Posté : 22 mai06, 05:33
Le vin... et les musulmans d'avant...
http://perso.wanadoo.fr/geza.roheim/html/alcolt1.htm
- S'ils arrosaient d'un tel vin la terre d'un tombeau, le mort retrouverait son âme et son corps serait revivifié.
- Celui qui tient la coupe, la paume fardée de ce vin ne s'égarera pas dans la nuit; il tient un astre dans la main.
- la seule vue du cachet posé sur les vases suffit à faire tomber les convives dans l'ivresse.
- Ils ont dit: "Tu as péché en le buvant"- Non, certes, je n'ai bu que ce dont j'eusse été coupable de me priver.
- Prends-le pur, ce vin -, ou ne le mêle qu'à la salive du bien-aimé -, Tout autre mélange serait coupable.
Extraits de L’éloge du vin (Al-Khamriya), poème mystique de 'Omar ibn al-Faridh. Traduit par DERMENGHEM Émile, 1980, Paris, Ed. Véga. [pages: 109-1151
Lisez ceci:" Oui, je me suis trouvé en relation avec le vin, avec l'ivresse. Mais pourquoi le monde m'en blâme-t-il ? Oh ! Plût à Dieu que tout ce qui est illicite produisît l'ivresse ! Car alors jamais ici-bas je n'aurais vu l'ombre de la saine raison "
Ou encore "Je suis constamment attiré par le vin limpide, mes oreilles sont sans cesse attentives aux sons mélodieux de la flûte et du rubab. Oh, si le potier fait une cruche de ma poussière, puisse cette cruche être constamment pleine de vin"
Et d'al-Khayyam de poursuivre "Je bois du vin, et ceux qui y sont contraires viennent de gauche et de droite pour m'engager à m'en abstenir, parce que, disent-ils, le vin est l'ennemi de la religion. Mais, pour cette raison même, maintenant que je me tiens pour adversaire de la foi, je veux, par Dieu, en boire, car il est permis de boire le sang de son ennemi"
Et enfin "Appliques-toi à n'être jamais un moment privé de vin, car c'est le vin qui donne du reflet à l'intelligence, au cœur de l'homme, à la religion. Si Iblis (Satan) en avait goûter un seul instant, il aurait adoré Adam et aurait fait devant lui deux mille génuflexions"
(Extraits de Omar Khayyam, Les Roubaïates, éd. Seghers, 1965, Traduit du persan par J.-B. Nicolas, adaptation par J.-P Viber et Pierre Seghers)
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Il y aurait en fait deux genres poétiques qui se disputent ou se partagent ce registre bachique :
• ceux qui expriment directement des motivations purement bachiques, hédonistes, libertines, licencieuses (Ibn Kutaiba, Al-Mughira, al-Tharwani, Abu Nawas, Omar al-Khayyam[23], Ibn Sayhan.... ) et autres fins poètes, buveurs invétérés, amateurs de jouvenceaux (ghilman) et autres passions, qui d'ailleurs furent souvent en butte à la répression conjoncturelle et fluctuante de certaines autorités gardiennes de la morale officielle.
• et ceux qui lui substituent - discours substitué - leur quêtes décisives du bonheur divin, les mystiques, comme Ibn al-Faridh[24] (voir sa rhétorique dans l'annexe B), l’Amir Abdelkader, ou des poètes marocains du Malhûn, pour qui «le vin devient émanation de Dieu, et l’ivresse est oubli de tout ce qui n’est pas Lui »