L'ÉTAT D'ISRAEL CONCURRENCE LE CHRIST

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averoes

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L'ÉTAT D'ISRAEL CONCURRENCE LE CHRIST

Ecrit le 27 juil.05, 01:21

Message par averoes »

L'ÉTAT D'ISRAEL

CONCURRENCE LE CHRIST

le 17.9.67



Monsieur le Directeur,

J'ai pris connaissance, avec quelque retard, des « Libres » du rabbin Josy Eisenberg « Le Monde » du (30-8-67)
dans lesquelles il attaque l'idée de la « désionisation » et soutient que l'État d'Israël ne peut exister sans le Judaisme.
Dans un autre article publié dans vos colonnes (« Le Monde » du 26.5-67) sous le titre « Israël an XIX ou foi et les signes », il avait défendu le thème corollaire :
non seulement l'existence de l'État d'Israël se confond avec l’existence du peuple juif, comme le croit la foule des pro-israeliens
; mais de plus, comme le pensent les sionistes religieux c'est un événement de caractère messianique
.
Le rabbin Eisenberg parle de « signe de Dieu », de « miracle » ; c'est, pour le Judaïsme, « la réalisation de la plupart
de ses espérances, en même temps qu'une éclatante confirmation de ses conceptions théologiques les plus spécifiques ».
Bref, un Judaïsme sans État d'Israël serait comme Christianisme sans Christ, autant dire inexistant. L'État d’israel est pour les Juifs ce qu'est Jésus pour les Chrétiens , l'accomplissement des Écritures, c'est par lui que « le spirituel doit s'incarner dans le temporel » ; de sorte que le Juif qui refuse l'État d'Israël est aux yeux des sionistes comme le Juif qui refuse le Christ aux yeux des Chrétiens : il mérite toutes les malédictions, il fait partie d'une poignée de « fanatiques et d'irréductibles ». Les Chrétiens m'invitent à reconnaître Dieu dans un homme et dans un corps ; les sionistes me contraignent à reconnaître Dieu dans un État et dans un territoire. Et pour appuyer sa thèse sioniste, le rabbin Eisenberg, en fin lettré, fait une citation remarquable de Fustel de Coulanges, qui est prise dans... « L 'Histoire d'Israël » de S.W. Baron, professeur à la Colombia University, (éditée par les Presses Universitaires de France dans la collection Sinaï que dirige André Chouraqui, maire-adjoint de Jérusalem), à la page 23 du Tome I. Or elle est utilisée par l'éminent historien pour soutenir une thèse diamétralement opposée et qui est celle-ci : le mouvement de l'histoire juive tend vers l'émancipation de l'État et du territoire.
« Le trait le plus frappant de l'histoire et de la religion juives écrit Fustel de Coulanges, semble être le contraste entre la nationalité et l'Etat. Les Juifs ne possédèrent en propre, d'Etat que pendant une période relativement courte. Graduellement, la nation s'émancipa de l'Etat et du territoire. De même que la religion juive se libéra peu à peu de toute localisation déterminée, le peuple juif (...) se détacha lui aussi, toujours davantage, du sol. Une ascendance commune, un commun destin et une civilisation - incluant la religion - commune, tels furent pour Israël, les facteurs d'unité ». Selon Fustel de Coulanges, le vrai patriotisme n'est pas l' amour du sol, mais l'amour du passé, la vénération pour les générations qui nous ont précédés « Questions Historiques », p. 6). Si un Français, dont la nation est restée enracinée dans son territoire durant des millénaires, peut regarder l'histoire, et non le sol, comme l'élément essentiel de son sentiment national, combien une semblable conviction imprègne-t-elle davantage la mentalité des Juifs, pour qui elle n'a pas
été une simple abstraction théorique mais une question de vie ou de mort.
Je pense que vos lecteurs seront intéressés par cette note qui rend à la citation de l'historien français le sens que lui a donné l'historien juif.
L 'honnêteté intellectuelle ne serait-elle pas une vertu rabbinique ?

émmanuel Levyne "judaisme contre sionisme" editions cujas 1969

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