Bonjour Blaphafas
Blaphafas a écrit :Oui, on peut parler de comportement moral car tu es libre de respecter la Loi ou d'y contrevenir. La respecter, quel que soit le motif, est moral.
Vous avez raison, je peux procéder librement à un arbitrage entre les avantages que me procurent immédiatement la transgression et les inconvénients d'une éventuelle sanction.
Si je choisis le respect sans envisager de peser le pour et le contre, alors j'adopte un comportement moral.
En revanche, si je choisis le respect après avoir mesuré le préjudice que je subirais éventuellement si je suis condamnée, alors je n'ai pas adopté un comportement moral.
Blaphafas a écrit :Quant à aider les Restos du Coeur, je ne parlerais pas nécessairement de morale : ne pas les aider est-il immoral ?
Ce qui est moral c'est le libre engagement vis à vis d'autrui.
Si je dis "Demain, je viendrai avec vous distribuer des repas" et que je ne le fais pas, je n'ai pas respecté un engagement moral, qu'il s'agisse des Restaus du coeur, du Secours Catholique ou de n'importe quelle association. Personne ne m'avais imposé ce bénévolat, j'ai souscris un engagement moral que je n'ai pas assumé.
Et vous touchez un autre point, est-il moral de ne pas s'occuper des démunis ?
Blaphafas a écrit :
C'est troublant de vous lire ici, car votre texte est plutôt accablant pour la thèse du mariage pour tous. C'est surtout le lobby gay et lesbien qui revendique le "droit" au mariage. Pour ma part, j'appuyais surtout sur le caractère moral, de par l'engagement que les époux prennent l'un envers l'autre pour apporter une autre vision du mariage.
Mon opinion est que le "mariage pour tous" n'est pas un changement majeur dans notre société, il ne fait qu'entériner une évolution où ce qui se joue essentiellement n'est pas la
conjugalité (et sincèrement je suis convaincue que les promoteurs du mariage pour tous s'en moquent éperdument) mais la
filiation.
Ce que je déplore c'est la
dérive consumériste où ce qui importe est en réalité le "
droit à l'enfant".
Bien sûr, le "mariage pour tous" ébranle considérablement le symbole "mariage" mais justement je crois que ce symbole "mariage" dépend de chacun et que par conséquent, la collectivité peut se choisir une nouvelle symbolique en rupture avec celle qui prévalait avant et qui est désormais minoritaire.
Se battre au plan symbolique est légitime mais sans perspective de succès pour les désormais minoritaires, ce n'est qu'un combat de témoignage.
Se battre au plan du "droit à l'enfant" a été assumé et notamment par des intellectuels de gauche, mais le black out s'est vite imposé et surtout ils avaient loupé le coche, il fallait se battre sur ce plan-là il y a vingt ans voire beaucoup plus :
qui a inventé l'adoption plénière en France ?
Blaphafas a écrit :
Pour le reste de votre analyse, je suis d'accord. J'ai réagi à l'un de vos message car je le trouvais assez méprisant pour une institution qui parle encore à pas mal de gens, qu'il s'agisse de personnes croyantes ou athées. Lorsqu'une personne demande son conjoint en mariage après 17 ans de vie commune, par exemple, c'est que le mariage confère, dans l'esprit au moins de celui/celle qui le demande, une dimension supérieure à leur union.
Je distingue l'institution civile que je glorifie pas (au risque de la mépriser, et je comprends très bien votre incompréhension...) de l'engagement moral que j'admire.
Je suis heureuse que mon époux et moi ayons pu surmonter jusqu'à présent toutes les difficultés.
L'institution civile
à mes yeux n'a absolument aucun rapport avec l'amour hétérosexuel et par conséquent elle peut unir n'importe quel couple ou n'importe quelle paire.
Par contre, c'est cette institution qui gère la filiation et les rapports de parenté.
Et c'est ici que se pose la question du primat de l'hétérosexualité.
L'engagement moral peut se célébrer entre amis s'ils ne veulent pas passer devant une autorité religieuse.
Au même titre que certains maires qui veulent faire jouer une droit de réserve, les couples hétérosexuels peuvent très bien distinguer leur mariage "engagement" du formalisme civil que les intérêts financiers, fiscaux etc peuvent leur imposer.
Très cordialement
pauline