécréants », continuellement sommés de dénoncer l’islamophobie et même de dire du bien de l’islam (mythes d’Al Andalous qui cohabitait en paix avec les juifs et les chrétiens ; mythes de la supériorité de la « science arabo-musulmane », etc) ; Mieux, même lorsque explosent des bombes au nom de l’islam ou qu’un jihadiste tue au nom du Prophète ou du Coran, les responsables musulmans crient à l’amalgame et à l’islamophobie au lieu d’engager une réforme de l’islam et de désacraliser les pans entiers de la loi islamique qui justifient hélas la violence. Ceci n’est pas l’observation des « islamophobes », mais des musulmans réformistes et libéraux eux-mêmes, à l’instar de Souheib et Ghaleb Bencheick, d’Abdel Wahhab Medeb ou de Mohamed Charfi ou leur prédécesseur Abdel Razeq, le grand théologien-savant d’Al-Azhar qui fut hélas déclaré hérétique pour avoir osé réclamer un aggiornamento de l’islam dans son livre publié en 1925.

Alexandre Del Valle
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medico

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Re: Fixer une limite à la liberté de publier des horreurs.

Ecrit le 16 janv.15, 02:55

Message par medico »

Chronique d'une radicalisation quotidienne
Le Point - Publié le 16/01/2015 à 12:33 - Modifié le 16/01/2015 à 14:13
Une enseignante d'un lycée Zep de l'Essonne raconte la radicalisation progressive de ses élèves et les renoncements de l'école face à ce phénomène. Sidérant !

Par LAURELINE DUPONT
Sophie n'est pas née de la dernière pluie. Cela fait vingt ans que cette professeur de philosophie enseigne dans divers établissements de l'Essonne (91). Elle a rencontré toute sorte d'élèves issus de milieux sociaux variés et de confessions diverses. Depuis une dizaine d'années, elle constate avec regret et inquiétude des changements profonds dans les comportements des jeunes qui se succèdent dans sa classe. Ce qu'elle appelle une "radicalisation" qui, combinée à des renoncements quotidiens de la part de l'Éducation nationale, finit par engendrer une situation explosive dont plus personne ne sait comment s'extirper. Témoignage.

"Le tournant, pour moi, c'est le 11 septembre 2001 : cela a délié une parole jusque-là retenue, du moins devant les enseignants. Lors du vote pour élire les délégués de classe, début octobre 2001, plusieurs bulletins de vote portaient le nom de Ben Laden. Quand je m'en suis offensée, des propos de haine ont fusé : C'est bien fait pour les Américains ! puis à notre encontre : Il faut foutre le feu à cette ville ! Afin de susciter la réflexion, leur réflexion, la semaine suivante, j'ai distribué un texte de Platon sur la démocratie. Deux élèves ont refusé de le prendre, l'un des deux l'a jeté par terre et, en sortant, s'est essuyé les pieds dessus. Le cours suivant fut très dur, il a commencé par des insultes contre "les juifs chrétiens", puis un refus de travailler et de nouveau il faut foutre le feu dans cette ville et autres propos violents. Le ton est monté entre nous et à la fin du cours ils ont réussi, après la sortie de tous les élèves, à se positionner devant la porte pour que je ne puisse pas sortir. Là, ils m'ont insultée en me tutoyant et en me traitant plus bas que terre, faisant sans cesse un geste du pouce autour du cou et en me disant : On te retrouvera. L'administration du lycée a convoqué la commission disciplinaire, aucun des parents n'est venu, ni même le second élève. Je suis aussi allée porter plainte au commissariat qui n'a pris qu'une main courante.

"On ne parle que de philosophes juifs comme Spinoza"

À la même époque travaillait au lycée un surveillant de confession musulmane qui veillait à ce que les filles musulmanes ne soient pas maquillées et à ce qu'aucun élève musulman n'utilise les distributeurs de café pendant le ramadan. Il conseillait à nos élèves de ne pas se rendre en cours de philosophie, car, disait-il, on ne parle que de philosophes juifs comme Spinoza. Jamais ce surveillant ne regardait les professeurs femmes dans les yeux quand nous nous rendions dans son bureau. Tout le monde était au courant de cette attitude, mais personne n'a osé intervenir par crainte de "mettre la ville à feu et à sang".

Quelques années plus tard, des propos homophobes et antisémites ont de plus en plus souvent été tenus en classe. Contre ces dérapages, ma seule arme en tant qu'enseignante était de rédiger un rapport, cela bien sûr après avoir tenté de discuter avec ceux qui les avaient proférés. Mais toute conversation devenait impossible : soit les élèves provoquaient encore plus, soit ils contestaient avoir tenu de tels propos. Un jour, l'un d'entre eux en plein cours me demande : Pourquoi y a-t-il des grilles à la synagogue ? (qu'il avait confondue avec l'église catholique). J'ai répondu que je ne savais pas et l'élève a répliqué : Pour leur lancer des cacahuètes, ce qui a provoqué l'hilarité d'une bonne partie de la classe. Une autre fois, en terminale littéraire, un lycéen réalise un exposé brillant, je demande à la classe quelle note lui attribuer. Réponse d'un élève : On ne va quand même pas lui mettre 20, à ce pédé. Hormis mes rapports, aucune sanction n'a été prononcée contre ces élèves. Au fil des années, j'ai vu la dégradation, il est devenu difficile de faire un cours sur le droit, la justice et plus encore sur la religion. Parler de la théorie de l'évolution est devenu impossible car contestée de façon violente. Chaque année, j'emmenais mes classes à la Galerie de l'évolution du jardin des Plantes, mais ils étaient de plus en plus nombreux à refuser d'y aller (les sorties scolaires sont gratuites sur le temps scolaire, donc obligatoires). À partir de 2007-2008, de plus en plus de jeunes filles arrivaient voilées au lycée et il fallait parfois passer dix minutes de cours pour leur faire enlever ce voile qu'elles remettaient dès que je me retournais pour écrire au tableau. Beaucoup de mes collègues ont renoncé à ce combat.

Peut-être aurait-il fallu dès le début sévir de façon plus efficace : un conseil de discipline plutôt qu'une simple commission disciplinaire aurait pu déboucher sur une exclusion des deux premiers élèves (même si c'était envoyer dans la nature des éléments dangereux qui de par leur âge - 20 et 21 ans - n'étaient plus soumis à l'obligation scolaire), le surveillant aurait dû être renvoyé, ce qui aurait peut-être empêché par la suite que nos cours soient contestés. Plus de fermeté et plus d'unité dans le corps enseignant auraient permis de mieux lutter contre les propos.
http://www.lepoint.fr/societe/chronique ... tor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20150116
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah

medico

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Re: Fixer une limite à la liberté de publier des horreurs.

Ecrit le 19 janv.15, 05:27

Message par medico »

Francetv info : La laïcité peut-elle justifier toute critique des religions ?

Odon Vallet : La laïcité est une valeur respectable lorsqu’elle respecte elle-même toutes les croyances et les non-croyances. Il n'y a pas de laïcité sans respect des religions. Or, les dessins de Charlie Hebdo, malgré les immenses qualités des auteurs, ont pu poser problème. Représenter les papes Benoît XVI et Jean-Paul II dans des positions obscènes, ce n’était pas très respectueux.

Certaines caricatures concernant le prophète étaient également problématiques. Non pas parce qu'on représentait Mahomet, puisque l’interdit de sa représentation ne figure pas dans le Coran, mais à cause des conditions dans lequelles on le représentait, en le ridiculisant. Les musulmans se sont sentis atteints. Il y a donc un équilibre très difficile à trouver entre le respect de la liberté d’expression et le respect des religions.

La loi de 1905 sur la séparation de l'Etat et des Eglises n’a d’ailleurs jamais été entièrement appliquée dans les colonies et les territoires d’outre-mer, où des gouverneurs protégeaient les catholiques ou leurs missionnaires. Et jamais, dans l’empire français, on n’a soumis les musulmans à la laïcité. La différence, c’est qu’en 1905, dans l’empire français de 100 millions d’habitants, 30 millions étaient musulmans, mais tous ou presque vivaient en dehors de la métropole. Aujourd’hui, on compte environ 4 millions de musulmans en France. Ils doivent être respectés.

Est-ce une raison pour qu'en Egypte, la principale autorité religieuse sunnite, le Conseil supérieur d'Al-Azhar, dénonce un hebdomadaire français ? Pourquoi s'immiscer dans les affaires françaises ?

De nombreux responsables religieux ont certes un pas à faire vers la laïcité. Et pas seulement les musulmans, mais aussi certains catholiques intégristes, certains protestants évangélistes, certains hindouistes fanatiques... Toute religion a ses intégrismes, mais toute religion a aussi son ouverture.

Mais, je le redis, certaines caricatures à l’égard du pape ou du prophète ont manifestement beaucoup choqué les croyants. Les catholiques n’ont pas répondu par des kalachnikovs, une poignée de fanatiques musulmans l’a fait. Même s'il n'est pas question de limiter la liberté d'expression, je crois qu’il faut rester prudent de tous côtés dans cette affaire. Le gouvernement américain, d'ailleurs, n’était pas représenté à la marche républicaine, dimanche 11 janvier, à Paris.

Faut-il prendre des mesures pour que l'islam se sente mieux accepté en France ?

En 2003, la commission Stasi avait proposé deux jours fériés supplémentaires pour les fêtes juives ou musulmanes. Mais comme il y a déjà beaucoup de jours fériés en France, les multiplier n’est pas forcément une bonne idée.

Je ne pense pas qu’il faille prendre à chaud des mesures d'ordre législatif difficiles par la suite à modifier. En revanche, il me semble que le respect de la laïcité, valeur importante, passe par une meilleure information des enseignants et des élèves, et pas seulement en Seine-Saint-Denis. Même en plein Paris, certains ne comprennent pas la gravité de ce qui s'est passé.

On n’est pas obligé de ranger tout le monde sous la bannière "je suis Charlie". Mais il faut montrer à certains élèves musulmans à quel point leur perception de l’islam est intégriste. Malheureusement, les établissements scolaires, même les meilleurs, ne disposent pas toujours des moyens nécessaires pour répondre aux interrogations des élèves, voire à leur intolérance. J’ai visité une centaine de centres de documentation et d'information, et j’ai été très frappé de voir à quel point ils étaient peu fréquentés et à quel point leur documentation était peu susceptible de répondre à des drames comme ceux d’aujourd’hui.

J’ai créé, au Bénin, le plus grand réseau de bibliothèques de toute l’Afrique francophone, avec des chiffres de fréquentation qui sont ceux des instituts français multipliés par 50. Les élèves là-bas se précipitent sur des revues où on comprend ce qui se passe à propos des religions ou de la laïcité. Ils sont beaucoup mieux documentés que dans les lycées français. C’est totalement anormal.

L'éducation est-elle le problème central ?

Il faut partir de la situation actuelle, non pour faire réagir, mais pour faire réfléchir les élèves et les enseignants à la complexité des problèmes. Comme le disait Tocqueville, "une idée simple mais fausse l’emportera toujours dans l’opinion sur une idée juste mais complexe". La réaction massive des Français a été admirable, mais il ne faut pas qu’elle aboutisse à une pensée simpliste faisant l’amalgame entre les musulmans et une poignée de terroristes. Il faut également que l’antijudaïsme soit combattu par l'information et la réflexion. Que les élèves apprennent que le problème israélo-palestinien trouve son origine dans la guerre de 14-18 (la déclaration Balfour) et même avant, dans les pogroms en Russie ayant provoqué les premières vagues d’immigration sioniste. Il faut leur expliquer la Shoah.

Malheureusement, l’histoire est devenue une matière tout à fait secondaire dans les programmes. Et c’est une histoire centrée sur des problématiques qui ne sont pas celles des élèves venus d’Afrique ou du Proche-Orient.

Alors, il faut revoir les programmes pour mieux parler aux enfants d'immigrés ?

L’histoire de l’esclavage apparaît, la guerre d’Algérie aussi, mais ce sont toujours les mêmes thèmes. Mon ami Lilian Thuram vient de publier Les Etoiles noires. Ce livre montre la vision du monde à partir de villes aussi différentes que Bamako, Hanoï ou Los Angeles. Nous avons l’impression que Paris est le centre du monde. Effectivement, la ville a été le centre du monde dimanche dernier, mais cela ne durera pas. La France, c’est 0,8% de la population mondiale. Il faudrait s’en souvenir.
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