*** w94 15/4 p. 31 Questions des lecteurs ***"Liberté 1"
Et depuis quand, un membre de la tribut de Benjamin (Saül) peut-il faire des expiations en faveur du peuple ?
Questions des lecteurs
Lorsque les soldats de Saül ont mangé de la viande avec le sang, pourquoi n’ont-ils pas été mis à mort, étant donné qu’il s’agissait du châtiment prévu par la Loi de Dieu?
Ces hommes ont effectivement violé la loi de Dieu concernant le sang. Ils auraient dû être plus vigilants; cependant, il leur a peut-être été fait miséricorde parce qu’ils respectaient le sang.
Analysons la situation: sous la direction du roi Saül et de son fils Jonathan, les Israélites étaient en guerre contre les Philistins. Au moment où “les hommes d’Israël eux-mêmes étaient serrés de près” dans la bataille, Saül, sous serment, a décrété sans réfléchir que ses hommes ne devraient pas manger tant que l’ennemi ne serait pas vaincu (1 Samuel 14:24). Ce serment n’a pas tardé à occasionner une grave difficulté.
Les hommes de Saül ont gagné un combat difficile, mais leurs efforts vigoureux ont prélevé un lourd tribut. Les soldats étaient affamés et épuisés. Qu’ont-ils fait dans cette situation difficile? “Alors le peuple se rua avec avidité sur les dépouilles, et il prit des moutons, et des bovins, et des veaux, et les abattit à même la terre, et le peuple se mit à les manger avec le sang.” — 1 Samuel 14:32.
Ils ont ainsi passé outre à la loi de Dieu sur le sang, comme certains des serviteurs de Saül le lui ont fait remarquer, en disant: “Voici que le peuple pèche contre Jéhovah, en mangeant avec le sang.” (1 Samuel 14:33). La Loi précisait en effet que lorsque des animaux étaient abattus, il fallait les saigner avant d’en manger la viande. Pour ce faire, Dieu n’a pas préconisé l’utilisation de techniques extravagantes. Ses serviteurs pouvaient donc respecter ce que représentait le sang en employant des méthodes raisonnables (Deutéronome 12:15, 16, 21-25). Le sang animal pouvait être utilisé sur l’autel à des fins sacrificielles, mais il ne devait pas être absorbé. Violer volontairement cette loi faisait encourir la mort, comme Dieu l’avait dit à son peuple: “Vous ne devrez manger le sang d’aucune sorte de chair, car l’âme de toute sorte de chair est son sang. Quiconque le mangera sera retranché.” — Lévitique 17:10-14.
Les soldats du roi Saül ont-ils délibérément désobéi à la Loi? Avaient-ils un mépris total de la loi divine sur le sang? — Voir Nombres 15:30.
Ne tirons pas cette conclusion. Le récit nous dit qu’ils ont ‘abattu les animaux à même la terre et se sont mis à les manger avec le sang’. Ainsi, ils ont peut-être essayé de saigner les bêtes (Deutéronome 15:23). Cependant, étant épuisés et affamés, ils n’ont pas pendu les carcasses et n’ont pas laissé suffisamment de temps au sang pour s’écouler. Ils ont abattu les moutons et les bovins “à même la terre”, ce qui a pu ralentir l’écoulement du sang. Puis ils ont rapidement découpé la viande sur les carcasses qui gisaient probablement au milieu du sang. Ainsi, même si leur désir était d’obéir à la loi de Dieu, ils ne l’ont pas fait jusqu’au bout d’une façon convenable et dans une mesure suffisante.
En conséquence, “le peuple se mit à les manger avec le sang”, ce qui était grave. Saül l’a reconnu et a ordonné qu’une grande pierre soit roulée vers lui. Il a commandé aux soldats: “Faites approcher de moi chacun son taureau et chacun son mouton, et vous devrez les abattre en ce lieu et manger, et vous ne devrez pas pécher contre Jéhovah, en mangeant avec le sang.” (1 Samuel 14:33, 34). Les soldats coupables obéirent, et “Saül se mit à bâtir un autel à Jéhovah”. — 1 Samuel 14:35.
L’abattage des animaux sur la pierre a sans doute permis de les saigner convenablement. La viande a dû être mangée loin de l’endroit où se faisait l’abattage. Il est possible que Saül ait versé une partie du sang sur l’autel en vue d’attirer la miséricorde de Dieu sur ceux qui avaient péché. Il semble que Jéhovah se soit montré miséricordieux parce qu’il savait quels efforts les soldats avaient faits malgré leur grande fatigue et leur faim. Il est également possible que Dieu ait tenu compte du serment irréfléchi de Saül qui a mis ses hommes dans une situation pénible.
Cet exemple nous montre qu’une situation d’urgence ne nous autorise pas à mépriser la loi divine. Il devrait également nous aider à comprendre la nécessité de bien réfléchir avant de prêter serment, car un vœu inconsidéré peut être une source de difficultés pour nous, mais aussi pour les autres. — Ecclésiaste 5:4-6.