Chacun sait, sauf Homère, que la meilleure façon de comprendre un texte ancien n'est pas de lire les traductions les plus modernes, mais au contraire de rechercher celles qui sont le plus proches du texte.
En effet, ceux qui nous disent que la modernité d'une traduction est un gage de vérité oublient qu'en disant cela, ils rejettent les traductions qui, il y a un siècle, par exemple, était présentées comme modernes et donc plus fiables.
Cela signifie que dans 10 ans ou plus, les traductions modernes actuelles seront elles aussi considérées comme faillibles.
Il y a plusieurs sortes de traduction, les littérales et les approximatives.
Par exemple, la BFC ou bible en français courant a fait un choix, celui se sacrifier la littéralité à la qualité du texte rendu, ainsi quand on lit cette traduction, on la trouve plus fluide, plus facile à comprendre, plus accessible.
A l'opposée de ce type de traduction se trouvent celles qui restent attachés strictement aux mots, à leur place dans le texte, à la ponctuation originale, et parmi ces traductions se trouvent en première ligne celles que nous nommons les interlinéaires.
Ce type de traduction vous propose en même temps le texte grec d'un côté, et sa traduction souvent mot à mot de l'autre côté.
Lorsque vous étudiez un texte dont le sens est discuté, parce qu'il est compliqué, la meilleure des traductions sera, sans le moindre doute, l'interlinéaire, par contre, lorsque vous voulez lire la bible comme on lit un autre ouvrage, au fil de l'eau, sans intention particulière, une traduction comme la BFC sera la bienvenue car beaucoup plus fluide et agréable.
Pour ce qui nous importe ici, avec Daniel 9, c'est de bien comprendre le sens original du texte ce qui impose que nous utilisions une traduction interlinéaire.
Voici comment le texte y est rendu:
- Sache donc et comprends qu'à partir de l'ordre qui sera donné de parler et de rebâtir Jérusalem, jusqu'au roi Christ, il y aura sept semaines et soixante-deux semaines ; et l'ancien temps reviendra, les places et les remparts seront relevés, et les temps accomplis.
https://theotex.org/septuaginta/daniel_ ... eod_9.html
C'est le texte de la Septante que je vous propose. Difficile de trouver plus expert en langue que ces experts là.
Dans notre discussion, difficile aussi pour moi d'être plus objectif puisque je vous propose la traduction issue d'une religion qui devrait adopter l'hypothèse de Homère, et qui n'a surtout aucune intention de traduire pour faciliter une lecture chrétienne du texte.
Or, si vous lisez objectivement ce texte, sans a priori, vous y trouvez une affirmation assez simple qui est celle-ci.
à partir de l'ordre de reconstruire Jérusalem, jusqu'au roi Christ, il y aura 7 semaines et 62 semaines; .
Je n'ai absolument rien modifié, rien ajouté, les mots, les points, les virgules sont restés à leur place. Notez avec intérêt que cette partie du texte se termine par un point virgule, ce qui signifie que ces experts considèrent que le bout de phrase "
il y aura 7 semaines et 62 semaines;" est complet et fait partie de la même affirmation.
Il n'a pas été choisi de traduire :
il y aura 7 semaines et il y aura 62 semaines; mais
"il y aura 7 semaines et 62 semaines;. En d'autres termes la forme verbale
il y aura englobe les 7 et les 62 semaines, ce qui impose l'addition des deux.
Il y aura donc bien 7 + 62 semaines entre l'ordre et le roi Christ.
Ce n'est pas la première traduction interlinéaire que je vous propose, j'en a cité déjà 2 qui vont dans le même sens.
Alors, qui rend le texte le plus fidèlement ? J'opte pour l'interlinéaire, beaucoup plus fiable car il ne s'inquiète que du sens alors que les traductions modernes choisissent souvent d'autres critères comme la beauté du texte rendu (BFC).
Dans 20 ans, les traductions modernes de Homère deviendront des traductions ordinaires et anciennes alors qu'une traduction interlinéaire ne changera pas.
a+