mio je prend pas le bord je prent la réalité.
Prier ou payer, il faut choisir dans les églises italiennes
source :
http://fr.news.yahoo.com/041225/5/4724c.html
ROME (AP) - Prier ou payer, il faut choisir. Dans nombre d'églises italiennes regorgeant de trésors, de mosaïques byzantines, de fresques Renaissance ou encore de peintures baroques, les visiteurs sont désormais contraints à cette décision.
Si depuis longtemps les cathédrales font payer pour leurs "extras", comme visiter la crypte ou grimper dans la coupole, de plus en plus de lieux de culte italiens font payer l'entrée, pour tenter de canaliser le flot de visiteurs plus intéressés par les oeuvres d'art que le recueillement.
L'association "Eglises de Venise", dirigée par Luca Baldin, rassemble pour l'instant 15 églises. Pour 7,5 euros, on peut s'acheter un billet annuel valable pour tous les lieux de culte du groupe. Alors que l'entrée unique coûte 2,25 euros.
L'entrée reste gratuite pour les Vénitiens, les membres du clergé et les fidèles qui viennent uniquement pour prier ou assister à la messe.
Rendre l'entrée payante, selon Luca Baldin, c'est le prix à payer pour que ces églises gardent portes ouvertes. "A tort ou à raison, ces églises étaient fermées parce qu'il n'y avait pas le personnel suffisant pour en assurer la garde. Et quand elles ouvraient, pour les services religieux, ils étaient immanquablement perturbés par tous ceux qui y entraient, pas tellement pour des raisons religieuses, mais pour les admirer".
Et de comparer la situation de Venise à celle de Florence, où depuis des années déjà, plusieurs églises sont devenues payantes, pour cause d'invasion touristique.
Gianni Guido Rosetti, directeur de Santa Maria Novella, la plus importante église gothique de Toscane, raconte que la décision d'en rendre l'accès payant a été déchirante. Mais c'était ça ou "ne l'ouvrir que pour raisons religieuses et pas au public. Cela semblait encore pire", ajoute-t-il.
Chaque année, quelques 350.000 visiteurs arpentent la nef de Santa Maria, admirant ses trésors, une fresque de Masaccio, des crucifixions de Giotto ou Brunelleschi...
Faire payer l'entrée aura permis de faire passer le nombre des gardiens de deux à 19, de nettoyer graffiti et chewing-gums collés aux murs et au sol, et de financer l'éclairage de toute la nef, ajoute Rosetti.
Car les églises d'Italie dépendent du mécénat de sponsors privés, avides de publicité positive de ce genre, pour financer leurs restaurations. "Mais si vous pouvez trouver sans encombre un financier pour restaurer un crucifix de Giotto, personne ne va vouloir payer un simple salaire, ou la facture d'électricité", note Rosetti.
"Nous disons: 'si vous voulez visiter, vous devez participer'", note le père Aldo Marangoni, curé de San Giacomo dall'Orio, merveille architecturale byzantine hébergeant aussi des oeuvres de Véronèse. L'église voisine de San Giovanni Elemosinario, avec un Titien au-dessus de son autel, était fermée, mais a pu rouvrir ses portes après avoir rejoint son association "Chorus", capable de financer un gardien grâce au prix de l'entrée.
Pendant des décennies, dans nombre d'églises, les tableaux ou statues n'étaient éclairées que lorsqu'un touriste mettait une pièce dans la boîte allumant l'électricité. Les autres alors se précipitaient pour admirer l'oeuvre tout à coup brièvement illuminée.
A côté de la Tour de Pise, la cathédrale attenante fait payer 1,80 euro l'entrée. Mais uniquement en période touristique de pointe, et pas hors saison, ni pour ceux qui viennent à la messe.
"C'est une chose de vouloir assister à la messe, une autre de visiter l'église. D'autant que certains veulent juste s'abriter du soleil", explique Cirano Galli, porte-parole du bureau de gestion de la tour de Pise.
En revanche, le mouvement des églises payantes n'a pas pris à Rome. Dans la Ville éternelle et cité du pape, la maison de Dieu reste libre d'accès. - Associated Press