Quand Jésus était juif.
Au commencement, l’église primitive était une secte parmi toutes celles qui fleurissaient en Palestine. Les fidèles célébraient dans les synagogues le culte du Christ-Messie.
A une vieille Juive qui, montée au paradis et placée à sa droite, ne cessait de pleurer toutes les larmes de son corps, Dieu, selon une blague, aurait demandé : « Pourquoi te lamentes-tu ainsi ? ». Réponse : « Parce que mon fils unique s’est converti ». Dieu aurait essuyé une larme en répliquant : « Tu sais, le mien aussi ! ». Ce rappel de l’origine juive du Christ a connu dans la réalité d’autres prolongements tout aussi singuliers et ironiques. Ainsi, en 1793, un juif converti de Bordeaux, banquier de son état, Charles de Peixotto, eut maille à partir avec le Comité de salut public local car il s’était fait anoblir avant la chute de l’ancien Régime sous prétexte qu’il était membre de la tribu de Lévi, et donc lointain parent de la Vierge et de son fils. Des prétentions généalogiques qu’avaient eues aussi certains membres de la famille Lévis-Mirepoix qui, se réclamant eux aussi de Marie, estimaient que « Jésus était d’une très bonne famille, y compris du côté de sa mère ».
Le Pasteur Etienne Trocmé et Pierre-Antoine Bernheim ont opposé un cinglant démenti à ce cliché. Pour eux, Jésus et ses premiers disciples, loin d’être convertis à une foi nouvelle, ne se sont jamais séparés du judaïsme. Il s’agit, oserait-on dire, d’une « vérité d’Evangile ». Les Ecritures nous le montre se rendant au Temple, discutant avec les pharisiens, priant et prêchant à la synagogue, célébrant la Pâque sur le mont des Oliviers. Un petit rabbin comme il y en avait des milliers dans la Palestine de l’époque, dont les propos semblent tirés des Pirkeï Avot ( Les sentences des Pères), un recueil composé à l’aube de l’ère chrétienne. Le Notre-Père n’est rien d’autre qu’une version légèrement modifiée du kaddish, la prière des morts de la liturgie juive. Le mérite de Trocmé et de Bernheim est de montrer qu’une large fraction de l’Eglise primitive demeura longtemps fidèle au judaïsme, de façon beaucoup plus active qu’on ne le supposait.
Etienne Trocmé souligne ainsi qu’après la Passion les disciples du Christ, loin de gagner la Galilée, où la prédication de leur maître avait obtenu un vif succès, préférèrent rester à Jérusalem, à côté du Temple, avec les dirigeants duquel ils s’efforcèrent de trouver un compromis. Tout au plus innovèrent-ils en matière liturgique puisque « le soir suivant le shabbat ou le lendemain matin, on célébrait dans les maisons la résurrection de Jésus-Christ en s’appuyant peut-être sur des listes d’apparition comme celle de 1 Corinthiens 5. C’est l’origine du culte dominical ». Mais « la communauté ainsi organisée et enseignée n’était pas à l’écart du monde. En choisissant de vivre dans une ville – de surcroît ville de pèlerinage- elle avait opté pour des rapports fréquents avec la société qui l’entourait » et dont elle partageait la majorité des pratiques et des croyances. Bernheim et Trocmé soulignent également la rivalité, au sein du groupe judéo-chrétien primitif, entre les partisans d’Etienne, porte-parole des hellénistes, et les partisans de Jacques, personnage central et jusque-là quelque peu négligé par les historiens et les exégètes.
Si seul Bernheim est convaincu que Jacques était en fait le frère de Jésus, ce qui n’est pas sans mettre en cause le dogme de la virginité de Marie, lui et Trocmé sont d’accord pour le considérer comme le véritable chef de l’Eglise primitive, en un mot le premier pape d’une Eglise se donnant pour mission l’évangélisation exclusivement en milieu juif et dans le cadre synagogal. Durant de longues décennies, ce groupe hiérosolymitain conserva le leadership au sein de l’Eglise primitive, luttant contre l’influence grandissante des cercles hellénistes affaiblis un temps par la disparition violente d’Etienne, lynché par la foule.
Trocmé et Bernheim – et c’est là l’un de leurs apports les plus novateurs – font justice de la thèse selon laquelle le judéo-christianisme aurait disparu à la suite du départ en exil pour Pella, dans l’actuelle Jordanie, de ses leaders en 66, au début de la grande révolte juive contre l’occupant romain. Tout montre que des groupes judéo-chrétiens importants, continuant à fréquenter la synagogue, existèrent après cette date tant en Palestine que dans l’importante communauté juive d’Alexandrie, en Egypte, et qu’ils ne disparurent qu’après l’échec de la grande révolte de la Diaspora en 115-117, voire après l’écrasement de la rébellion de Bar Kochba en 135. C’est alors seulement que l’église primitive vit le triomphe du courant né à Antioche, quelques décennies auparavant, et qui, sous l’influence des disciples d’Etienne, avait fait sortir la prédication du cadre synagogal et l’avait élargie en direction des Gentils, courant auquel Paul donna ultérieurement sa forme la plus achevée. Si Saül de Tarse est indéniablement le responsable de la grande fracture entre l’Eglise et la Synagogue, celle-ci n’intervint que tardivement, plus tardivement qu’on ne le pense d’habitude, et au prix d’une confrontation infiniment plus rude que celle retenue couramment avec les partisans de Jacques. Il aura donc fallu plus d’un siècle pour que la croyance au Messie-Jésus d’une obscure secte de Palestine se transforme en religion indépendante du judaïsme. Le soudain regain d’intérêt pour la judéité de Jésus et la fidélité à la loi mosaïque de ses premiers disciples est indéniablement la conséquence du formidable examen de conscience entrepris par la quasi-totalité des Eglises chrétiennes au lendemain de la Seconde guerre mondiale et de la Shoah. Il signe la renonciation – définitive ?- par le christianisme aux multiples tentatives opérées en son sein, au fil des siècles, pour nier ses liens avec le judaïsme. L’épineux conflit du Moyen Orient n’a pas peu contribué à embrouiller un peu plus les pistes. Au cours des années 70, dans certains cercles chrétiens progressistes influencés par l’anti-impérialisme et par l’antisionisme, l’assimilation de Jésus à un réfugié palestinien dépassait de loin le cadre de la simple métaphore. Derrière les figures emblématiques du soldat israélien occupant Bethléem et du petit enfant palestinien venant au monde dans un camp misérable comme Jésus dans une grotte, on voyait réapparaître certains vieux mythes éculés tendant à justifier, en termes modernes, la déjudaïsation du christianisme.
Assez curieusement, aux subtiles variations du monde chrétien au fil des siècles, quant à ses rapports avec le judaïsme, s’oppose la fixité de la perception du christianisme par la religion juive. Perception est d’ailleurs un grand mot. Il signifierait que le monde juif a produit un corpus de doctrines et de représentations du christianisme se fondant sur une interprétation des Ecritures et une critique argumentée des principaux dogmes chrétiens. Il n’en est rien. Le Talmud et la quasi-totalité de la littérature rabbinique d’hier et d’aujourd’hui ne contiennent que de très rares allusions à la personnalité de Jésus. Un passage du traité Sanhédrin (103 b) indique tout au plus : « Puissions-nous ne pas voir apparaître en notre sein un élève qui, tel Jésus le Nhazaréen, soit cause de déshonneur ».
Par la suite, la censure exercée par l’Eglise sur les écrits juifs et les polémiques attisées par des Juifs renégats sur les calomnies antichrétiennes prétendument contenues dans le Talmud conduisirent les rabbins à faire preuve de la plus extrême prudence à ce sujet. Et, à l’époque moderne, esprit des Lumières oblige, l’apologétique et l’œcuménisme ont empêché toute discussion à ce sujet au sein du monde juif.
On le vit bien en 1873, lorsqu’un rabbin français s’enhardit à critiquer la présence au Salon d’automne d’une toile due à Alphonse Lévy et intitulée Le Christ au tombeau. L’homme de Dieu estimait qu’un artiste juif n’avait pas à traiter pareil sujet. On lui fit comprendre que son indignation était fort peu diplomatique et qu’il convenait plutôt de se féliciter du rôle joué par le christianisme dans les progrès de la civilisation et l’accession de nombreux peuples au monothéisme, forme suprême de la croyance religieuse.
Au sein du monde juif contemporain, il est fort douteux que les écrits de Trocmé et de Bernheim aient une quelconque audience ou provoquent le moindre débat. Pas même aux Etats Unis où l’on a vu fleurir, à la fin de la décennie 60, le mouvement des Jews for Jesus ( Juifs pour Jésus) dont les adhérents tentent de concilier le maintien d’une identité juive et le respect de la loi mosaïque, avec la croyance dans la messianité de Jésus. Les manifestations de rejet dont été victimes ces groupes de la part de l’establishment juif et des Eglises chrétiennes montrent que les uns et les autres ont parfaitement intériorisé la fracture radicale voulue par Paul de Tarse et que l’éphémère tentative de Jacques de constituer une Eglise judéo-chrétienne appartient à un passé révolu.
Les plus optimistes en concluront qu’il s’agit là de l’illustration du vieux proverbe yiddish : Wie Christelt zich, Yiddelt zich ( Juifs et Chrétiens se comportent de la même façon, qu’on peut aussi traduire par les Juifs ont les Chrétiens qu’ils méritent) et les réalistes en déduiront que ces querelles byzantines ont fort heureusement sombré dans l’oubli. Car ces spéculations savantes n’interfèrent que très peu dans notre vie.
Aujourd’hui, juifs, chrétiens et musulmans d’Europe ou des autres continents célèbrent indistinctement Noël. Cette fête chrétienne a perdu toute signification religieuse pour devenir une occasion de réjouissances et de sociabilité sans connotation théologique particulière. Ce qui n’exclut pas, çà et là, la manifestation de certains particularismes pour le moins surprenants. Ainsi, le grand historien de la mystique, Gershom Scholem, né dans une famille berlinoise désargentée, racontait ainsi qu’il avait fait scandale auprès des siens en exigeant qu’ils cessent de lui offrir des cadeaux à Noël dès lors qu’il aurait atteint sa majorité religieuse juive, fixée à 14 ans. Ce qui lui valut de trouver au pied du sapin un portait de Herzl, le fondateur du mouvement sioniste.
* Lire L’enfance du christianisme d’Etienne Trocmé, Noésis, et Jacques, frère de Jésus, de Pierre Antoine Bernheim, Noésis,
Quand Jésus était juif.
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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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Quand Jésus était juif.
Ecrit le 11 févr.05, 06:35- Stephan H
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 08 juil.15, 20:02Bonne réflexion...
Je note:
Je vais transférer en Dialogue...
Je note:
C'est on ne peut plus exact... Mais cela implique des réécritures majeures dans le NT...Le Pasteur Etienne Trocmé et Pierre-Antoine Bernheim ont opposé un cinglant démenti à ce cliché. Pour eux, Jésus et ses premiers disciples, loin d’être convertis à une foi nouvelle, ne se sont jamais séparés du judaïsme.
Je vais transférer en Dialogue...
La véritable doctrine de la Bible enseigne que l'homme doit réintégrer la Adamah, la terre spirituelle primordiale qu'il a quitté par accident...
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 23 juil.15, 12:16Un pasteur prêchant que Jésus était un rabbin et non le fils de Dieu ?
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 23 juil.15, 12:33pascal a écrit :Quand Jésus était juif.
Au commencement, l’église primitive était une secte parmi toutes celles qui fleurissaient en Palestine. Les fidèles célébraient dans les synagogues le culte du Christ-Messie.
A une vieille Juive qui, montée au paradis et placée à sa droite, ne cessait de pleurer toutes les larmes de son corps, Dieu, selon une blague, aurait demandé : « Pourquoi te lamentes-tu ainsi ? ». Réponse : « Parce que mon fils unique s’est converti ». Dieu aurait essuyé une larme en répliquant : « Tu sais, le mien aussi ! ». Ce rappel de l’origine juive du Christ a connu dans la réalité d’autres prolongements tout aussi singuliers et ironiques. Ainsi, en 1793, un juif converti de Bordeaux, banquier de son état, Charles de Peixotto, eut maille à partir avec le Comité de salut public local car il s’était fait anoblir avant la chute de l’ancien Régime sous prétexte qu’il était membre de la tribu de Lévi, et donc lointain parent de la Vierge et de son fils. Des prétentions généalogiques qu’avaient eues aussi certains membres de la famille Lévis-Mirepoix qui, se réclamant eux aussi de Marie, estimaient que « Jésus était d’une très bonne famille, y compris du côté de sa mère ».
Le Pasteur Etienne Trocmé et Pierre-Antoine Bernheim ont opposé un cinglant démenti à ce cliché. Pour eux, Jésus et ses premiers disciples, loin d’être convertis à une foi nouvelle, ne se sont jamais séparés du judaïsme. Il s’agit, oserait-on dire, d’une « vérité d’Evangile ». Les Ecritures nous le montre se rendant au Temple, discutant avec les pharisiens, priant et prêchant à la synagogue, célébrant la Pâque sur le mont des Oliviers. Un petit rabbin comme il y en avait des milliers dans la Palestine de l’époque, dont les propos semblent tirés des Pirkeï Avot ( Les sentences des Pères), un recueil composé à l’aube de l’ère chrétienne. Le Notre-Père n’est rien d’autre qu’une version légèrement modifiée du kaddish, la prière des morts de la liturgie juive. Le mérite de Trocmé et de Bernheim est de montrer qu’une large fraction de l’Eglise primitive demeura longtemps fidèle au judaïsme, de façon beaucoup plus active qu’on ne le supposait.
Etienne Trocmé souligne ainsi qu’après la Passion les disciples du Christ, loin de gagner la Galilée, où la prédication de leur maître avait obtenu un vif succès, préférèrent rester à Jérusalem, à côté du Temple, avec les dirigeants duquel ils s’efforcèrent de trouver un compromis. Tout au plus innovèrent-ils en matière liturgique puisque « le soir suivant le shabbat ou le lendemain matin, on célébrait dans les maisons la résurrection de Jésus-Christ en s’appuyant peut-être sur des listes d’apparition comme celle de 1 Corinthiens 5. C’est l’origine du culte dominical ». Mais « la communauté ainsi organisée et enseignée n’était pas à l’écart du monde. En choisissant de vivre dans une ville – de surcroît ville de pèlerinage- elle avait opté pour des rapports fréquents avec la société qui l’entourait » et dont elle partageait la majorité des pratiques et des croyances. Bernheim et Trocmé soulignent également la rivalité, au sein du groupe judéo-chrétien primitif, entre les partisans d’Etienne, porte-parole des hellénistes, et les partisans de Jacques, personnage central et jusque-là quelque peu négligé par les historiens et les exégètes.
Si seul Bernheim est convaincu que Jacques était en fait le frère de Jésus, ce qui n’est pas sans mettre en cause le dogme de la virginité de Marie, lui et Trocmé sont d’accord pour le considérer comme le véritable chef de l’Eglise primitive, en un mot le premier pape d’une Eglise se donnant pour mission l’évangélisation exclusivement en milieu juif et dans le cadre synagogal. Durant de longues décennies, ce groupe hiérosolymitain conserva le leadership au sein de l’Eglise primitive, luttant contre l’influence grandissante des cercles hellénistes affaiblis un temps par la disparition violente d’Etienne, lynché par la foule.
Trocmé et Bernheim – et c’est là l’un de leurs apports les plus novateurs – font justice de la thèse selon laquelle le judéo-christianisme aurait disparu à la suite du départ en exil pour Pella, dans l’actuelle Jordanie, de ses leaders en 66, au début de la grande révolte juive contre l’occupant romain. Tout montre que des groupes judéo-chrétiens importants, continuant à fréquenter la synagogue, existèrent après cette date tant en Palestine que dans l’importante communauté juive d’Alexandrie, en Egypte, et qu’ils ne disparurent qu’après l’échec de la grande révolte de la Diaspora en 115-117, voire après l’écrasement de la rébellion de Bar Kochba en 135. C’est alors seulement que l’église primitive vit le triomphe du courant né à Antioche, quelques décennies auparavant, et qui, sous l’influence des disciples d’Etienne, avait fait sortir la prédication du cadre synagogal et l’avait élargie en direction des Gentils, courant auquel Paul donna ultérieurement sa forme la plus achevée. Si Saül de Tarse est indéniablement le responsable de la grande fracture entre l’Eglise et la Synagogue, celle-ci n’intervint que tardivement, plus tardivement qu’on ne le pense d’habitude, et au prix d’une confrontation infiniment plus rude que celle retenue couramment avec les partisans de Jacques. Il aura donc fallu plus d’un siècle pour que la croyance au Messie-Jésus d’une obscure secte de Palestine se transforme en religion indépendante du judaïsme. Le soudain regain d’intérêt pour la judéité de Jésus et la fidélité à la loi mosaïque de ses premiers disciples est indéniablement la conséquence du formidable examen de conscience entrepris par la quasi-totalité des Eglises chrétiennes au lendemain de la Seconde guerre mondiale et de la Shoah. Il signe la renonciation – définitive ?- par le christianisme aux multiples tentatives opérées en son sein, au fil des siècles, pour nier ses liens avec le judaïsme. L’épineux conflit du Moyen Orient n’a pas peu contribué à embrouiller un peu plus les pistes. Au cours des années 70, dans certains cercles chrétiens progressistes influencés par l’anti-impérialisme et par l’antisionisme, l’assimilation de Jésus à un réfugié palestinien dépassait de loin le cadre de la simple métaphore. Derrière les figures emblématiques du soldat israélien occupant Bethléem et du petit enfant palestinien venant au monde dans un camp misérable comme Jésus dans une grotte, on voyait réapparaître certains vieux mythes éculés tendant à justifier, en termes modernes, la déjudaïsation du christianisme.
Assez curieusement, aux subtiles variations du monde chrétien au fil des siècles, quant à ses rapports avec le judaïsme, s’oppose la fixité de la perception du christianisme par la religion juive. Perception est d’ailleurs un grand mot. Il signifierait que le monde juif a produit un corpus de doctrines et de représentations du christianisme se fondant sur une interprétation des Ecritures et une critique argumentée des principaux dogmes chrétiens. Il n’en est rien. Le Talmud et la quasi-totalité de la littérature rabbinique d’hier et d’aujourd’hui ne contiennent que de très rares allusions à la personnalité de Jésus. Un passage du traité Sanhédrin (103 b) indique tout au plus : « Puissions-nous ne pas voir apparaître en notre sein un élève qui, tel Jésus le Nhazaréen, soit cause de déshonneur ».
Par la suite, la censure exercée par l’Eglise sur les écrits juifs et les polémiques attisées par des Juifs renégats sur les calomnies antichrétiennes prétendument contenues dans le Talmud conduisirent les rabbins à faire preuve de la plus extrême prudence à ce sujet. Et, à l’époque moderne, esprit des Lumières oblige, l’apologétique et l’œcuménisme ont empêché toute discussion à ce sujet au sein du monde juif.
On le vit bien en 1873, lorsqu’un rabbin français s’enhardit à critiquer la présence au Salon d’automne d’une toile due à Alphonse Lévy et intitulée Le Christ au tombeau. L’homme de Dieu estimait qu’un artiste juif n’avait pas à traiter pareil sujet. On lui fit comprendre que son indignation était fort peu diplomatique et qu’il convenait plutôt de se féliciter du rôle joué par le christianisme dans les progrès de la civilisation et l’accession de nombreux peuples au monothéisme, forme suprême de la croyance religieuse.
Au sein du monde juif contemporain, il est fort douteux que les écrits de Trocmé et de Bernheim aient une quelconque audience ou provoquent le moindre débat. Pas même aux Etats Unis où l’on a vu fleurir, à la fin de la décennie 60, le mouvement des Jews for Jesus ( Juifs pour Jésus) dont les adhérents tentent de concilier le maintien d’une identité juive et le respect de la loi mosaïque, avec la croyance dans la messianité de Jésus. Les manifestations de rejet dont été victimes ces groupes de la part de l’establishment juif et des Eglises chrétiennes montrent que les uns et les autres ont parfaitement intériorisé la fracture radicale voulue par Paul de Tarse et que l’éphémère tentative de Jacques de constituer une Eglise judéo-chrétienne appartient à un passé révolu.
Les plus optimistes en concluront qu’il s’agit là de l’illustration du vieux proverbe yiddish : Wie Christelt zich, Yiddelt zich ( Juifs et Chrétiens se comportent de la même façon, qu’on peut aussi traduire par les Juifs ont les Chrétiens qu’ils méritent) et les réalistes en déduiront que ces querelles byzantines ont fort heureusement sombré dans l’oubli. Car ces spéculations savantes n’interfèrent que très peu dans notre vie.
Aujourd’hui, juifs, chrétiens et musulmans d’Europe ou des autres continents célèbrent indistinctement Noël. Cette fête chrétienne a perdu toute signification religieuse pour devenir une occasion de réjouissances et de sociabilité sans connotation théologique particulière. Ce qui n’exclut pas, çà et là, la manifestation de certains particularismes pour le moins surprenants. Ainsi, le grand historien de la mystique, Gershom Scholem, né dans une famille berlinoise désargentée, racontait ainsi qu’il avait fait scandale auprès des siens en exigeant qu’ils cessent de lui offrir des cadeaux à Noël dès lors qu’il aurait atteint sa majorité religieuse juive, fixée à 14 ans. Ce qui lui valut de trouver au pied du sapin un portait de Herzl, le fondateur du mouvement sioniste.
* Lire L’enfance du christianisme d’Etienne Trocmé, Noésis, et Jacques, frère de Jésus, de Pierre Antoine Bernheim, Noésis,
Un simple, mais méga: Wow!!!
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 23 juil.15, 16:30ils ont entendu parler d'un certain jésus mais des preuves réel il n'en n ont pas que des écrits et c'est normal car le fils ne devait pas venir avant son temps qui est vers la fin. Il y as 2000 ans il n y avait que jean le batiste qui a parler du fils et a préparer son chemin mais c est une choses qui devait prendre beaucoup de temps pour pouvoir le reconnaître au moment venue qui sont les temps messianique ceux d au jours d' hui pk ? par ce que aux temps de jean la méchanceté n'était pas a son apogée la violence n'était pas ci élevé que de nos jours aussi que la terre (sa nature) était pas polluer comme a nos jours. Jean savait comment deviendrais cette terre et ses habitant par ce que son esprit la déjà vue sur d'autre terre comme la notre. Car sur toutes les terres de l univers il y as moise pour faire connaître la loi du père ensuite jean pour préparer le chemin du christ pour éclairer les hommes et christ pour unir les habitants au royaume céleste c'est est a dire toutes les mondes qui y vivent car l univers en est remplis et travail constament pour crée des mondes comme le notre et ce par la volonté du père céleste
au seins des galaxies tout les soleils en amont ont déja atteins le stade des anges car leur mondes sont éclairer par la lumière du fils
pour que leurs terres demeures pure et ce a jamais car ils sont tous soumis a dieu et sa loi . Que vous ne me croyez pas m importe peut mais le vérité est elle très pur et transmise par dieu en son esprit GLOIR A L ÉTERNEL PÈRE CELESTE DE TOUT L UNIVERS ENTIERES SOUMIS A LUI
au seins des galaxies tout les soleils en amont ont déja atteins le stade des anges car leur mondes sont éclairer par la lumière du fils
pour que leurs terres demeures pure et ce a jamais car ils sont tous soumis a dieu et sa loi . Que vous ne me croyez pas m importe peut mais le vérité est elle très pur et transmise par dieu en son esprit GLOIR A L ÉTERNEL PÈRE CELESTE DE TOUT L UNIVERS ENTIERES SOUMIS A LUI
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 24 juil.15, 01:25Il y a des raisons de penser qu'ils se sont maintenus bien plus longtemps que ça, et que certains d'entre eux ont initié Muhammad aux Ecritures juives et chrétiennes. Je crois me rappeler de mes lectures, je vais essayer de retrouver, qu'on en signale encore deux siècles après l'irruption de l'Islam, mais qu'ils ont fini par s'y fondre (ils n'avaient pas de divergence majeure).pascal a écrit :et qu’ils ne disparurent qu’après l’échec de la grande révolte de la Diaspora en 115-117, voire après l’écrasement de la rébellion de Bar Kochba en 135.
à+
De quel droit refuserions-nous de faire usage du plus grand don de Dieu ? N'est-ce pas un formidable blasphème que de croire contre la raison ? (Vivekananda)
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 16 août17, 01:54Avec deux rameaux le rameau Jacques conservant la circoncision et le rameau Paul la critiquantSi Saül de Tarse est indéniablement le responsable de la grande fracture entre l’Eglise et la Synagogue,
celle-ci n’intervint que tardivement,
plus tardivement qu’on ne le pense d’habitude, et au prix d’une confrontation infiniment plus rude que celle retenue couramment avec les partisans de Jacques.
Il aura donc fallu plus d’un siècle pour que la croyance au Messie-Jésus d’une obscure secte de Palestine se transforme en religion indépendante du judaïsme.
L'islam est plus proche du rameau Jacques et Paul y est dénigré.
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 16 août17, 05:05Chez les juif avant jesus , on parlais pas que dieu allais donne naissance a un fils ou que dieu allais desendre sur terre en chair et en os , et puis soudainement on nous sort tout ca de nul part , preuve que le christianisme est une grosse arnaque
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 16 août17, 08:00Tu ne connais pas la Bible et tu parles...مسلم a écrit :Chez les juif avant jesus , on parlais pas que dieu allais donne naissance a un fils ou que dieu allais desendre sur terre en chair et en os , et puis soudainement on nous sort tout ca de nul part , preuve que le christianisme est une grosse arnaque
Si les premiers chrétiens sont tous Juifs, c'est justement par ce qu'ils ont reconnu en Jésus l'accomplissement de la prophétie.
Voilà ce qu'on trouve dans l'ancien Testament (ce n'est qu'une petite partie):
La nouvelle alliance à été prophétisé (voir Matthieu 26:28).
Jérémie 31:31 (AT)
Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda
Une alliance nouvelle, Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères,
Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte,
Alliance qu'ils ont violée, Quoique je fusse leur maître, dit l'Éternel.
Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit l'Éternel:
Je mettrai ma loi au dedans d'eux, Je l'écrirai dans leur coeur ; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.
Le Sauveur naîtra miraculeusement d'une vierge :
C'est pourquoi le Seigneur, lui, vous donnera un signe :
Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel.
(Emmanuel veut dire: Dieu parmi nous)
Livre du prophète Esaïe ch.7.v.14. 740 ans avant JC.
Il sera Dieu fait homme :
«Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule.
On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix»
Livre du prophète Esaïe ch.9 v.5 .740 ans avant JC.
L'époque et le lieu de sa naissance (Béthléem) ont été prédits :
« Et toi, Bethléem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi
Celui qui dominera sur Israël, et dont les activités remontent aux temps anciens, aux jours de l'éternité »
livre du prophète Michée ch.5 v.1 - environ -700 avant J.C.
Le Sauveur entrera à Jérusalem sur un ânon :
« Sois transportée d'allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem !
Voici ton roi vient à toi, il est juste et victorieux ; il est humble et monté sur un âne,
le petit d'une ânesse » livre du prophète
Zacharie ch.9 v.9 - environ -500 avant J.C.
On se moquera de lui et sera cloué :
« Avec le bâton on frappe sur la joue le juge d'Israël »
(livre du prophète Michée ch.4 v.14)
« Tous ceux qui me voient se moquent de moi :
" recommande toi à l'Eternel ! L'Eternel le sauvera, il le délivrera puisqu'il l'aime ! "
… une bande de scélérats rôdent autour de moi ; ils ont percé mes mains et mes pieds…
ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique »
« pour apaiser ma soif ils m'abreuvent de vinaigre »
Psaumes prophétiques du roi David, n°22 :7 ; environ -1000 avant J.C.
« Jésus dit : "j'ai soif". Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge
et ils l'approchèrent de sa bouche »
(Evangile de Jean ch.19 v.28-29)
Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s'accomplît
ce qui avait été annoncé par le prophète : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique.
Matthieu 27:35
Le Sauveur mourra pour les péchés de tous les hommes et ressuscitera :
Qui a cru à ce qui nous était annoncé? Qui a reconnu le bras de l'Éternel?
[...] Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé;
Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié.
Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui,
Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. [...] Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous.
Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie,
A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche.
Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment [...] On a mis son sépulcre parmi les méchants,
Son tombeau avec le riche, Quoiqu'il n'eût point commis de violence Et qu'il n'y eût point de fraude dans sa bouche.
Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance... Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,
Il verra une postérité et prolongera ses jours (résurrection); Et l'oeuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains.
[…] Parce qu'il s'est livré lui-même à la mort, Et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs,
Parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, Et qu'il a intercédé pour les coupables.
Livre du prophète Esaïe ch.53 - 740 ans avant JC.
Il montera au ciel après sa mort :
« Parole de l'Eternel à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied »
(Psaume prophétique de Roi David n°110 v.1 - 1000 avant J.C)
Marc 12:36
David lui-même, animé par l'Esprit Saint, a dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur:
Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
Il reviendra à Jérusalem à la vue de tout le monde, à la fin des temps :
« Alors je répandrai sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication
et ils tourneront vers moi les regards, celui qu'il ont percé ; ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique »
livre du prophète Zacharie ch.12 v.10
Allah envoie des diables pour nous égarer à vie, empêchant ainsi toute possibilité de repentir (19.83).
L'Eternel envoie son fils pour nous guider et nous offrir le salut par la repentance (Jean 3:16).
Matthieu 7:15 Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.
L'Eternel envoie son fils pour nous guider et nous offrir le salut par la repentance (Jean 3:16).
Matthieu 7:15 Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.
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Re: Quand Jésus était juif.
Ecrit le 16 août17, 08:03--- a écrit : Si les premiers chrétiens sont tous Juifs, c'est justement par ce qu'ils ont reconnu en Jésus l'accomplissement de la prophétie.
Exact.
Idem avec les premiers musulmans au regard de Muhamed... idem avec les bab'is & baha'is au regard du Bab et de Bahaullah.
Chaque foi la même chose.
Unir l'humanité. Un seul Dieu. Les grandes religions de Dieu. Femmes, hommes sont égaux. Tous les préjugés sont destructeurs et doivent être abandonnés. Chercher la vérité par nous-mêmes. La science et la religion en harmonie. Nos problèmes économiques sont liés à des problèmes spirituels. La famille et son unité sont très importantes.
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