Ce n'est pas exact, la classe sacerdotale au moins connaissait ce nom qui était prononcé par le grand prêtre à l'occasion de Yom Kippour. Et si tous les Juifs ne le prononçaient plus, on se demande bien à quoi servait d'interdire sa prononciation... Les choses ne sont jamais homogènes dans la pratique.Mikaël Malik a écrit :
C'est garanti, à l'époque les juifs ne le prononçaient plus depuis des siècles et cela est une vérité historique que personne ne peut nier.
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Et que faites-vous des traductions du nom divin qui étaient courantes parmi les auteurs chrétiens de langue grecque ou latine ? Si la traduction du nom divin posait problème, comment se fait-il que ces derniers en aient proposé une ? Voir ici. Vous ne parvenez toujours pas à comprendre que le problème ne se situe pas dans la traduction du nom divin, les chrétiens en sont manifestement capables, mais dans sa substitution qui est particulièrement bien attestée au II-IVe siècle de notre ère. C'est justement de cette période que sont datées nos plus vieux manuscrits du NT. Et c'est cette question qu'il faut explorer pour comprendre un peu mieux le contexte de production des copies du NT et être capable d'un minimum d'esprit critique sur le texte que nous avons entre les mains...Zouzouspetals a écrit :Comment le nom divin a-t-il été écrit dans les Ecritures grecques chrétiennes (ou Nouveau Testament) ?
Sachant que le Tétragramme est en hébreu, יהוה et que le Nouveau Testament est en grec, soit יהוה a été recopié tel quel, non-traduit, seul terme écrit en hébreu dans un texte grec ; soit il a été traduit en grec.
Si on opte pour la première solution, comment faisaient donc les Romains, Corinthiens, Galates... pour lire ce יהוה au sein de leurs livres en grec ?
Si l'on choisit la seconde solution, par quel(s) terme(s) grec(s) יהוה a-t-il été traduit dans les Ecritures grecques chrétiennes ?
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La philosophie grecque y est aussi pour quelque chose. Justin, philosophe chrétien du IIe siècle, soutient que le nom de Dieu est ineffable en empruntant ses arguments à Platon (Apologies I:10:1; I:61:11; I:63:1; II:12:4). Tradition juive et philosophie grecque se renforce l'une l'autre sur l'ineffabilité de Dieu et son nom. Didier Fontaine développe ce point dans son livre Le nom divin dans le nouveau testament. Cet érudit publie aussi régulièrement sur son blog des articles intéressants en lien avec la thèse qu'il défend. Si tu veux creuser la question et que tu lis l'anglais, il y a aussi un article de Gérard Gertoux consultable en ligne gratuitement et extrêmement bien documenté God's name: readable but unpronounceable, why?Gérard C. Endrifel a écrit :Cette translittération est attestée dans les fragments découverts de la Septante datés du Ier siècle de notre ère et avant, ainsi que dans d'autres manuscrits grecs, comme celui d'Alep ou de la LXX, provenant de la même période ; les remplacements progressifs, quand à eux, sont historiquement constatés et avérés à partir du IVe-Ve siècle, dans les versions tardives de la Septante ainsi que dans d'autres manuscrits grecs comme le Codex Alexandrinus. Les interdictions juives - et plus tard chrétiennes - d'utiliser le nom divin à l'oral comme à l'écrit sont également historiquement constatées et avérées dans différents écrits, comme ceux de la Tossefta ou de Flavius Josèphe, ainsi que dans les marges de certaines traductions.