Affaires dans lesquelles la Watch Tower a été condamnée
Nota: Dans cette section, il est bien question de la condamnation, non uniquement des anciens locaux pour non-dénonciation d'actes de pédophilie, lesquels ne sont en fait que de simples exécuteurs d'ordres émanant de plus haut dans la hiérarchie (la direction du mouvement), mais aussi et surtout de la Société Watch Tower en tant qu'Organisation du fait de sa politique de dissimulation de ce genre d'affaires. Ceci montre que le problème concerne bien le plus haut niveau du mouvement et qu'il ne s'agit pas de simples cas malheureux dus à la négligence de quelques individus, mais bien d'un problème relevant des procédures générales de la Société Watch Tower.
Affaire Candace Conti (États-Unis, 2012). Lorsqu'elle avait neuf ans et jusqu'à l'âge de onze ans, Candace Conti, de la congrégation de Fremont Nord, a été abusé sexuellement par Jonathan Kendrick, un adepte local, et par ailleurs pédophile récidiviste. Rendu au mois de juin 2012, le verdict de la Cour supérieure du comté d'Alameda en Californie, a estimé que le pédophile, mais aussi la Watch Tower et la congrégation, étaient responsables du préjudice de Conti et devaient payer des dommages-intérêts punitifs et compensatoires, dont le total s'élevait à 28 millions de dollars. Cette affaire est apparemment la première aux États-Unis qui condamne la politique du secret de l'organisation jéhoviste, politique adoptée en 1989.
Affaire Gonzalo Campos (États-Unis, 2014). Fin octobre, un juge de San Diego a condamné la Société Watch Tower à payer 13,5 millions de dollars pour avoir étouffer pendant des années des abus sexuels sur mineurs commis par un dirigeant d'une congrégation locale et d’avoir ainsi mis en péril le bien-être des enfants. Le plaignant, Jose Lopez, né en 1979, a subi des abus sexuels en 1986 à l'âge de 7 ans dans la congrégation espagnole de Linda Vista. Six autres hommes et une femme qui ont déclaré avoir eux aussi été violés par le même homme, Gonzalo Campos, ont également poursuivi en justice la Watch Tower, mais ont réglé leurs affaires en dehors des tribunaux (c'est-à-dire que la Watch Tower a payé les victimes pour qu'elles gardent le silence). Irwin Zalkin, l'avocat de Lopez, dont le cabinet d’avocats est parvenu à obtenir plus de 200 millions de dollars de dédommagements dans des cas d'abus au sein de l’Église catholique, a noté une différence fondamentale dans les procès entre les deux mouvement religieux, déclarant : "Nous avons été en proie à une longue corvée avec l’Église catholique à travers le pays... mais eux ont accepté à un certain niveau qu'ils avaient commis ces erreurs, que cela était un problème. (…) Au moins, ils ont fait leur mea culpa", contrairement aux Témoins de Jéhovah qui "vont nier encore et encore, ils sont belliqueux, ils sont arrogants, ils traitent les victimes comme des adversaires. ( ...) Ce n'est pas une organisation qui est prête à accepter la réalité de ce qu'ils ont fait." Concrètement, Lopez avait assisté à la Salle du Royaume de Linda Vista avec sa mère lorsqu'il était enfant et, étant donné que son père et son beau-père n’étaient pas adeptes, les anciens ont désigné Campos, un membre de la congrégation, pour diriger une étude biblique avec l'enfant. Pourtant, les preuves présentées lors du procès ont indiqué que les anciens locaux savaient que Campos était un pédophile puisqu'il avait abusé d'un garçon dès 1982, mais qu'ils ont choisi de ne rien faire à ce sujet. Finalement, lorsque Campos a agressé le garçon et que celui-ci en a parlé à sa mère, cette dernière s'étant tout de suite trouvé confrontée aux anciens qui lui ont dit, selon Lopez, qu'ils s'occuperaient de cette question et lui ont ordonné de ne pas signaler le cas à la police, ce qui a amené la mère à quitter le mouvement. Selon les preuves lors du procès, un comité judiciaire a examiné les allégations mais a conclu que Campos était repentant, a donc surveillé son comportement pendant neuf mois sans l'exclure ; non seulement il a continué à diriger des études bibliques avec de jeunes enfants, mais il est même devenu ancien en 1993. Il a été exclu en 1995 après une nouvelle affaire de pédophilie impliquant un autre enfant, mais a été réintégré en 2000, comme les dossiers judiciaires l'ont prouvé. Dans une déposition, Campos a avoué plus tard avoir abusé d'au moins huit enfants entre 1982 et 1995, abus qui comprenait sodomie et fellation ; une neuvième victime s’est ensuite manifestée. Selon l’avocat Zalkin, Campos se serait enfui en Mexique vers 2010, après que l'affaire ait été signalée à la police de San Diego. Dans le jugement, le juge de San Diego, Joan Lewis, a qualifié l'inaction et la dissimulation de la Société Watch Tower de "répréhensible et irresponsable". Zalkin a déclaré : "C’est une organisation fondée sur le secret", qui "cache et nie". L’organisation jéhoviste n'a pas été autorisée par le juge à présenter sa défense au cours du procès de six jours parce que celle-ci a ignoré à plusieurs reprises ses ordonnances judiciaires la requérant de produire des documents au sujet de cette affaire, et n’a pas présenté un adepte auquel la demande était faite de venir faire sa déposition — il s'agissait apparemment du membre du Collège Central le plus âgé, Gerrit Lösch, ce qui indique que le refus de collaborer avec la justice se trouve même aux plus hauts échelons de l'organisation. Tant la Cour d'appel de l’État et la Cour suprême de l’État ont confirmé les décisions du juge Lewis sur les ordonnances de la cour, que la Watch Tower a continué à repousser. Au terme du procès, le juge a conclu que les avocats de Lopez avaient été en mesure de prouver leur cas, ce qui a motivé la peine de 10,5 millions de dollars en dommages-intérêts punitifs et 3 millions de dollars en dommages-intérêts compensatoires. La Watch Tower a décidé de faire appel de cette décision. Cette affaire, qui montre la dissimulation volontaire de crime, le refus de collaborer avec les autorités et la négation de la reconnaissance de toute faute de la part de la Watch Tower, est susceptible de se répercuter dans tout le pays puisque environ 20 autres cas semblables sont actuellement devant les tribunaux.
[4][5]
Autres cas présentés à la Justice
Australie
Affaire Souter (5 août 2000): Un juge de Wollongong a attaqué la congrégation des Témoin de Jéhovah de Balgownie, accusant les anciens d'absence de dénonciation d'abus sexuel sur enfant. Le juge Goldring a déclaré que les anciens de la congrégation ont été avertis des abus sexuels, par Souter, en 1990 et qu'il a été "exclu" ou excommunié cinq ans plus tard sans aucune action supplémentaire. Monsieur Souter, 46 ans , a plaidé coupable d'un fait de sodomie et de quatre attaques indécentes. Le juge a condamné Robert Leslie Souter à cinq années de prison pour abus sexuels sur deux adolescents, il y a 20 ans de cela. Le juge a déclaré, à l’adresse de la congrégation: "La punition morale imposée par une église n'est pas la punition exigée par la loi" et "L'église peut avoir une responsabilité spirituelle mais elle ne surpasse pas l'autorité de l'état".[6]
Belgique
Affaire Déborah (Bruxelles, 26 août 2005): Déborah, jeune femme de 30 ans a été abusée lorsqu'elle avait neuf ans par un Témoin de Jéhovah. Les faits ont duré pendant un an et demi, puis elle en a parlé à une amie à l'école qui était témoin de Jéhovah. Celle-ci en a parlé à ses parents qui en ont parlé aux anciens. Ils ont organisé une confrontation entre le violeur et sa victime, mais comme il n’y avait pas deux témoins de l’affaire, celle-ci a été étouffée. En 2003, Déborah est allée déposer plainte à la police contre son bourreau, juste avant la prescription.[7]
Canada
Affaire Vicki Boer contre Gower Palmer (Toronto): Un Témoin de Jéhovah qui a agressé sexuellement sa propre fille a été condamné à une peine de deux ans moins un jour. Mme Boer, qui est âgée de 34 ans, a été agressée alors qu'elle avait entre 11 et 14 ans. Selon elle, plutôt que d'aviser les autorités, les anciens lui ont plutôt dit de ne pas signaler les agressions ni solliciter d'aide extérieure. Et selon elle, ils l'auraient aussi forcée à participer à une confrontation avec son père pour lui permettre de se repentir de ses péchés, un processus qu'elle a trouvé traumatisant. Un porte-parole des Témoins de Jéhovah a contesté les affirmations de Mme Boer selon lesquelles les Témoins ont tenté de régler le problème à l'abri des regards indiscrets d'autorités extérieures, et a assuré que le mouvement respecte la loi en ce qui a trait aux signalements aux services d'aide à l'enfance.[8] Selon le procès, les dirigeants locaux ont bien avertis les service sociaux, conformément aux directives fournies par la direction nationale en conformité avec la loi sur les signalements d'abus sur mineurs. Ils ont par contre bien obligé la victime à une confrontation avec son agresseur, et la Société Watch Tower a été condamnée pour cela à payer à la victime 5.000 dollars canadien.[9] Par contre, la Société Watch Tower a demandé le remboursement d'une partie de ses frais de justice, c'est à dire 160.000 dollars canadien.[10]
Affaire de Chateaugay (Québec, 2007): Un violeur sexuel sur mineur Témoin de Jéhovah, qui a profité de sa position d'ancien dans cette communauté pendant 7 ans (1985 à 1992), a été condamné à neuf mois de prison. La victime, qui avait déposé plainte en justice à l'époque, prétend "qu'elle a par la suite retiré cette plainte "se sentant sous la pression de la communauté et la menace d'en être expulsée". Elle a ensuite rapporté les faits dans une lettre écrite aux autorités de son mouvement, et aurait accepté les excuses de son abuseur sans le poursuivre devant les tribunaux. Néanmoins en 2005, sa démarche thérapeutique l'amène à porter de nouveau plainte en justice.[11]
Afaire de Saskatoon (Année 90. Jugement Octobre 2008) Un homme Témoin de Jéhovah est reconnu coupable pour deux faits d'abus sexuels sur deux filles de 12 ans (massage sur les parties génitales, essai de lingerie féminine) et a été condamné à 18 mois de prison. Les deux filles avaient prévenu les parents, qui avaient prévenu les responsables de l'Église qui n'ont pas transmis les faits à la police. Au lieu de cela, l'homme et le père des filles sont devenus "bons amis" et au procès plusieurs Témoins de Jéhovah sont venus comme témoin de moralité pour l'homme.[12][13]
États-Unis
Affaire Blastock (Nashua, décembre 2000-septembre 2002): Un Témoin de Jéhovah qui a violé trois filles, a réclamé que le secret de confession ("religious privilege") soit appliqué pour ses aveux qu'il a fournit aux anciens de sa congrégation. Les anciens de la congrégation, avec l'appui de la Société Watch Tower, l'ont soutenu dans cette démarche et ont obtenu gain de cause. Néanmoins Gregory Blastock a été condamné à 15 ans de réclusion pour trois faits de viol sur les sœurs jumelles. Au moment du procès, Blastock était déjà condamné à 10 années pour le viol d'une enfant de 9 ans. En Octobre 2001, Blastock devait passer en jugement pour le viol d'une autre jeune enfant. Son appel pour le procès des deux sœurs jumelles semble avoir été rejeté [10] et [11] et [12], enfin [13]
Affaire Berry (2000-2005) (Nashua, New Hampshire). Un témoin de Jéhovah, assistant ministériel dans ce mouvement, qui a violé ses filles par alliance pendant 6 années de 1983 à 1989, alors qu'elles étaient âgées pendant la durée des faits de respectivement 3 à 10 ans, et pour l'autre de 3 à 6 ans, a été condamné à 57 années de prison pour 17 faits d'abus sexuels. La mère, qui en a alerté les anciens de sa congrégation, s'est vue demander par eux de garder cette affaire au sein des Témoins de Jéhovah, d'être "une meilleure femme" et de "prier plus". Dans cette affaire la Société Watch Tower a apporté son aide judiciaire à l'accusé. En raison des lois du New Hampshire protégeant le clergé, la Société Watch Tower bien que poursuivie pour avoir inciter la victime à ne pas révéler l'affaire à la police, n'a pas été inquiétée. En effet bien que la loi impose aux autorités religieuses de révéler toutes affaires de pédophilie dont elles viendraient à avoir connaissance, elle fait une exception pour les révélations faites aux ministres religieux lors d'une confession. Il est estimé par Silentlambs que la Société Watch Tower a dépensé dans cette affaire la somme de 500.000 dollars en frais de justice. Cette affaire a déclenché une campagne en faveur de la révision de la loi sur le secret de confession en cas d'abus sexuels. Voir [14] et aussi en français [15]. En ce qui concerne la campagne récente de modification de la loi sur l'obligation faite au clergé de révéler un abus voir : [16]
Affaire Beliz (1998- ) (Othello, Washington). Un Témoin de Jéhovah a violé dans les années 90, Erica Garza, pour la première fois quand elle avait 5 ans et par la suite chaque semaine pendant 4 années. Il a été condamné à 11 ans de prison. Il a d'abord été exclu des Témoins de Jéhovah à l'époque du premier procès en 1998 puis réintégré en 2001 comme "ancien", lors de la réouverture du procès, car l'accusé avait fait casser le premier procès pour le choix orienté des jury, le juge ayant voulu exclure le choix des jeunes filles. Selon Erica Garza, elle a été menacée d'exclusion par les anciens de son mouvement si elle témoignait à la police. Au deux procès, des dizaines de Témoins de Jéhovah produiront des lettres de soutien à Beliz. La Société Watch Tower n'a pas pu être poursuivie en raison du 'status de limitation' de l'affaire.[17] et [18] ainsi que [19]
Affaire Lindala (1994-2004) (Annandale, Minnesota). Un Témoin de Jéhovah a violé deux jeunes filles, l'une âgée de 10 à 13 ans au moment des faits, l'autre de 12 ans. En 1994, Heidi Meyer, une des victimes est allée voir les anciens pour dénoncer son violeur. N'ayant pas deux témoins à fournir, les anciens ont refusé de prendre en compte sa plainte et lui ont demandé de ne pas ébruiter l'affaire. Plusieurs années après, cette victime a découvert, qu'une deuxième victime du même homme avait fait la même démarche qu'elle auprès des anciens ainsi que de la Société Watch Tower quelques années avant, pour des faits similaires, et n'avait pas été entendue non plus (La Société Watch Tower ayant quant à elle répondu par lettre à la victime de "laisser cela dans les mains de Jéhovah"). Les deux victimes ont porté plainte contre leur agresseur, la congrégation et la Société Watch Tower. Elles ont été déboutées de leur poursuite contre la congrégation et la Société Watch Tower, le juge ayant considéré que les deux entités n'ayant pas la tutelle ou la garde des jeunes filles, celles-ci ne pouvaient être considérées comme ayant une quelconque responsabilité envers les victimes. De plus, bien que la loi obligeait au moment des faits à révéler ce genre de cas, cette loi ne permet aux victimes d'un manquement envers celle-ci, de demander des dommages.[14]
Affaire Eisenhouer (2001) (Jefferson city, Missouri). Un Témoin de Jéhovah est accusé d'avoir violé et sodomisé deux enfants. Il nie, sa femme ne veut pas témoigner mais affirme que son mari a avoué ses fautes à deux anciens de sa congrégation. Le juge produit une citation à comparaître envers ces deux anciens, qui refusent eux aussi de témoigner. Le violeur présumé et les deux anciens font appel de cette citation à comparaître et gagnent: Affirmant être des ministres religieux qui dispensaient des conseils religieux dans une entrevue privilégiée, ils ont estimé que leur demander de témoigner dans l'affaire, revenait à nuire à leur liberté religieuse. Il semble donc que le procès ne soit jamais allé plus loin. Voir [20] et [21]
Affaire Packowski (2003) (environs de Sacramento). La Société Watch Tower et le violeur Assistant ministériel chez les Témoins de Jéhovah sont poursuivis en justice pour ne pas avoir rapporté à la police les faits de pédophilie accomplis par ce dernier, alors que la loi de l'état en question l'exige. Pas de nouvelles sur ce cas depuis [22]
Affaire Timothy Silva (2003) (Comté de Yolo- Californie). Un Témoin de Jéhovah a reconnu le viol d'un jeune enfant. Il n'a pas été exclu des Témoins de Jéhovah mais seulement repris. L'enfant violé, ainsi que deux autres affirmant avoir été violé aussi par le même individu, attaquent en justice la Société Watch Tower, la congrégation ainsi que le violeur pour n'avoir pas dévoilé les faits à la police. Selon l'accusation, bien qu'au courant d'un premier fait de viol, la Société Watch Tower a nommé Silva à la position d'ancien dans la congrégation de laquelle il dépendait et bien qu'au courant, a laissé agir Silva pendant 10 ans sur plusieurs adolescents avant qu'il ne plaide coupable en 2001 pour des faits de viol. L'issue de ce procès n'est pas encore connu [23]
Affaire Edward Villegas (2005) (Napa -Californie) Trois plaignants accusent la Société Watch Tower et la congrégation de Napa de n'avoir rien fait alors qu'ils étaient au courant des viols prétendument perpétrés par Villegas, un Témoin de Jéhovah, sur eux. Les faits se seraient produit entre 1970 et 1980. Dans cette affaire la Société Watch Tower a déjà perdu deux motions, celle où elle affirmait que le premier amendement de la constitution des États-Unis la protégeait de poursuite judiciaire, et la deuxième dans laquelle elle affirmait qu'elle ne pouvait être tenue responsable des agissements de ses membres. Issue du procès encore inconnu. [24]
Affaire Ronald Broadard (2005) (Rochester) Un juge a reconnu qu'une église locale de Témoins de Jéhovah pouvait être poursuivie pour manquement à ses devoirs judiciaires dans une affaire de viol sur mineur, alors que ladite église affirmait le contraire. Le juge a par contre écarté les poursuites contre le Société Watch Tower ne trouvant pas de preuves comme quoi elle pouvait être au courant de l'affaire. Selon l'accusation, Ronald Broadard, assistant ministériel de la congrégation de Colombus Park a violé sa petite cousine (9 à 11 ans au moment des faits) plusieurs fois durant deux ans, lors d'une étude biblique. Bien qu'au courant de l'affaire, les anciens de la congrégation dont le propre père de l'accusé l'ont nommé "pionnier". Une fois la mère au courant de l'affaire, les anciens lui ont demandé de les laisser agir et de "prier". Ronald Broadard a été par la suite arrêté et jugé irresponsable judiciairement, et donc n'a pas été poursuivi. De leur côté les anciens de la congrégation ont "réprimandé" l'intéressé mais ne l'ont pas démis de ses responsabilités. La victime est devenue suicidaire et a fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique depuis les faits. Les suites des poursuites contre l'église ne sont pas encore connues. [25] et [26]
Affaires Ralph Héroux : Accusé en Janvier 2003, d'avoir violé trois enfants dans les années 70, Ralph Héroux, à l'époque assistant ministériel de la congrégation des Témoins de Jéhovah a d'abord nié les faits. La dénonciation étant venue néanmoins de la congrégation qui a, pour être en conformité avec la nouvelle loi sur la dénonciation des crimes sur enfants par le clergé, dénoncé le violeur, Héroux a, quelques mois après, reconnu les faits. Il a écopé d'une année de prison. Les victimes ont depuis décidé de poursuivre la congrégation en question et la société Watchtower qui à l'époque leur avaient, d'après les victimes, interdit de porter plainte. La Société Watch Tower a tenté de stopper la procédure en argumentant sur la séparation des Églises et de l'État, néanmoins un juge a autorisé la poursuite de l'affaire [27]
Affaire Daniel Fitzwater : Le cas d'un ancien qui a été reconnu coupable de deux agressions sexuelles sur une mineure mais dont un document interne aux Témoins de Jéhovah affirme connaître 17 plaintes différentes d'enfants [28] Il n'a jamais été exclu des Témoins de Jéhovah car il n'y a jamais eu deux témoins pour chacune des 17 accusations connues des Témoins de Jéhovah. Quand la belle-fille de Fitzwater a commencé à parler des moeurs de son beau-père, elle a été exclue du mouvement pour apostasie. En 2003, 4 des victimes supposées de Fitzwater ont portée plainte contre la Société Watchtower pour n'avoir pas dévoilé les faits à la police et avoir permis que d'autres victimes subissent leur sort. [29] et [30]
Affaire Donald L. Glew (2004) : (Comté de Sonoma, Californie) Donald L. Glew condamné en 1989 à 14 années de prison pour 4 viol d'enfants est attaqué par 4 présumées victimes qui attaquent aussi 2 congrégations de Témoins de Jéhovah du Comté de Sonoma. Serviteur ministériel depuis 1970, il est allégué qu'il a violé les quatre victimes entre 1982 et 1988. Selon l'accusation, les anciens de sa congrégation étaient au courant de ses agissements depuis 1980 mais n'ont rien fait et ont interdit aux familles des victimes de prévenir la police. Selon l'avocat des Témoins de Jéhovah, Glew n'a jamais été un responsable des Témoins de Jéhovah et la Société Watchtower n'est pas responsable de ses actes. [31]
Affaire David R. Shumaker (2002) : David R. Shumaker, 39 ans, de Felton, Pa., a été présenté le 15 juillet devant la Cour d'appel du Comté de Baltimore pour plusieurs faits de violences sexuelles et pour une tentative de viol dans une série d'incidents qui se seraient produits entre 1974 et 1984, quand les femmes étaient enfants ou adolescentes dans une congrégation de Témoin de Jéhovah où Shumaker était assistant ministériel. Dans les documents de la cour, la gendarmerie accuse Shumaker d'avoir à plusieurs reprises agressé sexuellement une femme et d'avoir imposé des caresses sexuelles buccales à une autre dans la maison de son père entre 1976 et 1984. Schumaker est accusé d'avoir aussi pratiqué des attouchements dégradants sur une troisième femme tandis qu'ils se baignaient ensemble aux Chutes de Little Gunpowder près de la Route de Philadelphie dans le milieu des années 1970. Une des femmes a déclaré que quand elle et les autres ont dévoilé l'abus dans le milieu des années 1980, le groupe des anciens entièrement composé d'hommes de l'église a refusé de les croire et les a banni de la congrégation. "Ils ont cette règle que vous avez besoin d'un témoin pour corroborer notre accusation," a déclaré la femme, de 30 ans , qui vit dans le Comté de Harford. "Comment pouvez-vous avoir un témoin pour un abus sexuel ? Personne ne voulait nous croire." [32]
Affaire Jerry Anderson Grabb (1991-2006) : La Société Watch Tower ainsi que la congrégation locale de Lancaster sont poursuivis dans une affaire impliquant un assistant ministériel qui en 1991 a violé un enfant de 8 ans dans sa congrégation. Il était connu du mouvement pour avoir commis des viols sur mineurs en 1964, mais avait quand même été nommé assistant ministériel. Quand le viol a été connu des anciens, ceci ont demandés à la mère de ne pas dévoiler à la police, les viols commis, néanmoins le père refusa d'obéir, ce qui entraina la condamnation du pédophile à l'époque. [33] et [34]
Affaire Roberto Soto Colon (années 80, jugée en 2006) : Un homme Témoin de Jéhovah, dirigeant local des Témoins de Jéhovah au moment des faits, a fait des attouchements à sa nièce dans les années 80. Les dirigeants locaux Témoins de Jéhovah ont été averti de l'affaire à l'époque mais ont déclaré l'affaire irrecevable car la victime n'a pas pu présenter deux témoins pour conforter les faits. En 2006, après la plainte de la victime, l'homme avoue lors de son procès. Triste ironie, la propre fille d'un des dirigeants locaux qui a classé l'affaire prétend elle aussi avoir été victime de l'individu par la suite [35]
Affaire de Apple Valey (1985-1995, plainte en 2007) : une ex-Témoin de Jéhovah poursuit son père et la congrégation des Témoins de Jéhovah de Cheyenne Apple Valley pour les abus sexuels qu'elle aurait subie de 1985 à 1995 [36]
Affaire de Riverside County (2005-2006) : En Mars 2008, des dirigeants Témoins de Jéhovah locaux refusent de témoigner dans une affaire de pédophilie impliquant un membre de leur Église. Ce dernier est accusé d'avoir violé deux filles de 9 et 10 ans, de Juillet 2005 à Juillet 2006, quand les parents de ces dernières les laissaient chez lui. C'est le directeur d'école qui a alerté la police sur l'affaire car la mère lui avait dit qu'elle ne voulait pas que ses enfants se retrouvent avec le pédophile présumé et il a trouvé cela louche. Selon le procureur, l'accusé aurait confessé ses crimes aux dirigeants locaux en 2006, d'après le témoignage de la mère qui dit avoir reçu les confidences d'un dirigeant qui aurait entendu l'accusé. [37]. Le 25 Mars, la justice décide que les anciens doivent témoigner car pour le juge, les comités judiciaires ne sont pas une procédure tendant à garder la confidentialité puisque la procédure passe par une enquête. L'avocat du pédophile présumé fait appel déclarant que les Témoins de Jéhovah doivent avoir les mêmes droits que l'Église catholique. Le 27 Mars, le choix des jurys a lieu.
. Les deux hommes ont reconnu que l'accusé leur avait avoué son crime, il a été condamné à 45 années de prison. [38]
France
Affaire de Dijon : Le 25 février 1998, le tribunal correctionnel de Dijon a rendu un jugement dans une affaire mettant en cause trois anciens accusés de non-dénonciation de crime (viol sur mineure), alors qu'il "était encore possible de prévenir ou de limiter les effets". Ces anciens s'étaient constitués en "juridiction religieuse", avaient convoqué le Témoin de Jéhovah violeur pour qu'il leur raconte les faits, puis avaient gardé le secret pour eux, sans alerter les autorités. Le violeur avait continué de sévir une année durant. Les anciens ont été condamné, pour non-dénonciation de crime, à trois mois de prison avec sursis. Aux assises, le Témoin de Jéhovah violeur avait écopé de 12 ans de prison. [39]
Affaire de Pézénas : Une dizaine d'adeptes des Témoins de Jéhovah de la région de Pézénas sont mis en examen pour non dénonciation de mauvais traitements à mineurs de 15 ans et doivent être jugés en correctionnelle à Béziers. L'un d'eux, père de famille, est prévenu de multiples agressions sexuelles sur mineurs. Les Anciens l'ont exclu, mais l'affaire n'a été traduite en justice qu'après être devenue publique suite aux dépositions des filles du prévenu principal. Les autres argueraient du "secret de la confession" pour n'avoir pas dénoncé les faits. (le Midi libre 3/10/98)[40] Le pédophile, témoin de Jéhovah a été condamné le 27 novembre 1998 à cinq ans de prison ferme dont un avec sursis par le tribunal correctionnel de Béziers (Hérault) pour "agressions sexuelles" sur trois fillettes dont il est l'oncle. Quatre Témoins de Jéhovah qui avaient recueilli les aveux d'un pédophile sans le dénoncer, ont été condamnés à 3.000 francs d'amende par la cour d'appel de Montpellier. Les parents de l'une des enfants, eux aussi témoins de Jéhovah,ont été condamnés à 3.000 francs d'amende avec sursis pour "non assistance à personne en danger". Les faits incriminés avaient eu lieu à Pézenas (Hérault) de 1985 à 1996 [41]
Affaire de Tours : (La Nouvelle République Centre-Ouest, Vendredi 11 Juin 2004 ). Un homme âgé d'une cinquante d'années, a été mis en examen et écroué, à Tours, pour des agressions sexuelles sur une enfant de 6 ans. Le parents de l'enfant avaient omis de déposer plainte alors qu'ils avaient été informés des faits par la petite. Témoins de Jéhovah, ils avaient préféré faire des prières afin d'extirper le mal de l'agresseur. [42]
Affaire de Bordeaux (Octobre 2005)La cour d'assises de la Gironde a condamné vendredi à 12 ans de réclusion criminelle un ancien adepte des témoins de Jehovah âgé de 66 ans, pour avoir violé sa fille pendant trois ans alors qu'elle était âgée de moins de 10 ans.En juin 1991, les Témoins de Jéhovah avaient fait comparaître l'homme devant le "Conseil des anciens", une instance disciplinaire du mouvement, pour ces faits de viols et décidé de l'exclure de la communauté sans toutefois dénoncer les faits à la justice [43]
Cour de Cassation de Paris : (7 décembre 2005) La cour déclare irrecevable la constitution comme partie civile de l'UNADFI dans le cadre de la procédure opposant Laetitia Y à Joël X. Laetitia Y prétend avoir été violée au cours d’ une tournée de prédication où elle faisait équipe avec un jeune homme beaucoup plus âgé qu’elle. Les responsables locaux ont appris le viol qu'elle aurait subi et en ont traité les conséquences uniquement au sein de l'organisme par le truchement d'une structure dénommée " Comité judiciaire ". Les parents de la victime ont admis n'avoir pas déposé plainte à la suite du viol qu'aurait subi leur fille, afin de ne pas porter atteinte à l'image des Témoins de Jéhovah. [44]
Affaire de Pau (2002): Pour demander réparation, des enfants d'un couple de Témoins de Jéhovah évoquent que leur père avait été traduit devant un comité judiciaire pour inceste face à des faits depuis prescrits par la loi. Les faits n'avaient pas été dénoncés aux autorités à l'époque, les accusations des enfants (devenus grands) ne sont pas vérifiables. [45]
Affaire de Nancy (8 Juin 2004) : Une grande partie des membres d'une congrégation défendent un Témoin de Jéhovah, finalement reconnu pédophile par le tribunal, contre une mère élevée chez les Témoins de Jéhovah mais qui ne l'est pas devenue et qui défend son enfant. Avertis, ni le Béthel de France, ni la congrégation n'ont souhaité excommunié le Témoin de Jéhovah en question [46]
Affaire de Pontoise : Ouverture, le 22 mai 2006 à Pontoise d'un procès qui "va donner un coup de projecteur sur une « Église » qui agit en marge des institutions, dans le secret, jusqu'à dissimuler pendant treize ans, aux yeux de la justice, un viol présumé... ", selon le journal Le Parisien. Les Témoins de Jéhovah avaient tu le viol de Laura, qui l’avait occulté pendant des années avant de porter plainte, sur les conseils de ses psychologues. [47] et Texte intégral de l'article du Parisien
Affaire de Saint-Dié-des-Vosges (10 janvier 2008):
Le Parisien, samedi 12 janvier 2008
Un membre des Témoins de Jéhovah a été mis en examen, jeudi 10 janvier, par un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), pour viol sur mineure de 15 ans. Il a été laissé en liberté, a-t-on appris de source judiciaire. Il est suspecté d'avoir violé entre 1986 et 1989 une fillette d'une douzaine d'années dans la salle du royaume, lieu de culte des Témoins de Jéhovah, de Saint-Dié-des-Vosges. La mère de la jeune fille fréquentait elle-même à l'époque l'association. La victime s'était suicidée le 22 mars 2006 devant la salle du royaume, entraînant une enquête judiciaire. Cinq autres personnes placées en garde à vue ont été remises en liberté jeudi. Ces témoins de Jéhovah pourraient être poursuivis pour non dénonciation de crime. [48]Selon le journal Le Parisien, les viols auraient été commis lors des séances de prédication, lorsque la fille se trouvait seule avec l’auteur présumé. La communauté de Saint-Dié avait été avisée des faits en 1992. Un comité judiciaire composé de cinq personnes s’était réuni, mais les membres de ce comité avaient considéré qu’ils n’avaient pas la preuve du viol, l’homme suspecté niant les faits ( Le Parisien, Samedi 12 Janvier 2008, par Pierre Roeder) ( A voir : Vidéo de l'émission sur le site de TF1 ).
Royaume-Uni
Affaire Snow (1977-2012) (Basildon). Barry Snow, un Témoin de Jéhovah, a abusé d'une fillette de moins de 10 ans entre 1977 et 1978 tandis qu'il avait alors environ 18 ans, puis d'une autre fille entre 1983 et 1986. Les parents de la première victime avaient rapporté l'affaire aux anciens et, bien que Snow avait avoué son crime, ceux-ci ne révélèrent rien à la police. À l'époque, il reçut des sanctions de la part des anciens; en revanche, ces derniers ne furent pas informés des actes ultérieurs de pédophilie de Snow dans les années 1980. En septembre 2012, l'homme fut reconnu coupable des deux agressions et condamné à une ordonnance de probation de trois ans et à l'obligation d'assister à un programme pour délinquants sexuels. Il apparut au procès accompagné de deux anciens et était alors toujours membre de la congrégation. Toutefois, quand il rendit le verdict, le juge Jonathan Black critiqua la politique des Témoins de Jéhovah en matière de traitement des cas de pédophilie, notamment le fait que les sanctions avaient été inefficaces et que la victime n'avait pas bénéficié d'un grand soutien. Le porte-parole de la secte, Tony Brace, contesta ces propos du juge.[15]
Affaire Atwell (1968-1997) (Burnham-On-Sea). En 1997, un Témoin de Jéhovah, assistant ministériel et pionnier a avoué et a été reconnu coupable de 12 faits d'actes indécents sur des enfants, ainsi que d'inceste commis entre 1968 et 1982, suite à une plainte déposée par ses enfants. Il n'a jamais été excommunié des Témoins de Jéhovah. Durant le procès, le pédophile a été déplacé dans une autre ville par les dirigeants Témoins de Jéhovah, où l'individu a pu continuer d'aller de porte en porte, sans que ses coreligionnaires ou quiconque d'autre ne sachent ce qu'il avait fait. Ses enfants ont déclaré avoir été aussi victime du mouvement. Voir [49] et [50]
Affaire Bagnall (1999) (Morecambe). Un Témoin de Jéhovah, pionnier et ancien dans son mouvement a été reconnu coupable de trois faits d'agressions indécentes sur un enfant de 8 ans, maintenant devenu adulte. A l'époque des faits, il avait été exclu, mais a été réintégré depuis, chez les Témoins de Jéhovah. Le fait que la victime porte plainte des années après, laisse à penser qu'à l'époque, les parents de la victime ou tout autre tuteur avaient choisi de régler l'affaire en interne, au mouvement des Témoins de Jéhovah. Voir [51]
Affaire Cousins (1997-2002) (Steventson, Ayrshire). Un Témoin de Jéhovah écossais a été condamné à 5 années de prison pour actes indécents sur trois filles. Il a violenté sa fille alors qu'elle avait entre 13 et 16 ans. Le violeur a confessé ses actes aux anciens de sa congrégation dès 1997 mais rien n'a été fait. En 1999, c'est sa fille qui se plaint aux anciens. Elle prétend n'avoir été ni aidée, ni conseillée d'aller à la police ; un des anciens pense le contraire, sans être affirmatif. Un ancien membre de la congrégation, Paul Wynn, prétend au contraire que les anciens ont tenté de "blanchir" la situation, et qu'ils ont même essayé de l'obliger à traiter le violeur comme un "frère" et l'ont obligée à le saluer. Deux autres victimes ont alerté les anciens, mais rien n'a été fait, en dehors d'enlever au violeur ses responsabilités d'assistant ministériel. Néanmoins, la police n'a pas souhaité poursuivre la congrégation, la Société Watch Tower a diligenté sur place un nouveau Surveillant-Président. Voir [52]
Affaire James Barratt (11 juillet 2002) : Un ancien de l´église des Témoin de Jéhovah a été emprisonné pour mauvais traitements envers enfant. Il avait employé les études de la Bible comme une occasion pour agresser de façon indécente deux adolescents, au cours d´une période de 10 années. Une de ses victimes a déclaré qu´il avait été déçu par la réaction de son église face aux allégations : "Si les gens ont un problème qu´ils n´aillent pas voir pas les anciens ou leaders de l´église. Ne vous donnez pas de peine avec eux. Allez directement à la police et présentez votre problème à des gens qui savent ce qu´ils font.[53] Selon des informations d'un ex-Témoin de Jéhovah sur un forum de discussion, il a été réintégré chez les Témoins de Jéhovah en Juin 2006, dans une congrégation de Birmingham [54]
Affaire Frank Burke (septembre 2010) : Un TJ de 67 ans, ancien pendant près de 20 ans, a agressé sexuellement une fillette pendant cinq ans. Après une plainte de la victime en février 2010, il reconnut ses crimes, et cela alors qu'il les avait déjà avoués à son épouse et sa famille en 1970, puis en 1993, à un ancien qui était médecin, mais jamais les autorités n'avaient été informées.[55]
Affaire Leighton (juillet 2013): Gordon Leighton, un ex-assistant ministériel de 53 ans — dont la femme de 28 ans, Yvonne, est décédée lors d'un accouchement dans les années 1990 suite à un refus de transfusion sanguine parce qu'elle était Témoin de Jéhovah — aurait admis avoir agressé sexuellement un enfant quand il a été confronté à des allégations devant les anciens de sa congrégation. Pourtant, auparavant, lors de l'enquête officielle de la police, Leighton avait nié avoir commis tout acte illégal. Quand les détectives avaient demandé aux anciens de sa congrégation, à savoir Simon Preyser, Harry Logan et David Scott, de faire des déclarations au sujet de la confession de Leighton, tous les trois avaient refusé, se retranchant derrière la confidentialité de l'entretien. Cela faisait trois ans que les anciens étaient au courant des abus, mais ils refusèrent de coopérer avec l'enquête criminelle, et ont maintenu cette position lorsque l'affaire a été portée devant la Cour de la Couronne de Newcastle. Ensuite, tous trois ont reçu une convocation pour témoigner; ils ont alors lancé une bataille judiciaire pour empêcher ces convocations, et leur avocat, Richard Daniels, a déclaré qu'ils avaient un "devoir envers Dieu" de ne pas violer les confiances qu'ils recevaient. Mais après plusieurs mois, la juge Penny Moreland les a sommés de témoigner car cela relevait de "l'intérêt public", ajoutant: "Il est évident que les trois anciens qui étaient présents lorsque cette conversation a eu lieu sont en possession d'éléments de preuve pertinents à un point qui revêt une importance réelle dans ce cas. Ils revendiquent le droit à la confidentialité, ils affirment que ce qu'ils ont entendu par le défendeur au cours de cette réunion devrait être l'objet d'un privilège, en tant que ministres de la religion" (autrement dit, ils se sont retranché derrière le secret de la confession, une pratique que la Watch Tower considère pourtant comme païenne). Malgré la décision du juge, les anciens ont refusé de faire des déclarations à la police jusqu'à quelques heures avant qu'ils ne soient appelés comme témoins devant le jury. Leighton, qui a depuis été exclu de sa congrégation de Lampton dans l'État de Washington, a nié deux accusations d'indécence avec un enfant et sept attentats à la pudeur, mais mi-juillet 2013, il a été reconnu coupable des accusations d'indécence avec un enfant et de six des sept attentats à la pudeur dont il était accusé. La juge Moreland l'a placé en détention provisoire jusqu'au 23 août, date à laquelle la condamnation sera prononcée. Le procureur Katherine Dunn déclara au tribunal que c'était en 2009 que la victime avait brisé le silence sur les abus subis par Leighton. La Cour a entendu que, lors d'une réunion spéciale (un comité judiciaire) au cours duquel le pédophile et sa victime ont été confrontés, Leighton avait admis les abus sexuels et présenté des excuses pour son comportement; par ailleurs, les anciens avaient mené leur propre enquête. Devant la Cour, pendant les six jours de procès, Leighton refusa de répondre aux questions des détectives et affirma que sa confession aux anciens avait été limitée à la masturbation et la lecture de matériel pornographique, donc que les anciens ignoraient les actes de pédophilie (Leighton avait aussi nié les accusations d'abus sexuels pour lesquelles il a été condamnés, ce qui en dit long sur la véracité de son témoignage).[16]
Affaire Jonathan Rose (octobre 2013): Jonathan Rose, un ancien dans une congrégation des Témoins de Jéhovah, a agressé sexuellement, au sein de la congrégation, deux fillettes alors qu'elles étaient respectivement âgées de 5 et 10 ans. Dénoncé sur Facebook, Rose a bénéficié, lors de son procès, du soutien de nombreux Témoins de Jéhovah qui ont écrit des lettres en sa faveur; il a pourtant été reconnu coupable et condamné à neuf mois de prison par la Cour de la Couronne de Manchester. Pourtant, les anciens étaient au courant des actes pédophiles, et la famille de la première victime dit avoir été chassée de la congrégation lorsqu'elle fit savoir qu'elle comptait témoigner en justice contre Rose.[17] De plus, en juin 2014, suivant les règles du mouvement, les victimes ont été à nouveau confrontées à leur violeur une fois que celui-ci est sorti de prison — et ceci bien que les anciens aient assisté au procès, que l'accusé ait été reconnu coupable, et donc que tout avait été déjà démontré en justice. Les victimes ont subi un nouvel interrogatoire des anciens de la congrégation et ont dû tout réexpliquer les actes de viol, et l'une des victimes s'est vue posé la question: "Est-ce que tu y as pris du plaisir?" (à l'abus sexuel). Une fois que les victimes se sont plaintes à la police et la Commission de charité, le violeur a été soudainement exclu des Témoins de Jéhovah, ceux-ci ayant produit un communiqué de presse (mensonger) affirmant que dans ce genre de cas, personne ne force les victimes à se confronter à leur abuseur: cela n'est pas faux techniquement, car si les victimes n'avaient pas voulu que l'agresseur soit exclu, elles n'auraient pas dû se confronter à lui et répéter ce qu'il avait fait, mais comme il n'aurait pas été exclu dans ce cas, elles auraient été régulièrement en contact avec lui au sein des Témoins de Jéhovah. Cet épisode lamentable montre combien les procédures jéhovistes sont complètement inhumaines, froides et sans compassion, incapables de prendre en compte la pédophilie, et continuent à blesser des victimes.[18] Toute cette affaire, résumée sur le site jwsurvey.org,[19] a amené la Commission de charité à entreprendre une investigation sur la congrégation de Manchester, estimant que sa manière de traiter ce cas de pédophilie ne correspondait pas à ce qu'on pouvait s'attendre d'une association de charité.[20]
Norvège
16 septembre 1996 : Un Témoin de Jéhovah repentant a avoué à la police qu'il avait maltraité sexuellement des enfants de sa congrégation, pendant 23 ans. La police n’a pas pu poursuivre cet homme de 61 ans, car les faits étaient prescrits. Dans sa confession à la police, il a raconté comment il avait abusé sexuellement de dix enfants de 6 à 14 ans. Certains indices montrent que l'homme, quand il était un Témoin de Jéhovah actif, a pu abuser sexuellement de 35 à 50 enfants (principalement des attouchements dont le délai de prescription est plus court). L'homme, après une enquête interne au mouvement, a fini par être excommunié des Témoins de Jéhovah, mais n'a jamais été dénoncé aux autorités. D’après le chef de la police, si les Témoins de Jéhovah avaient signalé le cas, l'homme aurait pu être condamné pour certains de ses crimes qui n'étaient pas encore prescrits. La décision de se dénoncer est venue d’ une initiative personnelle, le pédophile se sentant écrasé par la culpabilité, parce que la Bible condamne ce genre d’agression. Il espérait, en montrant un repentir sincère, revenir dans sa congrégation. L'homme a continué à abuser d'enfants, après la révélation de ses abus sexuel et son exclusion du mouvement religieux,. Trois ans après ses aveux à la police, il a été dénoncé par les parents d'un garçon de neuf ans. Cette fois, les crimes sexuels n'étaient pas prescrits. L’homme a été condamné sur cinq faits d'action obscène, mais ses anciens crimes, prescrits, n'ont pas pu être considérés pour la sentence. [56]