pauline.px a écrit : ↑07 mars24, 00:05
Mais sauver de quoi ? Quel monstre est tapi dans l’ombre ? Qui a forgé cette épée de Damoclès ? Qui peut leur vouloir du mal ? Qui est l’ennemi de l’humain ?
Bonsoir,
Ce monstre, c’est le Diable, nous-mêmes, l’idolâtrie, l’orgueil, etc.
Pour s'en préserver, le musulman doit se tourner vers Allah, l'éternel Refuge, et se soumettre à Lui.
"Fuyez donc vers Allah. Moi, je suis pour vous de Sa part, un avertisseur explicite." Sourate 60.
a écrit :d’où mon sentiment que le châtiment ne sert à rien pour des adultes humains, ce n’est qu’un pis-aller humain dû à notre impuissance.
Châtier n’est que l’expression de la force aveugle car c’est un cri de notre impuissance à corriger.
Tout n'est pas noir ou blanc.
L’homme a une responsabilité dans ce monde, qu’on ne peut se permettre de minimiser.
Il a reçu de son Seigneur ce qu'aucune autre créature n'a obtenu.
Il devra donc, tôt ou tard, en rendre des comptes.
La raison, l’intelligence, la connaissance, le libre arbitre, etc. impliquent une immense responsabilité.
L'assujettissement d'une partie de la création à nous, également.
Certains crimes de ce fait—polythéisme, génocides, orgueil, etc.— peuvent être passibles de très longues, voire d’interminables peines, pour leur gravité.
Fermer les yeux sur ceux-ci c'est s'en faire le complice.
Ce peut donc être aussi l’expression de sa justice, ce châtiment.
a écrit :Qu’entendez-vous par "perfection" ?
Je faisais allusion aux qualités divines, qui sont exemptes de toute déficience.
Par exemple, l’attribut de l’immortalité implique qu’Il ne goutera jamais à la mort.
Supposer le contraire, c'est remettre en question ce qui fait cette même de nature divine.
En outre, le bon sens veut qu’on n’attribue pas à Dieu, béni soit-Il, des choses que nous détestons même pour nos personnes.
Si tout peut Lui être prêté, alors qu'est-ce qui nous empêche de Lui associer l’angoisse, l’oubli, le besoin, l’ignorance, etc.? Gloire à Lui!
a écrit :Voulez-vous dire qu’Allah ne connaît ni joie, ni satisfaction, ni plaisir, ni sentiment… ni insatisfaction…,
Allah ne connaîtrait donc rien de ce qui distingue l’humain des autres animaux ???
Allah azza wajalla n’a pas besoin d’éprouver des sentiments humains pour savoir ce que l’homme ressent.
C’est lui, exalté soit-Il, qui nous a façonnés, Il connait donc les tréfonds de notre âme.
Il connait ce que la joie, l’amour, la satisfaction, mais ça n’a rien à voir avec ce que nous, nous ressentons.
Il n'est nul besoin de faire l’expérience de la vie humaine pour connaître nos émotions:
"Eh quoi ! Allah ignorerait-Il ce qu’Il a Lui-même créé, Lui le Subtil, le si Bien-Informé?" Sourate 67.
a écrit :À moins que ce ne soit l’influence de la philosophie aristotélicienne qui exige une divinité lisse, épurée, théorique…
Je ne vois pas le rapport avec mes propos ou ma conception de Dieu?
Dans nos textes, Allah agit, étend la création, assiste les hommes, etc. constamment;
Il parle quand il veut, inspire aux créatures leurs fonctions et la voie à suivre, écoute et exauce les prières...
"Chaque jour, Il accomplit une œuvre nouvelle" nous indique le Coran.
Un nombre de termes Le désignant sont des participes présents.
Ceci pour nous dire qu’il est dynamique et personnel:
Il aime l'homme et Il est partout avec lui: par son omniscience, sa bienveillance, sa protection, sa générosité, etc.
Il est très proche de sa création, mais sans s'y confondre jamais, ou y ressembler.
Transcendant, mais sans être une sorte d'idée abstraite, figée.
En effet, Il a une existence réelle, mais qui est dissemblable à la notre.
S’éloigner de la conception aristotélicienne du divin, ça ne passe donc pas que par l’incarnation et la souffrance.
Il est d'autres possibilités, plus saines, pauline.
a écrit :À vous lire, cette divinité est moins étendue que l’humain, plus étroite car brimée par la "nature" dans laquelle vous l’encadrez.
Je comprends pourquoi vous dites cela.
En fait, pour être concevable pour vous, l'omnipotence de Dieu doit permettre à celui-ci d'accomplir ce qui va à l’encontre de sa nature
Il doit pouvoir s’incarner, souffrir, pureté à Lui, sinon ce serait le restreindre.
Ces aprioris viennent de vos doctrines et théologies qui, pour une partie, je trouve assez extravagantes.
a écrit :Et c’est curieux que vous citiez Isaïe car le Testament Premier multiplie les témoignages des sentiments de Y.HWH : Il peut être mécontent, Se mettre en colère, exprimer des regrets, être attristé, se réjouir…
Sans oublier la jalousie, le repos, un corps, etc.
Termes dont le but est de rapprocher le sens voulu aux hommes, pas pour nous dire qu’il est comme nous.
Dans la conception coranique, la tristesse, la fatigue, le regret, la jalousie… ne Lui sont pas attribués.
Toutefois, la colère si, j'en parle ci-après...
a écrit :Pour moi le motif du sacrifice de la Croix n’est pas l’idée que la mort sur la Croix effacerait (ou pardonnerait ou rachèterait les péchés à l’image d’un super sacrifice humain) …
Et que faites-vous de ceci?
1 Jean 2:2: "Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier."
Jean 1:29: "Voici l'agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde."
Apocalypse 1:5: "à celui qui nous aime, qui nous a lavés de nos péchés par son sang,"
1 Pierre 2:24: "Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; et c'est par ses meurtrissures que vous avez été guéris."
Romains 3:25: "C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être une victime propitiatoire, efficace par la foi. Il a voulu montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience."
Hébreux 10:10: "C'est par la volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes."
a écrit :Comment cette divinité impassible peut-elle ressentir de la colère ?
On n’a pas ce terme pour Dieu, impassible, en islam. Par contre on a ceci dans le Coran:
"Allah est envers vous Plein de compassion et de mansuétude."
Pour la colère, elle ne doit pas être confondue avec l'émotion humaine.
Tandis que la nôtre est un élan vif, à la limite haineux, qui s'accompagne de réactions physiologiques: accélération du rythme cardiaque, rougissements...
la sienne n’a rien à voir, car Il est Le Sage (un de ses noms dans le Coran).
Ce genre de termes, c'est pour nous rapprocher le sens, car nous ne pouvons pas appréhender pleinement Celui-ci.
Pas pour nous dire qu'Il est à notre image...
Ce serait faire abstraction du principe suivant sinon:
il n’y a rien comme Lui.
a écrit : Quand ils brisent un objet les enfants s’amusent parfois à dire : « Ce n’est pas moi c’est ma main. » je n’ose imaginer que D.ieu, béni soit-Il, n’assume pas toute la souffrance et tout le mal qu’Il a engendré en créant.
Ouille, je ne m’attendais pas à lire cela de votre part!
Paix!