Bonjour Erdnaxel,
J'ai mis deux jours pour te pondre cette réponse. Heureusement que je suis en vacances, mais je ne me consacrerais pas ainsi chaque jour lol
J'espère qu'elle te satisfera et que cela te permettra d'avancer dans tes recherches.
C'est un Amour sous condition! Il faut obéir et suivre les commandements de Yahweh. Il y en 613 et pas un sur la pédophilie!
Pourquoi ?
Amour conditionnel ou inconditionnel, je pense qu'il convient de suivre les commandements de Yahvé comme Jésus les suivait.
Le commandement principal de Jésus est l'Amour : intégrer l'Humanité de l'Autre dans une réciprocité d'Amour devrait être notre lot quotidien.
Talmud, Sanhedrin 55b
"Il est autorisé d’avoir des rapports sexuels avec une fille de trois ans et un jour"
Pour Muhammad/Allah c'est 9 ans: c'est pas forcément brillant, mais il faut reconnaître qu'il y a quand même eu du progrès.
Le Code de la loi juive ("Choulkhan Aroukh"), tome Even Aezer, chapitre 23 alinéa 1, tranche qu’il est interdit d’avoir des relations ou ne se serait-ce que de se marier avec une fille qui n’est pas en âge de tomber enceinte.
De plus, on ne se marie avec des filles que d’après la coutume de l’endroit. Or nous ne connaissons pas aujourd’hui de filles qui se marient avant l’âge d’au moins 17-18 ans, et à fortiori, certainement pas à l’âge de 3 ans ! Donc tout cela est clairement interdit
Et dans la coutume juive, toute relation hors mariage est interdite.
http://lejuiferrant.unblog.fr/diffamati ... sanhedrin/
Ah oui! Citons quelques uns de ces merveilleux commandements de Yahweh. Qu'il nous faut en plus respecter et appliquer pour prouver et mériter son Amour
C'est là un blocage que tu exprimes, tout à fait légitime : le sacrifice d'expiation et la lapidation sont typiques d'une
certaine religiosité et mentalité. Mais d'une manière générale, à partir du moment où l'on tente d'amadouer la Divinité par des rituels, des services, des sacrifices, des prières en vue d'obtenir en retour des avantages, ou la réalisation d'une demande, ou encore un pouvoir ou une réussite, etc. on exprime de fait une religiosité et une attitude d'esprit qui s'apparente à une forme de marchandage et de chantage, fut-il d'ordre affectif, et
qui ne s'apparente plus à une réciprocité relationnelle véritablement mature.
Bon nombre de nos comportements dits religieux ou pieux traduisent souvent davantage un souci de soi plutôt qu'un authentique souci de Dieu. C'est malheureux, parce qu'à partir du moment où seuls comptent nos attentes, on se préoccupe principalement de soi-même, et notre représentation spontanée inconsciente de Dieu ne laisse plus de place à la possible présence, en Dieu même, d'un désir d'être aimé.
Dans de telles circonstances, ce que Dieu pourrait ressentir ou attendre n'entre plus en ligne de compte et n'a même plus lieu d'être : Dieu à beau être et demeurer le plus sollicité, il n'en est pas moins le plus oublié.
A la question Dieu demande-t-il des sacrifices, des offrandes et des lapidations ? C'est à chacun de voir, de faire preuve d'intelligence et de saisir ce qu'il en comprend. Pour ma part, je pense que Jésus, et dans ce sens je remercie ton intervention, à montré le changement paradigmatique, le
retournement de perspective comme le disent les théologiens chrétiens, qu'illustre les Évangiles par rapport à la Torah. Il ne s'agit plus de faire dépendre l’héritage de la Terre Sainte de l’observance des lois, comme si la terre pouvait ressentir l’accomplissement des commandements, mais de faire preuve de miséricorde et de justice. Il ne s'agit plus non plus d'effectuer des sacrifices d'animaux comme l'avaient instaurés les prêtres, comme si le sang des taureaux et des boucs permettait de se souvenir des péchés (et non de les effacer). Lire à ce sujet le chapitre 10 de l’Épître aux Hébreux, c'est assez instructif. Mais de bien assimiler que Dieu n'agrée ni holocaustes ni sacrifices d'animaux ni offrandes pour le péché. Jésus lui même en a donné le ton en renversant les règles établis dans les pratiques du Temple.
La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis. Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables. Et il dit aux vendeurs de pigeons : Ôtez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore. (Jean 2, 13-17)
"Car le zèle de ta maison me dévore" (Psaume 69, 10)
Jésus rappelle, d'ailleurs, que la pratique du sacrifice et des holocaustes au Temple de Jérusalem est aux yeux de Dieu décrit en des termes assez déplaisants. Le Temple, en tant que Lieu Saint, ne doit être réservé qu'à accueillir la Présence de Dieu que ce soit à l'époque de Jésus ou à la Fin des Temps.
"C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint" (Matthieu 24, 15)
La racine hébraïque du mot "abomination" est chaqats ("être très sale", "dégoûtant", "détester", "exécrer" selon International Standard Bible Encyclopedia). Ce terme est généralement employé pour décrire des pratiques religieuses idolâtres, surtout quand elles offusquent gravement des personnes ayant un sens développé de décence et de moralité. Dans le Nouveau Testament, il équivaut au terme "détestable".
http://eddam.org/que-faut-il-entendre-p ... ion-%C2%BB
"Il fera une solide alliance avec un grand nombre le temps d’une semaine ; et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’offrande; et sur une aile (du Temple) le dévastateur commettra l’abomination qui provoquera la désolation, jusqu’à ce que la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur" (Daniel 9, 27)
"[...] depuis le temps où cessera le sacrifice perpétuel (quotidien), et où sera dressée l’abomination du dévastateur, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours" (Daniel 12, 11)
Il en va de même pour la lapidation. La réponse de Jésus est sans appel et entièrement illustrée dans le récit de la "femme adultère" de Jean 8, l'un des plus beaux récits de l’Évangile. Il faut le lire et y méditer. Ce récit reflète selon les chrétiens le pardon inconditionnel de Dieu.
A aucun moment cette femme qualifiée d'adultère ne demande pardon, ni ne se repent, ni ne promet quoi que ce soit, et pourtant Jésus s'approche d'elle, se baisse, ne la regarde pas de haut, lui parle et la relève en lui donnant son pardon sans aucune condition. Lorsqu'il lui dit
"Va et ne pèche plus", il ne s'agit pas non plus d'une condition, mais simplement un rappel à la Torah après l'avoir pardonnée et relevée (ici
"Va et ne pèche plus" signifie
"Va et ne transgresse plus selon le don de la Torah", on peut alors se questionner est-ce que le péché est la transgression de la Torah ?).
Toujours-est-il que cette femme pécheresse (selon la Loi ?), condamnée par les intégristes et dogmatiques de l'époque, est 1/ relevée par Jésus, 2/ pardonnée, 3/ libérée de ses accusateurs. On voit ici la radicalité de cet épisode :
Dieu nous pardonne et nous relève, il n'y a aucune condition, c'est de la grâce à l'état pur. Et ce message à une portée universelle, qui nous touche et nous concerne, car nous aussi sommes tous à notre manière des pécheurs, nous jugeons et condamnons les autres. ici Jésus nous apprend à ne pas juger et encore moins à condamner les autres. Parce qu'il est tellement plus rapide et plus facile de condamner, il suffit
"de jeter la pierre", que de relever quelqu'un, et de l'aider à se remettre en marche dans son existence.
http://www.eretoile.org/Archives-Reflex ... ierre.html
Maintenant au niveau du respect de la Torah, l'adultère est condamnable. Si on se base sur le Lévitique
"si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s’il commet un adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront punis de mort" (Lévitique 20, 10). Dans le lévitique, on comprend que l'acte est sans appel, la punition est la mort pour les deux participants, car l'acte est considéré comme gravissime. Selon cette loi, il faut mettre à mort l'homme et la femme, il est interdit de mettre à mort la femme toute seule, or la femme présentée par les pharisiens à Jésus est toute seule accusée. On peut se demander où est passé l'homme adultère ? On constate dès cet épisode une première transgression à la Torah, appliquer la loi de la lapidation tel que les pharisiens le proposaient est une infraction de la Torah (retrancher de la Loi est une néfaste habitude des pharisiens que Jésus dénonçait
"Anéantissant la parole de Dieu, vous faites beaucoup d’autres choses semblables" , Marc 7, 13).
De plus, selon la Torah, et pour ne pas enfreindre la Torah, un adultère ne peut-être jugé que par les Juges (Deutéronome 16, 18-19) que s'il y a un flagrant délit (avec au moins deux ou trois témoins) :
"Si un homme est trouvé couché avec la femme d'autrui, faites-les mourir tous les deux, la femme et l'homme surpris avec elle, et vous aurez déraciné parmi vous le mal" (Deutéronome 22, 22, Septante), et
"Un seul témoin ne suffira pas contre un homme au sujet de quelque iniquité, de quelque faute, de quelque péché que celui-ci aurait commis, le jugement s'appuiera sur deux ou trois témoignages" (Deutéronome 19, 15, Septante). Ici, dans l'épisode de Jean 8, s'il est question de flagrant délit d'adultère, il n'est pas précisé si le mari était absent lors de la dénonciation, ni s'il était le témoin présent lors de l'adultère, on ne le dit pas dans le texte, on sait seulement que seule la femme est accusée, et Jésus ne remet pas en doute l'accusation portée contre la femme. Mais il applique une autre loi de la Torah plus profonde, avec autorité (Marc 1, 22) il fait appel à la Miséricorde d'Elohîm accordée au pêcheur qui se repent. Il ne se contente pas de rester au niveau juridique de l'acte décrit par la Torah, il n'emploie pas les arguments juridiques. Si les arguments juridiques prescrits par la Torah étaient aussi pertinents Jésus les auraient utilisés, mais il ne le fait pas, il va plus loin et dans sa sagesse il voit autre chose de plus profond, l'humain, le coeur. La pensée divine se situe au dessus et à l'opposé de nos positions légalistes et littéralistes : Ses voies ne sont pas nos voies et Ses pensées ne sont pas nos pensées.
Pour terminer, j'aimerais te proposer une réflexion qui pour moi à été d'une grande importance dans mon cheminement, celle du Frère Emmanuel de Taizé qu'il relate dans
Un amour méconnu, un livre qui devrait être lu des croyants aussi bien que des athées, à mon avis. Il dit dans le sous-chapitre consacré à l'amour inconditionnel ceci :
[...] Ce message n'est autre que l'annonce d'un amour divin offert à tous sans conditions à remplir au préalable, d'un amour inconditionnel, gratuit, qui ne repose pas sur de quelconques mérites humains mais sur la seule miséricorde de Dieu (Épître de Tite, 3, 4-5, et Éphésiens 2, 4-5, 9, et Romains 9, 16).
Depuis la nuit des temps, nombre de sagesses, de spiritualités et de courants religieux les plus divers ont étés naturellement conduits à présenter une possible relation avec l'Être suprême ou une union avec l'Ultime, ou encore une communion d'amour avec Dieu, non pas comme un don offert et accessible à tous dès le départ mais comme une récompense après un long cheminement plutôt réservé à une élite spirituelle - récompense de l'ordre du mérite, de l'effort, de l'ascèse, d'un perfectionnement accompagné d'exigences à n'en plus finir. A l'inverse, l'attitude du Christ à l'égard des personnes jugées en son temps les plus éloignées de Dieu par leur vie, leur comportement, leurs convictions, pourrait être traduite par ces mots : "tu es déjà aimé de Dieu, qui que tu sois et quel que soit ton passé. Alors laisses-le t'aimer, ose accueillir dès maintenant son amour, y trouver peu à peu la guérison des blessures secrètes de ton coeur, et y puiser la joie de rendre à ton tour la vie belle à ceux et celles qui te sont ou te seront confiés". Aux yeux du Christ, l'amour du prochain, le choix d'aimer et de grandir sans cesse dans l'amour, n'est pas une condition à remplir en vue d'être aimé de Dieu, mais une conséquence de l'étonnante et joyeuse découverte d'être déjà aimé de Dieu.
Ce retournement est bien à l'image d'un Dieu dont l'apôtre Jean affirme : "ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés [...] le premier (première épître de Jean 4, 10-19).
Il est bien à l'image également d'un Dieu dont l'essence même serait amour, c'est-à-dire d'un Dieu qui ne peut qu'aimer et laisser rayonner sur tous son amour, "lever son soleil sur les méchants et sur les bons" dit le Christ (Mathieu 5, 45). [...]
Il n'est pas étonnant qu'un retournement si radical et si éloigné d'une certaine logique humaine ait pu rencontrer tant de résistance, non seulement au sein des mouvements religieux de l'époque, mais encore aujourd'hui, y compris dans les communautés chrétiennes elles-mêmes. Renaissent constamment des courants désireux de réinsérer telle ou telle condition à remplir pour recevoir l'amour divin, au point d'en oublier que cet amour est offert en priorité aux personnes supposés d'en être éloignées : "Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ce que signifie : c'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice" (Mathieu 9, 12-13).
Cette résistance se révèle d'autant plus redoutable qu'elle plonge ses racines dans le sentiment diffus de culpabilité et la réelle difficulté à se croire digne d'être d'aimé auxquels la deuxième partie de cet ouvrage était consacrée : la liste fût longue d'obstacles à franchir pour apprendre à se réconcilier avec soi-même, pour se découvrir aussi comme un être blessé, puis accéder à la représentation d'un Dieu qui le sait et ne demande qu'à guérir les blessures de chacun au lieu de les agrandir davantage par le biais d'un jugement superficiel.
Il y a déjà ici de quoi méditer ci-dessus, afin d'être au clair avec soi-même et de se questionner sur nos réelles motivations.
Si tu me le permet, je vais te donner la suite qui devrait te donner un autre éclairage :
Sans doute faut-il garder toutes ces considérations à l'esprit pour mieux saisir la réticence, éprouvée cette fois-ci par une certaine théologie chrétienne conséquente avec l’Évangile, à souligner la présence, en Dieu même, d'un désir d'être aimé.
Sa crainte est compréhensible vu l'omniprésence de cette tendance naturelle chez l'être humain à réintroduire continuellement des conditions à remplir en vue d'être aimé de Dieu : une insistance sur la présence, en Dieu même, d'une attente d'être aimé pourrait elle-aussi réactiver ce processus en étant perçue comme une exigence dont la satisfaction conditionnerait le don de l'amour divin.
Habités par cette préoccupation hautement louable, certains grands spirituels iront même jusqu'à affirmer que Dieu n'attend rien en retour, nourrissant dès lors, à leur insu peut-être, la représentation précédemment critiquée d'un Dieu d'amour condescendant. Or il importe de ne pas opposer des réalités qui ne s'opposent pas et surtout d'entrevoir que leur subtile articulation révèle même davantage à la fois la beauté propre à son désir d'être aimé - désir d'être aimé dont il à déjà été précisé qu'il fait autant partie de la grandeur de l'amour que le désir d'aimer.
L'offre divine d'un amour inconditionnel n'implique pas que cet amour n'attende rien en retour, car le double fondement de sa gratuité ne serait pas remis en cause par la présence, en Dieu même, d'une attente d'être aimé.
Son premier fondement consiste dans le fait que cet amour divin précède la réponse de l'être humain, et cela demeure vrai même si une réponse positive est ardemment désirée.
Son deuxième fondement consiste dans le fait que ce Dieu d'amour continuera d'aimer l'être humain et de frapper à la porte de son coeur, quel que soit le contenu de sa réponse, et cela aussi demeure vrai même si une réponse positive est ardemment désirée.
La clarification de ce double fondement permet de mieux situer ce désir, en Dieu même, d'être aimé par rapport à la gratuité de son amour inconditionnel : si une réponse positive de la part de l'être humain peut-être si ardemment désirée, ce n'est pas parce qu'elle serait une condition à remplir en vue d'être aimé de Dieu, mais plutôt parce qu'elle demeure le seul moyen d'établir un jour une communion d'amour vécue à deux, cette dernière ne pouvant se passer de ce choix libre et mutuel en dehors duquel aucune relation ne se développe ni ne s'épanouit.
Voilà de quoi mieux comprendre l'enseignement du Christ, je trouve.
Bien cordialement,
Ase