C'est justement là que je ne suis pas d'accord, tu confond fondamentalisme et foi. Pour moi la foi consiste aussi à en douter, pour pouvoir faire évoluer la religion. Si Dieu nous a donné un libre arbitre, je pense que c'est pour qu'on s'en serve, et rien que le fait de s'en servir correctement est source d'inspiration par l'Esprit sain. Si tu lis attentivement les écrits des prophètes, tu te rendras compte qu'ils furent toujours précédés d'une période de doute.J'm'interroge a écrit :- La foi peut-être, mais la religion? La religion enseigne des vérités qui ne sont pas vérifiables, la foi consiste à les accepter.
En ce qui concerne ceux qui ne peuvent pas utiliser correctement leur libre arbitre, alors effectivement, le mieux est qu'ils suivent les dogmes, pour "limiter la casse".
La religion incite souvent ses fidèles à la réflexion, c'est comme ça que les dogmes évoluent. Malheureusement, ça n'a pas toujours été le cas, et dans ces périodes sombres de l'histoire des religions, ce sont forgées les idées reçues qui ont toujours cours à l'heure actuelle, et à cause desquelles tu pense ce que tu pense. Note que je ne t'en porte pas grief, puisque ces idées reçues sont très largement rependues et qu'il faut une bonne dose de discernement et de réflexion à ce sujet pour s'en rendre compte. D'autant plus que pour de nombreux fidèles, remettre en question les dogmes est un crime de lèse religion, enfin je ne t'expliquerai pas pourquoi, tu connais l'allégorie de la caverne de Platon...J'm'interroge a écrit : Je ne vois pas en quoi la religion incite à remettre en questions les vérités qu'elle enseigne...
Un petit exemple récent (j'y pense parce que ça a fait l'objet d'un fil de discussion sur ce forum):
Le pape François a annoncé tout récemment aux prêtres du diocèse de Rome sa volonté de faire avancer l'Eglise pour "trouver une autre voie, dans la justice", afin de mieux accueillir les divorcés-remariés. Ils doivent "ressentir un accueil cordial" mais celui-ci doit s'exercer "dans la vérité".
Je ne rentrerai pas dans le cœur du débat, mais je suppose que tu dois imaginer le tollé que ça a provoqué. Pourtant, de nombreux fidèles ont compris la teneur du message du pape.
Alors ça commence par un M... non je plaisante (quoiqu'ils ne soient pas les seuls à faire de l'OGM), je vais trouver un autre exemple (gardes tout de même à l'esprit que ce que tu me demande est un exercice particulièrement difficile, puisque justement les scientifiques ne peuvent plus trop persister quand leurs erreurs sont communément admises, ce qui ne les empêchent pas de persister malgré des preuves irréfutables tant que la communauté scientifique (constitué fort heureusement d'autre part de personnes aux avis divergents) n'en a pas en majorité pris l'entière mesure. Or il est courant que pour des raisons non scientifiques (argent, convictions personnelles...), elle tarde à admettre ses torts. Les exemples que je dois te trouver devront donc être des erreurs manifestes non encore reconnues comme telles par la communauté scientifique, sinon tu vas me dire "Oui ils ont longtemps persisté, mais ils ont finalement admis leurs erreurs quand les preuves se sont présentées..." dur dur... ):J'm'interroge a écrit :- Donne moi des exemples d'erreurs dans lesquelles persistent certains scientifiques!
-Je ne sais pas ce que tu pense de la psychanalyse même si pour moi c'est plus du domaine de la pseudo-science que de la science, mais beaucoup de psychanalystes croient encore dur comme fer que l'autisme, et plus généralement les troubles du spectre autistique sont une forme de psychose, qu'il s'agit de quelque chose d'acquis (ils mettent en cause le comportement de la mère), et qu'en fin de compte les autistes sont des [ATTENTION Censuré dsl] [d é b i l e s, c'est pas un gros mot ] profonds et qu'il n'y a aucun espoir d'évolution.
Pourtant il a été prouvé qu'il s'agit d'un déficit en matière de communication, que son origine est génétique et microbienne ou bactériologique, et qu'un autiste grâce à une approche comportementaliste peut faire des progrès fulgurants, que d'autre part certaines pathologies dites d'autisme de haut niveau sont tout à fait compatible avec un haut QI. L'erreur est bien manifeste, mais on persiste, et particulièrement en France, pourquoi?
Pour des histoires d’ego (admettre qu'on a persisté pendant si longtemps dans l'erreur sans s'en rendre compte est difficile) et de gros sous (un autiste abandonné en institut spécialisé rapporte une subvention conséquente et régulière).
-Puisque le sujet est l'évolution, et en particulier celle de l'homme, voici un exemple que je trouve personnellement frappant, mais que la communauté scientifique n'a à ma connaissance même pas encore commencé à remettre en cause: Homo floresiensis:
Cet "hominidé" a été découvert il y a quelques années sur l’île de Florès (en Indonésie), il s'agit d'un homme de petite taille avec certaines caractéristiques physiologiques peu marquées. La datation des os au carbone 14 a prouvé qu'il était contemporain d'Homo sapiens. Étant donné la petite taille de son cerveau, on en a déduit qu'il s'agissait d'un hominidé primitif, pourtant personne n'est arrivé à le classer correctement, c'est pourquoi on le considère comme une espèce à part, dont on ne connais pas les ancêtres. En ce qui concerne ses différences morphologiques, toutes les hypothèses pathologiques ont été avancée sans succès (à part pour le nanisme insulaire). Par ailleurs, il a été établi qu'il était capable de concevoir des outils passablement évolués, qu'il chassait et qu'il maîtrisait le feu. Personne n'a émis l'idée qu'il pouvait être tout simplement un sapiens avec des caractéristiques morphologiques particulières (et en particulier le nanisme insulaire). Pourtant il existe encore aujourd'hui des populations (de sapiens bien sûr) avec des morphologies spécifiques et hétérogènes qui peuplent certaines îles indonésiennes: les Négritos. Une de ces spécificités morphologiques est: le nanisme insulaire. On sait que ces hommes furent présents en Indonésie bien avant les asiatiques, et qu'ils sont les ancêtres des aborigènes australiens. Personne n'a eu l'idée de faire le rapprochement avec l'homme de Florès. Pourquoi?
A cause de mythe qui lie intelligence et taille du cerveau (sauf chez l'homme moderne). Je ne comprends pas pourquoi cette hypothèse qui n'a jamais pu être prouvée (évidement) sert encore de base à toutes les spéculations en matière de paléoanthropologie. Alors bien sûr ce n'est qu'une hypothèse personnelle et je n'ai pas de preuves de ce que j'avance, mais étant donné que c'est la plus simple qui soit, elle aurait du être étudiée/écartée en premier, à ma connaissance elle n'a même pas été étudiée.
-Dans la même veine, mais plus proche de nous, et avec des preuves cette fois: l'hybridation du sapiens eurasiatique et du Néandertalien. Le programme de séquençage "Neanderthal genome project" du Max Planck Institut a prouvé que le sapiens eurasiatique et l'homme de Néandertal partagent entre 1 à 4% de leur génome. C'est donc une preuve de l'hybridation des deux espèces. Cependant des théories alternatives font loi en la matière, et ces preuves sont donc tout simplement ignorées.
Je n'ai jamais dit le contraire, je disait juste que les conclusions d'une expérience scientifique effectuées dans certaines conditions, doivent également se vérifier quand ces conditions changent pour valider une hypothèse. Tu ne peux pas dire "l'eau bout à 100°C" simplement parce que tu l'a vérifié par une expérience, je te répondrais "As-tu essayé dans d'autres conditions de pression atmosphériques?"J'm'interroge a écrit :Certaines hypothèses n'en sont pas, car elles n'expliquent rien mais compliquent le schmilbick.
De plus, aussi pertinente soit-elle en apparence, une hypothèse qui n'est pas vérifiée ne doit jamais être tenue pour vraie.
J'admets que j'ai peut-être un peu forcé le trait, je ne me souviens pas des chiffres exacts, mais ne jouons pas sur les chiffres, le problème existe tout de même.J'm'interroge a écrit :Considérons que ces infos que tu donnes sont vraies [je sais ce qu'on disait il y a vingt ans et aujourd'hui, et je peux te dire que c'est un peu caricatural ce que tu énonces car il faut savoir de quoi l'on parle, d'intensité de l'activité ou des zones où il existent une activité même diffuse...]
Là tu nous fait une pirouette rhétorique, j'aurai préféré que tu valides (ou invalide) ce que je dis, plutôt que te dérober. Je repose la problématique en d'autre termes:J'm'interroge a écrit :ce n'est pas parce qu'il y a vingt ans une hypothèse allant dans le sens qu'on utilise plus que 5% de notre cerveau n'était pas considérée comme vraie, que toutes les hypothèses qui sont aujourd'hui considérées comme improbables sont en réalité probablement vraies.
-Il ne s'agit pas d'hypothèses mais d'affirmations, ce qui est beaucoup plus grave. Affirmer qu'on utilise pas plus de 5% (ou 10%, on s'en fout) de notre cerveau parce qu'on ne la pas observé est une ânerie. Plus généralement, dire qu'une hypothèse est invalidée parce que pas observé est une erreur logique grossière, et donc une erreur scientifique. Ça me fait penser à une certaine administration qui m'a récemment demandé de prouver la non-existence d'un papier (je leur avait dit que je ne pouvais pas venir à un rendez-vous faute d'assurance pour ma voiture, ils ont osé me demander des justificatifs). On marche sur la tête.
Même remarque, comment des calculs théoriques peuvent invalider des observations pratiques? Des calculs théoriques peuvent à la rigueur servir à expliquer un fonctionnement déjà observé donc prouvé, et donc à énoncer une loi. Dire que quelque chose est théoriquement impossible et dire que quelque chose est absolument impossible sont deux choses bien distinctes. En ce qui concerne l’ostéopathie par exemple, on a jamais prouvé de manière théorique que ça fonctionne, et pour cause, c'est une médecine empirique, mais on ne peut pas en déduire que ça ne fonctionne pas, puisque justement, l’expérience a prouvé que ça fonctionne, même si on ne sait pas exactement comment. Malheureusement, la conséquence est que la sécurité sociale ne la rembourse pas, et les mutuelles ne le font pas depuis très longtemps.J'm'interroge a écrit :Même remarque pour les vagues scélérates.
Ne pense tu pas que justement, humilité et principe de précaution sont souvent liés? Je veux dire, si tu es un inventeur et qu'on t'alerte sur la dangerosité de ton invention, est-ce que l'humilité ne devrait pas t'inciter à appliquer un principe de précaution au minimum? C'est bien de ça qu'il s'agit si au contraire tu ne considère pas suffisamment ce qu'on te dit parce que tu pense avoir mieux estimé cette dangerosité, non?J'm'interroge a écrit :Ce n'est pas une question d'humilité. Ce dont tu parles là c'est tout le problème du principe de précaution.
Amicalement.