"Jésus leur répondit donc : Amen, amen, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu'il voit faire au Père ; ce que celui-là fait, en effet, le Fils aussi le fait
pareillement. 20.Car le Père est ami du Fils, et il lui montre tout ce que lui-même fait ; il lui montrera des œuvres plus grandes encore, pour que, vous, vous soyez étonnés. 21.En effet, tout
comme le Père réveille les morts et les fait vivre, ainsi le Fils fait vivre qui il veut. 22.De plus, le Père ne juge personne, mais il a remis tout le jugement au Fils, 23.pour que tous honorent le Fils
comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé. En effet,
tout comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même" (Jean 5,19-23 et 26)
Que signifie les innombrables "comme" de ce texte ?
Nous pouvons noter que l'auteur emploie de termes synonymes qui nous renseignent sur le sens du mot "comme" ?
Au v 19, l'auteur souligne que la divinité du Père se manifeste chez le Fils par
l'imitation, ce qu'il développera dans la suite avec ses "comme", or ce texte utilise le terme "
pareillement" qui pour sens "
De la même manière" ou "
à l'identique". Au v 26, nous retrouvons la formule : "
tout comme", qui constate un fait
équivalent ou
similaire à l'élément qui le précède.
Ainsi au v 26, quant l'auteur affirme : "
tout comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même", il veut souligner que Jésus est source de vie, d'une manière équivalente au Père, d'une manière identique. D'ailleurs, si on refuse cette notion d'équivalence, comment définirions-nous, le fait que Fils puisse avoir la vie en lui-même, d'une manière amoindrie ?
L'expression "d'avoir la vie en lui-même" est forte et indique que le Fils est source de vie.
Si nous revenons au v 21, il affirme que "le Fils fait vivre qui il veut" comme le Père, ainsi le Fils à même l'initiative de décider qui doit vivre, puisque tout jugement lui a été remis mais posons une question, comment le Fils peut-il faire vivre qui il veut, d'une manière amoindrie, par rapport au Père, comment cela se manifeste-il d'une manière concrète de faire vivre quelqu'un d'une manière amoindrie ?
Il est clair que le terme "comme" a le sens de "analogiquement", autrement les textes n'aurait aucun sens.
Maintenant intéressons-nous au v 19 et au fait que le Fils dise : "le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu'il voit faire au Père".
Chez Jean, la divinité ne correspond pas à des identités analogues mais à une nature divine émanant du Père partagée avec le Fils, Le Fils est consubstantiel au Père, ils sont unique par la substance. Ainsi une des manières dont se manifeste cette nature divine partagée, c'est l'imitation, le Fils fait exactement comme le Père, ainsi il est source de vie
comme le Père, il donne la vie à qui il veut
comme le Père. Conclusion, comme le Fils fait exactement comme le Père, il manifeste la divinité du Père. De part en part c'est la même divinité qui tantôt se différencie, tantôt s'identifie mais c'est le même "Dieu" qui se joue d'un bout à l'autre.
Le verset 22, nous explique que le Père a remis tout le jugement au Fils, POUR que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. L'honneur dû au Fils est-elle moindre que celle du Père ?
La suite du texte nous renseigne, elle indique : "Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père", le refus d'honorer le Fils correspond au fait de ne pas honorer le Père, ce qui souligne la notion d'équivalence.
Je termine en citant Jean 14,1 : "Mettez votre foi en Dieu, mettez aussi votre foi en moi".