marco ducercle a écrit :Mein Kampf
Ça n'enlève rien au constat que la seconde guerre mondiale soit due au corridor de Danzig et non pas à la supposée volonté géopolitique d'un lebensraum...
En outre, il n'est pas très pertinent de présenter ces extraits de Mein Kampf comme une espèce de plan préconçu ou de méthode politique à suivre une fois le pouvoir acquis. Il est difficile de voir en ce livre autre chose que l'expression d'un tempérament et de sentiments liés à une période, c'est-à-dire la manifestation d'un rhéteur, d'un chef de parti, d'un orateur dans un contexte bien précis. La lecture du livre même et son titre original ("quatre années et demie de lutte contre le mensonge, la bêtise et la lâcheté") tendent assez bien à illustrer cela. Je crois me souvenir que le TMI n'a pas été capable de prouver que la crise tchèque, polonaise, ou même la conduite envers l'URSS durant la guerre se basaient sur un plan préconçu issu de Mein Kampf. Et pour cause : Hitler était un homme politique et un chef d'Etat. Il est évident que la politique, notamment internationale, est dictée par la conjoncture : le cas échéant, jamais le pacte germano-soviétique n'aurait pu voir le jour. Il paraît difficile de voir en Mein Kampf autre chose qu'un ouvrage de rhéteur, écrit précipitamment dans un contexte donné dont il respecte à la fois la forme et le fond : en tout cas, y voir une ligne de conduite figée de politique étrangère envers l'URSS par exemple est clairement inintelligent au regard de l'histoire. Il faut par ailleurs de signaler qu'Hitler a déclaré publiquement, à plusieurs reprises, ne pas être écrivain mais homme politique et qu'il convenait par conséquent de le juger sur sa politique en tant que telle et non sur ses mots sortis de ses "fantasmes de derrière les barreaux". Je vois difficilement comment, au travers de ses actions, on pourrait supporter la thèse d'un plan préconçu avant la guerre d'une conquête d'un lebensraum ; sauf évidemment à spéculer, mais la spéculation n'est pas le propre de l'historien. Enfin, s'il fallait juger la politique de chaque homme d'Etat sur ses mots d'avant le pouvoir, il ne serait pas difficile de prouver que Poincaré, Clemenceau, Churchill, Masaryk, Staline, Bénès, Pilsudski, Roosevelt et d'autres encore partagent une volonté de guerre ou de domination du monde.
spin a écrit :D'un autre côté, la Pologne tenait à son accès à la mer.
1) Il eut été possible de lui permettre un accès sans créer ce corridor qui coupait l'Allemagne en deux.
2) Les propositions d'Hitler garantissait cet accès à la mer et la sauvegarde des intérêts économiques polonais à Dantzig.
3) L'auto-détermination des peuples, principe international qui avait prévalu à Versailles, n'a aucune raison de s'appliquer aux Polonais et de se voir déniée aux Allemands.
spin a écrit :Personne ne semble se plaindre que Danzig soit aujourd'hui Gdansk (les germanophones ont été chassés après 1945, comme en Tchécoslovaquie...)
Je ne vois pas vraiment de rapport avec notre propos.