Le nouvel athéisme
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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 02:19Salut tout le monde,
Je voulais lancer une réflexion sur le nouvel athéisme , Richard Dawkins auteur à succès a lancer une réflexion avec son livre '' Comment en finir avec Dieu?''
Que pensez-vous de cette athéïsme qui oppose clairement religion et science? Pensez que la religion est la cause du mal sur terre? Ou ce serait plus les clergés religieux qui serait mise en cause et responsables des atrocités commise au nom de la religion?
Place à la réflexion
Je voulais lancer une réflexion sur le nouvel athéisme , Richard Dawkins auteur à succès a lancer une réflexion avec son livre '' Comment en finir avec Dieu?''
Que pensez-vous de cette athéïsme qui oppose clairement religion et science? Pensez que la religion est la cause du mal sur terre? Ou ce serait plus les clergés religieux qui serait mise en cause et responsables des atrocités commise au nom de la religion?
Place à la réflexion
Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 09:52Je pense que la croyance personnel n'est pas un problème. Ça peut même être une bonne chose si ça renforce l'esprit de la personne.
Par contre, je pense en effet que les religions organisés sont des problème en herbe. Elles mettent en place une manipulation qui se base sur de nombreux levier. Le plus évidant est celui du bâton et de la carotte.
Combattre les religions, je suis pour. Combattre les croyances, je suis contre.
Par contre, je pense en effet que les religions organisés sont des problème en herbe. Elles mettent en place une manipulation qui se base sur de nombreux levier. Le plus évidant est celui du bâton et de la carotte.
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- Karlo
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 10:37Moi je suis assez d'accord avec l'analyse globale de Dawkins (dont le livre s'appelle "the god delusion". Rien à voir avec la déplorable traduction française).
Tout d'abord, même si ici il est essentiellement question de religion, je précise que je ne considère pas la religion comme étant en soi à part. Elle procède d'un type de raisonnement qui se retrouve à l'identique dans d'autres domaines qu'on ne juge pas "religieux" . Ce que je dis ici sur la religion concerne en fait l'ensemble de la pensée magique. Que ce soit dans les horoscopes ou dans la foi en telle ou telle entité magique, des fées aux dieux.
Après, la religion et la croyance en les dieux a quand même quelques aspects spécifiques au sein de la pensée magique (tout comme les autres aspects de la pensée magiques ont aussi des spécificités, de l'astrologie à l'homéopathie en passant par les vampires et les loups-garous).
Bref :
Je pense que la religion a eu son utilité, par exemple à un moment où on ne comprenait pas la foudre : c'était utile de pouvoir quand même se reposer sur une explication, fut-elle absurde.
Mais maintenant l'humain a évolué, nous nous sommes dotés d'outils de bien meilleure facture tels que la science et la raison, et je pense que la croyance magique (dont la religion fait partie) est bien davantage un frein à l'intelligence humaine qu'autre chose.
Il s'agit en effet de "croire" en quelque chose en dépit de l'absence totale d'éléments sur lesquels s'appuyer. Au lieu d'essayer de comprendre réellement et sérieusement un phénomène ou un problème, au lieu d'apporter une réponse sérieuse et valable à une question en admettant que pour l'instant on n'en sache rien, on préfère en inventer une. Ceci m'apparait déjà nuisible.
Mais en plus, cette réponse inventée est souvent vendue toute-prête, clé-en-main, fournie dans un bouquin.
Et il y a d'autres aspects par lesquels la pensée magico-religieuse est nuisible : S'en remettre à un ami imaginaire qui dicterait ce que sont le bien et le mal, c'est se défaire de nos responsabilités en s'en déchargeant au profit d'un Dieu.
On ne fait ainsi pas le "bien" (notion subjective au possible) parce qu'après mure réflexion on s'est dit que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire simplement pour vivre serein avec ses pairs. On le fait parce qu'on croit que c'est la volonté d'un ami imaginaire tout-puissant qui nous récompensera si on le fait et qui nous punira si on ne le fait pas.
On fait le "bien" qu'on nous a enseigné, et ce parce qu'on pense que c'est la volonté d'un quelconque dieu. On fait le bien selon un dieu. Mieux : On fait le bien en fonction de l'interprétation totalement gratuite que l'on fait d’un livre qu'on nous a présenté tout aussi gratuitement comme étant saint.
La nuance est de taille. Et là aussi c'est un comportement et un mode de pensée radicalement nuisible à la vie en communauté.
Mais ce n'est pas tout...
La pensée religieuse, c'est aussi présenter la croyance aveugle comme si c'était une vertu , qu'on appelle la foi .
C'est cette pratique qui est à la racine de tous les fanatismes. Et c'est en cela que ceux qui enseignent qu'une croyance aveugle est une vertu sont en partie responsables des carnages perpétuels perpétrés au nom des dieux divers et variés.
Si les résultats peuvent parfois s'avérer bénéfiques, la racine de l’acte est profondément foireuse.
En bref, la religion a sans doute été utile un temps dans notre Histoire (ou plutôt notre Préhistoire). Lorsqu'on ne disposait pas encore d'outils sérieux capables d’approcher de réelles réponses à nos questions, comme la raison ou le raisonnement scientifique.
Voire même le raisonnement tout-court dans le cas de la morale... Si une morale est valable, alors on n'a aucun besoin d'invoquer d'entité magique surpuissante pour la justifier.
C'est seulement quand une morale est désespérément faible qu'on a besoin d'inventer un dieu pour la soutenir.
Voilà un peu pourquoi aujourd'hui la religion est pour moi clairement devenue un obstacle à l'intelligence humaine.
Dieu, c'est la réponse simpliste que des humains ont trouvé pour se tranquilliser vis à vis de questions existentielles auxquelles ils étaient incapables de trouver des réponses sérieuses et valables. Malheureusement ce mécanisme de pensée s'avère profondément nuisible à long terme pour la recherche, la science et la pensée humaine. Aujourd'hui qu'on dispose d'outils efficaces pour chercher de vraies réponses, il est clairement nuisible d'en inventer des factices.
En l'occurrence, si les humains veulent bâtir une société saine et vivable à long terme, il nous faut forger notre éthique par notre propre réflexion et, par exemple, choisir de ne pas léser son prochain parce que c'est la base sociale la plus sage pour vivre en bonne intelligence avec le reste de la communauté.
Et non pas parce que ce serait la volonté d'un génie omnipotent qui récompensera ceux qui le suivent et punira ceux qui ne le suivent pas.
Enfin, et dans un ordre d'idée différent, on peut conclure en citant deux personnes qui résument bien le principal rôle historique de la religion :
Voltaire, lui qui se fichait tellement de la religion, l'exprimait très bien dans l'essai sur les moeurs : "Il est fort bon de faire accroire aux gens qu’ils ont une âme immortelle et qu’il y a un Dieu vengeur qui punira mes paysans s’ils veulent me voler mon blé"
Ou bien Napoléon au Conseil d’Etat, le 4 mars 1806, qui a la même idée : "La religion, ce n'est pas pour moi le mystère de l'incarnation, c'est le mystère de l'ordre social"
La religion a toujours servi à justifier toutes les oppressions.
A partir du moment où on s'invente un dieu, on ne peut plus se plaindre qu'il se fasse embarquer dans tous les camps possibles et imaginables...
Toujours l'histoire des français montant à la tranchée en 1914 en brandissant un drapeau du coeur sacré de Jésus christ, tandis que les Allemands d'en face portaient Gott mit uns (dieu est avec nous) sur leurs boucles de ceintures...
Tout d'abord, même si ici il est essentiellement question de religion, je précise que je ne considère pas la religion comme étant en soi à part. Elle procède d'un type de raisonnement qui se retrouve à l'identique dans d'autres domaines qu'on ne juge pas "religieux" . Ce que je dis ici sur la religion concerne en fait l'ensemble de la pensée magique. Que ce soit dans les horoscopes ou dans la foi en telle ou telle entité magique, des fées aux dieux.
Après, la religion et la croyance en les dieux a quand même quelques aspects spécifiques au sein de la pensée magique (tout comme les autres aspects de la pensée magiques ont aussi des spécificités, de l'astrologie à l'homéopathie en passant par les vampires et les loups-garous).
Bref :
Je pense que la religion a eu son utilité, par exemple à un moment où on ne comprenait pas la foudre : c'était utile de pouvoir quand même se reposer sur une explication, fut-elle absurde.
Mais maintenant l'humain a évolué, nous nous sommes dotés d'outils de bien meilleure facture tels que la science et la raison, et je pense que la croyance magique (dont la religion fait partie) est bien davantage un frein à l'intelligence humaine qu'autre chose.
Il s'agit en effet de "croire" en quelque chose en dépit de l'absence totale d'éléments sur lesquels s'appuyer. Au lieu d'essayer de comprendre réellement et sérieusement un phénomène ou un problème, au lieu d'apporter une réponse sérieuse et valable à une question en admettant que pour l'instant on n'en sache rien, on préfère en inventer une. Ceci m'apparait déjà nuisible.
Mais en plus, cette réponse inventée est souvent vendue toute-prête, clé-en-main, fournie dans un bouquin.
Et il y a d'autres aspects par lesquels la pensée magico-religieuse est nuisible : S'en remettre à un ami imaginaire qui dicterait ce que sont le bien et le mal, c'est se défaire de nos responsabilités en s'en déchargeant au profit d'un Dieu.
On ne fait ainsi pas le "bien" (notion subjective au possible) parce qu'après mure réflexion on s'est dit que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire simplement pour vivre serein avec ses pairs. On le fait parce qu'on croit que c'est la volonté d'un ami imaginaire tout-puissant qui nous récompensera si on le fait et qui nous punira si on ne le fait pas.
On fait le "bien" qu'on nous a enseigné, et ce parce qu'on pense que c'est la volonté d'un quelconque dieu. On fait le bien selon un dieu. Mieux : On fait le bien en fonction de l'interprétation totalement gratuite que l'on fait d’un livre qu'on nous a présenté tout aussi gratuitement comme étant saint.
La nuance est de taille. Et là aussi c'est un comportement et un mode de pensée radicalement nuisible à la vie en communauté.
Mais ce n'est pas tout...
La pensée religieuse, c'est aussi présenter la croyance aveugle comme si c'était une vertu , qu'on appelle la foi .
C'est cette pratique qui est à la racine de tous les fanatismes. Et c'est en cela que ceux qui enseignent qu'une croyance aveugle est une vertu sont en partie responsables des carnages perpétuels perpétrés au nom des dieux divers et variés.
Si les résultats peuvent parfois s'avérer bénéfiques, la racine de l’acte est profondément foireuse.
En bref, la religion a sans doute été utile un temps dans notre Histoire (ou plutôt notre Préhistoire). Lorsqu'on ne disposait pas encore d'outils sérieux capables d’approcher de réelles réponses à nos questions, comme la raison ou le raisonnement scientifique.
Voire même le raisonnement tout-court dans le cas de la morale... Si une morale est valable, alors on n'a aucun besoin d'invoquer d'entité magique surpuissante pour la justifier.
C'est seulement quand une morale est désespérément faible qu'on a besoin d'inventer un dieu pour la soutenir.
Voilà un peu pourquoi aujourd'hui la religion est pour moi clairement devenue un obstacle à l'intelligence humaine.
Dieu, c'est la réponse simpliste que des humains ont trouvé pour se tranquilliser vis à vis de questions existentielles auxquelles ils étaient incapables de trouver des réponses sérieuses et valables. Malheureusement ce mécanisme de pensée s'avère profondément nuisible à long terme pour la recherche, la science et la pensée humaine. Aujourd'hui qu'on dispose d'outils efficaces pour chercher de vraies réponses, il est clairement nuisible d'en inventer des factices.
En l'occurrence, si les humains veulent bâtir une société saine et vivable à long terme, il nous faut forger notre éthique par notre propre réflexion et, par exemple, choisir de ne pas léser son prochain parce que c'est la base sociale la plus sage pour vivre en bonne intelligence avec le reste de la communauté.
Et non pas parce que ce serait la volonté d'un génie omnipotent qui récompensera ceux qui le suivent et punira ceux qui ne le suivent pas.
Enfin, et dans un ordre d'idée différent, on peut conclure en citant deux personnes qui résument bien le principal rôle historique de la religion :
Voltaire, lui qui se fichait tellement de la religion, l'exprimait très bien dans l'essai sur les moeurs : "Il est fort bon de faire accroire aux gens qu’ils ont une âme immortelle et qu’il y a un Dieu vengeur qui punira mes paysans s’ils veulent me voler mon blé"
Ou bien Napoléon au Conseil d’Etat, le 4 mars 1806, qui a la même idée : "La religion, ce n'est pas pour moi le mystère de l'incarnation, c'est le mystère de l'ordre social"
La religion a toujours servi à justifier toutes les oppressions.
A partir du moment où on s'invente un dieu, on ne peut plus se plaindre qu'il se fasse embarquer dans tous les camps possibles et imaginables...
Toujours l'histoire des français montant à la tranchée en 1914 en brandissant un drapeau du coeur sacré de Jésus christ, tandis que les Allemands d'en face portaient Gott mit uns (dieu est avec nous) sur leurs boucles de ceintures...
Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 11:01Il me semble qu'il est inconcevable pour n'importe quel humain ayant un minimum de bon sens de ne pas affirmer que les religions organiséss possèdent une emprise dangereuse sur les adeptes. L'histoire nous montre bien que le clergé a toujours réussi à faire le lien entre la volonté politique des dirigeants et le peuple. On ne peut plus avoir la naïveté de rester sur la position "chacun ses croyances" lorsqu'il y a derrière les croyances des dirigeants religieux.
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 11:44La religion est la cause de bien des maux, mais pas de tous. Il faut bien avouer que la science n'a pas réponse à tout, et il reste des mystères auxquels seul la religion apporte des réponses, vraies ou fausses. Personne n'est obligé de croire en Dieu, ça c'est le plus important. Et si personne ne voulait imposer sa croyance aux autres, il y aurait moins de conflits.
Ces quelques lignes décrivent à mon avis à la perfection comment fonctionnent les religions organisées :
« Pour avoir du succès, la religion organisée doit faire croire aux gens qu'ils en ont besoin. Pour que les gens prêtent foi à quelque chose, ils doivent d'abord perdre la foi en eux-mêmes. Alors, la première tâche de la religion organisée est de vous faire perdre la foi en vous-mêmes. La seconde tâche est de vous faire voir qu'elle possède les réponses que vous n'avez pas. Et la troisième et la plus importante est de vous faire accepter ses réponses sans poser de questions.
Si vous posez des questions, vous commencez à penser! Si vous pensez, vous commencez à revenir à cette Source intérieure. La religion ne peut vous le permettre, car vous êtes susceptibles de trouver une réponse différente de celle qu'elle a cherchée. Alors, la religion doit vous faire douter de votre Soi; elle doit vous faire douter de votre propre capacité de penser clairement. » (Conversations avec Dieu - Neale Donald Walsh)
Ces quelques lignes décrivent à mon avis à la perfection comment fonctionnent les religions organisées :
« Pour avoir du succès, la religion organisée doit faire croire aux gens qu'ils en ont besoin. Pour que les gens prêtent foi à quelque chose, ils doivent d'abord perdre la foi en eux-mêmes. Alors, la première tâche de la religion organisée est de vous faire perdre la foi en vous-mêmes. La seconde tâche est de vous faire voir qu'elle possède les réponses que vous n'avez pas. Et la troisième et la plus importante est de vous faire accepter ses réponses sans poser de questions.
Si vous posez des questions, vous commencez à penser! Si vous pensez, vous commencez à revenir à cette Source intérieure. La religion ne peut vous le permettre, car vous êtes susceptibles de trouver une réponse différente de celle qu'elle a cherchée. Alors, la religion doit vous faire douter de votre Soi; elle doit vous faire douter de votre propre capacité de penser clairement. » (Conversations avec Dieu - Neale Donald Walsh)
« La Bible se laisse pas faire, dès lors où vous introduisez un enseignement non conforme, la bible vous rattrape toujours quelque part. » - Agecanonix
Ainsi, recréer un corps de chair à la résurrection, ce n'est pas ressusciter le bon corps, c'est créer un clone. Ca ne sert à rien. - Agecanonix
Ainsi, recréer un corps de chair à la résurrection, ce n'est pas ressusciter le bon corps, c'est créer un clone. Ca ne sert à rien. - Agecanonix
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 11:46J'ai expliqué pourquoi il me semble que même en dehors des religions organisées, la pensée religieuse est nuisible.
Des avis ?
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 11:50Je voulais avoir votre avis , sur une lettre écrite par la maison universelle de justice (centre mondial de la foi Bahai) au dirigeant religieux du monde entier : les thèmes abordés sont quelles places pour la religion au XXIème siècle ? Quelle rôle a le clergé religieux pour notre époque et quelle sont ses responsabilités? La religion est-elle plus de cause de guerre que de paix? et pourquoi?
''L'héritage durable laissé par le XXe siècle, c'est d'avoir incité les peuples du monde à un début de prise de conscience : celui d'appartenir à une seule espèce humaine, ayant la terre pour commune patrie. Malgré la poursuite des conflits et des actes de violence qui assombrissent l'horizon, partout s'effondrent des préjugés qui paraissaient naguère inhérents à la nature humaine. Avec eux tombent des barrières qui, longtemps, ont morcelé la famille humaine en une confusion d'identités culturelles, ethniques et nationales incohérentes. Qu'un changement si fondamental ait pu se produire en un laps de temps aussi court - pratiquement du jour au lendemain à l'échelle de l'Histoire - présage de l'ampleur des possibilités que réserve l'avenir.
Tragiquement, les religions établies, dont la raison d'être même est de servir la cause de la fraternité et de la paix, se comportent trop souvent comme une des entraves les plus redoutables à cette cause ; qu'elles aient longtemps donné crédit au fanatisme en est une douloureuse illustration. Nous estimons qu'il est de notre devoir, en qualité de conseil directeur d'une religion mondiale, d'inviter à un examen sérieux du défi que l'état actuel des choses représente pour les autorités religieuses. Tant ce défi que les circonstances qui l'entourent réclament de notre part un parler franc. Nous sommes convaincus qu'animés de la volonté commune de servir la Réalité divine, vous réserverez à notre message le même accueil bienveillant que l'esprit dans lequel il vous est ici présenté.
La question prend tout son relief à l'examen des progrès réalisés dans d'autres domaines. Dans le passé, à quelques rares exceptions près, on considérait les femmes comme une espèce inférieure, enfermée dans des superstitions, privée de cultiver les facultés de l'esprit, et dont le rôle se réduisait à satisfaire les besoins des hommes. Manifestement, nombreuses encore sont les sociétés où cet état de choses persiste et où il est même fanatiquement revendiqué. Dans le discours officiel toutefois, le concept de l'égalité des sexes a, en tout état de cause, acquis désormais la force d'un principe universellement reconnu. Il jouit du même crédit dans la communauté universitaire et les médias. La remise en cause de la condition de la femme a été si profonde que les défenseurs de la suprématie masculine doivent aujourd'hui chercher leur soutien dans une opinion marginalisée.
Les bataillons du nationalisme, assiégés de toutes parts, connaissent un sort semblable. (qui a parlé du FN ? ) A chaque crise qui secoue les affaires du monde, il devient de plus en plus aisé pour le citoyen de distinguer entre ce qui relève de l'amour de la patrie et qui est source d'épanouissement personnel, et la soumission à une rhétorique enflammée, porteuse de haine et de peur de l'étranger. Même lorsque sa participation à des rituels nationalistes familiers paraît légitime, le public exprime souvent des réactions de gêne là où, naguère, il manifestait des convictions fortes et des élans d'enthousiasme spontané. Cette tendance s'est renforcée avec la restructuration en cours de l'ordre international. Quelles que soient les faiblesses présentées par le système des Nations Unies sous sa forme actuelle, et aussi incapable qu'il soit de répondre aux agressions par une action militaire collective, nul ne peut contester le fait que le mythe de la souveraineté nationale absolue est en voie d'extinction.
Les préjugés ethniques et raciaux ont fait l'objet d'un même jugement sans appel par les forces de l'histoire, peu indulgentes à l'égard de telles prétentions. Ici, le rejet du passé a joué un rôle décisif. Désormais associé aux horreurs du XXe siècle, le racisme apparaît comme une sorte de maladie de l'esprit. Même si le préjugé racial subsiste dans les comportements sociaux de nombreuses populations - et pèse ainsi comme un fléau sur l'existence d'une partie non négligeable de l'humanité - il est désormais si universellement condamné dans son principe qu'aucun groupement humain ne peut se permettre d'y adhérer ouvertement, sans risque.
Il ne s'agit pas d'affirmer que sur les décombres d'un passé obscur, un nouveau monde radieux est apparu soudain. En effet, nombreux sont ceux qui continuent de subir le joug de tenaces préjugés d'ethnie, de sexe, de nationalité, de caste ou de classe. Tout semble indiquer par ailleurs que ces injustices persisteront aussi longtemps que les institutions et les normes lentement mises en place par l'humanité, n'auront pas été habilitées à ériger un nouvel ordre social et à soulager les opprimés. Il s'agit plutôt de constater qu'un point de non-retour a été franchi. Des principes fondamentaux ont été définis et clairement formulés ; ils bénéficient d'une large publicité et s'incarnent progressivement dans des institutions capables de les imposer dans les comportements. Ce combat, aussi long et douloureux qu'il soit, transformera incontestablement de manière radicale les relations entre tous les peuples, dans leur vie quotidienne.
***
Au début du XXe siècle, le préjugé qui semblait devoir, plus qu'aucun autre, succomber aux forces du changement, était le préjugé religieux. En Occident, les progrès scientifiques avaient déjà fortement ébranlé certains fondements de la pensée sectaire, dont la prétention est de détenir seule la vérité. A une époque où l'humanité remettait en question la conception qu'elle avait d'elle-même, l'évolution religieuse la plus prometteuse paraissait venir du mouvement inter-religieux. En 1893, l'Exposition universelle de Chicago surprit jusqu'à ses ambitieux organisateurs en donnant naissance au célèbre " Parlement des religions ", expression visionnaire du consensus moral et spirituel qui ravit l'imagination populaire sur tous les continents et réussit à éclipser les merveilles scientifiques, technologiques et commerciales célébrées par l'Exposition.
Pour tout dire, il semblait que des murs anciens s'étaient effondrés. Les penseurs religieux influents virent dans ce rassemblement un événement unique et " sans précédent dans les annales de l'histoire du monde ". Le Parlement, affirmait son éminent organisateur, avait su " émanciper le monde de la tutelle du fanatisme ... " Une autorité visionnaire, prédisait-on avec assurance, saisirait l'occasion pour éveiller les communautés religieuses de la terre, longtemps divisées, à un esprit de fraternité qui servirait de fondement moral à un nouveau monde de prospérité et de progrès. Ainsi encouragés, des mouvements inter-religieux de toute nature sont apparus et se sont multipliés. Une vaste littérature, disponible en de nombreuses langues, a permis à un public toujours plus nombreux, croyant ou non, de se familiariser avec les enseignements de toutes les grandes religions, et a fini par attirer l'attention de la radio, de la télévision, du cinéma et plus tard, de l'Internet. Les universités ont créé des diplômes en religions comparées. Et, à la fin du XXe siècle, les services de prières inter-religieuses, inconcevables quelques décennies plus tôt, sont devenues choses courantes.
Hélas, ces initiatives manquent à l'évidence de cohérence intellectuelle autant que d'engagement spirituel. Contrairement aux partisans des mouvements d'unification, qui transforment le tissu social, les tenants endurcis de la pensée dogmatique continuent de refuser l'idée que toutes les grandes religions du monde sont d'égale valeur du point de vue de leur nature et de leur origine. Or, les progrès réalisés en matière d'intégration raciale expriment plus qu'un sentiment ou une stratégie délibérée ; ce sont les fruits de la reconnaissance par les peuples de la terre de leur appartenance à une espèce unique dont les multiples différences ne confèrent par elles-mêmes ni avantage ni handicap particulier aux membres de la famille humaine. De même, avec l'émancipation des femmes, les institutions de la société et l'opinion publique ont admis qu'aucune raison - fût-elle biologique, sociale ou morale - ne pouvait justifier le refus opposé aux femmes d'accéder à l'égalité totale avec les hommes, ni celui, opposé aux filles, de bénéficier des mêmes chances d'accès à l'éducation que les garçons. Reconnaître à leur juste valeur les contributions de certaines nations à l'avancement d'une civilisation mondiale en devenir ne justifie pas qu'il faille cultiver pour autant l'illusion, héritée du passé, que d'autres nations n'ont rien ou peu à apporter à cette entreprise.
Aussi fondamentale que soit la nécessité d'une réorientation, les autorités religieuses semblent, pour la plupart, incapables de s'y engager. Dans d'autres secteurs de la société, l'unité de l'humanité est perçue non seulement comme la prochaine et inévitable étape de l'évolution de la civilisation, mais comme une occasion de s'épanouir pour les identités minoritaires de toutes sortes qui émergent en ce moment crucial de notre histoire collective. Or, la plupart des religions établies semblent paralysées au seuil de l'avenir, bridées par ces mêmes dogmes et revendications d'accès privilégié à la vérité qui ont engendré certains des conflits les plus cruels entre les habitants de la terre.
Les conséquences pour le bien-être de l'homme sont désastreuses. Nul besoin d'énumérer dans le détail les atrocités que subissent aujourd'hui des populations inoffensives, victimes de poussées de fanatisme qui portent ombrage au nom même de religion. Le phénomène n'est pas récent. Pour ne citer qu'un exemple, les guerres de religion qui ont dévasté l'Europe au XVIe siècle ont fait perdre à ce continent quelque trente pour cent de sa population totale. Comment dès lors ne pas s'inquiéter de ce qu'il adviendra à long terme des graines semées dans la conscience populaire par les forces aveugles du dogmatisme sectaire à l'origine de ces conflits ?
A ce bilan, il convient d'ajouter ce qu'on pourrait qualifier de trahison de l'esprit, et qui, plus qu'aucun autre facteur, a dépouillé la religion d'une mission qui lui est inhérente, celle de contribuer de manière décisive à modeler les affaires du monde. Prisonnières de préoccupations d'ordre matériel, qui dissipent et épuisent leurs énergies, les institutions religieuses ont trop souvent été un frein majeur à l'exploration de la réalité et à l'exercice de ces facultés intellectuelles qui distinguent l'humanité. Il ne suffit pas de dénoncer le matérialisme ou le terrorisme pour résoudre la crise morale contemporaine. Il faut commencer par chercher, en toute bonne foi, à qui revient la responsabilité de la défaillance qui a exposé les multitudes croyantes à ces influences et les y a rendues vulnérables.
Ces réflexions, aussi douloureuses soient-elles, conduisent moins à mettre en accusation les religions établies qu'à rappeler le pouvoir unique qu'elles représentent. La religion, nous le savons tous, touche aux ressorts de l'être. Lorsqu'elle respecte fidèlement l'esprit et l'exemple des figures transcendantes qui ont doté le monde de ses grands systèmes de croyances, elle sait éveiller chez des populations entières la faculté d'aimer, de pardonner, de créer, de supporter avec endurance, d'aller au-delà des préjugés, de se sacrifier pour le bien commun et de dompter les pulsions de l'instinct animal. La force féconde qui a permis de civiliser la nature humaine est assurément née de l'influence successive de ces Manifestations de la Réalité divine, qui remonte à l'aube de l'histoire connue.
Cette force, autrefois si agissante, demeure une marque indélébile de la conscience humaine. Contre toute attente, et sans qu'elle y soit encouragée le moins du monde, elle continue de soutenir la lutte pour la survie d'innombrables êtres humains, et de susciter partout héros et saints dont la vie est la justification la plus convaincante des principes contenus dans les écritures de leurs religions respectives. Comme en témoigne l'histoire des civilisations, la religion est aussi capable d'agir en profondeur sur la structure du tissu social. En réalité, il serait difficile de trouver un seul apport significatif de la civilisation, qui n'ait puisé son impulsion morale à cette source intarissable. Est-il concevable alors, d'envisager le passage à l'étape culminante de l'organisation millénaire de la planète, dans un vide spirituel ? S'il ne fallait retenir qu'une seule chose des idéologies corrompues qui ont déferlé sur notre monde au siècle passé, c'est qu'elles ont démontré de manière irréfutable l'impossibilité de combler ce vide par des alternatives reposant sur le pouvoir d'invention humain.
***
Ce que cela implique pour notre époque, Baha'u'llah l'a résumé dans des paroles rédigées il y a plus d'un siècle et largement diffusées dans les décennies suivantes :
" Il est incontestable que les peuples du monde, à quelque race ou religion qu'ils appartiennent, tirent leur inspiration spirituelle d'une même source céleste et sont les sujets d'un seul Dieu. Les différences qui existent entre les lois auxquelles ils obéissent s'expliquent par la diversité des conditions et des besoins propres aux époques où ces ordonnances ont été révélées. Toutes ces lois, à l'exception de quelques-unes qui sont le résultat de la perversité humaine, ont été ordonnées par Dieu, et sont une marque de sa Volonté. Levez-vous et, armés du pouvoir de la foi, chassez les dieux de vos vaines imaginations, sources de dissensions entre vous. Attachez-vous à ce qui vous rapproche les uns des autres et vous unit. "
Cet appel n'est pas une incitation à abandonner sa croyance dans les vérités fondamentales de sa religion, quelle qu'elle soit. Bien au contraire ! La foi a ses impératifs et sa justification propres. Ce que d'autres croient ou ne croient pas ne peut servir de critère contraignant à un individu conscient, digne de ce nom. Les paroles énoncées ci-dessus n'invitent à rien d'autre qu'à renoncer à toutes ces revendications à l'exclusivité ou à une Révélation finale qui, en s'installant dans les esprits, ont réprimé tout élan vers l'unité et y ont cultivé la haine et la violence.
Nous avons le sentiment que c'est ce défi historique que les autorités religieuses sont appelées à relever pour que la direction des affaires religieuses ait un sens dans la société mondiale qui émerge des bouleversements du XXe siècle. De plus en plus nombreux sont ceux qui s'aperçoivent que la vérité implicite à toutes les religions est d'essence unique. Cette prise de conscience ne vient pas de la résolution des conflits théologiques, mais d'un sentiment intuitif né de l'élargissement et de la diversification progressive du cercle des fréquentations humaines, ainsi que de l'acceptation naissante du concept de l'unité de la famille humaine. Du fatras des doctrines, des rites religieux et des codes juridiques hérités de mondes disparus, émerge le sentiment que la vie spirituelle, à l'instar du lien manifeste qui unit nationalités, races et cultures différentes, est une réalité sans limite à laquelle tous ont également accès. Pour que cette perception des choses, encore timide et diffuse, se répande et contribue efficacement à la construction d'un monde de paix, elle doit faire l'objet d'un soutien sans réserve de la part de ceux vers qui, même en cette heure tardive, se tournent les habitants de la terre, en quête de direction.
Il existe certes de grandes différences entre les lois sociales et cultuelles des principales traditions religieuses du monde. Comment pourrait-il en être autrement, si l'on considère les milliers d'années pendant lesquelles les révélations successives de la Réalité divine ont dû répondre aux besoins changeants d'une civilisation en constante évolution ? En réalité, les écrits de la plupart des grandes religions présentent un trait commun : celui d'exprimer, sous une forme ou une autre, la nature progressive du principe religieux. Ce qui est moralement injustifiable, c'est d'utiliser des héritages culturels propres à enrichir l'expérience spirituelle aux fins d'attiser les préjugés et le sentiment d'aliénation. Le devoir premier de la personne humaine sera toujours d'explorer la réalité des choses, de conformer sa vie aux vérités dont elle a acquis la conviction, et de respecter pleinement les efforts déployés en ce sens par d'autres.
On pourrait objecter que reconnaître à toutes les grandes religions du monde une même origine divine, risquerait d'encourager, ou du moins de faciliter, les conversions d'une religion à une autre. Vrai ou faux, cet argument est secondaire, comparé à l'occasion enfin offerte par l'histoire à ceux qui admettent l'existence d'un monde au-delà de ce monde terrestre, et à la responsabilité qu'impose cette reconnaissance. Toutes les grandes religions sont en mesure de fournir un nombre impressionnant de témoignages, tous plus crédibles les uns que les autres, pour mettre en évidence leur capacité à éduquer les êtres humains sur le plan moral. Par ailleurs, nul ne peut soutenir de manière convaincante qu'un système de croyances est plus porté qu'un autre à engendrer le fanatisme et la superstition. Dans un monde en pleine intégration, il est naturel que les modèles de réaction et d'association soient appelés à se modifier en permanence et le rôle des institutions, quelle que soit leur nature, est assurément de veiller à orienter ces évolutions pour promouvoir l'unité. La garantie d'aboutir à un résultat équilibré sur les plans spirituel, moral et social, dépend de la conviction de la masse non consultée des habitants de la terre que l'univers est régi non par les caprices de l'homme, mais par une Providence aimante et infaillible.
Avec le démantèlement des barrières qui divisaient les peuples, notre époque assiste à l'effondrement du mur jadis infranchissable qui devait à jamais, croyait-on, séparer la vie au Ciel de la vie sur Terre. Les écrits de toutes les religions ont toujours enseigné au croyant que servir autrui n'est pas seulement un devoir moral, mais un moyen pour l'âme de se rapprocher de Dieu. Aujourd'hui, la restructuration progressive de la société donne à cet enseignement familier une dimension nouvelle. Alors que la promesse ancestrale d'un monde animé par des principes de justice devient un objectif chaque jour plus réaliste, satisfaire les aspirations de l'âme et répondre aux besoins de la société seront de plus en plus souvent perçus comme les FACETTES réciproques d'une vie spirituelle épanouie.
Pour relever le défi, les autorités religieuses doivent commencer par reconnaître que religion et science sont les deux systèmes de connaissance indispensables au développement de la conscience. Loin de s'opposer, ces modes fondamentaux d'exploration de la réalité sont mutuellement dépendants et ont donné leurs plus beaux fruits en ces périodes rares mais heureuses de l'histoire où leur caractère complémentaire a été admis et qu'il a été possible de les associer. Il sera toujours nécessaire de se référer à une direction morale et spirituelle pour assurer la bonne application des connaissances et du savoir-faire issus des progrès scientifiques ; quant aux convictions religieuses, aussi précieuses soient-elles, il importe de les soumettre, de bon gré, à l'examen impartial de la méthode scientifique.
Permettez-nous enfin d'aborder, non sans scrupule, une question qui touche directement les consciences. Parmi les multiples tentations qu'offre le monde, il est une épreuve qui a, à juste titre, préoccupé les autorités religieuses : l'exercice du pouvoir. Celui qui a consacré de longues années à la méditation sincère et à l'étude des écrits de l'une ou l'autre des grandes religions ne peut ignorer que le pouvoir corrompt et ce, d'autant plus qu'il grandit. Les victoires remportées sans bruit dans ce combat intérieur par d'innombrables hommes de religion tout au long de l'histoire ont incontestablement assuré aux religions établies leur puissance créatrice et méritent de figurer à ce titre, au nombre de leurs plus hautes distinctions. En revanche, le comportement des chefs religieux qui succombent aux attraits du pouvoir et des privilèges terrestres crée un terrain fertile aux sentiments de cynisme et de désespoir et aux suspicions de corruption, chez tous ceux qui en sont témoins. Les conséquences que peut avoir, à ce stade de l'histoire, l'aptitude des autorités religieuses à remplir leurs responsabilités sociales, se passent de tout commentaire.
Voilà un élément de réponse mon amiKarlo a écrit :J'ai expliqué pourquoi il me semble que même en dehors des religions organisées, la pensée religieuse est nuisible.
Des avis ?
''L'héritage durable laissé par le XXe siècle, c'est d'avoir incité les peuples du monde à un début de prise de conscience : celui d'appartenir à une seule espèce humaine, ayant la terre pour commune patrie. Malgré la poursuite des conflits et des actes de violence qui assombrissent l'horizon, partout s'effondrent des préjugés qui paraissaient naguère inhérents à la nature humaine. Avec eux tombent des barrières qui, longtemps, ont morcelé la famille humaine en une confusion d'identités culturelles, ethniques et nationales incohérentes. Qu'un changement si fondamental ait pu se produire en un laps de temps aussi court - pratiquement du jour au lendemain à l'échelle de l'Histoire - présage de l'ampleur des possibilités que réserve l'avenir.
Le passage suivant fait bien écho à ce que tu as dit ^^MonstreLePuissant a écrit :La religion est la cause de bien des maux, mais pas de tous. Il faut bien avouer que la science n'a pas réponse à tout, et il reste des mystères auxquels seul la religion apporte des réponses, vraies ou fausses. Personne n'est obligé de croire en Dieu, ça c'est le plus important. Et si personne ne voulait imposer sa croyance aux autres, il y aurait moins de conflits.
Tragiquement, les religions établies, dont la raison d'être même est de servir la cause de la fraternité et de la paix, se comportent trop souvent comme une des entraves les plus redoutables à cette cause ; qu'elles aient longtemps donné crédit au fanatisme en est une douloureuse illustration. Nous estimons qu'il est de notre devoir, en qualité de conseil directeur d'une religion mondiale, d'inviter à un examen sérieux du défi que l'état actuel des choses représente pour les autorités religieuses. Tant ce défi que les circonstances qui l'entourent réclament de notre part un parler franc. Nous sommes convaincus qu'animés de la volonté commune de servir la Réalité divine, vous réserverez à notre message le même accueil bienveillant que l'esprit dans lequel il vous est ici présenté.
La question prend tout son relief à l'examen des progrès réalisés dans d'autres domaines. Dans le passé, à quelques rares exceptions près, on considérait les femmes comme une espèce inférieure, enfermée dans des superstitions, privée de cultiver les facultés de l'esprit, et dont le rôle se réduisait à satisfaire les besoins des hommes. Manifestement, nombreuses encore sont les sociétés où cet état de choses persiste et où il est même fanatiquement revendiqué. Dans le discours officiel toutefois, le concept de l'égalité des sexes a, en tout état de cause, acquis désormais la force d'un principe universellement reconnu. Il jouit du même crédit dans la communauté universitaire et les médias. La remise en cause de la condition de la femme a été si profonde que les défenseurs de la suprématie masculine doivent aujourd'hui chercher leur soutien dans une opinion marginalisée.
Les bataillons du nationalisme, assiégés de toutes parts, connaissent un sort semblable. (qui a parlé du FN ? ) A chaque crise qui secoue les affaires du monde, il devient de plus en plus aisé pour le citoyen de distinguer entre ce qui relève de l'amour de la patrie et qui est source d'épanouissement personnel, et la soumission à une rhétorique enflammée, porteuse de haine et de peur de l'étranger. Même lorsque sa participation à des rituels nationalistes familiers paraît légitime, le public exprime souvent des réactions de gêne là où, naguère, il manifestait des convictions fortes et des élans d'enthousiasme spontané. Cette tendance s'est renforcée avec la restructuration en cours de l'ordre international. Quelles que soient les faiblesses présentées par le système des Nations Unies sous sa forme actuelle, et aussi incapable qu'il soit de répondre aux agressions par une action militaire collective, nul ne peut contester le fait que le mythe de la souveraineté nationale absolue est en voie d'extinction.
Les préjugés ethniques et raciaux ont fait l'objet d'un même jugement sans appel par les forces de l'histoire, peu indulgentes à l'égard de telles prétentions. Ici, le rejet du passé a joué un rôle décisif. Désormais associé aux horreurs du XXe siècle, le racisme apparaît comme une sorte de maladie de l'esprit. Même si le préjugé racial subsiste dans les comportements sociaux de nombreuses populations - et pèse ainsi comme un fléau sur l'existence d'une partie non négligeable de l'humanité - il est désormais si universellement condamné dans son principe qu'aucun groupement humain ne peut se permettre d'y adhérer ouvertement, sans risque.
Il ne s'agit pas d'affirmer que sur les décombres d'un passé obscur, un nouveau monde radieux est apparu soudain. En effet, nombreux sont ceux qui continuent de subir le joug de tenaces préjugés d'ethnie, de sexe, de nationalité, de caste ou de classe. Tout semble indiquer par ailleurs que ces injustices persisteront aussi longtemps que les institutions et les normes lentement mises en place par l'humanité, n'auront pas été habilitées à ériger un nouvel ordre social et à soulager les opprimés. Il s'agit plutôt de constater qu'un point de non-retour a été franchi. Des principes fondamentaux ont été définis et clairement formulés ; ils bénéficient d'une large publicité et s'incarnent progressivement dans des institutions capables de les imposer dans les comportements. Ce combat, aussi long et douloureux qu'il soit, transformera incontestablement de manière radicale les relations entre tous les peuples, dans leur vie quotidienne.
***
Au début du XXe siècle, le préjugé qui semblait devoir, plus qu'aucun autre, succomber aux forces du changement, était le préjugé religieux. En Occident, les progrès scientifiques avaient déjà fortement ébranlé certains fondements de la pensée sectaire, dont la prétention est de détenir seule la vérité. A une époque où l'humanité remettait en question la conception qu'elle avait d'elle-même, l'évolution religieuse la plus prometteuse paraissait venir du mouvement inter-religieux. En 1893, l'Exposition universelle de Chicago surprit jusqu'à ses ambitieux organisateurs en donnant naissance au célèbre " Parlement des religions ", expression visionnaire du consensus moral et spirituel qui ravit l'imagination populaire sur tous les continents et réussit à éclipser les merveilles scientifiques, technologiques et commerciales célébrées par l'Exposition.
Pour tout dire, il semblait que des murs anciens s'étaient effondrés. Les penseurs religieux influents virent dans ce rassemblement un événement unique et " sans précédent dans les annales de l'histoire du monde ". Le Parlement, affirmait son éminent organisateur, avait su " émanciper le monde de la tutelle du fanatisme ... " Une autorité visionnaire, prédisait-on avec assurance, saisirait l'occasion pour éveiller les communautés religieuses de la terre, longtemps divisées, à un esprit de fraternité qui servirait de fondement moral à un nouveau monde de prospérité et de progrès. Ainsi encouragés, des mouvements inter-religieux de toute nature sont apparus et se sont multipliés. Une vaste littérature, disponible en de nombreuses langues, a permis à un public toujours plus nombreux, croyant ou non, de se familiariser avec les enseignements de toutes les grandes religions, et a fini par attirer l'attention de la radio, de la télévision, du cinéma et plus tard, de l'Internet. Les universités ont créé des diplômes en religions comparées. Et, à la fin du XXe siècle, les services de prières inter-religieuses, inconcevables quelques décennies plus tôt, sont devenues choses courantes.
Hélas, ces initiatives manquent à l'évidence de cohérence intellectuelle autant que d'engagement spirituel. Contrairement aux partisans des mouvements d'unification, qui transforment le tissu social, les tenants endurcis de la pensée dogmatique continuent de refuser l'idée que toutes les grandes religions du monde sont d'égale valeur du point de vue de leur nature et de leur origine. Or, les progrès réalisés en matière d'intégration raciale expriment plus qu'un sentiment ou une stratégie délibérée ; ce sont les fruits de la reconnaissance par les peuples de la terre de leur appartenance à une espèce unique dont les multiples différences ne confèrent par elles-mêmes ni avantage ni handicap particulier aux membres de la famille humaine. De même, avec l'émancipation des femmes, les institutions de la société et l'opinion publique ont admis qu'aucune raison - fût-elle biologique, sociale ou morale - ne pouvait justifier le refus opposé aux femmes d'accéder à l'égalité totale avec les hommes, ni celui, opposé aux filles, de bénéficier des mêmes chances d'accès à l'éducation que les garçons. Reconnaître à leur juste valeur les contributions de certaines nations à l'avancement d'une civilisation mondiale en devenir ne justifie pas qu'il faille cultiver pour autant l'illusion, héritée du passé, que d'autres nations n'ont rien ou peu à apporter à cette entreprise.
Aussi fondamentale que soit la nécessité d'une réorientation, les autorités religieuses semblent, pour la plupart, incapables de s'y engager. Dans d'autres secteurs de la société, l'unité de l'humanité est perçue non seulement comme la prochaine et inévitable étape de l'évolution de la civilisation, mais comme une occasion de s'épanouir pour les identités minoritaires de toutes sortes qui émergent en ce moment crucial de notre histoire collective. Or, la plupart des religions établies semblent paralysées au seuil de l'avenir, bridées par ces mêmes dogmes et revendications d'accès privilégié à la vérité qui ont engendré certains des conflits les plus cruels entre les habitants de la terre.
Les conséquences pour le bien-être de l'homme sont désastreuses. Nul besoin d'énumérer dans le détail les atrocités que subissent aujourd'hui des populations inoffensives, victimes de poussées de fanatisme qui portent ombrage au nom même de religion. Le phénomène n'est pas récent. Pour ne citer qu'un exemple, les guerres de religion qui ont dévasté l'Europe au XVIe siècle ont fait perdre à ce continent quelque trente pour cent de sa population totale. Comment dès lors ne pas s'inquiéter de ce qu'il adviendra à long terme des graines semées dans la conscience populaire par les forces aveugles du dogmatisme sectaire à l'origine de ces conflits ?
A ce bilan, il convient d'ajouter ce qu'on pourrait qualifier de trahison de l'esprit, et qui, plus qu'aucun autre facteur, a dépouillé la religion d'une mission qui lui est inhérente, celle de contribuer de manière décisive à modeler les affaires du monde. Prisonnières de préoccupations d'ordre matériel, qui dissipent et épuisent leurs énergies, les institutions religieuses ont trop souvent été un frein majeur à l'exploration de la réalité et à l'exercice de ces facultés intellectuelles qui distinguent l'humanité. Il ne suffit pas de dénoncer le matérialisme ou le terrorisme pour résoudre la crise morale contemporaine. Il faut commencer par chercher, en toute bonne foi, à qui revient la responsabilité de la défaillance qui a exposé les multitudes croyantes à ces influences et les y a rendues vulnérables.
Ces réflexions, aussi douloureuses soient-elles, conduisent moins à mettre en accusation les religions établies qu'à rappeler le pouvoir unique qu'elles représentent. La religion, nous le savons tous, touche aux ressorts de l'être. Lorsqu'elle respecte fidèlement l'esprit et l'exemple des figures transcendantes qui ont doté le monde de ses grands systèmes de croyances, elle sait éveiller chez des populations entières la faculté d'aimer, de pardonner, de créer, de supporter avec endurance, d'aller au-delà des préjugés, de se sacrifier pour le bien commun et de dompter les pulsions de l'instinct animal. La force féconde qui a permis de civiliser la nature humaine est assurément née de l'influence successive de ces Manifestations de la Réalité divine, qui remonte à l'aube de l'histoire connue.
Cette force, autrefois si agissante, demeure une marque indélébile de la conscience humaine. Contre toute attente, et sans qu'elle y soit encouragée le moins du monde, elle continue de soutenir la lutte pour la survie d'innombrables êtres humains, et de susciter partout héros et saints dont la vie est la justification la plus convaincante des principes contenus dans les écritures de leurs religions respectives. Comme en témoigne l'histoire des civilisations, la religion est aussi capable d'agir en profondeur sur la structure du tissu social. En réalité, il serait difficile de trouver un seul apport significatif de la civilisation, qui n'ait puisé son impulsion morale à cette source intarissable. Est-il concevable alors, d'envisager le passage à l'étape culminante de l'organisation millénaire de la planète, dans un vide spirituel ? S'il ne fallait retenir qu'une seule chose des idéologies corrompues qui ont déferlé sur notre monde au siècle passé, c'est qu'elles ont démontré de manière irréfutable l'impossibilité de combler ce vide par des alternatives reposant sur le pouvoir d'invention humain.
***
Ce que cela implique pour notre époque, Baha'u'llah l'a résumé dans des paroles rédigées il y a plus d'un siècle et largement diffusées dans les décennies suivantes :
" Il est incontestable que les peuples du monde, à quelque race ou religion qu'ils appartiennent, tirent leur inspiration spirituelle d'une même source céleste et sont les sujets d'un seul Dieu. Les différences qui existent entre les lois auxquelles ils obéissent s'expliquent par la diversité des conditions et des besoins propres aux époques où ces ordonnances ont été révélées. Toutes ces lois, à l'exception de quelques-unes qui sont le résultat de la perversité humaine, ont été ordonnées par Dieu, et sont une marque de sa Volonté. Levez-vous et, armés du pouvoir de la foi, chassez les dieux de vos vaines imaginations, sources de dissensions entre vous. Attachez-vous à ce qui vous rapproche les uns des autres et vous unit. "
Cet appel n'est pas une incitation à abandonner sa croyance dans les vérités fondamentales de sa religion, quelle qu'elle soit. Bien au contraire ! La foi a ses impératifs et sa justification propres. Ce que d'autres croient ou ne croient pas ne peut servir de critère contraignant à un individu conscient, digne de ce nom. Les paroles énoncées ci-dessus n'invitent à rien d'autre qu'à renoncer à toutes ces revendications à l'exclusivité ou à une Révélation finale qui, en s'installant dans les esprits, ont réprimé tout élan vers l'unité et y ont cultivé la haine et la violence.
Nous avons le sentiment que c'est ce défi historique que les autorités religieuses sont appelées à relever pour que la direction des affaires religieuses ait un sens dans la société mondiale qui émerge des bouleversements du XXe siècle. De plus en plus nombreux sont ceux qui s'aperçoivent que la vérité implicite à toutes les religions est d'essence unique. Cette prise de conscience ne vient pas de la résolution des conflits théologiques, mais d'un sentiment intuitif né de l'élargissement et de la diversification progressive du cercle des fréquentations humaines, ainsi que de l'acceptation naissante du concept de l'unité de la famille humaine. Du fatras des doctrines, des rites religieux et des codes juridiques hérités de mondes disparus, émerge le sentiment que la vie spirituelle, à l'instar du lien manifeste qui unit nationalités, races et cultures différentes, est une réalité sans limite à laquelle tous ont également accès. Pour que cette perception des choses, encore timide et diffuse, se répande et contribue efficacement à la construction d'un monde de paix, elle doit faire l'objet d'un soutien sans réserve de la part de ceux vers qui, même en cette heure tardive, se tournent les habitants de la terre, en quête de direction.
Il existe certes de grandes différences entre les lois sociales et cultuelles des principales traditions religieuses du monde. Comment pourrait-il en être autrement, si l'on considère les milliers d'années pendant lesquelles les révélations successives de la Réalité divine ont dû répondre aux besoins changeants d'une civilisation en constante évolution ? En réalité, les écrits de la plupart des grandes religions présentent un trait commun : celui d'exprimer, sous une forme ou une autre, la nature progressive du principe religieux. Ce qui est moralement injustifiable, c'est d'utiliser des héritages culturels propres à enrichir l'expérience spirituelle aux fins d'attiser les préjugés et le sentiment d'aliénation. Le devoir premier de la personne humaine sera toujours d'explorer la réalité des choses, de conformer sa vie aux vérités dont elle a acquis la conviction, et de respecter pleinement les efforts déployés en ce sens par d'autres.
On pourrait objecter que reconnaître à toutes les grandes religions du monde une même origine divine, risquerait d'encourager, ou du moins de faciliter, les conversions d'une religion à une autre. Vrai ou faux, cet argument est secondaire, comparé à l'occasion enfin offerte par l'histoire à ceux qui admettent l'existence d'un monde au-delà de ce monde terrestre, et à la responsabilité qu'impose cette reconnaissance. Toutes les grandes religions sont en mesure de fournir un nombre impressionnant de témoignages, tous plus crédibles les uns que les autres, pour mettre en évidence leur capacité à éduquer les êtres humains sur le plan moral. Par ailleurs, nul ne peut soutenir de manière convaincante qu'un système de croyances est plus porté qu'un autre à engendrer le fanatisme et la superstition. Dans un monde en pleine intégration, il est naturel que les modèles de réaction et d'association soient appelés à se modifier en permanence et le rôle des institutions, quelle que soit leur nature, est assurément de veiller à orienter ces évolutions pour promouvoir l'unité. La garantie d'aboutir à un résultat équilibré sur les plans spirituel, moral et social, dépend de la conviction de la masse non consultée des habitants de la terre que l'univers est régi non par les caprices de l'homme, mais par une Providence aimante et infaillible.
Avec le démantèlement des barrières qui divisaient les peuples, notre époque assiste à l'effondrement du mur jadis infranchissable qui devait à jamais, croyait-on, séparer la vie au Ciel de la vie sur Terre. Les écrits de toutes les religions ont toujours enseigné au croyant que servir autrui n'est pas seulement un devoir moral, mais un moyen pour l'âme de se rapprocher de Dieu. Aujourd'hui, la restructuration progressive de la société donne à cet enseignement familier une dimension nouvelle. Alors que la promesse ancestrale d'un monde animé par des principes de justice devient un objectif chaque jour plus réaliste, satisfaire les aspirations de l'âme et répondre aux besoins de la société seront de plus en plus souvent perçus comme les FACETTES réciproques d'une vie spirituelle épanouie.
Pour relever le défi, les autorités religieuses doivent commencer par reconnaître que religion et science sont les deux systèmes de connaissance indispensables au développement de la conscience. Loin de s'opposer, ces modes fondamentaux d'exploration de la réalité sont mutuellement dépendants et ont donné leurs plus beaux fruits en ces périodes rares mais heureuses de l'histoire où leur caractère complémentaire a été admis et qu'il a été possible de les associer. Il sera toujours nécessaire de se référer à une direction morale et spirituelle pour assurer la bonne application des connaissances et du savoir-faire issus des progrès scientifiques ; quant aux convictions religieuses, aussi précieuses soient-elles, il importe de les soumettre, de bon gré, à l'examen impartial de la méthode scientifique.
Permettez-nous enfin d'aborder, non sans scrupule, une question qui touche directement les consciences. Parmi les multiples tentations qu'offre le monde, il est une épreuve qui a, à juste titre, préoccupé les autorités religieuses : l'exercice du pouvoir. Celui qui a consacré de longues années à la méditation sincère et à l'étude des écrits de l'une ou l'autre des grandes religions ne peut ignorer que le pouvoir corrompt et ce, d'autant plus qu'il grandit. Les victoires remportées sans bruit dans ce combat intérieur par d'innombrables hommes de religion tout au long de l'histoire ont incontestablement assuré aux religions établies leur puissance créatrice et méritent de figurer à ce titre, au nombre de leurs plus hautes distinctions. En revanche, le comportement des chefs religieux qui succombent aux attraits du pouvoir et des privilèges terrestres crée un terrain fertile aux sentiments de cynisme et de désespoir et aux suspicions de corruption, chez tous ceux qui en sont témoins. Les conséquences que peut avoir, à ce stade de l'histoire, l'aptitude des autorités religieuses à remplir leurs responsabilités sociales, se passent de tout commentaire.
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 12:02
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 12:09Le problème n'est pas dans la pensée religieuse. Toute pensée de peur est nuisible et la pensée de peur ne prend pas forcément racine dans la religion. Même les athées ont des pensées de peur, et ce sont elles qui sont à l'origine des conflits de toutes sortes.Karlo a écrit :J'ai expliqué pourquoi il me semble que même en dehors des religions organisées, la pensée religieuse est nuisible.
Des avis ?
« La Bible se laisse pas faire, dès lors où vous introduisez un enseignement non conforme, la bible vous rattrape toujours quelque part. » - Agecanonix
Ainsi, recréer un corps de chair à la résurrection, ce n'est pas ressusciter le bon corps, c'est créer un clone. Ca ne sert à rien. - Agecanonix
Ainsi, recréer un corps de chair à la résurrection, ce n'est pas ressusciter le bon corps, c'est créer un clone. Ca ne sert à rien. - Agecanonix
Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 12:14
Modifié en dernier par Inti le 23 déc.15, 16:14, modifié 1 fois.
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 12:18Bien sûr qu'être athée ne garantie en soit aucune santé mentale particulière, aucun bien-fondé, aucune bonté naturelle.
Mais là n'étaient pas mes arguments.
Il me semble que la pensée religieuse est nuisible parce qu'elle
Même si on ne considère pas les religions organisées (qui regroupent la majeure partie des religieux), même on ne considère pas non-plus la carotte de la récompense et le bâton de la sanction (qui anime pourtant la grande majorité des religieux), même si on oublie aussi le fait que la religion enjoint à faire (une certaine version du) bien non-pas par réflexion mais parce que ce serait la volonté d'un dieu.... Bref : même si on ampute la pensée religieuse de la plupart de ses aspects pourtant très, très largement partagés...
Et bien la religion reste nuisible parce qu'elle consiste en l'invention de réponse pour des questions auxquelles nous n'avons pas de véritables réponses.
Elle est également nuisible parce qu'elle présente la croyance aveugle comme une vertu : la foi.
C'est dommage que personne ne prenne la peine de lire les post un peu long comme celui que j'avais écrit ci-dessus... Je croyais que ce forum était de meilleure qualité.
Mais là n'étaient pas mes arguments.
Il me semble que la pensée religieuse est nuisible parce qu'elle
Même si on ne considère pas les religions organisées (qui regroupent la majeure partie des religieux), même on ne considère pas non-plus la carotte de la récompense et le bâton de la sanction (qui anime pourtant la grande majorité des religieux), même si on oublie aussi le fait que la religion enjoint à faire (une certaine version du) bien non-pas par réflexion mais parce que ce serait la volonté d'un dieu.... Bref : même si on ampute la pensée religieuse de la plupart de ses aspects pourtant très, très largement partagés...
Et bien la religion reste nuisible parce qu'elle consiste en l'invention de réponse pour des questions auxquelles nous n'avons pas de véritables réponses.
Elle est également nuisible parce qu'elle présente la croyance aveugle comme une vertu : la foi.
C'est dommage que personne ne prenne la peine de lire les post un peu long comme celui que j'avais écrit ci-dessus... Je croyais que ce forum était de meilleure qualité.
Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 12:34
Modifié en dernier par Inti le 23 déc.15, 16:13, modifié 1 fois.
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 12:38C'est faux puisqu'on peut tout à fait avoir de la conscience morale sans avoir de religion.La religion est la conscience morale
Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 12:43
Modifié en dernier par Inti le 23 déc.15, 16:13, modifié 1 fois.
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Re: Le nouvel athéisme
Ecrit le 23 déc.15, 12:44Il n'y a rien de nuisible dans le fait d'inventer des réponses. Est ce que croire au Père-Noël, aux fées et aux anges est nuisible ? Absolument pas !Karlo a écrit :Et bien la religion reste nuisible parce qu'elle consiste en l'invention de réponse pour des questions auxquelles nous n'avons pas de véritables réponses.
La foi est une vertu nécessaire à l'accomplissement de soi. La foi comme croyance aveugle n'est pas nuisible en tant que tel. Croire en quelque chose qui n'existe pas n'est pas nuisible à condition de rester dans le raisonnable. Tu peux croire aveuglément que tu vas voler en te jetant d'une falaise, mais ça ne risque pas de se réaliser. Tu peux croire tout aussi aveuglément qu'un Dieu surveille chacune de tes actions, ça n'a rien de nuisible. Ce n'est pas la croyance aveugle qui est nuisible tant qu'elle reste raisonnable.Karlo a écrit :Elle est également nuisible parce qu'elle présente la croyance aveugle comme une vertu : la foi.
« La Bible se laisse pas faire, dès lors où vous introduisez un enseignement non conforme, la bible vous rattrape toujours quelque part. » - Agecanonix
Ainsi, recréer un corps de chair à la résurrection, ce n'est pas ressusciter le bon corps, c'est créer un clone. Ca ne sert à rien. - Agecanonix
Ainsi, recréer un corps de chair à la résurrection, ce n'est pas ressusciter le bon corps, c'est créer un clone. Ca ne sert à rien. - Agecanonix
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