anon a écrit :appréhender, c'est s'approcher de, mais non atteindre, l'objectif (!).
Jeu de mot. Jeu de mot seulement..
En réalité, le fait que l'on ne puisse pas se représenter une idée générale, n'implique pas le fait qu'elle serait indéfinissable. Au contraire, rien n'empêche de définir une idée générale du moment que l'on en a l'intuition. La définir, c'est cela que j'appelle l'appréhender. Et c'est nécessaire pour la communiquer. - Inversement, du moment qu'elle est générale, une idée clairement définie ne peut pas être représentée, comme c'est le cas pour le triangle et l’ellipsoïde: l'on ne peut se représenter que des triangles particuliers ou des ellipsoïdes particuliers, mais pas 'le triangle' ou 'l'ellipsoïde'..
Le fait que les mondes II impliquent une subjectivité possiblement irréductible en théorie ne récuse pas une objectivité du Monde III et des vérités générales dialectiques comme 'le bien'. Le Monde III n'est et ne restera à jamais pour nous qu'une appréhension rationnelle et logique de concepts généraux par le langage
[et psychique et morale de réalités de l'ordre du Mythe par le symbole]. C'est objectif..
anon a écrit :Peux-t-on "appréhender objectivement" ? moi, il me semble, que tant qu'on n'atteint pas l'objectif lui-même, on s'expose à de grosses surprises si on accorde trop d'objectivité à ce qui n'est encore qu'une approche.
Il n'y a rien d'objectif en soi.
Les Mondes I, II et III sont mutuellement dépendants.
Et l'objectivité ce n'est pas quelque chose que l'on atteint, l'objectivité c'est quelque chose que l'on définit et que l'on vérifie. C'est aussi
quelque chose contre quoi nos croyances se heurtent.
Elle ne s'aborde que par la dialectique
[et par l'impacte du Mythe] (pour ce qui est du Monde III) et la démarche scientifique (pour ce qui est du Monde I).
anon a écrit :Mais quel est le problème ? Tu as besoin de pouvoir dire que ce qui fonde la vérité de ta vie, personnelle, doive aussi fonder la vérité de la vie de tout-un-chacun ?
C'est une condition nécessaire pour parler d'objectivité cher ami. Je te le répète: je ne suis pas un adepte du relativisme....
Ce qui fonde nos vécus dans ce qu'ils ont d'objectif c'est le Monde I.
S'il n'y avait pas d'objectivité, il n'y aurait pas de science possible, ni de transmission possible des savoirs, aucune possibilité de les vérifier.
Attention aussi aux domaines de vérité considérés:
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Exemple: à quel domaine de vérité fais-tu allusion quand tu parles de ma vie?
Et quel est le problème? ! Penses-tu être l'auteur de la vie sur Terre et des formules d'Euler?
anon a écrit :Pour moi, quand je t'entends vouloir ainsi définir le bien "objectivement", je pense à la tour de Babel : un seul langage, un seul objectif, pour tous. Tu ne trouves pas que c'est un peu triste ? (j'écarte bien sûr volontairement la soit-disant jalousie de Dieu, qui a peur que les hommes viennent lui faire concurrence...)
Poser qu'il n'y a pas un bien objectif définissable, un bien qui soit donc objectivement le bien pour tous, c'est poser l'impossibilité d'un bien commun qui deviendrait par là même automatiquement illusoire.
C'est ça qui serait triste..
Et non! Le bien ce n'est pas un seul objectif pour tous, mais un seul et même principe et une seule et même fin pour tous.
Rappelle toi de ma définition:
J'm'interroge a écrit :"Le bien c'est ce qui donne sa valeur unique et sa signification à toute situation, à toute chose et à tout être, c'est ce qui fait que rien ni personne n'est remplaçable et que tout s'intègre dans une harmonie génératrice de variété, de beauté, de joie, de vérité et de sens."
Le bien donne sa valeur unique et sa signification à tout objectif propre, à toute finalité propre..