Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

La tradition du Mahayana, met l’accent sur la pratique altruiste du bodhisattva comme moyen pour parvenir à l’éveil, à la fois pour soi-même et pour les autres.
Règles du forum
Le courant bouddhisme mahāyāna, terme sanskrit signifiant « Grand Véhicule » apparaît vers le 1er siècle de notre ère dans le Nord de l’Inde. Actuellement le bouddhisme mahayana a une forte présence en Chine, au Tibet, au Japon au ve siècle, en Corée en 372, au Viêtnam, à Singapour et Taïwan. La tradition du Mahayana, met l’accent sur la pratique altruiste du bodhisattva comme moyen pour parvenir à l’éveil, à la fois pour soi-même et pour les autres.
Répondre
Marmhonie

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 11990
Enregistré le : 24 avr.13, 02:34
Réponses : 0

Contact :

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 12 oct.15, 07:26

Message par Marmhonie »

Je tiens à féliciter chaque participant ici pour la richesse de leurs contributions dans un dialogue modèle.
C'est tout à l'honneur des bouddhismes et des bouddhistes. Vos différences sont enrichissantes et nous souhaitons vraiment que tant de sagesse progresse au sein des sociétés francophones.
Respect (y)

Image
Yvon a écrit :Le Theravada n'est qu'une des dix-huit écoles au moins qui ont transmis leur version des enseignements du Bouddha pendant de nombreux siècles.
Je fais juste la remarque que le Theravada, 上座部佛教, Shangzuo bu Fojiao, est inscrit dans les plus anciens écrits chinois, comme la plus ancienne transmission authentique qui soit.
Image

Cela va racidalement à l'encontre de votre thèse non historique. Désolé encore, le soutra du Lotus est par bien des aspects de sa composition, non authentique et une construction tardive.

Tout cela est fort ennuyeux pour présenter le bouddhisme de la Soka Gakkai comme "historique". Il est issu d'un fanatique japonais, Nichiren, qui a dévoyé le bouddhisme chinois tel qu'il l'avait peu compris, en plus, pour en faire une arme de pouvoir mystique contre toute autre forme de bouddhisme.
Image

Entre la dérive totale de Nichiren, et le Theravada, 上座部佛教, Shangzuo bu Fojiao, il y a un monde, que dis-je, un océan, un gouffre. La carte historique de la génèse du bouddhisme originel est très claire ! Il cotoie l'Inde et se réfugie aux frontières chinoises dès les premières persécutions hindouistes.

komyo

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 922
Enregistré le : 04 janv.13, 07:26
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 12 oct.15, 09:22

Message par komyo »

Yvon a écrit :Tientai Dogen et Nichiren sont mieux que des historiens , ce sont des moines qui ont étudiés tous les Sûtra de leur temps et les ont comparés .

cela les emmène néanmoins a des vues assez différentes.

http://theendlessfurther.com/dogen-and- ... her-again/
Ne pas railler, ne pas déplorer ni maudire, mais comprendre. Baruch Spinoza

Yvon

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 2267
Enregistré le : 01 sept.15, 10:07
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 12 oct.15, 21:23

Message par Yvon »

Pas en ce qui concerne la suprématie du Sutra du Lotus sur les autres enseignements .
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

algol-x

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 887
Enregistré le : 17 mai15, 06:59
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 03:11

Message par algol-x »

Yvon a écrit :Pas en ce qui concerne la suprématie du Sutra du Lotus sur les autres enseignements .
"En Inde même, durant les premiers siècles de notre ère, le bouddhisme est en continuelle évolution. Les deux tendances principales sont celle du Grand Véhicule ou Mahayana et celle du Véhicule des Anciens, Theravada, ou Petit Véhicule, Hinayana. Elles se distinguent par l'emphase que donne la première au développement d'une attitude altruiste alors que la seconde vise à une libération personnelle. De nouveaux systèmes d'interprétations voient le jour, de nouvelles références scripturaires viennent s'ajouter à la masse considérable de textes qui circulaient déjà. Ce n'est pas un système statique, structuré de façon définitive que les Chinois ont face à eux mais un enseignement vivant en pleine ébullition. Les bouddhistes chinois, dont les traductions tendent à partir du Ve siècle à s'affiner, commencent alors à classifier les doctrines si différentes qui leur parviennent par vagues successives et souvent désordonnées. Se livrant à un travail d'interprétation minutieux, ils cherchent à systématiser ce vaste ensemble et aboutissent à une théorie de division ou classement de l'enseignement ou banjiao : le Bouddha accorda ses enseignements aux capacités et aux aspirations de l'auditoire qu'il avait devant lui. Mais cette tentative d'harmonisation établissait également une hiérarchie sur laquelle les différentes écoles du bouddhisme chinois, qui prônaient chacune la prédominance de tel ou tel texte ou enseignement, eurent parfois du mal à se rejoindre.

http://www.clio.fr/bibliotheque/Les_gra ... hinois.asp
Modifié en dernier par algol-x le 13 oct.15, 21:11, modifié 1 fois.
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski

Marmhonie

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 11990
Enregistré le : 24 avr.13, 02:34
Réponses : 0

Contact :

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 04:08

Message par Marmhonie »

Certes, car cette attitude de "suprématie du Sutra du Lotus sur les autres enseignements" est 100% Soka Gakkai & Nichiren, c'est à dire le Bouddhisme JAPONAIS actuel néo-fasciste avec leur notion de "race chinoise inférieure", sans rapport avec le bouddhisme qui n'a jamais eu de structure hiérarchique des textes.
Image

Du reste, les fonds financiers faramineux de la Soka Gakkai sont tels que nous n'avons, là aussi, plus aucune connexion avec le bouddhisme. C'est un des aspects très suspects des influences de pénétrations de la Soka au sein des gouvernements des autres pays que le Japon. Sous Chirac, cela a parfaitement fonctionné.
Image

Sous Mitterrand, c'était le fait de l'infiltration de la Scientologie, autre "pieuvre" mise en échec au final. On notera que le bon Obama a toujours soutenu la Scientologie, et particulièrement contre la France ! Brave prix Nobel qui court toujours après, l'ayant eu en chèque en blanc de façon vraiment scandaleuse.

Image
Ah le bel exemple du bouddhisme japonais ultra nationaliste !

Aus sources du Bouddha originel, on retrouve, bien loin du Soutra du Lotus si tardif, le Dharma et la devise des Maharadjas de Bénarès :
Image

Incroyable, non ?

Yvon

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 2267
Enregistré le : 01 sept.15, 10:07
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 04:40

Message par Yvon »

Désolé mais la suprématie du SDL ce n'est pas 100% Gakkai c'est aussi dans le Tendai et d'autres écoles comme le Kegon prône leur Sûtra de la Guilande de Fleurs comme supérieur . Le Vinaryana prone le Sûtra du Diamant ect ... Chaque école prone sa doctrine sur un enseignement spécifique qu'il considère comme essentiel .
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

Marmhonie

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 11990
Enregistré le : 24 avr.13, 02:34
Réponses : 0

Contact :

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 07:28

Message par Marmhonie »

Yvon a écrit :Désolé mais la suprématie du SDL ce n'est pas 100% Gakkai c'est aussi dans le Tendai et d'autres écoles comme le Kegon prône leur Sûtra de la Guilande de Fleurs comme supérieur .
Ce n'est pas la question que je vous ai posé, vous n'y répondez pas...
Yvon a écrit :Le Vinaryana prone le Sûtra du Diamant ect ...
Non, absolument pas, là vous signalez que vous ignorez tout du bouddhisme au sources les plus anciennes.
Pourquoi cette manie chez les adeptes de la Soka Gakkai, de dire faussement que tout bouddhisme "prône un soutra particulier" ? Rien n'est plus faux, et ici, nous sommes attachés à comprendre l'histoire de la Soka Gakkai, en respectant votre foi absolument :)

Yvon

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 2267
Enregistré le : 01 sept.15, 10:07
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 10:15

Message par Yvon »

Ben voyons ! allez un peu de d'histoire sur le SDL par Jean Noel Robert :

http://www.canal-u.tv/video/cerimes/les ... japon.4030
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

vic

[ Incroyant ] [ Athée ]
Avatar du membre
vic
[ Incroyant ] [ Athée ]
Messages : 21137
Enregistré le : 07 juil.13, 09:15
Réponses : 2

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 11:28

Message par vic »

Marmhonie a dit : Pourquoi cette manie chez les adeptes de la Soka Gakkai, de dire faussement que tout bouddhisme "prône un soutra particulier" ?
Oui telle est la question puisque l'enseignement de bouddha est un ensemble et ne se résume pas à un seul soutra .
Du reste aucune école du bouddhisme sauf l'école de Nichiren n'étudie qu'un seul soutra et ne se limite qu'a ça .
Si l'enseignement de bouddha se résumait à un seul soutra alors pourquoi bouddha a t'il perdu du temps en en enseignant d'autres , il en aurait uniquement enseigné un seul , le soutra du lotus toute sa vie il aurait perdu moins de temps .
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .

Yvon

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 2267
Enregistré le : 01 sept.15, 10:07
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 20:02

Message par Yvon »

Parceque les gens n'était pas prêt à entendre le SDL .Les sutrâs antérieurs ont été établis afin d'amener les gens au SDL . Une fois que le bouddha à senti que son auditoire était prêt shakyamuni à commencer à exposer le SDL .
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

algol-x

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 887
Enregistré le : 17 mai15, 06:59
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 21:56

Message par algol-x »

Marmhonie a écrit :Pourquoi cette manie chez les adeptes de la Soka Gakkai, de dire faussement que tout bouddhisme "prône un soutra particulier" ?
A mon sens, l'endoctrinement et la projection sur d'autres écoles des conceptions de leur mouvement.

http://culte.soka-bouddhisme.fr/gosho/1 ... a-du-lotus
Modifié en dernier par algol-x le 14 oct.15, 11:28, modifié 2 fois.
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski

komyo

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 922
Enregistré le : 04 janv.13, 07:26
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 13 oct.15, 22:33

Message par komyo »

on déborde de la soka gakkai et il faudrait peut etre ouvrir d'autres posts. Je pense par exemple au tendai, tientai en chine. Dans cette école, les moines étudient tous les sutras. Quand on explique que nichiren a étudié les différents sutras pour arriver a la compréhension que le sutra du lotus, était le pinacle de l'enseignement de sakyamuni. Cela décrit le cursus habituel des moines de cette école.
La différence tient au fait que ces moines tendai, zen, etc, n'ont pas fait une pratique d'invocation exclusive a partir du sutra du lotus.
Ils n'ont pas présenté celle ci comme une révélation qui était en germe et qui n'avait pas été transmise jusqu'à présent par les précédents maîtres de la lignée tientai (sakyamuni, nagajurna, zhiyi, dengyo). Pas plus, qu'ils n'ont affirmé que celle ci était supérieure à toutes les autres et avait vocation à les remplacer. Il y une rupture qui se veut continuation et marque a mon avis la différence entre l'école nichiren au sens large, et d'autres courants du bouddhisme.
Ne pas railler, ne pas déplorer ni maudire, mais comprendre. Baruch Spinoza

Yvon

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 2267
Enregistré le : 01 sept.15, 10:07
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 14 oct.15, 10:51

Message par Yvon »

Q : A part les points précisés par les quatre sceaux du Dharma, quelles sont les "vues erronées" que Nichiren recommande de corriger ? Celles des écoles qui ne reconnaissent pas le Sutra du Lotus, bien sûr, mais qu’est- ce que cela signifie de nos jours en Europe ?

R : Il faudrait un semestre de cours pour répondre à cette question. Et même alors…

Il faut, tout d'abord, préciser que pour Nichiren l’enseignement du Sutra du Lotus devait prendre le pas sur tous les autres, car sinon on perdait de vue le propos essentiel de ces autres enseignements. Pour lui, les autres sutras visaient soit à préparer les hommes à recevoir le Sutra du Lotus soit à préciser quelque point mineur afin d’améliorer sa vie. En reprenant une image de Zhiyi, Nichiren dit que le Sutra du Lotus est l’armature d’un filet dont les autres sutras sont les mailles.

Si vous avez déjà été chez un oculiste pour des lunettes, vous savez qu’il commence par vous faire essayer des verres, juste pour déterminer votre acuité visuelle, puis il fait d’autres essais avec d’autres lentilles pour finalement ajuster les lunettes à votre vue. Les premières lentilles servaient à définir les étapes suivantes afin de parvenir à des verres correcteurs adaptés. Nichiren voit les différents sutras de cette manière. Dans son Kaimoku Sho il distingue cinq étapes :

1) Le bouddhisme hinayana est supérieur aux enseignements non-bouddhiques car il enseigne le processus de renaissances dans les six mondes états (samsara) ainsi que la causalité, alors que les autres philosophies et religions enseignent le matérialisme ou bien nient la causalité (la responsabilité de nos actes). Ou bien ils considèrent que le paradis et l’enfer sont des destinations permanentes. Le Hinayana met l’accent sur la nature impermanente et contingente de tous les phénomènes.

2. Le Hinayana n’est pas erroné dans la mesure où il atteint son but mais le Mahayana lui est supérieur car il va plus loin. Il dénonce l’étroitesse d’un but qui se borne à l’affranchissement du cycle vie/mort (qui est également, dans le vécu de chaque moment, notre appréhension et notre anxiété devant tout changement). Nous pouvons aspirer à la bodhéité et savoir qu’à travers l’univers, il existe des bouddhas et des bodhisattvas qui peuvent nous aider et des Terres pures où les conditions sont propices à l’atteinte de la bodhéité.

3. Le Mahayana atteint son sommet par l’enseignement du Véhicule unique dans le Sutra du Lotus, mettant en évidence que tous les enseignements du Bouddha ont pour seul but de permettre aux hommes de parvenir à la bodhéité ; même les enseignements hinayana sont une part du Véhicule unique car, en fin de compte, tous les êtres ont la possibilité de devenir bouddha.

4. L’exposé sur l’atteinte de la bodhéité de Shakyamuni dans un passé atemporel (kuon jitsujo) a plus d’importance que l’enseignement du Véhicule unique car il montre que la bodhéité n’est pas un état qui serait perdu dans le passé, pas plus qu'il ne serait à atteindre dans l’avenir, mais que l'état de bouddha est toujours là, dans le présent. En fait, la vraie Terre pure est notre monde et le vrai Bouddha est ce/celui qui nous enseigne. Il/cela est toujours présent dans nos vies. Zhiyi a exprimé cela en termes d’ichinen sanzen, la possession mutuelle du monde-état de bouddha et des autres neuf états. La bodhéité n’exclut pas le monde des illusions et le monde des illusions contient la bodhéité en tant que graine.

5. La pratique concrète qui consiste à intégrer dans notre vie l’essence du Sutra du Lotus grâce à Namu Myoho Renge Kyo, la graine de bodhéité, est la chose la plus importante entre toutes. C’est par elle que nous « rencontrons, croyons et nous réjouissons », commençant à vivre l’enseignement.

Ainsi, nous voyons que chaque étape introduit la suivante mais si on adopte un niveau antérieur, lui accordant plus d’importance qu’au suivant, on tombe dans les vues erronées. Si, par exemple, quelqu’un se prétend bouddhiste mais affirme que certaines personnes ne peuvent pas atteindre la bodhéité, cela correspond aux niveaux 1 ou 2 mais c’est une erreur du point de vue du niveau 3. Il en est de même si quelqu’un prétend que la bodhéité n’est pas inhérente à notre vie et qu’il faut d’abord renaître dans une Terre pure. Cela peut être vrai du point de vue des niveaux 1 à 3 mais c'est faux du point de vue du niveau 4. Même chose pour celui qui estime que nous sommes des bouddhas tels que nous sommes, sans avoir besoin de pratiquer ni d'étudier. C’est là une mésinterprétation du niveau 4. Le niveau 5 montre que la bodhéité est une graine semée dans notre vie par Namu Myoho Renge Kyo. Cela ne signifie pas que les enseignements précédents sont faux – ils sont vrais dans leur propre contexte – mais ils comportent des limites qui sont corrigées dans le niveau suivant.

Nichiren avait à débattre avec les écoles bouddhistes japonaises de son temps. Actuellement, la situation est un peu différente car les enseignements divergent en certains points mais sont identiques dans d’autres. Dans tous les cas, Nichiren a demandé à ses disciples d’agir avec circonspection, de ne pas contester, à l’exception de débats officiels, de rester toujours aimable et courtois. Il a également conseillé à ses moines (formés pour les débats) de comprendre profondément les enseignements qu’ils auraient à réfuter. Si bien que je m'interroge pour savoir si, en Europe, vous êtes en mesure d’étudier sérieusement toutes les formes du bouddhisme. C’est ce qu’il faudrait avant de faire shakubuku. Mais c’est là une opinion toute personnelle.

1. Les bouddhistes Zen respectent les sutras mais dans la pratique ils leur accordent moins d’importance qu’aux koan ou à la transmission directe auprès de maîtres-zen. Ils reconnaissent ou non la suprématie du Sutra du Lotus (Les bouddhistes Zen Soto le reconnaissent à la suite de Dogen) mais ils pensent que l’Eveil ne dépend pas d’un sutra et que la pratique essentielle est le zazen, la méditation assise silencieuse (Soto) ou bien le dépassement des doutes par la contemplation des koan (Rinzai)

2. Le Vipassana est un dérivé du bouddhisme Theravada qui ne reconnaît pas les enseignements mahayana, bien qu’un grand nombre, sinon la plupart des pratiquants du Vipassana ne se considèrent pas comme des theravadins. Beaucoup apprécient les enseignements mahayana et s’en inspirent (en fait, même certains moines theravadins, comme Bhikkhu Bodhi*, le font). Le point important est que les adeptes du Vipassana (comme ceux du Zen) sont principalement intéressés par la pratique de la méditation-vipassana, la considérant comme plus efficace, sans se soucier des enseignements dont elle découle.

En ce qui concerne ces deux groupes, je dirais que si certains éprouvent le besoin de pratiquer la méditation silencieuse sous quelque forme que ce soit, ce n’est pas pour autant qu’ils sont en conflit avec le Sutra du Lotus, pas plus que s’ils faisaient du jogging, du cyclisme, des arts martiaux ou tout autre exercice. Le problème se pose seulement s’ils accordent plus de foi dans ces pratiques que dans le Sutra du Lotus et dans l’efficacité transformatrice de la pensée-foi en un seul instant (ichinen) ainsi que dans le message du Sutra du Lotus exprimé par Namu Myoho Renge Kyo.

3. Le bouddhisme tibétain présente un problème plus complexe. De même que le Shingon et le Tendai ésotérique du temps de Nichiren, le canon tibétain affirme que le Vajrayana est supérieur aux enseignements des sutras. En fait, ses adeptes disent que le Vajrayana n’est pas en soi un enseignement différent mais qu’il s’agit d’une forme supérieure de pratique. C’est précisément ce que réfutait Nichiren pour qui Daimoku est plus efficace que la pratique ésotérique vajrayana car le bouddhisme ésotérique provient d’enseignements provisoires alors que Daimoku exprime l’enseignement ultime.

Cependant, beaucoup de personnes, attirées par le bouddhisme tibétain, ne s’engagent pas réellement dans le Vajrayana, ou du moins pas très profondément. Beaucoup pratiquent la forme tibétaine du vipassana ou d’autres formes de méditation assise silencieuse. La plupart des enseignements du Dalai Lama sont axés sur le Hinayana et le Mahayana provisoire.

4. Il y a également des bouddhistes comme ceux de la communauté de Thich Nhat Hanh* qui pratiquent le Nembutsu. Ce ne sont pas à proprement parler des adeptes de l’école de la Terre Pure, car ils réinterprètent le Nembutsu à la manière du Zen, comme étant l’expression de la nature du Bouddha. Les ethnies de l’Asie de l’Ouest sont généralement des adeptes de la Terre Pure et se consacrent à la récitation du Nembutsu comme à une voie permettant de renaître dans la Terre Pure. En tout état de cause, du point de vue de Nichiren, la Terre pure est ici et maintenant, le vrai bouddha est le bouddha atemporel Shakyamuni et Daimoku est la Voie pour se relier aux véritables enseignements, comme le Daimoku le stipule clairement, alors que le Nembutsu est, au mieux, une approche indirecte.

http://www.nichiren-etudes.net/articles ... ronees.htm
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

algol-x

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 887
Enregistré le : 17 mai15, 06:59
Réponses : 0

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 14 oct.15, 22:08

Message par algol-x »

Yvon a écrit :Q : A part les points précisés par les quatre sceaux du Dharma, quelles sont les "vues erronées" que Nichiren recommande de corriger ? Celles des écoles qui ne reconnaissent pas le Sutra du Lotus, bien sûr, mais qu’est- ce que cela signifie de nos jours en Europe ?

http://www.nichiren-etudes.net/articles ... ronees.htm
Bonjour l'enfermement! Mais la SGI ce n'est pas la même dimension, des pressions sont exercées afin que les adeptes adoptent sans nuance la doctrine, et à cela s'ajoute l'embrigadement. La soka gakkai sait être patiente, attendre les conditions favorable, c'est à dire les moments de vulnérabilité de l'individu, là ou il sera plus facile d'en faire un adepte total. Je ne pense pas que l'on soit membre de cette organisation, on en est l'otage...
Modifié en dernier par algol-x le 15 oct.15, 07:15, modifié 2 fois.
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski

Marmhonie

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 11990
Enregistré le : 24 avr.13, 02:34
Réponses : 0

Contact :

Re: Soka Gakkai, un bouddhisme japonais suspect.

Ecrit le 14 oct.15, 23:52

Message par Marmhonie »

Yvon a écrit :Q : A part les points précisés par les quatre sceaux du Dharma, quelles sont les "vues erronées" que Nichiren recommande de corriger ? Celles des écoles qui ne reconnaissent pas le Sutra du Lotus, bien sûr.
C'est l'affirmation par excellence d'une déviance sectaire.

Bien sûr, aucune mouvance religieuse ne peut échapper à de telles dérives, ainsi faisons la part des choses entre les pratiquants sincèress qui laissent parler leur cœur, et le prosélytisme souvent aveuglé, qui ne se rend plus compte quand les limites sont franchies.

Confucius 孔子 a dit : "Ce que je sais, savoir que je le sais. Ce que je ne sais pas, savoir que je ne le sais pas. Voilà le véritable savoir."

Quand un gourou avance des propos intégristes, il faut revenir sur la vie authentique d'un tel personnage et on y trouve les errances de sa propre vie.

Pour Nichiren, c'est historique : un fanatique qui s'était radivalisé jusqu'à se présenter comme le futour Bouddha incarné. Quelque chose ne tournait pas bien dans sa tête "pleine de vent", 風了, fou, en chinois.

Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Retourner vers « Mahayana »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 1 invité