@jminterroge
je reviens plus tard sur d’autres points de ta philo des sciences en général
Il y a progrès. Il s`agit bien de scientisme-positivisme autour de la notion de fait et de son lien avec la notion d’existence (problème métaphysique, car il concerne l`être, l’ontologie donc; quelque chose, peut-être, comme: “Etre existant signifie être objet de science empirique.” ). Probablement que le pt le plus central est celui ci:
ChristianK a écrit:
Vu autrement: supposons que Dieu existe effectievement (1), mais qu`il soit radicalement impossible de le savoir (2), aussi bien par la science que par la philo, et que tout le monde, athées compris soit réduit à un fidéisme total ou peut-être pas total , mais probabiliste (3). Puisque Dieu existe, il sera un fait objectif, mais INCONNU (4). C`est ca le point au sujet du sens de fait objectif. Si on remplace fait objectif par fait réel, on aura une autre connotation (voir post ci bas)
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1) Effectivement dis-tu? 'Effectivement' signifie 'dans les faits'...
2) S'il est impossible de le savoir, comment peux-tu le poser comme existant 'effectivement' ?
3) Attention, les mots ont un sens! Celui que ce mot revêt dans les sciences n'est pas celui que tu emploies.
4) Un fait objectif et inconnu: ça n'existe pas! Un fait est forcément un élément de la connaissance objective, car d'une manière ou d'une autre, un fait constitué est toujours observable.
J'affirme l'inexistence OBJECTIVE de 'Dieu', autrement dit ma position c'est que 'Dieu' n'est pas un fait scientifique. C'est comme ça, que tu le veuilles ou non: 'Dieu' n'est pas du domaine des choses existantes dans les faits,
Nous sommes d’accord! A condition que fait objectif veuille dire fait objectif scientifique et observable. Ce qui concerne les faits objecifs scientifiques et observables ne concerne pas les faits obectifs philosophiques non observables qui concernent en partie l’ existence réelle des choses qui sont hors de la portée des sciences. Tu dis que les seconds ne sont pas des faits objectifs, mais c’est seulement une affaire conventionnelle de définition: je suis d’accord si faits objectifs = faits objectifs scientifiques, je rejette si faits objectifs = faits objectifs philosophiques. Si tu rejette conventionnellement ce second sens (tu es scientiste sur la notion de fait), alors je pourrais si tu veux te laisser ta notion de fait objectif, et simplement dire que la théologie naturelle s’ occupe de fait non-objectif. Si , conventionnellement encore, tu rejette cette dernière notion, je pourrais si tu veux te le concéder et dire encore plus simplement que la théologie naturelle s’occupe de la réalité des choses, de l’existence réelle des êtres non observables. Et ici tu ne pourras pas faire équivaloir existence réelle avec fait objectif, pcq dans tes prémisses tu as dis que tu n’affirmais pas une inexistence réelle (tu te limites à dire que dieu n`est pas un fait objectif).
Pour les détails:
1) Oui, dans les faits (états de fait); mais pas dans les faits connus. P.ex. fait=existence réelle hors de toute connaissance
2) Je ne le pose pas justement, le suppose. Si tu dis qu`on ne peut le supposer, ceci est très indicatif de ta position qui va tendre vers l’idéalisme (exister=être connu). Mais ca va mal avec le scientisme car la science a une pente naturelle vers le réalisme, elle présuppose généralement que l’existence des être est indépendante de nous.
3) Oui, et on voit bien que le problème est celui du positivisme scientiste. Pas de problème avec ses définition du moment qu`elles sont conventionnelles et méthodologiques. ce n`est que le sens des conventions méthodologiques scientifiques. Ces conventions concernent un univers limité.
4) rien n`est plus indicatif que cette formule. Les mots étant conventionnels, si fait inconnu est contradictoire comme je l`ai justement supposé dans mon dernier post sur ta position, alors je vais éliminer la notion de fait et vais parler d`être et d`existence réelle des êtres. Tous les êtres ne sont pas des faits. Alors les atomes d’hydrogène au temps de Platon étaient des êtres objectifs (existants indépendammenent de la subjectivité) réels mais pas des faits objectifs.
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je reviens sur quelques éléments. Sur le glissement entre athéisme et agnosticisme: rien n’est plus clair que ta formule, tout à fait logique dans ta pôsition:
“On peut croire en 'Dieu' tout en étant scientifique et même, je vais te surprendre:
TOUT EN ETANT ATHEE! “
C`est encore une question de mots. Si athée veut dire je ne sais pas que Dieu existe, ou même je crois que du point de vue scientifico-philosophique il y a 75% des chances que Dieu n’existe pas; alors il est vrai qu’on peut quand même dire je crois que Dieu existe.
Mais le problême de vocabulaire ici c’est que si on dit j’affirme que Dieu n’existe pas (une inexistence), cèst clairement de l’athéisme, et alors comment peut aussi dire qu’on crois en son existence (le contraire de ce qu’on affirme?). Il y a glissement entre agnosticisme-atheisme. L'athéisme doit d'abord être l'affirmation d'une inexistence réelle.
sur quelques points :
1) J'affirme l'inexistence OBJECTIVE de 'Dieu', autrement dit ma position c'est que 'Dieu' n'est pas un fait scientifique. C'est comme ça, que tu le veuilles ou non: 'Dieu' n'est pas du domaine des choses existantes dans les faits,
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Je comprends pourquoi la question de l’abstention te parait bizarre. Tu passes de Dieu n’est pas un fait objectif à une affirmation d’inexistence objective, et c’est justement le problème. (D’autant plus que si Dieu (en tout cas un Dieu transcendant) était un fait objectif, intramondain, il n’EXISTERAIT PAS, car il serait comparable à de la matiêre ou de l’être créé) .
Voici: Dieu nèst pas un fait scientifique signifie simplement que la science n’affirme pas son existence, elle ne le voit pas; et ne pas affirmer c’est s’abstenir. Ce n’est PAS affirmer une inexistence. Et tu dis que Dieu reste une hypothêse et c’est exactement ca: il se serait pas une hypothèse si la science affirmait son inexistence (qui est aussi une hypothèse donc). La science ni ne constate ni ne voit l’inexistence de Dieu, cette inexistence n’est PAS un fait scientifique, c`est la 2e face de la conclusion que tu négliges.
Alors je vais dire, tout aussi validement:
-La science n’affirme pas l’inexistence de Dieu comme fait objectif
Donc Dieu existe probablement (ou l’inexistence de Dieu n’est qu’une croyance)
Si tu considères cette seconde pointe de la fourche tu vois tout de suite le problème de l’abstention. Cèst pourquoi aussi au lieu de parler de dieu il est mieux de parler d`existence et inexistence ou d’état de fait d’inexistence et existence.
Ce n’est pas seulement l’existence comme fait objectif qui n’est pas affirmée mais AUSSI l’inexistence. Du point de vue logique, je rappelle:
-L’existence de Dieu n’est pas un fait objectif ou scientifique et
-L’inexistence de Dieu est un fait objectif ou scientifique
sont 2 propositions différentes : si Q est non-P, non-Q ne sera pas nécessairement P. Si De gaulle n’est pas Anglais, Non-deGaulle n’est pas nécessairement Anglais.
Tout se passe comme si tu passais de l’un à l’autre.
Une métaphore: l'oeil peut dire qu'il ne voit pas un objet, mais non la non visibilité d'un objet invisible. L'objet invisible lui échappe entièrement et il s'abstient, il ne pose aucune négation, car il outrepasserait sa propre portée pour aller au dela.
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2) Qui te dit qu'il existe quelque chose indépendamment de la connaissance que nous en avons?
La position 'réaliste' correspond bien en philosophie à ce que tu dis, mais il faut bien comprendre et expliquer clairement que c'est une position strictement métaphysique en rien scientifique.
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C’est toi qui me le dit: Dieu , ou toute autre chose, est une hypothèse puisqu’il peut exister. Ce n’est donc pas la connaissance qui cause son existence. On est réaliste.
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3) Tu nies, il semble, que ta position soit un athéisme probabiliste. Tu sembles affirmer une inexistence objective tout en maintenant une existence possible comme hypothèse. Alors ta position serait que il y a une inexistence connue pour l’instant mais aussi une possibilité d’existence inconnue. Je ne vois pas la différence entre ca et un athéisme probabiliste
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4) ``Quant à l'argument d'autorité... Autorité en vertu de quoi? Et en quoi ce que profèrent les religieux aurait-il d'emblée le cachet de la moralité?
Dernière chose: en quoi la pratique d'une religion qui encourage parfois certains comportements moraux ferait-elle de 'Dieu' un fait, même si on le dit non objectif? ``
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Il ne s’agit pas seulement de moralité. L’argument d’autorité consiste à dire qu’une proposition est vraie pcq dite par untel, en religion ou ailleurs. César est mort le 15 mars est connu par argument d’autorité . Je connais qu’il pleut sans l`avoir vérifié pcq un ami me l’a dit et je le crois par argument d’autorité. Ces propositions non scientifiques sont des faits non objectifs (si on prend objectif dans ton sens, on n'est pas obligé mais on peut le concéder) (en encore, faut voir si un fait passé est encore un fait car il n’existe pas)