Seleucide a écrit :« L'on a remarqué depuis longtemps que des étudiants, à fortiori des chercheurs, qui sont formés à l'étude historique de la Bible hébraïque et des débuts du christianisme, et qui se mettent à étudier l'islam, sont surpris du manque d'esprit critique qu'ils ne sont pas sans remarquer dans des ouvrages d'introduction à l'islam et surtout au Coran. Cet étonnement, à n'en point douter, déclenche même l'hilarité de certains, dès lors qu'il est question de la genèse et de l'histoire de l'établissement du texte coranique. En effet, il faut reconnaître que, malgré tant de travaux savants, nous sommes encore ici au « pays des merveilles » ou en terrain légendaire. » (GILLIOT C., Le Coran, fruit d'un travail collectif ?, in D. de SMET, G. de CALLATAY & J.M.F. VAN REETH (ed.), Al-Kitâb. La sacralité du texte dans le monde de l'Islam. Actes du Symposium International tenu à Leven et Louvain-la-Neuve du 29 mai au 1 juin 2002 (Acta Orientalia Belgica, Subsidia III), Louvain-Bruxelles - Louvain-la-Neuve 2004, p. 185.)
« Jusqu’ici le Coran a été tenu à l’abri de la critique historique et de la critique des textes. Il va de soi que la Parole de Dieu ne saurait être soumise au jugement des méthodes humaines de recherche de la vérité. Il y a eu de timides essais, vite étouffés par les shaykhs des universités musulmanes. Il est douteux qu’on puisse traiter le Coran par les procédés qui sont appliqués par les exégètes à la Bible et à l’Evangile, sans que soient sapées pour autant les bases de la foi. Mais combien de temps pourra-t-on protéger ainsi le Livre sacré de l’Islam ? » (ARNALDEZ R., L’islam, Desclée/Novalis, 1988, p. 196.)
Depuis, il y a eu le gros pavé d'Alfred-Louis de Prémare (université de Toulouse, je crois -A vérifier) et sutout le monument d'Edouard-Marie-Gallez (thèse de doctorat de théologie de l'Université de Strasbourg) sur les Fondements de l'Islam. Bien plus de 1000 pages, mais incontournable!
Lentement l'édifice artificiel se fissure. Ils remporteront -comme toujours dans l'Histoire- des batailles par la violence, jamais par la vérité.
Usage permanent de l'argument d'autorité.
Ce sont des sursauts, des tressaillements désespérés, explicables
* par l'incapacité à suivre le mouvement de l'Histoire, à s'y intégrer au sein des autres races, des autres peuples;
* par l'absence d'enracinement de ces peuples nomades, jamais complètement sédentarisés -Voir note 1-
* par l'absence d'appartenance nette, claire, définie à un type humain bien identifié (caucasien, mongol, négroïde), le type "sémitique" étant un lent et long métissage des 3, le Berbère Ch'leuh avec davantage de sang asiate et l'Arabe avec davantage de sang africain. Ca ne doit pas être facile, ni géographiquement d'être au carrefour de 3 continents ni ethniquement d'être à cheval sur 3 races. D'où cette nécessité de compensation, facteur psychanalytique connu. L'écart s'est accentué entre le sémite juif sédentarisé au bon moment, et qui a pu et su s'intégrer à l'Occident grec puis romain... et le sémite arabe resté nomade tardivement. Jusque vers 1950 dans les Emirats!...
* par la raréfaction progressive des énergies fossiles sur lesquelles ils ont développé une richesse depuis 70 ans, raréfaction et augmentation des difficultés et coûts de production qui les poussent à un certain désespoir. D'où, la cristallisation, la radicalisation.
(1) Toutes choses étant égales par ailleurs et toutes proportions gardées, il y a un parallèle à faire entre les Hutus agriculteurs, les hommes de la houe, sédentaires et vivant dans des sociétés hyper-individualisées réduites aux familles, et d'autre part les pasteurs Tutsi ou Hima, d'origine nilotique ou éthiopienne, éleveurs nomades, les hommes de la vache et de la lance, vivant en communauté élargie -les Hutus plus industrieux, les Tutsis plus contemplatifs des troupeaux, et plus guerriers. Si l'on ignore ce distinguo, on ne comprend rien à toutes les guerres africaines jusqu'au XX° s. inclus.
Par leur mode de vie, les Tutsis sont en retard face aux autres sociétés et vivent de prédation.
Source: Bernard LUGAN, Atlas historique de l'Afrique, Ed du Rocher, 2001, p 114 et 115.