wook a écrit :On peut faire l'analogie avec un œnologue (spécialiste des vins). Aujourd'hui c'est un métier de luxe, donc ceux qui arrivent au sommet sont épanouis grâce au prestige et la reconnaissance. Pourtant il n'y a pas beaucoup de musulmans qui aimeraient faire ce métier, même en étant bien payé, à cause de l'interdit concernant l'alcool. L'analogie est parlante pour montrer que le problème ce n'est pas l'acte de faire un commerce du plaisir, mais la façon dont on voit la sexualité. Si on voit la sexualité comme quelque chose d'intime et, peut être inconsciemment pour certains, sacrée, alors oui il est normal de trouver "sale" d'utiliser son corps comme un outil sexuel. Dans le cas contraire on peut admettre la prostitution.
Ce que j'essaie de montrer en donnant les sources historiques, c'est que considérer la sexualité comme quelque chose de naturellement intime n'est, justement, pas naturelle ! Alors dire que c'est immorale, parce que non épanouissant pour la prostituée, c'est prendre le problème à l'envers. Ce n'est pas épanouissant pour la prostituée PARCE QUE considéré comme immorale par notre société.
On peut aussi considérer que ce que l'on "sait" aujourd'hui (je mets les guillemets parce qu'on est dans la science sociale et pas dans la science dure) en psycho sociale, cognitive, etc... va, à ma connaissance, à l'encontre de ce que tu dis, et que ce n'est pas qu'une question de regard qu'à la société sur la sexualité.
Les grecs pratiquaient la pédophilie et pendant des siècles on ne considérait pas le bébé comme un être avec une psyché et pourtant il me semble que toutes les études "modernes" montrent les traumatismes psychiques et/ou physiques qu'engendrent la pédophilie infantile et les carences affectives. Après, comme je l'ai dit, c'est de la psycho donc il y a peut-être un biais sociétal, effectivement. Mais je ne suis pas convaincu par l'argument "historique", je pense qu'aujourd'hui avec les moyens et les méthodologies dont on dispose on peut mettre en évidence des comportements "nocifs" indépendamment, dans une certaine mesure, du biais sociétal.