Les limites de la vie

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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Absenthéiste

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 21 déc.15, 13:33

Message par Absenthéiste »

Bonsoir à tous.
assmatine a écrit :Bref, je ne connais aucune femme dite 'libre" qui soit vraiment bien dans ses souliers de nos jours.
Et pourtant... aussi contre-intuitif que cela puisse paraître... il y en a. Il y en a même beaucoup.
assmatine a écrit :Pour la fin de vie. On ne devrait pas permettre l'euthanasie.
Pour quelle raison s'il s'agit de la volonté du patient ? L'homme n'a t-il pas le droit de disposer de sa propre vie ? Doit-on décider à sa place, et faire ce qui NOUS semble le mieux ? Selon NOS valeurs, NOS croyances ?

Même si bien sûr, j’adhère moins à la coloration religieuse de certaines de vos opinions, je voulais finir par une remarque positive : Je trouve que vos interventions dégagent une sincérité et une humanité profonde. :hi:

assmatine

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 21 déc.15, 14:59

Message par assmatine »

Inti a écrit : Sauf que dieu nous a donné notre libido, notre pouvoir de procréation, d'homosexualité et donné aux microbes le pouvoir de nous parasiter. Il est assez machiavélique dieu. :hi:
Pour les microbes, on peut s'en prémunir. Des règles d'hygiène peuvent être respectées. Si l'humain cède à toutes ses envies, sans y mettre de précautions, forcément, il risque gros derrière. Mais s'il met quelques protections autour de lui, le microbe restera là où il est. C'est comme ça pour tout : le sexe, la vie en communauté, la famille, partout sur la terre.

Pour la libido, quand elle est contenue, elle génère des rapports de meilleure qualité. Si à chaque fois qu'on a envie, on prend une personne de son entourage et on assouvit nos désirs ... où ça mène ? Même si c'est consenti par les deux individus, on ne construit rien. On ne fait que céder à nos pulsions et puis c'est tout. Quel bien-être ce genre de pratiques donne-t-il ? La satisfaction de soi sur le moment venu, et puis après ? Le dégoût, le remord, la solitude, la déshumanisation de l'autre, parce que finalement, on ne voit plus qu'un corps pour assouvir ses besoins et non plus une personne dotée d'un esprit. On devient comme des bêtes dans ce cas. Est-ce cela l'humain ?
Alors que si on contient sa libido et qu'on la laisse exploser le jour où son ou sa partenaire est disponible, quel feu d'artifice ! Cela ne valait-il pas le coup d'attendre ?

Dans mon couple, je n'ai pas une libido super. Je peux me passer de sexe facilement. Et ce n'est pas parce que mon mari est nul au lit ou je ne sais quoi comme bêtise machiste que l'homme pourrait inventer à ce sujet, c'est ainsi que je fonctionne, au grand dam de mon mari qui lui voudrait que je sois dispo beaucoup plus souvent. Me forcer à lui faire plaisir, ça finit en disputes. Et lui, attendre, c'est frustrant. Mais il admet qu'il est plus agréable de faire l'amour avec une femme consentante et qui se donne à fond qu'avec un corps pratiquement mort qui fait la grimace face à ses caresses ... Il pourrait aller voir ailleurs cependant ou se connecter pour assouvir ses envies. Mais l'amour qu'il a en lui ne lui permet pas d'assouvir ses désirs pleinement. Se masturber ou penser à une autre femme, oui, ça soulage, mais il n'y a pas de sentiment derrière ça. Il y a juste un acte mécanique sans grande émotion derrière ...

Donc ce n'est pas parce que Dieu t'a donné une libido qu'il faut t'en servir n'importe comment. Même le lion doit attendre la période de chaleur de ses femelles pour s'amuser. Le restant du temps, ben il fait ceinture ...

Pour l'homosexualité, je ne sais pas. Dieu a l'air de détester ça. Pourtant, les homos ont des pulsions quand même. Doivent-ils rester toute leur vie chastes ? C'est difficile quand même.
Je ne peux te répondre sur ce plan-là, n'étant pas homosexuelle moi-même.
J'aurai tendance à répondre qu'il n'y a pas que le sexe dans la vie, qu'un homo peut placer son énergie dans autres choses (et c'est ce que bon nombre de curés on fait finalement, même si on connaît les conséquences malheureuses que leurs penchants ont pu parfois engendrer), m'enfin ... est-ce une solution ? Je ne sais pas. Je n'en ai pas l'impression. Mais alors comment être en adéquation avec les Ecritures dans ce cas ? Ceci dit, Dieu nous demande parfois d'être endurant dans notre foi, mais qui parvient à l'être réellement toute sa vie ?

Alors il est mauvais Dieu ? Non, je n'en ai pas l'impression. Il nous donne un mode d'emploi à suivre pour être au mieux avec tout ce qui nous entoure et ... on ne le suit pas vraiment. Peut-on se plaindre après ça ?

Combien suivent des commandements sans vraiment se demander pourquoi ils sont à suivre ?

Quand mes parents me disent de ne pas toucher aux prises parce que ça peut m'électrocuter et que ça fait mal, voire ça fait mourir. Je ne sais pas ce qu'est l'électrocution, mais malgré tout, j'écoute ce qu'ils me disent. Et grâce à eux, je ne me fais jamais mal. Mais si je désobéis, c'est une autre histoire. Pourtant, on m'aura prévenue.

Donc quand Dieu dit qu'il faut faire ceci et pas faire cela, si on obéit, la vie devient agréable, sinon, elle devient désagréable. Le souci, c'est que Dieu nous parle de choses qui nous dépassent un peu et on a un peu de mal à comprendre les conséquences de nos mauvais actes. C'est parfois après coup, voire après plusieurs années qu'on comprend nos erreurs ...
Pour quelle raison s'il s'agit de la volonté du patient ? L'homme n'a t-il pas le droit de disposer de sa propre vie ? Doit-on décider à sa place, et faire ce qui NOUS semble le mieux ? Selon NOS valeurs, NOS croyances ?
Et vois-tu, je vois dans ta réaction quelque chose qui me gêne énormément : tu parles de la volonté du patient, seulement de SA volonté. Mais le patient a forcément aussi une famille, des enfants, des parents, des amis, des proches ... A-t-il le droit de ne penser qu'à lui dans ces cas-là ?

Dieu nous demande toujours de nous tourner vers l'autre. Aime ton prochain. Montre ta lumière à ton prochain. Montre l'exemple. Prêche la bonne parole. Pour que le bien se répande autour de toi. Si tu n'es centré que sur toi-même, si tu laisses le mal autour de toi se répandre, comment peux-tu espérer voir le bien gagner un jour ? Ou alors tu estimes que le monde va bien ?

Je pense que le monde va mal parce que justement il est trop centré sur lui-même. Les gens s'en fichent de leur prochain, ils ne pensent qu'à eux, et à leur confort. Et après chacun se plaint que ça ne va pas ...

Tu sais, j'ai une maman un peu dépressive qui parle parfois de suicide. Mais à chaque fois qu'elle affronte la vie, je suis fière d'elle. Elle me montre le courage à avoir dans ce monde pour l'affronter. Car malgré ses nombreux moments de tristesse et de mélancolie, elle a aussi des moments de joie. Et si elle avait baissé les bras, elle ne les aurait plus connu ces moments-là, et nous non plus.

Quand ma grand-mère est morte, mon grand-père a voulu se pendre. Il s'est raté et a fini à l'hôpital. Les non-dits qu'il y a eu à l'époque dans la famille. Moi, petite, on m'avait dit que grand-père avait eu une crise de silicose, alors qu'en vrai, ça n'avait rien à voir. Mais enfant, j'avais compris que quelque chose n'allait pas car on ne voulait pas que j'aille voir grand-père à son chevet, soit disant qu'il était contagieux.

Un acte égoïste a des répercutions sur son entourage. Beaucoup plus de répercussions que si on se tourne vers l'autre.

Je connais une dame qui a perdu son mari d'un cancer avec toutes les difficultés que cela a engendré avant qu'il ne meurt. Combien de fois elle m'a dit qu'elle aurait préféré qu'il meurt d'un accident ou sur le coup, que ça aurait été moins pénible pour son mari, mais aussi pour elle qui a dû supporter les râles de son mari pendant des années avant qu'il ne s'en aille. Quand je lui demande "et s'il s'était donné la mort, comment auriez-vous réagi à son choix ?" Elle me répond souvent que ça aurait été pire que tout ... ça aurait signifié qu'il aurait laissé tomber, elle, et son fils, ses amis, ses collègues ... On n'a pas le droit de laisser tomber.

Dieu demande à ce qu'on soit courageux et endurant jusqu'à la fin. Alors ok, c'est facile à dire quand tout va bien, je le sais bien. Mais il y a une raison à ça. On se doit de toujours penser à l'autre. J'imagine pas du tout un jour accepter qu'un de mes proches me disent "je veux en finir". Même si supporter sa souffrance est difficile. Que ce soit pour lui ou pour moi.
Même si bien sûr, j’adhère moins à la coloration religieuse de certaines de vos opinions, je voulais finir par une remarque positive : Je trouve que vos interventions dégagent une sincérité et une humanité profonde.
Je sais que je peux sembler être une personne enfermée dans le concept de la Loi. Peut-être qu'on a l'impression que j'ai l'esprit étriqué, que j'accorde plus d'importances aux interdits qu'à la foi.

J'ai envie de dire que ce n'est pas ça.

Les chrétiens ont la Foi, mais ont laissé tomber la Loi.
Les musulmans ont la Loi, mais n'ont pas intégré la Foi.

Je pense qu'il faut avoir les deux.

Faut pas croire, j'ai une certaine souplesse d'esprit envers les autres. Je ne serais pas du genre à vouloir faire appliquer cette charia lapidaire et coupeuse de membres pour que la paix règne dans le monde, par exemple, bien au contraire. En ce qui concerne les autres, j'espère que chacun arrive à se sentir en paix avec son prochain et avec lui-même, même s'il n'a pas la même vision que moi du monde.

Mais il est vrai que je suis hyper rigide envers moi-même. J'ai besoin de cette rigidité pour être au mieux avec moi-même. J'ai été éduquée avec cette rigidité et je crois même que je suis plus rigide que mes parents. Mais j'arrive à comprendre que d'autres n'aient pas le même état d'esprit que le mien. Je ne suis pas un monstre. Je ne veux rien imposer aux autres, chacun fait ce qu'il veut, y'a pas de souci pour ça.

Je donne mon point de vue sur des sujets sur ce forum, un point de vue rigide, forcément, mon point de vue. Maintenant, en aucune façon je ne veux dire que j'ai raison. J'apporte une façon de voir les choses. ça peut certainement servir à quelqu'un. Tout comme parfois je lis des choses qui m'énervent ou avec lesquelles je ne suis pas d'accord, mais pas grave, c'est justement ces désaccords qui permettent d'avancer. Alors je suis heureuse d'avoir en face de moi des gens qui ne pensent pas du tout de la même façon que moi.

Il n'y a pas un modèle à suivre dans le monde, mais plein. Je trouve intéressant de puiser dans chacun pour progresser. Et heureusement que tout le monde n'est pas aussi rigide que moi, qu'est-ce que ce serait triste sinon. Mais il faut de tout pour faire un monde. Ma rigidité doit bien servir à quelque chose ... Et les autres ont aussi quelque chose d'utile à apporter à chacun.

C'est en partageant qu'on évolue. Si je ne partageais pas avec d'autres, je crois que je finirais par m'enfermer dans cette rigidité, ce serait vraiment infernal. Faut pas rester dans ses acquis, faut en acquérir d'autres. Parfois même les chambouler ces acquis.

J'étais athée, je suis devenue croyante. Il a fallu en renverser des acquis. Et ma foi évolue de jour en jour. J'espère dans le bon sens. Mais ça, je ne peux que l'espérer.

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 21 déc.15, 15:11

Message par indian »

Absenthéiste a écrit :Hello,

Ce sujet m'inspire une petite réflexion que j'ai souvent :

La peine de mort ? Je suis pour le principe, mais contre l'application.
L'avortement ? Je suis contre le principe, mais pour l'application.
:hi:
Ca me semble plutot sage
Unir l'humanité. Un seul Dieu. Les grandes religions de Dieu. Femmes, hommes sont égaux. Tous les préjugés sont destructeurs et doivent être abandonnés. Chercher la vérité par nous-mêmes. La science et la religion en harmonie. Nos problèmes économiques sont liés à des problèmes spirituels. La famille et son unité sont très importantes.

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 21 déc.15, 21:01

Message par hermes »

Wook a écrit :L'avortement et l'adoption n'ont pas d'incidence l'un sur l'autre de nos jours et il y a infiniment plus d'enfants sans parents que de parents stériles.
c'est pourtant bien le contraire qui existe, sinon il n' y aurait pas une hyperselection des parents, sinon il n'y aurait ps de liste d'attente pour des adoptions et les délais ne seraient pas aussi long. Les statistiques des Etat occidentaux sont unanimes là dessus. Et depuis l'affaire de l'arche de zoe, c'est encore plus difficile d'adopter.
Pour les microbes, on peut s'en prémunir. Des règles d'hygiène peuvent être respectées. Si l'humain cède à toutes ses envies, sans y mettre de précautions, forcément, il risque gros derrière. Mais s'il met quelques protections autour de lui, le microbe restera là où il est. C'est comme ça pour tout : le sexe, la vie en communauté, la famille, partout sur la terre.
On ne peut jamais se prémunir à 100% des microbes malgré toutes les protections que l'on veut, c'est le Problème récurant de la NASA quand elle veut stériliser à fond son matériel, de toute façon nous avons plus de microbes dans notre corps que de cellules dans notre corps et des dérèglement organiques peuvent rendre un microbe inofensif en un microbe pathogene.
Pour la libido, quand elle est contenue, elle génère des rapports de meilleure qualité. Si à chaque fois qu'on a envie, on prend une personne de son entourage et on assouvit nos désirs ... où ça mène ? Même si c'est consenti par les deux individus, on ne construit rien. On ne fait que céder à nos pulsions et puis c'est tout. Quel bien-être ce genre de pratiques donne-t-il ? La satisfaction de soi sur le moment venu, et puis après ? Le dégoût, le remord, la solitude, la déshumanisation de l'autre, parce que finalement, on ne voit plus qu'un corps pour assouvir ses besoins et non plus une personne dotée d'un esprit. On devient comme des bêtes dans ce cas. Est-ce cela l'humain ?
C'est donc que vous ne connaissez pas le problème que vivent les tétraplegiques, ceux qui ont eux des déséquilibres hormonaux, ou des traumatisés craniens. Ne voir qu'un corps ce n'est que votre perception, je connais beaucoup de jeunes hommes et femmes qui ont eux de multiples partenaire même d'un soir, le sexe, le corps mais aussi l'esprit était important. L'humain est animal comme les autres sa particularité est d'avoir besoin de vivre en société, il faut simplement accepter cette part de nous sans nous laisser dominer par cette part pour le bien de la communauté, c'est comme tout il faut un juste milieu qui est variable à chacun d'entre nous car nous sommes tous differents.
J'aurai tendance à répondre qu'il n'y a pas que le sexe dans la vie, qu'un homo peut placer son énergie dans autres choses (et c'est ce que bon nombre de curés on fait finalement, même si on connaît les conséquences malheureuses que leurs penchants ont pu parfois engendrer), m'enfin ... est-ce une solution ? Je ne sais pas. Je n'en ai pas l'impression. Mais alors comment être en adéquation avec les Ecritures dans ce cas ? Ceci dit, Dieu nous demande parfois d'être endurant dans notre foi, mais qui parvient à l'être réellement toute sa vie ?
tout à fait d'accord et bon nombres de couples homos ont un juste milieu pour eux. Pour les curés ont peu se demander s'ils en avaient déjà avant de la libido. L'absence de sexe est un extreme, que du sexe est un autre extrème, les prètres mariés sont un juste milieu.
Alors il est mauvais Dieu ? Non, je n'en ai pas l'impression. Il nous donne un mode d'emploi à suivre pour être au mieux avec tout ce qui nous entoure et ... on ne le suit pas vraiment. Peut-on se plaindre après ça ?

Combien suivent des commandements sans vraiment se demander pourquoi ils sont à suivre ?
On peut aussi se dire que les gens le comprennent mal, il est peut être pas contre le sexe et les homos

Et vois-tu, je vois dans ta réaction quelque chose qui me gêne énormément : tu parles de la volonté du patient, seulement de SA volonté. Mais le patient a forcément aussi une famille, des enfants, des parents, des amis, des proches ... A-t-il le droit de ne penser qu'à lui dans ces cas-là ?
Et la famille a t-elle le droit de ne penser qu'à elle? Quand mes grands parents sont décédés, nous ne voulions pas qu'ils souffrent de leur maladie en phase terminale, autant abréger les souffrance, les médécins nous écoutés et ont fait ce qu'il devait être fait.

Absenthéiste

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 21 déc.15, 23:50

Message par Absenthéiste »

assmatine a écrit :Un acte égoïste a des répercutions sur son entourage.
Vous qualifiez le fait de vouloir mettre fin à ses jours comme un acte égoïste. Parfois, c'est vrai. Mais je pense que certaines nuances, et certains contextes sont à observer avant de trancher de façon arbitraire : c'est bien / c'est mal. Pour un athée, la complexité de cette question est tout autre. Elle embrasse même plusieurs réalités. Décider de mettre fin à ses jours peut être la démonstration d'un grand courage ou encore une preuve d'amour. Personnellement, s'il m'arrivait quelque-chose, j'espère avoir le courage de quitter ce monde rapidement et dignement, afin de permettre à la femme que j'aime de retrouver le bonheur qu'elle mérite. Je ne veux pas qu'elle se sente obligée de m'assumer en prétendant y trouver de la satisfaction, non. Je l'aime et la connais intimement, mon cadeau d'adieu sera de lui offrir une seconde chance. Aussi contre intuitif que cela puisse vous paraître : Décider pour les autres n'est pas nécessairement égoïste. Cela peut même être un acte de profonde abnégation.

Ce qui me dérange avec la coloration religieuse de certaines opinions, ce sont les idéaux figés, qui ne sont pas requestionnés en fonction des situations. C'est au fond, comme vous l'évoquiez, un manque de souplesse, une rigidité interprétative. Cette morale figée à cependant quelque-chose de pratique : elle offre un appui solide pour solutionner les questions qui nous sont posées par la vie. Mais je trouve que cela nous désinvestis, nous déresponsabilise. On applique la bien pensante enseignée... C'est une mécanique très froide.
assmatine a écrit :Combien de fois elle m'a dit qu'elle aurait préféré qu'il meurt d'un accident ou sur le coup, que ça aurait été moins pénible pour son mari, mais aussi pour elle qui a dû supporter les râles de son mari pendant des années avant qu'il ne s'en aille. Quand je lui demande "et s'il s'était donné la mort, comment auriez-vous réagi à son choix ?" Elle me répond souvent que ça aurait été pire que tout ... ça aurait signifié qu'il aurait laissé tomber, elle, et son fils, ses amis, ses collègues ...
Le point de vue de cette femme lui est propre. Selon son vécu, ses expériences, ses croyances, elle s'est forgée des représentations que d'autres ne partagent pas forcément. Elle avoue même que cela aurait été moins pénible.
assmatine a écrit :On n'a pas le droit de laisser tomber.
Comme je l'ai dit plus haut, ce n'est pas forcément "laisser tomber". Pour une conclusion générale : tout est affaire d'interprétation. Prendre en compte et questionner les nuances, voila qui apporte de "l'humain" dans nos jugements.
Modifié en dernier par Absenthéiste le 22 déc.15, 06:28, modifié 5 fois.

indian

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 00:31

Message par indian »

Vive notre capaciié de prendre conscience, de nous, des autres, de tout, de nos interelations, dépendances, interdépendances...

De raisonner, peser le pour et le contre, mesurer, analyser, conclure

pour faire ce qui à la fin sera le choix parfait du moment :hi:


C'est pas donné à toutes les bêtes :hi: Profitons en
Unir l'humanité. Un seul Dieu. Les grandes religions de Dieu. Femmes, hommes sont égaux. Tous les préjugés sont destructeurs et doivent être abandonnés. Chercher la vérité par nous-mêmes. La science et la religion en harmonie. Nos problèmes économiques sont liés à des problèmes spirituels. La famille et son unité sont très importantes.

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 04:40

Message par Ikarus »

Pour rappel rapide, un bonne partie des grossesse non désirer provienne d'un défaut de contraception. Il faut savoir qu'un préservatif masculin a 1% de "chance" d'être inefficace, et même si ça semble pas énorme, 1% face au nombre de préservatif en commerce...

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 06:51

Message par assmatine »

Personnellement, s'il m'arrivait quelque-chose, j'espère avoir le courage de quitter ce monde rapidement et dignement, afin de permettre à la femme que j'aime de retrouver le bonheur qu'elle mérite. Je ne veux pas qu'elle se sente obligée de m'assumer en prétendant y trouver de la satisfaction, non. Je l'aime et la connais intimement, mon cadeau d'adieu sera de lui offrir une seconde chance.
Ben écoute, je ne connais pas ta femme, c'est sûr. Ni toi d'ailleurs.

Mais si mon mari est mourant. Ou il se donne la mort en espérant que je refasse ma vie derrière. Mais entre nous, va quand même falloir digérer sa mort et ça, c'est pas rien. Et comment avoir envie de refaire sa vie avec un autre quand son mari d'une vie a accepté de mourir pour vous. Perso, je crois que dans ce cas-là, j'aurais énormément de mal à me tourner vers un autre amour. Qui pourrait lui arriver à la cheville ? Mourir pour moi, tu te rends compte ?

Donc là, je n'imagine pas que mon mari abrège ses souffrances pour mon bien, mais bien pour le sien. Ce qui est radicalement différent. Dire que c'est pour sa dulcinée qu'on fait ça, c'est un peu hypocrite je trouve.

Et si mon mari décide de m'enquiquiner jusqu'à son dernier souffle avec sa maladie, me pourrissant la vie au passage, ce sera autant d'années de gâchées si vous voulez, mais une fois qu'il sera mort, je serai plus tranquille, soulagée que ce soit fini. Et là, sans doute que ce sera plus facile pour tourner la page. S'en suivra un deuil normal pour moi. Je dirais même que ce deuil aura déjà été fait en parti depuis le temps où je serai au courant de sa condamnation à mort.

Donc d'une manière ou d'une autre, ce n'est pas le lendemain que je refais ma vie. Et je trouve même que c'est plus facile de refaire sa vie dans le 2e cas que dans le premier ...

C'est bien beau de romancer les choses pour finir soit disant en beauté, à la Hollywood, les yeux plein de larmes avec des Je t'Aime plein la bouche et le coeur. ça ne fait pas avancer tout ça. Bien au contraire. Je trouve qu'agir ainsi, c'est mettre votre épouse dans une situation sentimentale et émotionnelle insoutenable.

Et franchement, si elle tourne la page aussi vite que ça après une telle déclaration, c'est qu'elle ne tenait pas bien à vous à la base. Alors est-ce que ça valait le coup d'en finir pour elle. Pour vous, encore, je comprends, mais pour elle ...

Donc je ne marche pas dans vos explications. Je les trouve un peu biaisées, pas logiques, et toujours tournés vers soi, pas vers l'autre.

Et puis, vous vous attendez à quoi comme réaction de votre femme. Un "ah chouette, je vais pouvoir refaire ma vie plus rapidement grâce à toi Chéri. Merci, c'est super. Quand est-ce que tu l'as prend ta pilule mortelle que je m'organise un peu pour voir" ou un "oh non, s'il te plait, ne meurt pas, je t'aime" ? C'est tordu votre truc.

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 07:56

Message par hermes »

Assmatine, c'est pas beau de dire aux gens qu'ils ont des idées tordues, chacun à sa conception de la vie et de la mort. Comme déjà certains n'aiment pas faire trainer les choses, et d'autres aiment mourrir dans d'affreuses souffrances et voir leur familles les voir souffrir enormément

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 07:59

Message par Ikarus »

Je trouve aussi que c'est pas très honnête de dire qu'on veut mettre fin a sa vie pour les autres. Au mieux, on considère les autres aussi, mais a la base, c'est aussi un choix pour soit-même.

Si jamais il m'arrivait un accident ne me laissant plus du tout l'usage du corps jusque a la nuque, j'ai envie de dire que je serais plus que l'ombre de moi-même. Un mort qui ne l'est pas totalement et dont on ne peut donc pas faire le deuil, un fardeau pour les proche au minimum. Quelqu'un qu'on a toujours connu en pleine activité, même si c'est pas forcément physique, c'est extrêmement difficile de l'imaginer a se morfondre toute la journée. Si j'admet que la mort est un cap difficile a passer, je pense qu'il est toujours préférable que le client de la faucheuse choisis son heure de rendez-vous plutôt que de subir la salle d'attente.

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 09:05

Message par Absenthéiste »

assmatine a écrit : Mais si mon mari est mourant. Ou il se donne la mort en espérant que je refasse ma vie derrière. Mais entre nous, va quand même falloir digérer sa mort et ça, c'est pas rien. Et comment avoir envie de refaire sa vie avec un autre quand son mari d'une vie a accepté de mourir pour vous. Perso, je crois que dans ce cas-là, j'aurais énormément de mal à me tourner vers un autre amour. Qui pourrait lui arriver à la cheville ? Mourir pour moi, tu te rends compte ?
Je n'ai pas dis que cela serait facile, ni que cela irait vite. D'ailleurs, certains le pourraient, d'autres non. Il y a de nombreux cas de figures dont on pourrait débattre, et je comprends totalement votre point de vue. Ce qui me dérange, c'est la volonté de l'appliquer aux autres. Aussi respectable que soit votre point de vue, il vous est propre. D'autres pensent différemment, et je pense que leurs opinions méritent d'être considérées.
assmatine a écrit : Donc là, je n'imagine pas que mon mari abrège ses souffrances pour mon bien, mais bien pour le sien. Ce qui est radicalement différent. Dire que c'est pour sa dulcinée qu'on fait ça, c'est un peu hypocrite je trouve.
Aussi étonnant que cela puisse vous paraître, d'autres façons de penser existent. Certaines personnes peuvent même mettre fin à leurs jours pour plusieurs raisons. Pour eux, pour leurs proches, pour d'autres... Ils peuvent le faire pour un tas de raisons : des bonnes, des mauvaises, des personnelles, des collectives... La diversité est telle que synthétiser tout ça en de la simple hypocrisie... c'est dommage, triste, et condescendant.
assmatine a écrit : Et là, sans doute que ce sera plus facile pour tourner la page. S'en suivra un deuil normal pour moi. Je dirais même que ce deuil aura déjà été fait en parti depuis le temps où je serai au courant de sa condamnation à mort.
Encore une fois je vous crois sur parole et respecte VOTRE vision de la chose. Vision qui vous est propre. Accepter et respecter l’altérité sur des sujets aussi sensibles, je sais que c'est difficile. Mais il faut essayer !
assmatine a écrit : C'est bien beau de romancer les choses pour finir soit disant en beauté, à la Hollywood, les yeux plein de larmes [...] Donc je ne marche pas dans vos explications. Je les trouve un peu biaisées, pas logiques, et toujours tournés vers soi, pas vers l'autre.
Vous pensez différemment de moi et je respecte cela. Mais vous tournez au ridicule mes opinions. Cela ne me dérangerait pas si vos positions prenaient en compte la nuance. Les idéaux figés, les valeurs absolues et inconditionnelles... ne sont décidément pas ma tasse de thé :(

C'est contre cette vision binaire du bien et du mal, contre cette propension à juger pour les autres, à leur appliquer notre morale, contre le refus de prendre en compte la complexité et la diversité des situations... oui c'est contre tout cela que je continuerai de m'opposer.

assmatine

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 11:08

Message par assmatine »

Je comprends votre point de vue. M'enfin, je ne pourrai jamais accepter qu'un de mes proches demande à mourir.

En tant que croyante, laisser faire serait assimilé à le tuer moi-même, être complice de sa mort, et ça, c'est niet. Je ne peux cautionner cela. Et même si je ne peux empêcher une personne de passer à l'acte, je me dois de tout faire pour l'en dissuader.

Après, si mes paroles n'aboutissent pas, tant pis, mais je me désolidariserai complètement d'un tel acte. C'est sans appel pour ma part.

Mais je comprends votre point de vue. Même si je ne le partage pas.

De toutes façons, vis à vis de ma mère, quand on a ce genre de conversations, je lui dis la même chose. Que je suis contre et que si jamais elle prend quand même la décision de passer à l'acte, ce sera sans moi. Et elle n'aura jamais mon consentement en la matière, elle sera seule (enfin, sans moi) face à son choix. Les choses sont dites, après, chacun fait ce qu'il veut. Mais qu'on ne vienne pas me dire qu'on fait ça pour moi, parce que là, non, c'est hors de question. Qu'elle se tue pour qu'elle ait la paix, je peux encore le comprendre, mais qu'elle ne me dise surtout pas qu'elle veut faire ça pour mon bien. ça n'a vraiment aucun sens pour ma part.

Rendez-vous compte qu'avec des paroles pareilles, je suis toujours à l'affût d'un coup de téléphone m'annonçant une horreur. C'est grave d'avoir ce genre de pensées pour le bien des autres, c'est du n'importe quoi. C'est pour son bien à elle, point. C'est un acte égoïste.

Mon grand-père qui a voulu se suicider, il l'a fait sans le dire à personne. Il s'est raté, c'est dommage pour lui mais ça a jeté un froid dans la famille et il en a été témoin. La 2e fois, il ne s'est pas loupé, il ne s'est donc pas préoccupé de ce que les autres pensaient de tout ça ... Il ne l'a pas fait pour les autres, mais bien pour lui, parce que lui ne supportait pas la mort de sa femme quelques mois plus tôt.

Quand on est malade et qu'on veut en finir, c'est qu'on ne se supporte pas soi-même dans cet état et qu'on ne supporte plus le regard des autres sur soi. C'est aussi un acte égoïste. Qu'on ne me dise pas qu'on le fait pour le bien des autres, c'est faux.

Pour moi, c'est un acte de lâcheté, pas un acte de courage. Je n'arrive pas à voir du courage là-dedans. Quand on a du courage, on affronte les difficultés, en finir plus tôt que prévu, c'est passer les étapes, c'est de la triche.

Je n'arrive pas du tout à trouver d'exemples où le suicide serait considéré comme un acte de courage. Je n'en trouve pas.

Après, chacun pense ce qu'il veut, y'a pas de souci pour ça. Mais moi, ça, ça ne passe pas.

wook

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 11:18

Message par wook »

Assmatine chaque fois que vous racontez votre vie j'ai l'impression que votre passage à l'âge adulte a été vécu comme un choc dont vous subissez encore des séquelles.

assmatine

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 11:31

Message par assmatine »

Oui, possible. C'est pas faux ...

hermes

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Re: Les limites de la vie

Ecrit le 22 déc.15, 11:52

Message par hermes »

assmatine a écrit :Oui, possible. C'est pas faux ...
Donc si je vous comprend bien, quand vous aurez un âge avancé que vous serez grabataire, mais un grabataire qui vit très longtemps, un grabataire de chez grabataire qui demande que l'on s'occupe de lui tous les jours. S'il n' y a que vos enfants qui puissent s'occuper de vous 24h/24, vous êtes alors prète à leur faire sacrifier, à leur supprimer leurs moments de repos, leurs relations amicales, leurs moments avec leurs propres enfants, en gros leur propre vie de jeunes?

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