Oui, je comprends.
Le problème est avant tout terminologique.
On peut arbitrairement décréter que le mot race doit être réservé aux animaux d’élevage et refuser d’utiliser ce terme comme marqueur de groupes naturellement constitués.
C’est donc plus une position idéologique que scientifique bien que l’idée émane de scientifiques.
Non, tu n'as pas compris.
C'est un peu comme si tu disais que la non-utilisation du terme "espèce" pour désigner le genre Homo était "idéologique"... Que les méchants scientifiques "
refusent" d'utiliser le terme espèce pour parler du genre Homo.
En réalité ce n'est pas un refus, et encore moins un refus idéologique. C'est juste que ce n'est pas le sens du mot en terme biologique.
Les mots ont un sens en science, et on ne peut pas les utiliser n'importe comment ou en reformuler arbitrairement les définitions pour les employer comme on veut.
On ne peut pas décréter, par exemple, que le genre Homo est une espèce, juste parce que ca nous plait.
Par contre, on peut effectivement arbitrairement décider de reformuler ces définitions à sa propre sauce idéologique.
Et c'est ce qui se passe avec ceux qui tiennent tellement à réintroduire le terme de race, pourtant aussi inutile qu'inopérant chez les humains : les motifs sont uniquement idéologiques et sont dénués de fondements scientifiques.
Il s'agit simplement de faire des catégories arbitraires, et de vouloir absolument les appeler "races".
Changer de terminologie ne change rien aux faits, car il apparaît que des différences morphologiques et génétiques existent entre des groupes humains. Et par des mesures, on peut les identifier et les classer selon des critères arbitraires.
Oui : et si on pousse cette logique, on se rend compte qu'il y a aussi des différences morphologiques et génétiques entre les individus, pas seulement les groupes.
Et on aboutit donc à 1 "race" par individu, puisque nous sommes tous différents.
C'est pour cela que le concept de race est scientifiquement inopérant chez les humains : il est tout-entier dépendant de l'arbitraire et de l'idéologie de celui qui décide d'inventer telle ou telle race.
Et on se retrouve avec une mentalité proche de celle du XIXe siècle, à chercher à compartimenter les gens en fonction de la moindre différence génétique.
Pour revenir à nos ex., si le gorille des montagnes est une sous-espèce ou variété ou race de gorille, alors l’aborigène australien est une sous-espèce ou variété ou race humaine. Il faut choisir le même mot pour désigner le même phénomène sinon on ne se comprend plus.
Et non. Pas de chance.
Contrairement aux populations de gorilles qui ont été isolées les unes des autres pendants des milliers d'années, les humains n'ont pas assez de différences génétiques pour qu'on puisse parler de sous-espèces.
D'ailleurs tu n'arriveras pas à trouver le moindre marqueur génétique qui sera à la fois présent chez tous les aborigènes, et absent chez tous les autres humains.
Où est donc la "race" que tu tiens tant à créer, donc ?
Des tas de gens ont essayé. Ils se sont lancés dans de grandes classifications raciale. Devant la difficulté de découvrir de véritable "races" humaines, certains sont allés jusqu'à établir plus de 400 critères génétiques pour essayer de séparer les populations.
Il faudrait d’ailleurs que les scientifiques eux-mêmes se mettent d’accord entre eux. Ce qui est loin d’être le cas.
Comme souvent quand il s'agit d'introduire un terme non-scientifique à une application se voulant scientifique.
Même la définition de la "race" est arbitraire.
Tantôt c'est une ethnie, tantôt une sous-espèce... A chaque fois un synonyme de quelque chose de déjà existant.
La seule raison qui pousse certains à vouloir réintroduire le terme est idéologique.
Pas forcément raciste.
Certains s'imaginent juste que ca fait "
rebelle" de parler de "
races" juste parce qu'on ne le fait plus depuis la fin (officielle) des ségrégations racistes en occident et que dans leur tête, la moindre variabilité génétique peut-être appelée "race".