Re: Quand Dieu se revèle à ses enfants.
Posté : 01 oct.15, 21:15
Comment Dieu transforme un athée Français en théologien Chrétien
L’histoire de ma conversion.
Par Guillaume Bignon
J’ai grandi dans une famille merveilleusement chaleureuse, en France, dans la région Parisienne. J’étais le second de trois enfants. Nous étions catholiques romains de nom, et allions à la messe régulièrement, mais c’était plus par tradition, voire peut-être par superstition, que par réelle conviction. Pour ma part, je ne croyais certainement pas que ces croyances étaient vraies, et je n’avais pas non plus l’impression que les gens autour de moi prenaient la chose sérieusement, bien que ce soit une partie importante de leur vie. Quand que je fus assez grand ( 13 ans environ) pour expliquer à mes parents que je n’y trouvais aucun intérêt, j’arrêtai d’aller à la messe le dimanche, et ma vie d’athée continua de la même manière. Mes croyances et mes valeurs fondamentalement athées restèrent, et tout ce qui change fut le fait que je n’étais plus obligé le dimanche matin de répéter des rituels religieux et des récitations qui n’avaient aucun sens pour moi. Pendant ce temps, je grandis et devint un jeune adulte plutôt heureux. Mon père était un mathématicien et informaticien, et ma mère se dévouait de façon ‘religieuse’ au bien être et à l’éducation de ses enfants, ce dont je bénéficiai infiniment. Cela me permit d’obtenir d’excellents résultats à l’école, d’apprendre le piano, et de m’engager dans toutes sortes de sports. Je finis par étudier les maths, la physique et sciences de l’ingénieur en prépa et dans une grande école. J’obtins mon diplôme d’ingénieur, et acceptai une offre pour travailler dans une grande banque d’investissement. Mon apprentissage du piano m’amena à jouer dans un groupe de rock amateur; sur le plan sportif, après avoir atteint 1m94, je finis par jouer au volleyball en ligue nationale, voyageant à travers le pays tous les weekends.
Une partie importante des idéaux athées d’un jeune homme en France consistait également à réussir dans les conquêtes féminines, un domaine dans lequel je commençais à avoir suffisamment de succès pour satisfaire les standards graveleux du vestiaire de volley. Tout considéré, j’étais heureux et satisfait de ma vie, et dans ma culture particulièrement séculière, les chances que j’entende un jour l’Évangile (et que j’y croie), étaient particulièrement maigres.
Cela arriva ainsi.
L’improbable auto-stop
J’avais environ 24 ans quand mon frère et moi avons traversé le globe pour aller en vacances sur l’île de Saint Martin, dans les Caraïbes. Météo tropicale, plages de sable blanc, eau turquoise, et un match de beach-volley par ci par là, que demander de plus ? Un jour, après avoir passé l’après midi sur une plage distante, et pour la toute première fois de ma vie, nous décidâmes de rentrer en stop à la maison. En quelques minutes seulement, une voiture s’arrêta pour nous. A son bord, deux touristes américaines (une de Miami et l’autre de New York), s’étaient arrêtées pour nous demander le chemin de leur hôtel, s’étant perdues en route depuis l’aéroport (la plage était à des lieues de leur hôtel, et de l’aéroport !) « Par hasard », leur hôtel se trouvait juste à côté de notre maison : nous montâmes alors à bord, et commençâmes à discuter. Elles étaient très attirantes et nous commençâmes immédiatement à flirter, espérant les revoir pendant leur séjour sur l’île. Ce fut le cas. Celle qui retint mon attention habitait New York, et mentionna qu’elle croyait en Dieu (un suicide intellectuel selon moi), mais pire que tout, en conséquence de sa croyance, elle avait la conviction que le sexe n’avait de place que dans le cadre du mariage (conviction encore plus problématique que le théisme, si c’était possible). Néanmoins, nous sommes sortis ensemble (mais ce n’est pas elle que j’ai épousée !).
Les vacances se terminèrent, elle s’envola vers New York, je m’envolai vers Paris, et nous nous trouvâmes ainsi dans une relation problématique.
L’expérience de prière d’un incrédule
Ses croyances religieuses étaient clairement un problème entre nous, et mon nouveau but dans la vie devint essentiellement de lui expliquer que ces sornettes étaient indéfendables, pour que nous puissions reléguer toutes ces absurdités aux oubliettes, et être ensemble sans que ses idées fausses s’interposent.
Alors je commençai à réfléchir : quelle bonne raison y avait il de penser que Dieu existe, et quelle bonne raison y avait-il au contraire, de penser que l’athéisme était vrai ?
Ce pas était important pour moi, parce que ma propre incrédulité reposait confortablement sur le fait que les gens (intelligents) autour de moi ne croyaient pas en Dieu non plus. Mais c’était plus une présupposition raisonnable, que la conclusion d’un argument solide. Alors j’ai commencé à prendre la question au sérieux, pour l’évaluer objectivement. Mais bien sûr, pour réfuter le christianisme, il fallait d’abord savoir exactement ce qu’il affirmait. J’ai alors attrapé une Bible pour tirer cela au clair. Et en même temps, comme je suis un scientifique, je me suis dit que je pouvais tenter au moins une expérience pour réfuter l’hypothèse que Dieu existe : je pensai « Si la moindre de ces croyances est vraie, alors Dieu existe, et je présume qu’il est particulièrement intéressé par mon projet ». Alors je commençai à prier sans y croire : « S’il y a un Dieu, alors je suis là, je considère toutes ces questions, alors vas-y, n’hésite pas à te révéler à moi. Je suis ouvert ». Je ne l’étais pas du tout, certes, mais je me suis dit que ça ne devrait pas arrêter Dieu s’il existait.
Alors je commençai à lire les Évangiles, sur ce Jésus de Nazareth. Je ne m’attendais pas à ce que j’ai trouvé. Je fus impressionné par l’autorité des enseignements de cet homme. Certainement, il n’y avait pas vraiment de place en moi pour tous ses discours sur Dieu, mais j’étais assez impressionné par l’aisance avec laquelle il conversait, et par la sagesse de certaines de ses répliques. Je pouvais dire ce que je voulais, cet homme savait ce qu’il faisait, il parlait avec une autorité certaine, et ça me rendit mal à l’aise. En outre, même en tant qu’athée, je savais que la personne de Jésus de Nazareth n’était pas mythologique; il semblait clair qu’il était tout au moins une personne historique qui arpenta les chemins de la Palestine au Ier siècle, et apparemment son histoire fut assez convaincante pour que ses adeptes d’alors en soient convaincus, et même soient persécutés pour avoir prêché sa mort et sa résurrection. Ces considérations rendirent difficile de laisser tomber le sujet, et je savais qu’il me faudrait avoir un discours cohérent sur la personne de Jésus. Mais tout cela était bien loin de changer mon opinion ou mes habitudes de vie. Tous mes weekends étaient pris, à voyager à travers le pays pour disputer mes matchs de volley, donc je ne pouvais assister à un culte
Les dimanches rendus disponibles
Cette barrière ne résista pas longtemps. Une ou deux semaines après avoir commencé mes investigations du christianisme et prié, incrédule, mon épaule commença à me faire mal et s’enflammait après dix minutes de chaque entraînement de volley. Avec cette épaule enflammée, je ne pouvais tout bonnement plus attaquer. Le docteur ne trouva aucun problème, les efforts du kiné n’y changèrent rien, et je me suis vu dire : « Ton épaule a probablement juste besoin de repos. Tu dois arrêter le volley pour quelques semaines. » Ainsi, contre mon gré, je me suis retrouvé exclu des terrains de volleyball pour un certain temps.
Et puisque j’avais entrepris d’investiguer le « christianisme », je décidai d’aller dans une église, pour voir ce que ces « chrétiens » font quand ils se réunissent. La jeune femme que j’avais rencontrée à Saint Martin, m’ayant rendu visite en France, avait obtenu les nom et adresse d’une église évangélique de Paris au cas où elle aurait voulu s’y rendre pendant son séjour. Elle n’y alla pas elle-même, mais l’adresse resta sur le bureau de mon ordinateur. Alors je pris ma voiture et me rendis là-bas en ce premier dimanche sans volley. Franchement, j’y allai comme on irait au zoo, pour voir des animaux exotiques dont on avait lu l’existence dans des livres, mais que l’on n’avait jamais vus. La seule différence, c’est qu’au zoo il y a des barreaux pour vous séparer des bêtes. Et pas à l’église. Alors l’expérience me mit particulièrement mal-à-l’aise. Je me rappelle avoir pensé que si un membre de ma famille ou mes amis pouvaient me voir dans ce bâtiment (une église !) je serais mort de honte. Je trouvai assez troublant que ces gens avaient vraiment l’air de croire ce qu’ils pratiquaient, et croyaient sincèrement que leurs prières étaient entendues par Dieu. Je trouvai ça bizarre. Je m’assis tout seul, et écoutai le pasteur, en pensant toujours essentiellement à la honte que j’éprouverais si quiconque me voyait là.
Saisi à la gorge… littéralement
Je ne me rappelle pas d’un seul mot prêché par le pasteur ce matin- là. Il finit son sermon, et je me dis « j’en ai assez entendu, j’ai vu ce que je voulais voir, maintenant il est temps de m’enfuir ». Je sautai debout, et commençai à marcher rapidement le long de l’allée vers la grande porte de sortie à l’arrière de l’église, en faisant très attention de ne pas croiser le regard de quiconque, pour ne pas avoir à me présenter à ces gens.
J’atteignis la porte de sortie, je l’ouvrai, et j’avais un pied dehors, quand soudain je fus arrêté dans ma lancée par une forte vague de frissons dans le buste, remontant rapidement de mon ventre jusqu’à ma gorge. Je m’arrêtai brutalement, coincé sur le pas de la porte, avec la chair de poule, et entendis ma voix intérieure me dire : « C’est ridicule, il faut que je comprenne ». Alors je reposai mon pied à l’intérieur, refermai la porte devant moi, fis demi-tour, et allai tout droit jusqu’au pasteur. « Alors, vous croyez en Dieu, hein ? » -oui, me répondit- il avec un sourire. « Alors comment ça marche ? » je demandai. « On peut en parler », dit- il. Et quand tout le monde fut parti, nous allâmes dans son bureau. Il pria pour moi brièvement, ce qui évidemment me rendit un peu mal-à-l’aise, mais au moins sa cohérence était rassurante : il y croyait vraiment. Et nous commençâmes à discuter.
De nombreuses interrogations, et une question récurrente
Nous discutâmes pendant des heures sans épuiser de loin toutes mes questions. Alors au cours des quelques semaines suivantes, je lui rendis visite. Je lui posais de nombreuses questions, auxquelles il fournissait des réponses bibliques. Devant moi se trouvait cet homme, visiblement bien éduqué, qui croyait toutes ces choses inconcevables sur Dieu et Jésus, et je commençais à me demander si finalement tout cela ne pouvait pas être vrai.
(A suivre)
L’histoire de ma conversion.
Par Guillaume Bignon
J’ai grandi dans une famille merveilleusement chaleureuse, en France, dans la région Parisienne. J’étais le second de trois enfants. Nous étions catholiques romains de nom, et allions à la messe régulièrement, mais c’était plus par tradition, voire peut-être par superstition, que par réelle conviction. Pour ma part, je ne croyais certainement pas que ces croyances étaient vraies, et je n’avais pas non plus l’impression que les gens autour de moi prenaient la chose sérieusement, bien que ce soit une partie importante de leur vie. Quand que je fus assez grand ( 13 ans environ) pour expliquer à mes parents que je n’y trouvais aucun intérêt, j’arrêtai d’aller à la messe le dimanche, et ma vie d’athée continua de la même manière. Mes croyances et mes valeurs fondamentalement athées restèrent, et tout ce qui change fut le fait que je n’étais plus obligé le dimanche matin de répéter des rituels religieux et des récitations qui n’avaient aucun sens pour moi. Pendant ce temps, je grandis et devint un jeune adulte plutôt heureux. Mon père était un mathématicien et informaticien, et ma mère se dévouait de façon ‘religieuse’ au bien être et à l’éducation de ses enfants, ce dont je bénéficiai infiniment. Cela me permit d’obtenir d’excellents résultats à l’école, d’apprendre le piano, et de m’engager dans toutes sortes de sports. Je finis par étudier les maths, la physique et sciences de l’ingénieur en prépa et dans une grande école. J’obtins mon diplôme d’ingénieur, et acceptai une offre pour travailler dans une grande banque d’investissement. Mon apprentissage du piano m’amena à jouer dans un groupe de rock amateur; sur le plan sportif, après avoir atteint 1m94, je finis par jouer au volleyball en ligue nationale, voyageant à travers le pays tous les weekends.
Une partie importante des idéaux athées d’un jeune homme en France consistait également à réussir dans les conquêtes féminines, un domaine dans lequel je commençais à avoir suffisamment de succès pour satisfaire les standards graveleux du vestiaire de volley. Tout considéré, j’étais heureux et satisfait de ma vie, et dans ma culture particulièrement séculière, les chances que j’entende un jour l’Évangile (et que j’y croie), étaient particulièrement maigres.
Cela arriva ainsi.
L’improbable auto-stop
J’avais environ 24 ans quand mon frère et moi avons traversé le globe pour aller en vacances sur l’île de Saint Martin, dans les Caraïbes. Météo tropicale, plages de sable blanc, eau turquoise, et un match de beach-volley par ci par là, que demander de plus ? Un jour, après avoir passé l’après midi sur une plage distante, et pour la toute première fois de ma vie, nous décidâmes de rentrer en stop à la maison. En quelques minutes seulement, une voiture s’arrêta pour nous. A son bord, deux touristes américaines (une de Miami et l’autre de New York), s’étaient arrêtées pour nous demander le chemin de leur hôtel, s’étant perdues en route depuis l’aéroport (la plage était à des lieues de leur hôtel, et de l’aéroport !) « Par hasard », leur hôtel se trouvait juste à côté de notre maison : nous montâmes alors à bord, et commençâmes à discuter. Elles étaient très attirantes et nous commençâmes immédiatement à flirter, espérant les revoir pendant leur séjour sur l’île. Ce fut le cas. Celle qui retint mon attention habitait New York, et mentionna qu’elle croyait en Dieu (un suicide intellectuel selon moi), mais pire que tout, en conséquence de sa croyance, elle avait la conviction que le sexe n’avait de place que dans le cadre du mariage (conviction encore plus problématique que le théisme, si c’était possible). Néanmoins, nous sommes sortis ensemble (mais ce n’est pas elle que j’ai épousée !).
Les vacances se terminèrent, elle s’envola vers New York, je m’envolai vers Paris, et nous nous trouvâmes ainsi dans une relation problématique.
L’expérience de prière d’un incrédule
Ses croyances religieuses étaient clairement un problème entre nous, et mon nouveau but dans la vie devint essentiellement de lui expliquer que ces sornettes étaient indéfendables, pour que nous puissions reléguer toutes ces absurdités aux oubliettes, et être ensemble sans que ses idées fausses s’interposent.
Alors je commençai à réfléchir : quelle bonne raison y avait il de penser que Dieu existe, et quelle bonne raison y avait-il au contraire, de penser que l’athéisme était vrai ?
Ce pas était important pour moi, parce que ma propre incrédulité reposait confortablement sur le fait que les gens (intelligents) autour de moi ne croyaient pas en Dieu non plus. Mais c’était plus une présupposition raisonnable, que la conclusion d’un argument solide. Alors j’ai commencé à prendre la question au sérieux, pour l’évaluer objectivement. Mais bien sûr, pour réfuter le christianisme, il fallait d’abord savoir exactement ce qu’il affirmait. J’ai alors attrapé une Bible pour tirer cela au clair. Et en même temps, comme je suis un scientifique, je me suis dit que je pouvais tenter au moins une expérience pour réfuter l’hypothèse que Dieu existe : je pensai « Si la moindre de ces croyances est vraie, alors Dieu existe, et je présume qu’il est particulièrement intéressé par mon projet ». Alors je commençai à prier sans y croire : « S’il y a un Dieu, alors je suis là, je considère toutes ces questions, alors vas-y, n’hésite pas à te révéler à moi. Je suis ouvert ». Je ne l’étais pas du tout, certes, mais je me suis dit que ça ne devrait pas arrêter Dieu s’il existait.
Alors je commençai à lire les Évangiles, sur ce Jésus de Nazareth. Je ne m’attendais pas à ce que j’ai trouvé. Je fus impressionné par l’autorité des enseignements de cet homme. Certainement, il n’y avait pas vraiment de place en moi pour tous ses discours sur Dieu, mais j’étais assez impressionné par l’aisance avec laquelle il conversait, et par la sagesse de certaines de ses répliques. Je pouvais dire ce que je voulais, cet homme savait ce qu’il faisait, il parlait avec une autorité certaine, et ça me rendit mal à l’aise. En outre, même en tant qu’athée, je savais que la personne de Jésus de Nazareth n’était pas mythologique; il semblait clair qu’il était tout au moins une personne historique qui arpenta les chemins de la Palestine au Ier siècle, et apparemment son histoire fut assez convaincante pour que ses adeptes d’alors en soient convaincus, et même soient persécutés pour avoir prêché sa mort et sa résurrection. Ces considérations rendirent difficile de laisser tomber le sujet, et je savais qu’il me faudrait avoir un discours cohérent sur la personne de Jésus. Mais tout cela était bien loin de changer mon opinion ou mes habitudes de vie. Tous mes weekends étaient pris, à voyager à travers le pays pour disputer mes matchs de volley, donc je ne pouvais assister à un culte
Les dimanches rendus disponibles
Cette barrière ne résista pas longtemps. Une ou deux semaines après avoir commencé mes investigations du christianisme et prié, incrédule, mon épaule commença à me faire mal et s’enflammait après dix minutes de chaque entraînement de volley. Avec cette épaule enflammée, je ne pouvais tout bonnement plus attaquer. Le docteur ne trouva aucun problème, les efforts du kiné n’y changèrent rien, et je me suis vu dire : « Ton épaule a probablement juste besoin de repos. Tu dois arrêter le volley pour quelques semaines. » Ainsi, contre mon gré, je me suis retrouvé exclu des terrains de volleyball pour un certain temps.
Et puisque j’avais entrepris d’investiguer le « christianisme », je décidai d’aller dans une église, pour voir ce que ces « chrétiens » font quand ils se réunissent. La jeune femme que j’avais rencontrée à Saint Martin, m’ayant rendu visite en France, avait obtenu les nom et adresse d’une église évangélique de Paris au cas où elle aurait voulu s’y rendre pendant son séjour. Elle n’y alla pas elle-même, mais l’adresse resta sur le bureau de mon ordinateur. Alors je pris ma voiture et me rendis là-bas en ce premier dimanche sans volley. Franchement, j’y allai comme on irait au zoo, pour voir des animaux exotiques dont on avait lu l’existence dans des livres, mais que l’on n’avait jamais vus. La seule différence, c’est qu’au zoo il y a des barreaux pour vous séparer des bêtes. Et pas à l’église. Alors l’expérience me mit particulièrement mal-à-l’aise. Je me rappelle avoir pensé que si un membre de ma famille ou mes amis pouvaient me voir dans ce bâtiment (une église !) je serais mort de honte. Je trouvai assez troublant que ces gens avaient vraiment l’air de croire ce qu’ils pratiquaient, et croyaient sincèrement que leurs prières étaient entendues par Dieu. Je trouvai ça bizarre. Je m’assis tout seul, et écoutai le pasteur, en pensant toujours essentiellement à la honte que j’éprouverais si quiconque me voyait là.
Saisi à la gorge… littéralement
Je ne me rappelle pas d’un seul mot prêché par le pasteur ce matin- là. Il finit son sermon, et je me dis « j’en ai assez entendu, j’ai vu ce que je voulais voir, maintenant il est temps de m’enfuir ». Je sautai debout, et commençai à marcher rapidement le long de l’allée vers la grande porte de sortie à l’arrière de l’église, en faisant très attention de ne pas croiser le regard de quiconque, pour ne pas avoir à me présenter à ces gens.
J’atteignis la porte de sortie, je l’ouvrai, et j’avais un pied dehors, quand soudain je fus arrêté dans ma lancée par une forte vague de frissons dans le buste, remontant rapidement de mon ventre jusqu’à ma gorge. Je m’arrêtai brutalement, coincé sur le pas de la porte, avec la chair de poule, et entendis ma voix intérieure me dire : « C’est ridicule, il faut que je comprenne ». Alors je reposai mon pied à l’intérieur, refermai la porte devant moi, fis demi-tour, et allai tout droit jusqu’au pasteur. « Alors, vous croyez en Dieu, hein ? » -oui, me répondit- il avec un sourire. « Alors comment ça marche ? » je demandai. « On peut en parler », dit- il. Et quand tout le monde fut parti, nous allâmes dans son bureau. Il pria pour moi brièvement, ce qui évidemment me rendit un peu mal-à-l’aise, mais au moins sa cohérence était rassurante : il y croyait vraiment. Et nous commençâmes à discuter.
De nombreuses interrogations, et une question récurrente
Nous discutâmes pendant des heures sans épuiser de loin toutes mes questions. Alors au cours des quelques semaines suivantes, je lui rendis visite. Je lui posais de nombreuses questions, auxquelles il fournissait des réponses bibliques. Devant moi se trouvait cet homme, visiblement bien éduqué, qui croyait toutes ces choses inconcevables sur Dieu et Jésus, et je commençais à me demander si finalement tout cela ne pouvait pas être vrai.
(A suivre)