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Re: Puce à l'oreille

Posté : 23 sept.24, 23:38
par Salam Salam
En effet quand Constantin est devenu l’unique dirigeant de l’Empire romain, les membres de la chrétienté avaient des opinions divergentes sur la relation existant entre Dieu et Christ. Jésus était-il Dieu ? Ou avait-il été créé par Dieu ? Pour régler la question, Constantin a convoqué à Nicée les responsables de l’Église, non parce qu’il recherchait la vérité religieuse, mais avant tout parce qu’il ne voulait pas que la religion divise son empire.

Re: Puce à l'oreille

Posté : 23 sept.24, 23:57
par sansparole
Il y a un point très important c'est que l'édit de Milan n'est pas un simple acte de reconnaissance du culte chrétien, il est une reconnaissance de la liberté de culte.
C'est en quelque sorte la laïcité avant l'heure :
« Moi, Constantin Auguste, ainsi que moi, Licinius Auguste, réunis heureusement à Milan pour discuter de tous les problèmes relatifs à la sécurité et au bien public, nous avons cru devoir régler en tout premier lieu, entre autres dispositions de nature à assurer selon nous le bien de la majorité, celle sur laquelle repose le respect de la divinité, c'est-à-dire donner aux chrétiens comme à tous la liberté et la possibilité de suivre la religion de leur choix.(...) La même possibilité d'observer leur religion et leur culte est concédée aux autres citoyens ouvertement et librement, ainsi qu'il convient à notre époque de paix, afin que chacun ait la libre faculté de pratiquer le culte de son choix. Ce qui a dicté notre action, c'est la volonté de ne point paraître avoir apporté la moindre restriction à aucun culte ni à aucune religion. »

On voit bien là la volonté de co-Augustes d'assurer l'unité de l'empire en tolérant tous les cultes.

Re: Puce à l'oreille

Posté : 24 sept.24, 00:02
par prisca
Salam Salam a écrit : 23 sept.24, 23:38 En effet quand Constantin est devenu l’unique dirigeant de l’Empire romain, les membres de la chrétienté avaient des opinions divergentes sur la relation existant entre Dieu et Christ. Jésus était-il Dieu ? Ou avait-il été créé par Dieu ? Pour régler la question, Constantin a convoqué à Nicée les responsables de l’Église, non parce qu’il recherchait la vérité religieuse, mais avant tout parce qu’il ne voulait pas que la religion divise son empire.
CHAPITRE XV.

Origine de l'erreur d'Arius : Son progrès. Contestations entre les Évêques.

Bien que l'état de l'Eglise fut alors fort heureux, soit que l'on considère l'éclat quelle tirait de la vertu des Solitaires dont je viens de tracer l'image, ou de la paix dont la piété de Constantin la faisait jouir, elle ne laissa pas d'errer inquiétée par certaines questions, dont on n'avait jamais entendu parler, et que quelques-uns agitèrent sous prétexte de parvenir à une plus haute piété, et d'acquérir une plus parfaite connaissance de Dieu. Ce fut Arius Prêtre de la ville d'Alexandrie en Egypte qui les proposa le premier. Il sembla d'abord défendre la saine doctrine, mais depuis il favorisa les nouveautés de Méléce. L'ayant ensuite abandonné, il fut ordonné Diacre par Pierre Évêque d'Alexandrie. Il fut après chassé de l'Egypte par lui-même, parce qu'il ne pouvait souffrir que cet Évêque eût excommunié les partisans de Méléce, et qu'il ne reçût point leur baptême. Lorsque Pierre eut souffert le martyre, il demanda pardon à Achillas, fut rétabli dans les fonctions de son Ordre, et depuis élevé à celui de Prêtre. II fut fort considéré par Alexandre successeur d'Achillas. Comme il s'adonnait à l'art de raisonner, il s'engagea en des discours fort impertinents, et osa publier dans l'Eglise ce que personne n'avait jamais avancé, que le Fils de Dieu a été fait de ce qui n'était point auparavant, qu'il y a eu un temps auquel il n'était point, qu'étant libre il était capable de se porter au vice ou à la vertu, qu'il 63 était créé et fait, et plusieurs autres choses qu'on est obligé de dire quand on veut soutenir de semblables propositions. Quelques-uns de ceux qui avaient entendu parler de ces nouveautés, blâmaient Alexandre de ce qu'il souffrait qu'on les avançât. Mais cet Évêque jugeant qu'il était à propos de laisser la liberté aux deux partis de disputer sur une matière obscure, de peur que s'il la leur ôtait on ne crût qu'il aurait apaisé leur contestation par autorité et par force, plutôt que par persuasion, et par raison, il s'assit au milieu de son Clergé, et permit à chacun de dire ce qu'il voudrait. Il arriva dans cette dispute ce qui arrive d'ordinaire dans les autres, qui est que les deux partis tâchèrent de vaincre. Arius défendit opiniâtrement ses sentiments, et ceux du parti contraire soutinrent que le Fils de Dieu est de même substance que son Père, et éternel comme lui. S'étant assemblés une seconde fois, ils disputèrent encore sans se pouvoir accorder. Alexandre inclinait tantôt d'un côté, et tantôt d'un autre : mais enfin il se déclara pour ceux qui soutenaient que le Fils de Dieu est consubstantiel, et coéternel à son Père, et commanda à Arius de tenir le même sentiment ; et parce qu'il refusa de le faire, il le chassa de l'Eglise, avec les Prêtres, et les Diacres qui croyaient que sa doctrine était Orthodoxe. Les Prêtres étaient Aitalas, Achillas, Carpon, Sarmate, et Arius et les Diacres Euzoius, Macaire, Jules, Menas, et Helladius. Plusieurs personnes du peuple suivirent leur parti, soit qu'ils fussent persuadés qu'ils défendaient la vérité, en qu'ils eussent compassion de leur disgrâce, et qu'ils crussent qu'ils avaient été injustement chassés de l'Eglise. Les partisans d'Arius tâchèrent de prévenir les Évêques des autres villes, et pour cet effet leur envoyèrent leur profession de foi, et les prièrent au 64 cas qu'ils la trouvaient Orthodoxe, qu'ils écrivissent à Alexandre qu'il cessât de les persécuter, et s'ils jugeaient qu'il y eût quelque chose à redire, qu'ils leur fissent la grâce de le leur apprendre. Cette députation ne leur fut pas inutile, car le bruit de ces contestations s'étant répandu partout, elles commencèrent à partager les Pasteurs. Les uns écrivirent à Alexandre qu'il n'admît point Arius, ni ses partisans à sa communion qu'ils n'eussent rétracté leur doctrine, et les autres le prièrent de ne les en point retrancher. Alexandre voyant qu'Arius était appuyé par plusieurs personnes considérables par leur éloquence, et par la réputation de leur piété, et entre autres par Eusèbe Evêque de Nicomédie, homme savant et fort estimé à la Cour, écrivit aux Evêques qu'ils ne les reçussent point dans leur communion. Cette lettre aigrit extrêmement les esprits, et augmenta la chaleur de la dispute. Car après qu'Eusèbe, et ses partisans eussent plusieurs fois conjuré Alexandre de ne point rompre l'unité sans avoir pu le fléchir, ils commencèrent à se plaindre de sa dureté, et à soutenir avec plus d'animosité les sentiments d'Arius. S'étant donc assemblés à Bithynie, ils écrivirent à tous les Évêques de communier avec les artisans d'Arius, comme avec autres Orthodoxes, et d'exhorter Alexandre à y communiquer aussi. Alexandre n'ayant point déféré à leur prière, Arius envoya à Paulin Evêque de Tyr, à Eusèbe surnommé Pamphile Evêque de Césarée, à Patrophile Evêque de Scythopole pour leur demander qu'il lui fût permis, et aux autres Prêtres de son parti de faire leurs fonctions, et d'assembler le peuple, selon la coutume qui s'observe encore aujourd'hui à Alexandrie, que les Prêtres aient sous l'Evêque, des Eglises où ils assemblent les fidèles. Ces trois Evêques s'é- 65 tant assemblés avec les autres de Palestine , accordèrent à Arius sa demande , lui permirent d'assembler le peuple, comme il avait accoutumé , à condition de demeurer cependant soumis à Alexandre , et de le supplier de l'admettre à sa communion.


CHAPITRE LXI.

Contestation excitée par Arius.

L'EMPEREUR Constantin publia ces vérités à tous les habitants des Provinces par la lettre qu'il leur écrivit, et tâcha de les détourner de l'idolâtrie, et de les porter

au culte du vrai Dieu. Au milieu de la joie qu'il tirait de l'heureux succès d'une si louable entreprise, il reçut nouvelle d'un tumulte qui avait notablement troublé la

paix de l'Eglise. Il en fut très-sensiblement touché, et songea à l'heure-même aux moyens d'y apporter du remède. Voici quel était le sujet du tumulte. L'état de

l'Eglise était florissant, et les fidèles s'adonnaient avec joie à toute sorte de saints exercices. Leur repos était si bien affermi qu'il ne pouvait être ébranlé par aucun

ennemi étranger. Mais la jalousie leur dressa un piège. Elle se glissa parmi eux, et incontinent après entra impudemment dans les assemblées des saints Evêques,

elle les commit les uns contre les autres, et leur suscita des différends et des querelles sous prétexte de doctrine. Cette petite étincèle excita un grand

embrasement, qui commença dans Alexandrie, s'étendit sur l'Egypte, sur la Libye, sur la haute Thébaïde, et désola de telle sorte un grand 82 nombre d'autres

Provinces, que non seulement les Prêtres entrèrent en des contestations pleines d'aigreur ; mais que les peuples prenant aussi parti dans les mêmes différends,

firent une division, et un schisme très-funeste. Le scandale en fut si horrible que la doctrine sainte de notre Religion devint le sujet des railleries impies, et des

bouffonneries sacrilèges que les Païens faisaient sur leurs théâtres.

CHAPITRE LXII.

D'Arius, et des Partisans de Méléce.

LES uns disputaient dans Alexandrie avec une opiniâtreté invincible sur les plus sublimes mystères. D'autres contestaient dans l'Egypte, et dans la haute Thébaïde

sur une question qui avait été proposée dès auparavant, de sorte qu'il n'y avait aucune 'Eglise qui ne fût divisée. La Libye entière, et les autres Provinces sentirent

des atteintes du même mal. Ca les Ecclésiastiques d'Alexandrie ayant écrit aux Evêques touchant leur différend, il n'y en eut aucun qui ne se déclarât pour l'un des

deux partis.

CHAPITRE LXIII.

Constantin envoie un Evêque à Alexandrie, pour terminer le différend.

L'EMPEREUR étant sensiblement touché de la division de l'Eglise, et n'en ayant pas un moindre déplaisir qu'il aurait eu d'une disgrâce qui serait arrivée à sa famille,

envoya à Alexandrie un homme célèbre par la solidité de sa foi, et 83 par la générosité de la profession qu'il en avait faite en présence des persécuteurs durant les

plus mauvais temps, et lui donna une lettre pour les auteurs du différend. Je crois qu'il sera très à propos de l'insérer en cet endroit, comme une preuve

authentique du soin que ce Prince prenait des affaires de l'Eglise.

CHAPITRE LXIV.

LETTRE de Constantin à Alexandre Evêque, et à Arius, Prêtre.

Constantin, Vainqueur, à Alexandre Evêque, et à Arius, Prêtre.

« DIEU qui a la bonté de seconder tous mes desseins, et de conserver tous les hommes, m'est témoin que j'ai été porté par deux motifs à entreprendre ce que j'ai

heureuseté exécuté. »


CHAPITRE LXV.

Soins pris par Constantin pour rendre la paix à l'Eglise.

« JE me suis d'abord proposé de réunir les esprits de tous les peuples dans une même créance au sujet de la divinité, et ensuite j'ai souhaité de délivrer l'univers

du joug de la servitude sous laquelle il gémissait. J'ai cherchait dans mon esprit des moyens aisés pour venir à bout du premier dessein, sans faire beaucoup

d'éclat, et je me suis résolu de prendre les armes pour exécuter le second. Je me persuadais que si j'étais as- 84 sez heureux, pour porter les hommes à adorer

tous le même Dieu, ce changement de Religion en produirait un autre dans le Gouvernement de l'Empire. »

Ajouté 3 minutes 32 secondes après :
73 CHAPITRE XLVII.

Constantin écrit une lettre contre les Idoles.

CONSTANTIN faisant de jour en jour de nouveaux progrès dans la piété, écrivit une lettre aux habitants des Provinces, touchant l'aveuglement, avec lequel ses

prédécesseurs avaient adoré les Idoles. Il exhorta ses sujets par la même lettre à reconnaître Dieu, l'unique Souverain de l'Univers, et à mettre l'espérance de leur

salut dans la médiation de Jésus Christ. Je l'ai traduite de Latin en Grec sur l'original écrit de sa propre main, et je l'insérerai ici pour faire entendre à toute la

postérité, la voix éclatante avec laquelle il a publié les grandeurs de Dieu son Maître.