Marmhonie a écrit :Jean est pensé en araméen, tout différent
Il faut me donner des références, pourquoi écrit "en plusieurs fois" ? A cause du chapitre 21 ? C'est juste le constat de la mort centenaire de jean alors que Jésus n'est pas revenu. Paul aussi dans sa dernière épître est travaillé, et doute que Jésus revienne aussi vite. Mais le chapitre 21 est constitué de dits archaïques très anciens. Si c'était une suite de rédactions, on aurait une suite progressive, avec un chapitre 21 qui poursuit le chapitre 20. Là, du tout, le chapitre 21 est un hommage de dits très anciens, pas une suite.Ren' a écrit : ...Et écrit en plusieurs fois, au fur et à mesure de la vie de son auteur...
Cela me semble être une preuve déjà assez forte que l'écriture s'est faite en une fois ou deux, sur le tard. Par contre, bien sûr, il y a des strates, mais orales. Sujet passionnant.
Marmhonie a écrit :Jean à la base, n'a pas la connaissance des synoptiques
Cela peut en partie se prouver, nous ne sommes plus dans les années 70. A la base, cela veut dire dans son dit de prédication le plus ancien. A un moment, il est clair que Jean a sous les yeux au moins un évangile synoptique, puisqu'il apporte les manques. Ici, il nous précise que la personne blessée par Pierre avec son glaive, est Malchus. Ailleurs, il donne d'autres détails qui n'ont pas de sens si on n'a pas un synoptique sous les yeux. Je suis bien d'accord, mais c'est tardif.Ren' a écrit : Je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point. Mais c'est évidemment une impression personnelle : on ne peut rien prouver en la matière, juste argumenter.
Dans sa forme de prédication première, Jean n'a pas tout compris, il signale donc des faits par rapport à des lieux et des éléments qui seront détruits en 70. Par la suite, Jean comprend ce que Jésus a fait. Il devient alors plein d'humour.
Si tu veux, on ouvre un sujet sur Jean en lecture araméenne, et on va vite constater que le ou les prédications contenues dans le Coran ont une bonne connaissance de Jean. C'est troublant et fascinant.
Parce que seul Jean contient des lieux et des éléments historiques bien avant 70, qui disparaissent en 70. On peut argumenter certes que Jean construit alors une pièce de théâtre (thèse catholique que je dois vous retrouver) dramatique, mais l'araméen qu'il emploie n'est pas châtié comme celui de Jérusalem. il est pauvre, vulgaire, typique de Galilée, et en plus, son araméen est blessant à Jérusalem, il le fait du reste finement et avec humour constater quand ils arrivent à Jérusalem.Medico a écrit :Et pourquoi Jean n'aurait il pas connaissance des synoptiques ?
Marc est autour de 70, peu avant, peu après, qui peut le dire vraiment ? Mais Marc est issu d'une prise de notes latines, ses tournures sont latines typiquement. Un romain ou un latin n'a pas pu suivre ces galiléens depuis leur départ. Et on voit bien que Jean note des éléments vivants surprenants comme de nous signaler qu'il était disciple de Jean le Baptiste, et que c'est la remarque de Jean le Baptiste qui l'invite avec un autre disciple, à quitter le Baptiste, pour suivre ce Jésus. On est donc chez jean, antérieur au départ, à la prédication qui va commencer de Jésus. Et combien de fois Jean l'évangéliste, va-t-il rappeler le Baptiste ! Marc ignore tout cela. Et Marc est bien le plus ancien évangile des synoptiques.
Jean encore est le seul à nous témoigner que le premier qui a vu le ressuscité est bien Pierre, alors que les synoptiques semblent croire que ce sont des femmes, notamment une Marie de la Tour (Magdala, en araméen). Mais non, Paul va citer ce qu'on lui a appris, que c'est bien Pierre qui le premier a vu le ressuscité. C'est fabuleux, Jean, en araméen. Fabuleux.
Et quand on pense que le Coran a un tel patrimoine araméen, on ne peut qu'être troublé par le grand savoir sur Jean.