J'm'interroge a écrit :1) Ne confonds pas la position 'quasi réaliste' de Hume qui est aussi la mienne, avec celles dites 'réalistes' dont Inti défends une forme.
ChristianK a écrit :hume n'est pas quasi réaliste. Il est carrément réaliste dans le domaine de la vie pratique (il croit aux choses en soi, à la causalité, à l'induction etc.)..
Je n'en suis pas certain. Aurais-tu une citation de lui à me présenter où il dirait précisément qu'il croit aux 'choses en soi'? Car les dire commodes pour la vie pratique ne fait pas de lui un réaliste.
ChristianK a écrit :.., et "renie" sa philo théorique, qui est sceptique et phénoméniste. Il est aussi subjectiviste dans son phénoménisme. Kant voulait absolument sortir de ca, cet écartèlement entre instinct (croyance dans ton langage) pratique-pragmatique et théorie sceptique.
Mais est-ce que Hume en sort vraiment lui?
J'm'interroge a écrit :2) Si je parle par contre d' 'existence Objective', je suis un scientifique opposé à toute métaphysique.
ChristianK a écrit :2) Non, dès que tu parles existence des phénomènes (en soi? dans l'esprit humain? divin? un autre esprit? pas d'esprit du tout?) tu parles métaphysique - ici on ne parle pas du phénomène terre, mais de l'être du phénomène terre, ie. du phénomène en lui-même, pas de son contenu...
Parler de phénomène c'est déjà trop supposer.
Quand je parle d'existence objective je ne parle visiblement pas de la même chose que toi. Je pourrais simplement parler d'objectivité, ce serait la même chose.
Si je dis le père noël n'existe pas, il faut comprendre: le père noël est un être imaginaire.
C'est par commodité de langage que je parle d'existence...
J'm'interroge a écrit :3) Si je me fie à ta seule description (je précise que j'ignore tout de la pensée de cet auteur) c'est un peu ma position que tu décris là. Sauf que je ne sais pas ce que lui entend par les différents "moi" qu'il évoque.
- Ceci m'évoque un peu une certaine approche de Bergson qu'il aborda si je me trompe, dans un texte sur le rêve...
ChristianK a écrit :3) Fichte est un idéaliste absolu panthéiste , entre Kant et Hegel. Vraiment très loin du positivisme.
D'un positivisme certes, mais peut-être pas du mien, je ne sais pas.
j'm'interroge a écrit :4) Du fait de son objectivisme défini comme je le fais, mon approche m'interdit justement de voir l'autre comme mien. Elle me permet au contraire de le voir comme un authentique autre, une autre conscience individuelle ou moi conscient, appartenant à une même cohérence, laquelle excède les 'moi' individuels, puisqu'elle les implique. Elle les excède donc sans leur être transcendante, l'un n'ayant de pertinence que par rapport à l'autre dans une relation de dépendance mutuelle. (Un peu comme dans la Monadologie de Leibniz.)
ChristianK a écrit :4) ca va pas être simple. Si l"autre n' est pas une chose en soi, il est un phénomène (une apparition ) dans ta conscience. Les philosophes dans cette ligne disent qu'on ne peut qu'atteindre une altérité reconstituée, un autre radicalement dépendant de ma conscience. Seule solution vraiment satisfaisante, qui sera celle de l'idéalisme: on pose les phénomènes dans une sorte d'esprit surhumain ou divin collectif qui fait le pont entre les sujets. En réalité un gars comme Hume (dans la partie théorique, pas pratique) doit dire que chaque sujet a son monde propre, il ne peut y avoir de monde vraiment commun (comme il n'y a pas de monde avant notre naissance).
Ton objectivisme, justement pcq phénoméniste, va connaitre des problèmes de cohérence
Justement non, puisque la cohérence résout tous les paradoxes apparents.
Chaque sujet peut avoir son monde propre en
relation avec celui de tous les autres. C'est cela l'intersubjectivité véritable.
C'est la cohérence qui fait le lien. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle leur soit extérieure. [Je préfère parler de consciences individuelles ou unités que de sujets]
[C'est en cela que j'ai dit (à Inti) que la cohérence générale implique tout autant la conscience ou cohérence individuelle que la conscience ou cohérence individuelle implique la cohérence générale.]
J'm'interroge a écrit :5) Je ne suis pas exactement phénoméniste non plus, cette notion me paraissant impropre à évoquer la cohérence structurelle des régularités perçues et mesurées. Je vois plus des 'schèmes' dans la cohérence que des 'phénomènes' comme on les entend généralement.
ChristianK a écrit :5) ca se peut mais les conséquences ne diffèrent pas. Le point important c'est l'existence de ces entités indépendamment de notre esprit. Si oui= en soi. Si non= comme le phénoménisme de Hume (avec un flottement car il se présente comme sceptique), ou l'idéalisme absolu (parfois). ou encore phénoménisme neutre (qui à l'avis général est le plus proche de la science empirique)
Je ne suis donc résolument pas un phénoméniste...
Je me situe cependant dans ce qui est vrai en science.
J'm'interroge a écrit :6) Le consensus scientifique n'est pas arbitraire, il ne repose ni sur la multiplication ni sur le charisme personnel, mais sur les faits vérifiables. Si une théorie est vérifiée et que personne ne propose mieux, elle sera retenue jusqu'à ce qu'une théorie objectivement meilleure sur les mêmes critères ne la remplace... D'autres l'ont mieux expliqué que moi.
ChristianK a écrit :6) Pour moi oui. Mais pas avec tes prémisses. Tu dis que si je vois un ours c'est pas objectif (croyance subjective)et que si nous sommes 10 c'est objectif. Tu vois que ta notion d'arbitraire ne fait pas les nuances nécessaires. Choisir entre Chirac et Hollande, Mahomet et Rael, n'est pas scientifique mais pas arbitraire non plus, c'est autre chose. Connaitre César par l'histoire est encore autre chose.
Euh, non ce n'est pas tout-à-fait ce que j'ai dit, mais je comprends que tu aies pu le comprendre.
C'est toutefois un peu plus subtil.
J'm'interroge a écrit :7) Pas sûr. Je dirais plutôt de toute religion...
ChristianK a écrit :7) Les 2. La différence réside dans l'importance relative de l'argument d'autorité (le plus faible argument en philo disait St Thomas)
Ce n'est pas le mien. Je fais tout reposer sur la vérifiabilité dans les faits.
La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit sont lot d'expériences vécues.
Sagesse !