mi-ka-el a écrit :
pour ceux qui prennent ce topic en cours, allez dans ce lien et découvrez des traductions protestantes de jean 8:58 et donnez votre avisPs:je vous demande d'aborder ce seul verset dans ce topic. Merci
Bonjour,
Il me semble que la traduction "j'étais" relève de la concordance des temps en langue française puisque dans cette langue il est impossible de dire "avant qu'Abraham ne fut je suis".
La question qui se pose c'est comment les grecs, ou plus exactement les grecs de la Koinê tardive, coordonnent les temps de leurs propositions.
L'indicatif présent est un présent duratif, c'est un imperfectif, il désigne un état ou une action qui est installée dans la durée au contraire de l'action ponctuelle (aoriste) ou encore au contraire du résultat passé d'une action passée (parfait).
Comme son nom l'indique l'imparfait assure souvent la même fonction d'imperfectif dans le passé que l'indicatif présent.
On voit dans le prologue de l'évangile selon saint Jean l'imparfait qui traduit une réalité non ponctuelle, une réalité éternelle, perçue dans le passé.
On s'attendrait donc à rencontrer le même imparfait en Jean 8,58. Le français et le grec s'accordent sur ce point.
Et tout le monde aurait traduit "j'étais"
La présence de cet imperfectif présent pour parler du passé n'est pas dans l'ordre naturel de la concordance des temps en grec. Il exige de la part du traducteur une prise de position.
Toutefois, "egô eimi"
tout seul veut dire mille choses, par exemple "c'est moi" ou "me voici".
Mais curieusement le grec répugne à utiliser le verbe "eimi" à un temps conjugué juste pour signaler la présence, il préfère de beaucoup ne rien écrire du tout, comme en hébreu, ou bien le participe présent "ôn" ou bien le substitut habituel "ginomai" ou encore des verbes plus précis comme "pareimi".
Si quelqu'un peut me fournir des exemples de versets où le verbe "eimi" est employé sans attribut simplement pour exprimer l'existence, je suis preneuse.
Moi je ne suis pas satisfaite de ma quête car je n'ai pas réussi à chercher de façon exhaustive...
Pour conclure provisoirement,
Il y a donc à mes yeux deux curiosités dans ce "egô eimi" à la fois le temps, l'imperfectif, et à la fois le verbe "eimi".
Alors à force de curiosités comment ne pas songer à une intention très précise du saint apôtre et évangéliste Jean ?
Peut-on se satisfaire d'une traduction en "trop bon" français avec l'imparfait ?