a écrit :C'est donc bien terre habitée.
Vous contentez de la définition d'un dictionnaire biblique et vous occultez l'utilisation que l'auteur de l'épître aux Hébreux fait du terme "oikoumenè", vous avez un problème de méthode, vous ignorez qu'un terme peut avoir plusieurs sens ou significations différentes (on le qualifie de polysémique) et vous éludez le fait qu'un auteur dans sa théologie particulière peut donner un sens spécifique à un terme.
Votre confrère philippe83, l'atteste en citant le dict grec-français de Maurice Carrez qui donne aussi comme sens à ce terme : "monde à venir", entre autre.
Donc la seule solution consiste à définir l'usage que l'auteur fait de ce mot dans son livre, mais vous refusez tout débat sur cette question.
Vous avez totalement IGNORE la série de textes qui prouvent que pour l'auteur ne fait pas allusion à la terre mais à la "cité céleste".
1) Le CONTEXTE, nous indique que la domination du Fils sur TOUT ("
il n'a rien laissé qui ne lui soit soumis" -2,8) est une réalité présente mais non perceptible par les croyants : "
Maintenant, certes, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis" (2,8). Vous lisez Hé 2,5 ; HORS CONTEXTE, ce qui vous permet d'ignorer le sens que l'auteur veut donner à ce "monde à venir".
2) L'épitre aux Hébreux ne fait pas de la terre une future destination des croyants, les fidèles du passé se considérés comme "
étrangers et résidents temporaires sur la terre" (11,13) et ils attendaient UNIQUEMENT la cité céleste : "
ils aspirent à une patrie supérieure, c'est-à-dire céleste" (11,16).
3) L'auteur fait un rapprochement entre le "monde à venir" (2,5) et la "cité à venir" (13,14) : "
Car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous sommes à la recherche de la cité à venir" (13,14). Ici bas, il n'y a pas de cité permanente, le croyant recherche la "cité à venir" qui est selon (11,16), céleste.
4) L'épître aux Hébreux indique que la terre fait partie du provisoire et du transitoire, donc elle est appelée à DISPARAITRE, selon Hé 12,26-27 (La TMN fait allusion à une "suppression") : "
Face à cette avalanche d'arguments, la citation d'un dictionnaire me parait marginale et sans intérêt. Je note que vous n'avez JAMAIS répondu à aucun de ces points, vous ne voulez pas vous confronter au texte.
a écrit :Quand une chenille se transforme en papillon, y-a-t-il disparition de la chenille ?
gadou_bis,
Ne vous focalisez pas sur un terme mais lisez le, en suivant la pensée et le raisonnement de l'auteur.
L'auteur oppose ce qui est "ébranlable" (la terre et le ciel) et ce qui est "inébranlable" qui "subsiste" ou "demeure", donc il y a bien des éléments provisoires, transitoires de l'ordre du matériel et d'autres célestes/éternels destinés à subsister. D'ailleurs Hé 12,28 fait allusion à un "royaume inébranlable", donc opposition entre provisoire/ébranlé et permanent/inébranlable.
Il faut lire les textes dans l'optique de cette opposition transitoire/provisoire et éternel/céleste : "
des possessions supérieures, qui demeurent." (10,34) ; "
Car il attendait la cité qui a de solides fondation" (11,10) et "
Car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous sommes à la recherche de la cité à venir" (13,14).
C'est le mot metathesis (métathèse) qui est employé dans ce texte, dans l'épître aux Hébreux c'est un concept absolument central, qui fait la différence entre le monde du temps, de l'histoire, des "ombres" transitoires et l'éternité idéale, immobile, immuable, inchangeable.
En 12,26ss l'auteur ramène le vocabulaire spécifique de l'"ébranlement" associé aux références à l'Exode et à la citation d'Aggée 2,6 (v. 26 secouer, faire trembler, d'où "séisme", à la notion générique de mouvement ou de changement. Et le v. 27 clarifie encore l'implication de la chose: ce qui "change" c'est ce qui a été "fait" (poieô), autrement dit tout le "créé", ipso facto mobile et transitoire (cf. 1,10ss avec une autre image, celle de l'usure du vêtement, et un autre vocabulaire pour le changement, allassô, s'altérer, devenir autre; mais qui s'étend aussi, à la totalité des cieux et de la terre) :
"Et encore : C'est toi, Seigneur, qui as fondé la
terre au commencement, et
les cieux sont l'ouvrage de tes mains ; Ils disparaîtront, mais toi, tu demeures ; ils
s'useront tous comme un vêtement ; Tu les rouleras comme un habit, et ils seront
changés comme un vêtement, mais toi, tu es le même, et tes années ne finiront pas" (1,10-12).
Le terme "changer" est associé au mot "user" et "disparaitre en opposition avec le fait que Dieu demeure et est immuable : "
tu es le même, et tes années ne finiront pas".