Tiel a écrit : En cela l'expansion de l'Islam et des sociétés musulmanes est tout à fait conforme à ce qu'on observe pour la plupart des autres expansions culturelles, religieuses et/ou impériales, à savoir conquêtes par le sabre avec parfois des accommodements sociaux (tolérance de minorités religieuses et syncrétismes)! En cela les sociétés et empires musulmans ont répandu leur religions plus divers autres traits et spécificité culturels en bonne partie par le sabre comme n'importe quel autre société et empire on pourrait presque dire que c'est d'une banalité confondante!
Pas d'accord sur la généralisation et la banalisation.
Un long préambule est nécessaire; dsl.
L'empire romain a bâti là où il a conquis; après la fureur des armes, les pioches pour les routes et les aqueducs, les temples et les monuments publics. Puis les institutions. Puis la houe, car l'ancien soldat devenait paysan -état social considéré comme élevé dans la Rome antique. Nombre de nos mots français usuels ne viennent pas du latin classique, mais de l'argot des soldats romains occupés à défricher leur lopin (cheval, par exemple). Après la colonisation, pacification, puis mariage de l'ex-soldat et mixité.
La colonisation "protestante" dans son ensemble (anglais en Inde; anglo-allemands en Chine) a vécu sur le dos du peuple conquis, cherchant partout et toujours à l'exterminer ou à l'annihiler, par le sang, par l'alcool, par la drogue (1° et 2° guerre de l'opium), par l'art d'attiser les querelles intestines; les colonisateurs de l'empire britannique n'ont jamais rien fait pour leurs colonies, qu'elles s'occupaient seulement de soumettre et d'exploiter 'à mort' -jusqu'à la mort des colons, pressurés au sang.
Après le fracas des armes, esclavage des indigènes sous le fouet du colonisateur. Jamais de colon qui s'implante, se marie et bâtit sa petite ferme pour faire famille avec une femme indigène. Ce serait "Schoking!" pour un British.
Quant aux colonies allemandes en Afrique, sous le II°Reich, elles entrent dans ce cadre. Tirer le + possible de richesses, sans rien apporter en échange; mais des liens sociaux plus forts et plus étroits (que les Anglais) avec les colons, en Afrique noire comme au Maghreb -comptoirs allemands à Agadir... Des mots, des expressions en sont restées... incorporées à la langue berbère tach'la'hid
La colonisation 'catholique' en Amérique du sud fut très différente: on massacre un temps; le Jésuite arrive, jette l'anathème sur les massacreurs -qu'on fait pendre qqfois-, et on passe à autre chose: routes, écoles, dispensaires, églises, postes, douanes. C'est une colonisation très "romaine", mais avec l'hystérie latino qui prend qqfois les peuples hispano-portugais. Soif de l'or, frénésie sexuelle pathologique, disproportion de la réaction face à une action/provocation.
La colonisation catholique au Maghreb est essentiellement française -pas grand intérêt ni historique ni sociologique d'évoquer les gambades italiennes en Libye sous Mussolini-. La plus proche de la colonisation romaine.En essayant de tuer le moins possible: aucun massacre pour intimider ou pour le plaisir comme faisaient les Espagnols. La Tunisie est devenue colonie, et dvpt intensif de ses super-structures (routes et ports). L'Algérie ne pouvait pas devenir une colonie française, puisqu'avant l'arrivée des Français, en 1930, ce n'était pas un pays; c'était le "Désert de Barbarie", sous occupation des Seldjoukides ottomans: les indigènes esclaves des Turcs, de la Sublîme Porte. Le désert est devenu Algérie, pacifiée -les Kabyles attendaient bp de la France, y compris ds le domaine religieux; puis assainie (les marais au sud et à l'est d'Alger asséchés); modernisé: routes, écoles, dispensaires, hôpitaux, postes, ports, douanes, administration. Et c'est devenu des départements français. La Maroc, quant à lui, n'était ni colonie ni département français, mais sous le régime du Protectorat. La connaissance du pays, la compréhension des rites, coutumes et religion des tribus fit que le Mal Lyautey avait l'allégeance ET le respect admiratif des chefs des principales tribus. Pas ses successeurs. La France y a beaucoup bâti, même si les combats dans le sud (dans le Jbel Sahrro) ont retardé la modernisation. Un état détaillé des dépenses et recettes de la France au Maghreb a montré que le solde pour la France avait été déficitaire: elle a plus dépensé qu'elle y a gagné (à la différence de l'Indochine).
Par rapport aux populations indigènes, la France de la III° République (maçonnique et anti-cléricale) et du II° Empire (toujours maçonnique et de plus en plus anti-cléricale) n'a pas cherché à exporter le catholicisme, et les instituteurs devaient bien prendre garde à ne rien faire qui puisse être considéré comme de la propagande religieuse. On n'est plus au temps (béni?) de la colonisation de l'Argentine par les Espagnols.
Ni les Romains ni les Occidentaux catholiques n'ont cherché à exterminer, à détruire ou à mettre en esclavage les peuples qu'ils colonisaient. Bien au contraire. Le colonisateur avait besoin que l'indigène soit fort, bien nourri et amical, pour travailler pour lui.
Maintenant l'Islam.
Dès le début, des massacres. Pas des guerres, non. Des massacres. Des tribus juives entières massacrées dans des oasis -liste facile à trouver- femmes, enfants, vieillards. La Tunisie, ce phare brillant de prospérité, de richesses, de culture -St Augustin en était issu, peu de siècles avant les rezzou islamiques; la Tunisie, ce joyau architectural (le Port!) et cette luxuriance agricole; tout a été ravagé par l'Islam. Tant de massacres que l'envahisseur arabe ne parvenait plus à faire tourner l'économie (produire, construire) faute de bras disponibles. Ce n'était plus des "erreurs", mais la seule façon de conquérir à leur disposition, d'est en ouest. Plus à l'ouest, ils ont massacré les Kabyles, puis ont continué vers le Maroc (qui s'appelait Mauretania pour le sud, et Tingitane pour le nord, à cause de Tanger). Revenant sur leurs pas en Kabylie, ils ont vu que les Kabyles étaient revenus à leur religion: le christianisme catholique. Nouveau massacre. Avec viols pour assurer la mixité. Les Arabes ont massacré 6 fois les Kabyles, pendant 1 siècle. Mais déjà moins violents qu'en Tunisie.
Plus on va vers l'ouest, plus ça se calme.
Au Maroc, la mayonnaise "Islam" a pris très bien et très vite, servant d'abord de ciment pour unifier les tribus et les peuples, en une nation.
Pour ce qui est de bâtir ou de fonder des institutions publiques, walou ma keinch! bien sûr, vu que c'étaient les soldats-colonisateurs, nomades, au fonctionnement tribal... et qu'ils avaient tout à apprendre des peuples qu'ils colonisaient. Ils s'en sont rendu compte après tout le gâchis des massacres en Tunisie. Arrivés en Mauretania (=Maroc pour ceux qui ne suivent pas...) ils découvrent un pays déjà ancien (la conquête romaine avait commencé 1200 ans avant leur arrivée); le linteau des sédentaires qui n'existe pas dans la tente du nomade; une architecture déjà complexe, avec les puits de lumière et les maisons aveugles sur rue et patio intérieur. Car Fès, on le sait mntt, existait déjà avant la fondation historique de Fès par Idriss II (on y a retrouvé en 2000/2005 des monnaies pré-islamiques datant d'au moins 200 ans avant l'Islam). Avant l'Islam, les tribus qui peuplaient le Maroc avaient déjà des institutions développées, et l'Islam est venu cimenter les tribus entre elles et transformer l'agrégat en nation.
Conclusion (pour ajd): L'Islam s'est répandu au cours des 3 premiers siècles par l'épée, la violence se calmant peu-à-peu quand les Arabes, des Asiates, sont venus au contact du Maroc occidentalisé, puis de l'Espagne.
Une colonisation qui détruit, sans se préoccuper de savoir comment piller le lendemain; et une colonisation qui n'apporte rien ni dans le paysage (agriculture) ni dans l'architecture, ni culturellement.
Toutefois, les Arabes se sont sédentarisés au fil de leur expansion, mais ni en Tunisie, ni en Barbarie ni en Mauretanie ils ne sont devenus agriculteurs ni éleveurs. Ni dans l'industrie (forge, fonte). Toujours restés dans le commerce.
Cela ressemble terriblement au mode opératoire des colons protestants en Amérique du Nord, qui massacrent tout, n'apportent rien, et imposent leur propre mode de vie et leur religion sur le territoire conquis. Mais qui ont pris la bêche et la truelle.
Généralement, les pays conquis par l'Islam sont bien plus pauvres (économiquement) 50 ans après l'islamisation que 10 ans avant. Même au Maroc. Les échanges N-S, entre l'Europe et le Sénégal faisaient du Maroc un carrefour économique depuis... 500 ans avant J.C.! Ces échanges, ce commerce, la route du sel, ... ont été durablement ralentis et perturbés par la conquête islamique. Puis par les querelles internes.