pauline.px a écrit :
Si je te comprends bien.
Dans n'importe quel aujourd'hui tous les êtres sont adaptés.
Il faut attendre l'accident pour que l'inadaptation s'installe ici ou là.
Ou bien il survient un changement dans le biotope, y en a qui ne sont plus adaptés, alors ils attendent la mutation, mais la mutation (ou plus exactement les mutations) n'a aucune raison de venir avant l'extinction complète des anciens adaptés.
Ou bien il survient un changement dans le génotype, soit y en a qui sont favorisés alors il deviennent plus adaptés qu'adaptés ce qui leur fait une belle jambe, soit y en a qui sont pénalisés et alors il deviennent inadaptés et attendent la mutation qui va restaurer leur adaptation.
Le problème est comment se fait-il d'une part que les mutations aveugles répondent au besoin dicté par ce concept d'adaptation ?
Moi je comprendrais bien l'inverse :
les êtres vivants tentent de s'adapter au besoin créée par les perturbations dans le couple phénotype/biotope, mais je ne comprends pas que la mutation aveugle puisse tenter quoi que ce soit.
Comment se fait-il que les mutations aveugles se confirment les unes après les autres pour engager une évolution du phénotype dans une direction privilégiée ?
Il me semble qu'il y a deux lacunes dans ta conception de "adapté".
Premièrement, il faut préciser "adapté
par rapport à son milieu". Adapté tout seul ne veut rien dire... un ours polaire ne survivra pas bien longtemps dans le désert du Sahara.
Ensuite, l'approche manichéenne (soit on est totalement adapté, soit on est totalement inadapté) est simpliste, pour ne pas dire naïve. Entre ces deux pôles se trouvent toute une série de situations où certains sont mieux adaptés que d'autres. Il y a donc des "niveaux" d'adaptation. Tout ce qui compte pour la survie, c'est d'être
suffisamment adapté. Pour devancer tes potentielles questions, il n'existe pas de seuil absolu d'adaptation, ce n'est pas quelque chose que l'on peut calculer, et même si on le pouvait, ce seuil varierait en fonction de nombreux paramètres (type d'environnement, prédateurs, proies, espèce en question...)
Donc oui, dans un biotope constant, il n'est pas impossible qu'une espèce déjà suffisamment adaptée mute pour une adaptation plus grande. L'ancienne version mourra probablement (ce n'est pas forcément obligatoire, par exemple si les deux versions ne se font pas concurrence pour la nourriture), la nouvelle la remplaçant
progressivement (lire: très très lentement).
Dans un biotope changeant, une espèce précédemment suffisamment adaptée peut ne pas muter et rester toujours suffisamment adaptée, ou peut muter et s'adapter encore mieux, ou encore peut ne pas muter et mourir par faute d'inadaptation. (nous avons d'ailleurs de nombreux exemples d'espèces disparues fossilisées, et d'autres exemples aujourd'hui d'espèces en voie d'extinction. Le panda par exemple est trop fainéant pour se reproduire et trop difficile quant à son régime alimentaire. Pas étonnant qu'il va bientôt disparaître.)
Les mutations sont effectivement aveugles, elles sont aléatoires. Ce qui oriente les mutations, c'est le fait qu'elles soient précisément sélectionnées (sélection naturelle) en fonction de l'avantage ou désavantage adaptatif qu'elles procurent.