spin a écrit :Dans le cas de la sourate 111, il n'y a plus de mystère si on connait le contexte : Abou Lahab a été indigné comme je le suis par une caractéristique fondamentale de l'Islam, et pour le coup il l'a dénoncé avec vigueur.
Hum... La mise en forme de cette courte sourate, psaume donc en syriaque, se fait tardivement au 9e siècle, soit plus de 200 ans après la mort de Mahomet.
Si on laisse tomber ces théories du complot qui pullulent sur Internet et dans les cités, sérieusement on se trouve devant un mystère. Ce psaume est trop court pour qu'on puisse en comprendre l'idée de fond en lecture.
Cette sourate qui va prendre en plus différents titres au 9e siècle, alors qu'elle n'en a pas d'origine, comme aucune sourate du reste, pose bien le problème. Courte, elle a tout d'ancienne. Courte, elle est restée non identifiable encore aujourd'hui quand on ne prend que le texte arabe tel quel, sans voyelle ni signes. Or en arabe, une consonne peut avoir plusieurs équivalents de consonnes, on parle de 33 variations possibles au maximum.
C'est dire si on reste en 2015 devant un fossé et non un consensus.
Fossé avec les exégètes les plus brillants au monde, qui affirme que ce court texte reste "ésotérique", ce qui n'est pas peu dire ! Luxenberg s'y est cassé les dents, l'école allemande et ses fabuleuses archives de photos, n'en disent rien. Gallez et l'école d'exégèse biblique en suivant le rayonnement de Saint Sulpice et Vigouroux, restent sur la position d'une incompréhension totale. Et pourtant ce sont bien ces génies qui ont su avec le temps identifier en suivant Jean de Damas ce fameux Allah qui n'est autre que al-ilah, el eloha, le dieu des hébreux !
Je renvoie au sujet qui est devenu un vrai dossier sur les corans anciens :
http://www.forum-religion.org/islamo-ch ... 3-300.html
On a encore compris le sens de ce mystère coranique des trois lettres dans cet autre sujet d'analyse : أَلِف-لَام-مِيم "Alif, Lam, Mim", c'est quoi ?
http://www.forum-religion.org/islamo-ch ... 30992.html
C'est tout simplement l'abréviation en lettres hébraïques ALM, אלם, Aleph, Lamed, Mem pour le psaume (sourate) Psaume 68, verset 21 : הָאֵל לָנוּ, אֵל לְמוֹשָׁעוֹת: וְלֵיהוִה אֲדֹנָי--לַמָּוֶת, תֹּצָאוֹת
http://www.forum-religion.org/islamo-ch ... 92-75.html
Or dans ce sujet pourtant simple, nous avons été véritablement noyé d'occultisme pseudo islamique incompréhensible, de théorie avec la numérologie populaire, et un charabia aux longueurs lassantes qui n'ont strictement rien apporté...
Il nous reste cette sourate 111 qui a au moins le mérite de faire constater que le Coran moderne est incompréhensible sans la lecture des millions de hadiths dont au moins 60 000 sont authentiques, ce qui est quand on y pense, vraiment n'importe quoi. On a encore la Sira qui arrive enfin 300 ans après la mort de Mahomet, et qui ne sont que des compléments d'explications sans cesse pour soutenir l'impossible version canonique du Coran moderne. Lu tel quel, rien qu'avec le texte arabe brut, on ne comprend rien.
Franchement, avec le recul, qu'est-ce que ce psaume certainement d'inspiration psalmiste, vient faire avec monsieur Abou Lahab, inconnu absolu ? Et pourquoi dans un livre sacré on parlerait en particulier de monsieur machin ou de madame truc dont on n'aura que faire 30 ans plus tard ? Cela n'a rien d'universel.
Je crois qu'il faut faire un constat général évident :
- les intervenants ne savent pas seulement lire l'arabe et ne lisent pas le Coran moderne en arabe ;
- cette sourate est inconnue dans sa lecture des musulmans pratiquants, qui se poseraient bien des questions quand ils ont fait des études universitaires critiques.
- cette sourate est entière, vraiment la seule qu'on ne sait rattacher au patrimoine biblique judéo-chrétien, y compris leurs hérésies.
Comme disait Jean de Damas sur le Koran qu'il découvrait,
"la centième hérésie". Sauf que celle-ci a conquis la seule partie viable pour elle, autour de l'Equateur, parce que Ramadan, les cendres donc, (encore chrétien), oblige une durée de jour et de nuit assez égal. Plus on quitte cette zone, plus on va vers les poles, plus cette religion disparait, un Ramadan avec une journée de 3 mois, merci bien !
On a encore avec cette sourate 111 au moins la preuve d'un effort de combat sanglant si besoin est, sans raison. C'est typique du messianisme juif de cette époque, au 7e siècle, qui avait un désir ardent et intense de messianisme immédiat, un peu le style des Témoins de Jéhovah qui ne vivent qu'en proclamant la prochaine fin du monde et un Messie qui reste éthéré, désespérément. Ces tribus arabes veulent vraiment forcer le retour du Messie, foncent sur Jérusalem, s'empressent de construire comme par hasard sur le site du tout premier Temple de Salomon, et... n'ont jamais rien vu venir, eux non plus.