philippe83 a écrit :némo .
Puisque tu cites l'ouvrage" la bible grecque des Septante:du judaisme..." de M Harl,savais-tu qu'elle reconnait que Symmaque utilise le tétragramme?
a+
Philippe 83,
Je vous encourage à me lire attentivement.
Pour rappel :
Appeler à témoin de votre théorie des papyrus contenant le texte des révisions de Symmaque et d’Aquila est une forme d'ignorance.
En effet, ils s’agit là de révisions, comme leur nom l’indique, qui avaient, elles aussi, l’ambition de corriger le texte traditionnel de la LXX considéré comme “altéré” (par rapport à leurs conceptions du judaïsme, essentiellement issues de la branche “pharisienne” qui s’imposera comme “autorité centrale” après la chute de Jérusalem). Ces révisions constituent un remaniement en profondeur du texte traditionnel de la LXX.
Or, ces révisions sont postérieures à la rédaction du NT (en tout cas selon la chronologie qu’en donnent les TdJ). Ces révisions n’ont donc pas pu être utilisées par Paul ou ses contemporains. Citer ces révisions comme preuve -ou même comme indice- que la LXX qu’utilisaient ces chrétiens contenait bien le Nom divin est donc particulièrement fautif.
Le principe même d’une “révision”, c’est qu’elle entend corriger le texte précédent, que le “réviseur” trouve inadapté.
Se référer à un texte corrigé ne nous donne évidemment pas d’indication de ce qu’était le texte avant d’avoir été corrigé ! Affirmer que le Tétaragramme se trouvait dans le texte traditionnel de la LXX avant sa révision puisqu’il s’y trouve après, est donc un non-sens : la présence du Tétragramme en hébreu fait précisément partie de ce que l’on pense avoir été (en autre, bien sûr) l’objet de la correction.
Voic ce que dit la Revue de l'histoire des religions, tome 147 n°2, 1955. pp. 145-173 :
"L'usage d'écrire le tétragramme en caractères
hébreux archaïques se perpétua dans les manuscrits grecs et, comme
on pouvait s'y attendre, dans la version d'Aquila qui, dans son littéralisme si sec, nous donne pour ainsi dire un décalque
du texte hébreu."
Lle Tétragramme n’est pas traduit dans les manuscrits de la LXX : alors que nous sommes dans un texte grec le Tétragramme apparait en hébreu. Mieux encore : il apparait souvent en caractères paléo-hébreux, c’est -à-dire dans un alphabet qui est déjà archaïque à l’époque même de sa rédaction : il s’agit-là de caractères écrits dans un alphabet non seulement
inconnu des lecteurs hellénisants auxquels s’adressait la LXX, mais même aussi devenu obsolète chez les hébraïsants.