Passionnant !
Petite question pour St Glinglin, peux tu nous donner des conseils pour aborder le Marcionisme ? Qu est ce qui te semble le plus judicieux pour commencer ?
Marcion et le marcionisme.
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Re: Marcion et le marcionisme.
Ecrit le 16 juin16, 16:49Communauté Chrétienne de Marcion
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Re: Marcion et le marcionisme.
Ecrit le 16 juin16, 22:46Ouh la la.... J'ai synthétisé diverses lectures.
Trouve-t-on le "Marcion" d'Harnack sur le web ?
https://www.google.fr/webhp?sourceid=ch ... on+harnack
Mais j'ignore quelle part de la thèse catholique il avalise.
Trouve-t-on le "Marcion" d'Harnack sur le web ?
https://www.google.fr/webhp?sourceid=ch ... on+harnack
Mais j'ignore quelle part de la thèse catholique il avalise.
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Re: Marcion et le marcionisme.
Ecrit le 17 juin16, 00:04Ok c'est noté. merci ! Je vais me pencher tranquillement sur ce sujet (mp sent)
Communauté Chrétienne de Marcion
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Re: Marcion et le marcionisme.
Ecrit le 13 juil.16, 08:37Bonjour Marmhonie.
Avec l’intention de participer à ce sujet intéressant, j’ai relue plus attentivement dans un premier temps toutes vos remarques au sujet de Macion et du Marcionnisme.
J’y ai remarqué — si vous permettez — quelques imprécisions… J’aimerais ici vous en faire part. Je vous écris tout cela dans un esprit de charité qui essai de voir le plus clairement possible ce sujet. Malgré ses erreurs, Marcion fut sûrement un chrétien qui aimait le Seigneur, et ça on ne peut lui enlever ! Il aura aidé l’Église à progresser et a mieux se définir et ça ce fut primordial !
Alors voici quelques-unes de vos remarques que je trouve intéressantes à commenter :
Marmhonie écrit : « L'Église catholique romaine reconnaît, entre Saint Paul et Saint Augustin (rien que ça!), Marcion. »
Pour vous dire vrai, c’est plutôt le protestant libéral Adolf von Harnack qui fit cette reconnaissance et non l’Église Catholique ! Selon l’encyclopédie Universalis : « L’historien allemand Adolf von Harnack a donné de l’œuvre de Marcion une reconstitution et une interprétation dans lesquelles il projetait beaucoup de ses sentiments de protestant libéral. »
Marcion avait des points de vue beaucoup trop divergents et inacceptables pour l’Église, pour qu’elle puisse lui reconnaître une quelconque reconnaissance durant ce 2e siècle.
Marmhonie écrit : « … en ces termes, que je vous livre tels quels : Marcion a-t-il gagné, aujourd'hui ? »
Non, pas plus que durant sa vie. Il n’a pas gagné au sujet de ce qu’il lui tenait le plus à cœur soit :
1- L’élimination complète des Écritures juive — le futur Ancien Testament — que les chrétiens acceptait comme Parole de Dieu et ce par le passage de Timothée :
« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice: ainsi l'homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne. »
2 Timothées 3, 16-17
Ici quand Timothée écrit, il ne parle pas du Nouveau Testament, mais plutôt des Écritures sacré du Judaïsme, que les chrétiens nommerons plus tard « Ancien Testament ». Il faut dire qu’il y a encore des livres du Nouveau Testament, qui ne sont pas encore rédigés à l’époque de Thimothée !
Alors il fut impossible à l’Église de rejeter des livres qu’elle considérait comme inspirés de Dieu … Ces Écritures inspirée les apôtres l’on amplement utilisé et il la retrouvait dans la « Bible » grecque dite des Septante, qui était leur version et qui incluait les livres dit « deutérocanoniques ».
2- Sa vision dualiste de Dieu, qui opposait le dieu de « l’Ancien Testament » au Dieu du « Nouveau Testament ».
Dans son livre « Antithèses » : Marcion présente l’Ancien Testament comme étant mauvais. Le Dieu qui s’y trouve est plutôt mauvais, même s’il est juste, contrairement au Nouveau Testament qui lui est bon selon le Dieu de Jésus.
Ainsi, il ne pouvait accepter les saintes Écritures juive qui présentait Dieu dans certains de ses aspects, comme étant un Dieu vengeur et cruel … Par son exégèse très littérale dit-on, cela pouvait se comprendre, mais certains chrétiens — et non des moindre — lui faisaient comprendre que tout n’était pas à prendre au pied de la lettre …
3- Sa christologie était hérétique et plutôt du type docète, que les tous premiers chrétiens et même l’évangéliste Saint-Jean durent combattre …
Marcion nie la réalité de l’Incarnation du Christ — que Jésus soit venu dans la chair — prétendant qu’il est homme qu’en apparence, c’était la doctrine des Docètes qui apparue à la fin du premier siècle.
Pour Marcion « le Christ est descendu du ciel en la quinzième année de l’empereur Tibère et après avoir pris un corps apparent est entrée immédiatement dans la synagogue de Capharnaüm, el a prêché … et finalement il a été attaché en apparence sur la croix, comme adversaire de la Loi, par les partisans du démiurge dont il devait détruire le royaume. » dans : Histoire de l’Église T.I, C. Bihlmeyer – H. Tuchle, 1969.
Nous savons que St-Jean a dû se débattre contre ce courant et qu’il n’a pas hésité a qualifié ceux qui la professait de séducteur empreint de l’esprit de l’Antéchrist !
« C'est que beaucoup de séducteurs se sont répandus dans le monde, qui ne confessent pas Jésus Christ venu dans la chair. Voilà bien le Séducteur, l'Antichrist. » 2 Jean 7
Saint-Polycarpe évêque de Smyrne et disciple de St-Jean s’oppose avec force à Marcion qui l’abordait :
« À Marcion qui s'avançait un jour vers lui en disant : « Reconnais moi » : « Je reconnais, dit il, le premier né de Satan ». Irénée, Adv. haer., 111, 3, 4
4- Par sa morale qui était trop rigoureuse.
« Marcion exigeait, du moins pour les adhérents actif de sa secte, l’abstention de toutes œuvres créatrice, en particulier la renonciation au mariage et l’abstention de la viande et du vin. » dans : Histoire de l’Église T.I, C. Bihlmeyer – H. Tuchle, 1969.
Marmhonie écrit : « Et pourtant, Marcion est le précurseur du Nouveau Testament. »
Oui, car il a obligé l’Église à se constituer une liste de livres provisoire, en accord avec la Tradition apostolique et ce avec l’aide d’évêques. Ça nous le devons à Marcion ! Malheureusement sa liste ne coïncidait pas avec celle que l’Église fit et il lui manquait tout l’Ancien testament et 17 livres du Nouveau tel que :
a) L’Évangile de Mathieu
b) L’Évangile de Marc
b) L’Évangile de Luc = les 3 premiers chap. + quelques versets du chap. 4
c) L’Évangile de Jean
d) Les Actes des Apôtres
e) 1 épîtres de Paul = aux Hébreux
f) Les pastorales = I Timothée, II Timothée, Tite, Philémon, Jacques, I Pierre, II Pierre, I Jean, II Jean, III Jean, Jude.
g) et l’Apocalypse ( qui aurait cruellement manqué au millénaristes ! )
« Marcion a donc édité l'Evangile du «secrétaire» de Paul ( Luc ) et des épîtres de ce dernier, rayant impitoyablement de leur texte ce qui lui paraissait être des ajouts indus (en particulier, bien sûr, tout ce qui renvoie au passé juif de l'AT, y compris les prophéties messianiques). » dans le résumé de : L'évangile selon Marcion, Gérard DUPUY
En tout il enlevait 17 livres sur 27 soit 63% du NT. !! et 86% de toute la Bible !!!
La « Bible » Marcion contenait donc :
L’Évangile de Luc ( quelque peu amputé )
Les 9 premières épîtres de Paul ( expurgé de certains passages… )
Marmhonie écrit : « Marcion a obligé l’Église à se poser la question du canon, et de ce débat terrible en est sorti notre sélection des 27 livres du NT. »
Oui nous lui devons cela. Dommage que cela fut fait dans la controverse, mais cela était inévitable vue son enracinement gnostique …
Marmhonie écrit : « Mais le sujet est surtout de voir si Marcion a gagné, en séparant la Torah, devenue effectivement l'Ancien Testament, et a su gagner sa cause d'un Nouveau Testament ? Je crois que oui, Marcion a bien gagné son pari. »
Son pari il me semble, était de constituer une « Bible » sans l’AT et avec un NT diminué et exclusivement paulinien et encore...
Il a obligé l’Église à faire une distinction fonctionnelle en spécifiant des livres d’avant Jésus comme faisant partie de l’Ancienne Alliance et du temps de Jésus et des apôtres comme faisant partie de la Nouvelle Alliance. Je ne crois pas que cela fit parti de son pari, mais cela en fut certainement l’importante conséquence.
Marmhonie écrit : « C'est encore Marcion qui fit connaître les lettres de Paul. C'est le premier qui a cherché à comprendre la logique des textes de la Torah et le lien avec Paul et l'évangile selon Luc. »
Est-ce que sans lui les lettres de Paul auraient été inconnues ? Je ne le pense pas. Par contre à t’il fait en sorte qu’elles soient davantage connue ? C’est possible, mais tout cela resterait à prouver …
Marmhonie écrit : « La question reste en suspens, Marcion a-t-il réussi à s'imposer ? Je pense que oui. »
Pour ce qui est de l’Église Catholique ? Non absolument pas. Par contre il a réussi à s’imposer à un bon nombre de fidèle au point qu’il il a fondé un certain nombre d’Églises, qui auraient perduré semble-t-il jusqu’au VIIIe siècle.
Marmhonie écrit : « On repasse à l'importance fondamentale de Marcion pour l'Eglise catholique, et on relit avec bonheur de Tertullien, "Adversus Marcionem" en 5 volumes. Il était gentil, il a beaucoup écrit contre les autres :
Contre Hermogène, Contre les Juifs, Contre les valentiniens, Contre Praxéas... contre tout, quand on regarde l'ensemble de son œuvre. »
Il n’y a pas que Tertullien qui ait écrit contre Marcion, mais aussi :
Justin, Irénée, Théophile d’Antioche, Denys de Corinthe, Philippe évêque de Gortyne, Rhodon, Éphrem, Bardesane et Eznik de Kolb. Polycarpe n’a vraiment pas eu d’éloge à son égard … au contraire …
Marmhonie écrit : « Au passage, Tertullien devient montaniste, une secte hérétique de son époque. Il n'a aucune importance face à Marcion, sur lequel nous verrons ce qu'est le marcionisme aujourd'hui, tant il fut précurseur et moderne ! »
Je crois plutôt que cela a une grande importance, tant que l’argumentaire de Tertullien n’était pas anti-Catholique — et je le crois — puisque je n’ai pas lu que sa lettre contre Marcion soit non orthodoxe. Mon livre « Lire les Pères de l’Église » de sœur Gabriel Peters écrit : « C'est l'ouvrage le plus long de Tertullien, un chef d'œuvre de polémique à la pensée puissante et claire. »
Marmhonie écrit : « Que dis-tu du principe d'un nouveau testament ? Nous le devons quand même aux problèmes posés par Marcion, non ? »
Oui je le pense.
Marmhonie écrit : « Quoi qu'il en soit, Marcion est placé par l'Eglise entre saint Paul et Saint Augustin ! A même niveau donc.
Ce n'est pas un hasard !!!
Marcion a gagné, c'est évident. »
Juste pour un rappel : C’est plutôt le protestant libéral Adolf von Harnack qui a placé Marcion entre saint Paul et Saint Augustin.
Face à l’Église il a perdu et son Église s’est même éteinte au VIIIe siècle. Par contre son passage au IIe siècle aura fait gagner des « choses » positives à l’Église !
Marmhonie écrit : « C'est parce que ce sujet est complexe et totalement catholique, qu'il est proposé.
Merci pour la participation de chacun »
J’espère que ma participation tardive aura été utile ( même si elle fus un peu longue ) ?
Marmhonie écrit : « Seul mystère et non des moindres, aujourd'hui, nous ne savons pas quel était l’état de l’évangile selon Luc dans les mains de Marcion. Cela peut jouer beaucoup dans l'Histoire de l'Eglise.
Je ne crois pas que Marcion devait avoir l’original de Luc car il l’avait amputé des 3 premiers chapitres ainsi que quelques versets du chap. 4
Marcion reste un fondamental. »
Un fondamental qui — une chose est certaine — a aidé l’Église a constitué son canon.
Marmhonie écrit : « Mais enfin, je le répète, au lieu de faire des procès à Marcion, tellement faciles, on ferait bien de comprendre l'état de son évangile selon Luc, et on doit se rappeler qu'il a eu le premier l'idée, l'intuition appliquée, de créer un Nouveau Testament. Et ça, je regrette, mais c'est patrimoine de l'Eglise catholique romaine. Nous, catholiques, aimons notre patrimoine, et nous aimons le comprendre, et nous aimons apprendre. C'est fondamental !»
Il est vrai qu’il eut l’idée de faire un regroupement des livres écrits par les apôtres et cela lui revient. Mais par cette « liste » ce fut une idée empoisonnée parce qu’il évacuait toutes les saintes Écritures juives et une bonne partie des livres apostoliques ( 17 sur 27 ).
Notre patrimoine scriptural, ce n’est pas lui qui l’a constitué, mais les évêques dont la plupart ont été reconnues par l’Église comme Père de l’Église. À vrai dire, c’est à eux et à l’indispensable aide du Saint-Esprit que nous le devons.
Voilà !
Sur ce,
je vous salue fraternellement en Jésus-Christ, notre Seigneur !
Bertrand
Avec l’intention de participer à ce sujet intéressant, j’ai relue plus attentivement dans un premier temps toutes vos remarques au sujet de Macion et du Marcionnisme.
J’y ai remarqué — si vous permettez — quelques imprécisions… J’aimerais ici vous en faire part. Je vous écris tout cela dans un esprit de charité qui essai de voir le plus clairement possible ce sujet. Malgré ses erreurs, Marcion fut sûrement un chrétien qui aimait le Seigneur, et ça on ne peut lui enlever ! Il aura aidé l’Église à progresser et a mieux se définir et ça ce fut primordial !
Alors voici quelques-unes de vos remarques que je trouve intéressantes à commenter :
Marmhonie écrit : « L'Église catholique romaine reconnaît, entre Saint Paul et Saint Augustin (rien que ça!), Marcion. »
Pour vous dire vrai, c’est plutôt le protestant libéral Adolf von Harnack qui fit cette reconnaissance et non l’Église Catholique ! Selon l’encyclopédie Universalis : « L’historien allemand Adolf von Harnack a donné de l’œuvre de Marcion une reconstitution et une interprétation dans lesquelles il projetait beaucoup de ses sentiments de protestant libéral. »
Marcion avait des points de vue beaucoup trop divergents et inacceptables pour l’Église, pour qu’elle puisse lui reconnaître une quelconque reconnaissance durant ce 2e siècle.
Marmhonie écrit : « … en ces termes, que je vous livre tels quels : Marcion a-t-il gagné, aujourd'hui ? »
Non, pas plus que durant sa vie. Il n’a pas gagné au sujet de ce qu’il lui tenait le plus à cœur soit :
1- L’élimination complète des Écritures juive — le futur Ancien Testament — que les chrétiens acceptait comme Parole de Dieu et ce par le passage de Timothée :
« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice: ainsi l'homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne. »
2 Timothées 3, 16-17
Ici quand Timothée écrit, il ne parle pas du Nouveau Testament, mais plutôt des Écritures sacré du Judaïsme, que les chrétiens nommerons plus tard « Ancien Testament ». Il faut dire qu’il y a encore des livres du Nouveau Testament, qui ne sont pas encore rédigés à l’époque de Thimothée !
Alors il fut impossible à l’Église de rejeter des livres qu’elle considérait comme inspirés de Dieu … Ces Écritures inspirée les apôtres l’on amplement utilisé et il la retrouvait dans la « Bible » grecque dite des Septante, qui était leur version et qui incluait les livres dit « deutérocanoniques ».
2- Sa vision dualiste de Dieu, qui opposait le dieu de « l’Ancien Testament » au Dieu du « Nouveau Testament ».
Dans son livre « Antithèses » : Marcion présente l’Ancien Testament comme étant mauvais. Le Dieu qui s’y trouve est plutôt mauvais, même s’il est juste, contrairement au Nouveau Testament qui lui est bon selon le Dieu de Jésus.
Ainsi, il ne pouvait accepter les saintes Écritures juive qui présentait Dieu dans certains de ses aspects, comme étant un Dieu vengeur et cruel … Par son exégèse très littérale dit-on, cela pouvait se comprendre, mais certains chrétiens — et non des moindre — lui faisaient comprendre que tout n’était pas à prendre au pied de la lettre …
3- Sa christologie était hérétique et plutôt du type docète, que les tous premiers chrétiens et même l’évangéliste Saint-Jean durent combattre …
Marcion nie la réalité de l’Incarnation du Christ — que Jésus soit venu dans la chair — prétendant qu’il est homme qu’en apparence, c’était la doctrine des Docètes qui apparue à la fin du premier siècle.
Pour Marcion « le Christ est descendu du ciel en la quinzième année de l’empereur Tibère et après avoir pris un corps apparent est entrée immédiatement dans la synagogue de Capharnaüm, el a prêché … et finalement il a été attaché en apparence sur la croix, comme adversaire de la Loi, par les partisans du démiurge dont il devait détruire le royaume. » dans : Histoire de l’Église T.I, C. Bihlmeyer – H. Tuchle, 1969.
Nous savons que St-Jean a dû se débattre contre ce courant et qu’il n’a pas hésité a qualifié ceux qui la professait de séducteur empreint de l’esprit de l’Antéchrist !
« C'est que beaucoup de séducteurs se sont répandus dans le monde, qui ne confessent pas Jésus Christ venu dans la chair. Voilà bien le Séducteur, l'Antichrist. » 2 Jean 7
Saint-Polycarpe évêque de Smyrne et disciple de St-Jean s’oppose avec force à Marcion qui l’abordait :
« À Marcion qui s'avançait un jour vers lui en disant : « Reconnais moi » : « Je reconnais, dit il, le premier né de Satan ». Irénée, Adv. haer., 111, 3, 4
4- Par sa morale qui était trop rigoureuse.
« Marcion exigeait, du moins pour les adhérents actif de sa secte, l’abstention de toutes œuvres créatrice, en particulier la renonciation au mariage et l’abstention de la viande et du vin. » dans : Histoire de l’Église T.I, C. Bihlmeyer – H. Tuchle, 1969.
Marmhonie écrit : « Et pourtant, Marcion est le précurseur du Nouveau Testament. »
Oui, car il a obligé l’Église à se constituer une liste de livres provisoire, en accord avec la Tradition apostolique et ce avec l’aide d’évêques. Ça nous le devons à Marcion ! Malheureusement sa liste ne coïncidait pas avec celle que l’Église fit et il lui manquait tout l’Ancien testament et 17 livres du Nouveau tel que :
a) L’Évangile de Mathieu
b) L’Évangile de Marc
b) L’Évangile de Luc = les 3 premiers chap. + quelques versets du chap. 4
c) L’Évangile de Jean
d) Les Actes des Apôtres
e) 1 épîtres de Paul = aux Hébreux
f) Les pastorales = I Timothée, II Timothée, Tite, Philémon, Jacques, I Pierre, II Pierre, I Jean, II Jean, III Jean, Jude.
g) et l’Apocalypse ( qui aurait cruellement manqué au millénaristes ! )
« Marcion a donc édité l'Evangile du «secrétaire» de Paul ( Luc ) et des épîtres de ce dernier, rayant impitoyablement de leur texte ce qui lui paraissait être des ajouts indus (en particulier, bien sûr, tout ce qui renvoie au passé juif de l'AT, y compris les prophéties messianiques). » dans le résumé de : L'évangile selon Marcion, Gérard DUPUY
En tout il enlevait 17 livres sur 27 soit 63% du NT. !! et 86% de toute la Bible !!!
La « Bible » Marcion contenait donc :
L’Évangile de Luc ( quelque peu amputé )
Les 9 premières épîtres de Paul ( expurgé de certains passages… )
Marmhonie écrit : « Marcion a obligé l’Église à se poser la question du canon, et de ce débat terrible en est sorti notre sélection des 27 livres du NT. »
Oui nous lui devons cela. Dommage que cela fut fait dans la controverse, mais cela était inévitable vue son enracinement gnostique …
Marmhonie écrit : « Mais le sujet est surtout de voir si Marcion a gagné, en séparant la Torah, devenue effectivement l'Ancien Testament, et a su gagner sa cause d'un Nouveau Testament ? Je crois que oui, Marcion a bien gagné son pari. »
Son pari il me semble, était de constituer une « Bible » sans l’AT et avec un NT diminué et exclusivement paulinien et encore...
Il a obligé l’Église à faire une distinction fonctionnelle en spécifiant des livres d’avant Jésus comme faisant partie de l’Ancienne Alliance et du temps de Jésus et des apôtres comme faisant partie de la Nouvelle Alliance. Je ne crois pas que cela fit parti de son pari, mais cela en fut certainement l’importante conséquence.
Marmhonie écrit : « C'est encore Marcion qui fit connaître les lettres de Paul. C'est le premier qui a cherché à comprendre la logique des textes de la Torah et le lien avec Paul et l'évangile selon Luc. »
Est-ce que sans lui les lettres de Paul auraient été inconnues ? Je ne le pense pas. Par contre à t’il fait en sorte qu’elles soient davantage connue ? C’est possible, mais tout cela resterait à prouver …
Marmhonie écrit : « La question reste en suspens, Marcion a-t-il réussi à s'imposer ? Je pense que oui. »
Pour ce qui est de l’Église Catholique ? Non absolument pas. Par contre il a réussi à s’imposer à un bon nombre de fidèle au point qu’il il a fondé un certain nombre d’Églises, qui auraient perduré semble-t-il jusqu’au VIIIe siècle.
Marmhonie écrit : « On repasse à l'importance fondamentale de Marcion pour l'Eglise catholique, et on relit avec bonheur de Tertullien, "Adversus Marcionem" en 5 volumes. Il était gentil, il a beaucoup écrit contre les autres :
Contre Hermogène, Contre les Juifs, Contre les valentiniens, Contre Praxéas... contre tout, quand on regarde l'ensemble de son œuvre. »
Il n’y a pas que Tertullien qui ait écrit contre Marcion, mais aussi :
Justin, Irénée, Théophile d’Antioche, Denys de Corinthe, Philippe évêque de Gortyne, Rhodon, Éphrem, Bardesane et Eznik de Kolb. Polycarpe n’a vraiment pas eu d’éloge à son égard … au contraire …
Marmhonie écrit : « Au passage, Tertullien devient montaniste, une secte hérétique de son époque. Il n'a aucune importance face à Marcion, sur lequel nous verrons ce qu'est le marcionisme aujourd'hui, tant il fut précurseur et moderne ! »
Je crois plutôt que cela a une grande importance, tant que l’argumentaire de Tertullien n’était pas anti-Catholique — et je le crois — puisque je n’ai pas lu que sa lettre contre Marcion soit non orthodoxe. Mon livre « Lire les Pères de l’Église » de sœur Gabriel Peters écrit : « C'est l'ouvrage le plus long de Tertullien, un chef d'œuvre de polémique à la pensée puissante et claire. »
Marmhonie écrit : « Que dis-tu du principe d'un nouveau testament ? Nous le devons quand même aux problèmes posés par Marcion, non ? »
Oui je le pense.
Marmhonie écrit : « Quoi qu'il en soit, Marcion est placé par l'Eglise entre saint Paul et Saint Augustin ! A même niveau donc.
Ce n'est pas un hasard !!!
Marcion a gagné, c'est évident. »
Juste pour un rappel : C’est plutôt le protestant libéral Adolf von Harnack qui a placé Marcion entre saint Paul et Saint Augustin.
Face à l’Église il a perdu et son Église s’est même éteinte au VIIIe siècle. Par contre son passage au IIe siècle aura fait gagner des « choses » positives à l’Église !
Marmhonie écrit : « C'est parce que ce sujet est complexe et totalement catholique, qu'il est proposé.
Merci pour la participation de chacun »
J’espère que ma participation tardive aura été utile ( même si elle fus un peu longue ) ?
Marmhonie écrit : « Seul mystère et non des moindres, aujourd'hui, nous ne savons pas quel était l’état de l’évangile selon Luc dans les mains de Marcion. Cela peut jouer beaucoup dans l'Histoire de l'Eglise.
Je ne crois pas que Marcion devait avoir l’original de Luc car il l’avait amputé des 3 premiers chapitres ainsi que quelques versets du chap. 4
Marcion reste un fondamental. »
Un fondamental qui — une chose est certaine — a aidé l’Église a constitué son canon.
Marmhonie écrit : « Mais enfin, je le répète, au lieu de faire des procès à Marcion, tellement faciles, on ferait bien de comprendre l'état de son évangile selon Luc, et on doit se rappeler qu'il a eu le premier l'idée, l'intuition appliquée, de créer un Nouveau Testament. Et ça, je regrette, mais c'est patrimoine de l'Eglise catholique romaine. Nous, catholiques, aimons notre patrimoine, et nous aimons le comprendre, et nous aimons apprendre. C'est fondamental !»
Il est vrai qu’il eut l’idée de faire un regroupement des livres écrits par les apôtres et cela lui revient. Mais par cette « liste » ce fut une idée empoisonnée parce qu’il évacuait toutes les saintes Écritures juives et une bonne partie des livres apostoliques ( 17 sur 27 ).
Notre patrimoine scriptural, ce n’est pas lui qui l’a constitué, mais les évêques dont la plupart ont été reconnues par l’Église comme Père de l’Église. À vrai dire, c’est à eux et à l’indispensable aide du Saint-Esprit que nous le devons.
Voilà !
Sur ce,
je vous salue fraternellement en Jésus-Christ, notre Seigneur !
Bertrand
Que votre langage soit toujours aimable, plein d'à-propos, avec l'art de répondre à chacun comme il faut ( Col 4, 6 ).
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Re: Marcion et le marcionisme.
Ecrit le 15 juil.16, 20:51Exemple :
Dt 12.32 Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne; vous n'y ajouterez rien, et vous n'en retrancherez rien.
Jn 13.34 Je vous donne un commandement nouveau.
Dt 12.32 Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne; vous n'y ajouterez rien, et vous n'en retrancherez rien.
Jn 13.34 Je vous donne un commandement nouveau.
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