Veloth a écrit :
Donc la Bible était adapté au public d'un certain temps, qui est manifestement passé. N'est-elle pas censée être intemporelle ?
excellente et fort complexe remarque qui peut mener loin, p.ex. il y a eu des théologiens xtiens de la mort de Dieu, qui disaient que pour une part l'existence d'un être réel comme " Dieu" était seulement pour une époque, mais que à une autre époque Dieu pourrait être seulement symbolique, bien que hyperimportant quand même et irremplacable etc. etc....
Disons qu'il faut distinguer le temporel de l'intemporel. Comment? POur les protestants (en gros) c'est un travail perso à faire avec l'aide des experts, donc il y aura une multitude d'interprétations - et, justement, certaines seront fondamentalistes. Pour les catho et ortho c'est par l'enseignement authentique de l'Eglise (argument d'autorité dérivé).
Bien sur, le genre littéraire de la Genèse n'est pas du tout le genre littéraire des lettres de st Paul qui fait des remontrances à ceux de Corinthe.
St Thomas, déjà au 12e s.:
Réponse :
L’auteur de l’Écriture sainte est Dieu. Or, il est au pouvoir de Dieu d’employer, pour signifier quelque chose, non seulement des mots, ce que peut faire aussi l’homme, mais également les choses elles-mêmes. Pour cette raison, alors que dans toutes les sciences ce sont les mots qui ont valeur significative, celle-ci a en propre que les choses mêmes signifiées par les mots employés signifient à leur tour quelque chose. La première signification, celle par laquelle les mots signifient certaines choses, correspond au premier sens, qui est le sens historique ou littéral. La signification par laquelle les choses signifiées par les mots signifient encore d’autres choses, c’est ce qu’on appelle le sens spirituel, qui est fondé sur le sens littéral et le suppose.
A son tour, le sens spirituel se divise en trois sens distincts. En effet, dit l’Apôtre (He 7,19), la loi ancienne est une figure de la loi nouvelle, et la loi nouvelle elle-même, ajoute Denys, est une figure de la gloire à venir ; en outre, dans la loi nouvelle, ce qui a lieu dans le chef est le signe de ce que nous-mêmes devons faire. Donc, lorsque les réalités de la loi ancienne signifient celles de la loi nouvelle, on a le sens allégorique ; quand les choses réalisées dans le Christ, ou dans ce qui signifie le Christ, sont le signe de ce que nous devons faire, on a le sens moral ; pour autant, enfin que ces mêmes choses signifient ce qui existe dans la gloire éternelle, on a le sens anagogique.
Comme, d’autre part, le sens littéral est celui que l’auteur entend signifier, et comme l’auteur de l’Écriture sainte est Dieu, qui comprend simultanément toutes choses dans la simple saisie de son intelligence, il n’y a pas d’obstacle à dire, à la suite de S. Augustin, que selon le sens littéral, même dans une seule “ lettre ” de l’Écriture, il y a plusieurs sens.
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