Yvon a écrit :Un peu d'histoire :
"Depuis des décennies, le gouvernement japonais inondait le pays de propagande nationaliste. Les autorités militaristes étaient particulièrement attentives aux opinions qui avaient cours parmi les citoyens. Elles voulaient imposer l'idée que l'empereur était une divinité à laquelle chacun devait rendre un culte. De plus, dans chaque famille, chaque entreprise, chaque école, il devait y avoir un talisman de la déesse du soleil, Tenshô Daijin, l'ancêtre légendaire de la lignée impériale, enchâssé dans un autel. Le gouvernement exerçait toutes sortes de pressions pour que tous les temples de toutes obédiences reçoivent et protègent ces amulettes shintô (kamifuda).
Dès le début, le président Makiguchi refusa de se plier aux exigences des militaristes et, bien instruits de la mise en garde de Nichiren Daishonin contre l'opposition à la Loi, les membres de la Soka Kyôiku Gakkai gardèrent confiance dans leur président et ne demandèrent pas les amulettes. Suite à divers événements et menaces, les moines de la Nichiren Shôshù eurent peur d'être persécutés et, en juin 1943, convoquèrent quelques responsables de la Soka Gakkai, dont le président Makiguchi et Josei Toda, au temple Taiseki-ji, afin de leur donner l'ordre d'accepter les talismans shintô et de faire en sorte que tous les pratiquants les reçoivent aussi.
Fidèles à leur volonté de préserver l'enseignement de Nichiren Daishonin, les responsables de la Soka Gakkai, entraînés par la décision du président Makiguchi, exprimèrent un refus catégorique.
Le 6 juillet 1943, le président Makiguchi fut arrêté par la police secrète d'État, dans la ville de Shimoda (Izu) où il s'était rendu pour des activités de diffusion du bouddhisme. Le même jour, Josei Toda fut arrêté chez lui, ainsi qu'un membre du comité d'administration, Inaba Inosuke. D'autres responsables furent arrêtés et emprisonnés à leur tour. En mars 1944, ce seront au total vingt et un responsables, dont Josei Toda et le président Makiguchi, qui seront incarcérés dans des conditions inhumaines.
Face à des interrogatoires particulièrement cruels, seuls Tsunesaburo Makiguchi et Josei Toda firent preuve d'un courage exemplaire et luttèrent jusqu'au bout pour défendre la Loi bouddhique et leur engagement.
À la suite de son arrestation, le président Makiguchi fut d'abord détenu à la préfecture de police de Tokyo, puis, en septembre de la même année, à la maison d'arrêt de Tokyo à Sugamo. Il y subit des interrogatoires au cours desquels, sans se laisser intimider par les procureurs et les juges, il continua de leur transmettre les doctrines du bouddhisme de Nichiren Daishonin. Jusqu'à la fin de sa vie, il garda sa foi.
Les responsables arrêtés furent inculpés de violation de la loi sur le maintien de l'ordre public et de non-respect vis-à-vis du shintô et de la personne de l'empereur.
La gravité de ces accusations traduisait le fait que les pratiquants avaient refusé les talismans shintô ou avaient brûlé leurs amulettes après leur conversion, car la Soka Gakkai disait que prier devant un temple ou des amulettes shintoïstes constituait une opposition à la Loi. Cette application d'un principe bouddhique était interprétée comme une trahison vis-à-vis de la patrie.
La cellule du président Makiguchi était exiguë, environ 1,8 mètre sur 2,7 mètres. Sans chauffage, elle était glaciale en hiver, et le froid constituait une torture supplémentaire pour l'homme âgé qu'il était. L'alimentation était insuffisante, de très mauvaise qualité et servie à des heures absurdes. Mais, même dans ces conditions, le président Makiguchi faisait gongyo et ne négligeait jamais de lire.
Le 18 novembre 1944, quatorze ans jour pour jour après la fondation de la Soka Kyôiku Gakkai, il mourut de vieillesse et de malnutrition dans l'hôpital de la maison d'arrêt. Il mourut pour préserver la justesse de la Loi bouddhique, résistant au pouvoir militariste qui s'appuyait sur le shintoïsme d'État. Plus largement, son combat en prison était un témoignage de sa volonté de protéger la liberté de religion. C'était donc un combat pour les Droits de l'homme."
C'est peut-être la version officielle de la soka gakkai, mais elle est inexacte, et dire que Makiguchi et Toda ont résisté au pouvoir militariste est une falsification, ils voulaient que l'empereur du japon se convertisse au Nichirénisme, et ainsi, d'après eux, le japon serait victorieux, et la soka gakkai aurait pu imposer sa doctrine aux vaincus.
Voici un article de Brian Dozen l'auteur de "zen at war" à ce sujet:
"Bien qu'il soit vrai que Makiguchi a été arrêté en Juillet 1943 pour avoir refusé d'adorer un talisman de la déesse Amaterasu délivré par le sanctuaire d'Ise, cela n'a rien à voir avec être déloyal envers l'empereur. Comme il a informé ses interrogateurs de la police, "Je pense qu'il est, pour nous, Japonais, le Chemin de la réserve d'être loyal. Voilà ce que je me suis rendu compte de mon étude de la vérité du Sutra du Lotus" (Akashi & Matsuura, eds. 1975: 172). En outre, aussi contradictoire que cela puisse paraître, le refus de Makiguchi pour adorer un talisman de la déesse du soleil n'a même pas signifier un manque de respect pour cette aïeule alléguée de la famille impériale. Makiguchi a dit clairement quand il a dit à la police: "La déesse du soleil est l'ancêtre vénérable de notre famille impériale, sa vertu divine ayant été transmis à chaque empereur subséquent, qui monta sur le trône jusqu'à et y compris la présente empereur. Ainsi a sa vertu été transformé en la Vertu Août de Sa Majesté qui, brille sur les gens, leur apporte le bonheur. Il est pour cette raison que l'article III de la Constitution stipule: «La personne de l'empereur est sacrée et inviolable".
En fait, nulle part dans les écrits de Makiguchi, soit avant ou pendant la guerre, que ce soit en prison ou à l'extérieur, nous ne trouvons pas de déclarations critiques de la politique de guerre du Japon. Non seulement il justifie reprise coloniale du Japon de Corée (et la guerre plus tôt avec la Russie), mais il a consacré toute sa vie comme un éducateur à concevoir des moyens plus efficaces d'inculquer "service de l'État" chez les enfants japonais. Il a en outre plaidé pour que ces mêmes enfants "comprennent bien que le service fidèle à leur souverain est synonyme d'amour de la patrie." Même après l'emprisonnement, il a affirmé que la fidélité à l'empereur était, mais une partie naturelle de la «Voie du sujet" sur la base de sa compréhension du Sutra du Lotus. Et, comme nous l'avons vu, dans la mesure où l'empereur était préoccupé, Makiguchi a demandé, «Qui est là, en dehors de Sa Majesté, l'Empereur lui-même, à qui nous devons respectueusement prier?"
En fait, nulle part dans les écrits de Makiguchi, soit avant ou pendant la guerre, que ce soit en prison ou à l'extérieur, nous ne trouvons pas de déclarations critiques de la politique de guerre du Japon. Au contraire, non seulement ne justifie Makiguchi reprise coloniale du Japon de Corée (et la guerre plus tôt avec la Russie), mais il a consacré toute sa vie comme un éducateur à concevoir des moyens plus efficaces d'inculquer "service de l'État» chez les enfants japonais. Il a en outre plaidé pour que ces mêmes enfants "comprennent bien que le service fidèle à leur souverain est synonyme d'amour de la patrie." Même après l'emprisonnement, il a affirmé que la fidélité à l'empereur était, mais une partie naturelle de la «Voie du sujet" sur la base de sa compréhension du Sutra du Lotus. Et, comme nous l'avons vu, dans la mesure où l'empereur était préoccupé, Makiguchi a demandé, «Qui est là, en dehors de Sa Majesté, l'Empereur lui-même, à qui nous devons respectueusement prier?"
Source: "Engaged Buddhism: A Skeleton in the Closet" Brian Daizen Victoria
http://www.globalbuddhism.org/2/victoria011.html