Re: Eric Zemmour et l'Islam fantasmé
Posté : 09 oct.16, 23:32
Avec Eric Zemmour, sans réserve, pas d’accord avec Elisabeth Levy et Gabriel Robin
Publié le 9 octobre 2016 - par Marcus Graven - 27 commentaires - 1 251 vues
Après avoir été l’allégorie de l’islamophobie, voici Zemmour en phase d’inculpation d’apologie du terrorisme islamique.
Difficile de faire mieux. Être à la fois islamophobe et thuriféraire de l’islam.
[BBvideo=1280,720]https://youtu.be/Fy6IaYmgJWI[/BBvideo]
Que les islamo-collabobos déchirent Zemmour à belles dents, ce n’est pas nouveau en Socialie. Mais que ceux qui en sont proches (du moins par les idées) se joignent à la meute, voilà qui fait réfléchir sur la consistance de certains.
«Je ne lâche pas mes amis dans la tempête» dit Elisabeth Lévy, la “bosse“ de Causeur, dans Le Figaro.
Mais les propos de la dame sont ambigus. En distillant de petites phrases anti-Zemmour au milieu de ce qu’elle prétend être une défense du pamphlétaire, son soutien à l’ami ressemble surtout à celui de la corde soutenant le pendu.
«Oui, j’ai été choquée, par la proximité dans la même phrase des termes “respect” et “terroristes”, dit-elle.
«Dans son refus de céder au chantage à l’émotion, il finit par faire preuve d’une certaine insensibilité, qu’il revendique d’ailleurs, et que je déplore pour ma part», peut-on lire plus loin.
«Ce que je reproche à Eric, c’est d’avoir renoncé à ce logiciel républicain qui a fait de lui ce qu’il est. Il voit l’islam et la France comme deux totalités immuables qui s’entrechoquent depuis des siècles. Et l’islam est, nous dit-il, une culture close parce que le Coran est incréé. Mais il est incréé pour ceux qui y croient, et cette croyance est un objet historique que l’histoire peut changer. Zemmour revendique un certain essentialisme, mais on ne peut pas être essentialiste et historien, il faut choisir. Paradoxalement cet amoureux de l’Histoire a une vision totalement des-historicisée de l’Islam.»
A quelques lignes de là gît l’explication de ce Zemmour qui n’est pas historien –il n’a jamais prétendu l’être- parce qu’essentialiste: «Distinguons les différences qui nous enrichissent de celles qui nous font régresser. Contrairement à Eric, je crois encore que la France, si elle le voulait, pourrait être une chance pour l’islam en l’obligeant à ouvrir les chantiers intellectuels fermés depuis des siècles. Zemmour a cessé d’être républicain pour devenir identitaire.»
L’épitaphe du tombeau pour Eric Zemmour est terminée. Ce “[ATTENTION Censuré dsl] identitaire” ne sait pas distinguer dans l’islam ces différences qui nous enrichissent. Il n’y voit que des différences qui nous assassinent.
«Il nous traite de bobos bienpensants», dit Elisabeth Lévy.
C’est le minimum idéologique concernant celle qui avoue que Zemmour «réveille (s)a fibre de gauche». C’est vrai qu’elle fut longtemps sympathisante socialiste, vota pour Mitterrand en 1988, travailla à Globe, journal de Bernard-Henri Lévy, que Le Monde qualifiait de «temple de l’antiracisme et du mitterrandisme militants».
La reine du “un pied dedans, un pied dehors”, copine de Zemmour et du communiste Leroy, écrivant à Marianne et au Figaro, faisant radio avec Ruquier et avec Finkielkraut, avec Morandini et avec Giesbert. Un pied sur l’île d’Helgoland, l’autre sur celle de Tralâlâ.
Même ligne anti-Zemmour sous la plume de Gabriel Robin, juriste, dans les colonnes de Boulevard Voltaire.
Pour lui les phrases qui peuvent emmener Zemmour devant un tribunal montrent les limites «du temps dit “néo-réac”».
On sent l’homme coincé entre le marteau catho et l’enclume bobo: «Non, des gens capables de se faire sauter le caisson au milieu d’une foule d’innocents un soir de 14 Juillet ne sont pas respectables. (…) Ils servent un idéal et ne sont en rien des “paumés“. Mais cela ne devrait pas les rendre plus respectables, car cet idéal n’est pas bon. C’est là l’erreur majeure de l’auteur (Zemmour), qui bascule dans le relativisme sans même s’en apercevoir.»
Contrairement à Eric Zemmour qui déclare que pour lui les djihadistes ne sont pas des abrutis ou des fous, pour Robin ce sont des ignares et des zombies.
En plus de faire de Zemmour, un relativiste –ce qui, pour moi, est une insulte-, il l’accuse d’être fasciné par les djihadistes. De mieux en mieux. Robin devrait ajouter qu’il craint que demain l’auteur d’Un quinquennat pour rien n’écrive dans Dabiq, le magazine de l’Etat islamique.
Robin cite Artaud : «toute humanité veut vivre, mais elle ne veut pas payer le prix et ce prix est le prix de la mort».
Je lui répondrai par Sénèque: «Qui méprise sa vie est maître de la tienne.»
Une humanité qui refuse le sacrifice face à des hommes qui acceptent la mort est une sous-humanité, une humanité prête à la servitude et à la soumission.
La brochette d’interviewers de Causeur parle des terroristes musulmans comme des esprits faibles endoctrinés, Gabriel Robin écrit: «Chaque parcelle de notre âme collective est supérieure à la leur. Il est même inutile de s’abaisser à le prouver.»
Dans les deux cas, la même condescendance. A nous croire supérieurs à ces gens-là, nous nous retrouverons dominés par eux. Ce fut souvent le cas dans notre histoire. Les Français méprisaient les Anglais, ils connurent les défaites de Crécy et d’Azincourt.
Et c’est en lisant des gens comme Elisabeth Lévy et Gabriel Robin que je crois, comme Zemmour, que le rapport de force n’est pas de notre côté.
Marcus Graven
Publié le 9 octobre 2016 - par Marcus Graven - 27 commentaires - 1 251 vues
Après avoir été l’allégorie de l’islamophobie, voici Zemmour en phase d’inculpation d’apologie du terrorisme islamique.
Difficile de faire mieux. Être à la fois islamophobe et thuriféraire de l’islam.
[BBvideo=1280,720]https://youtu.be/Fy6IaYmgJWI[/BBvideo]
Que les islamo-collabobos déchirent Zemmour à belles dents, ce n’est pas nouveau en Socialie. Mais que ceux qui en sont proches (du moins par les idées) se joignent à la meute, voilà qui fait réfléchir sur la consistance de certains.
«Je ne lâche pas mes amis dans la tempête» dit Elisabeth Lévy, la “bosse“ de Causeur, dans Le Figaro.
Mais les propos de la dame sont ambigus. En distillant de petites phrases anti-Zemmour au milieu de ce qu’elle prétend être une défense du pamphlétaire, son soutien à l’ami ressemble surtout à celui de la corde soutenant le pendu.
«Oui, j’ai été choquée, par la proximité dans la même phrase des termes “respect” et “terroristes”, dit-elle.
«Dans son refus de céder au chantage à l’émotion, il finit par faire preuve d’une certaine insensibilité, qu’il revendique d’ailleurs, et que je déplore pour ma part», peut-on lire plus loin.
«Ce que je reproche à Eric, c’est d’avoir renoncé à ce logiciel républicain qui a fait de lui ce qu’il est. Il voit l’islam et la France comme deux totalités immuables qui s’entrechoquent depuis des siècles. Et l’islam est, nous dit-il, une culture close parce que le Coran est incréé. Mais il est incréé pour ceux qui y croient, et cette croyance est un objet historique que l’histoire peut changer. Zemmour revendique un certain essentialisme, mais on ne peut pas être essentialiste et historien, il faut choisir. Paradoxalement cet amoureux de l’Histoire a une vision totalement des-historicisée de l’Islam.»
A quelques lignes de là gît l’explication de ce Zemmour qui n’est pas historien –il n’a jamais prétendu l’être- parce qu’essentialiste: «Distinguons les différences qui nous enrichissent de celles qui nous font régresser. Contrairement à Eric, je crois encore que la France, si elle le voulait, pourrait être une chance pour l’islam en l’obligeant à ouvrir les chantiers intellectuels fermés depuis des siècles. Zemmour a cessé d’être républicain pour devenir identitaire.»
L’épitaphe du tombeau pour Eric Zemmour est terminée. Ce “[ATTENTION Censuré dsl] identitaire” ne sait pas distinguer dans l’islam ces différences qui nous enrichissent. Il n’y voit que des différences qui nous assassinent.
«Il nous traite de bobos bienpensants», dit Elisabeth Lévy.
C’est le minimum idéologique concernant celle qui avoue que Zemmour «réveille (s)a fibre de gauche». C’est vrai qu’elle fut longtemps sympathisante socialiste, vota pour Mitterrand en 1988, travailla à Globe, journal de Bernard-Henri Lévy, que Le Monde qualifiait de «temple de l’antiracisme et du mitterrandisme militants».
La reine du “un pied dedans, un pied dehors”, copine de Zemmour et du communiste Leroy, écrivant à Marianne et au Figaro, faisant radio avec Ruquier et avec Finkielkraut, avec Morandini et avec Giesbert. Un pied sur l’île d’Helgoland, l’autre sur celle de Tralâlâ.
Même ligne anti-Zemmour sous la plume de Gabriel Robin, juriste, dans les colonnes de Boulevard Voltaire.
Pour lui les phrases qui peuvent emmener Zemmour devant un tribunal montrent les limites «du temps dit “néo-réac”».
On sent l’homme coincé entre le marteau catho et l’enclume bobo: «Non, des gens capables de se faire sauter le caisson au milieu d’une foule d’innocents un soir de 14 Juillet ne sont pas respectables. (…) Ils servent un idéal et ne sont en rien des “paumés“. Mais cela ne devrait pas les rendre plus respectables, car cet idéal n’est pas bon. C’est là l’erreur majeure de l’auteur (Zemmour), qui bascule dans le relativisme sans même s’en apercevoir.»
Contrairement à Eric Zemmour qui déclare que pour lui les djihadistes ne sont pas des abrutis ou des fous, pour Robin ce sont des ignares et des zombies.
En plus de faire de Zemmour, un relativiste –ce qui, pour moi, est une insulte-, il l’accuse d’être fasciné par les djihadistes. De mieux en mieux. Robin devrait ajouter qu’il craint que demain l’auteur d’Un quinquennat pour rien n’écrive dans Dabiq, le magazine de l’Etat islamique.
Robin cite Artaud : «toute humanité veut vivre, mais elle ne veut pas payer le prix et ce prix est le prix de la mort».
Je lui répondrai par Sénèque: «Qui méprise sa vie est maître de la tienne.»
Une humanité qui refuse le sacrifice face à des hommes qui acceptent la mort est une sous-humanité, une humanité prête à la servitude et à la soumission.
La brochette d’interviewers de Causeur parle des terroristes musulmans comme des esprits faibles endoctrinés, Gabriel Robin écrit: «Chaque parcelle de notre âme collective est supérieure à la leur. Il est même inutile de s’abaisser à le prouver.»
Dans les deux cas, la même condescendance. A nous croire supérieurs à ces gens-là, nous nous retrouverons dominés par eux. Ce fut souvent le cas dans notre histoire. Les Français méprisaient les Anglais, ils connurent les défaites de Crécy et d’Azincourt.
Et c’est en lisant des gens comme Elisabeth Lévy et Gabriel Robin que je crois, comme Zemmour, que le rapport de force n’est pas de notre côté.
Marcus Graven