Razzu a écrit :Le bien et le mal sont des notions absolues dans la Bible , pourtant ces notions , seuls les humains les discernent . Pour les autres animaux , le seul principe c'est la survie.
On peut donc avancer que cette notion date de quelques milliers d'années tout au plus ... alors que l'univers en a plusieurs milliards.
En tant que chrétien comment expliquez-vous ce paradoxe ? Car sans être humain , il n'y a ni bien, ni mal donc que faire de Dieu avant l'homme ?
(j'ai moi-même été chrétien mais trop de probleme de ce type m'empeche de croire )
Le bien et le mal sont des notions absolues dans la Bible : Pourtant le bien est généralement considéré comme le contraire du mal. Ce ne sont donc pas des "notions absolues", mais relatives. Par ailleurs, le chapitre 1 de la Genèse montre que le concepteur de la création (qui est appelé en hébreu Elohim) juge comme "bien" l'intégralité de cette création. Il n'est donc pas envisagé de mal au sens propre. La séparation de la lumière et de l'obscur n'est qu'une étape préalable à leur fusion, et dans le processus de la création, les contraires sont d'abord distingués et séparés avant d'être refusionnés, ce qui permet alors d'obtenir la création de quelque chose de nouveau. Ainsi, le masculin et le féminin ne sont séparés que pour pouvoir s'unir et enfanter. Il en est de même du bien et du mal. La question est alors la suivante :
"
Si seul le bien existe, alors d'où provient le mal ?"
On peut donc avancer que cette notion date de quelques milliers d'années tout au plus ... alors que l'univers en a plusieurs milliards. Ici, il y a une incompréhension des mots utilisés dans la Bible. le mot "homme" peut désigner bien des choses, par exemple :
1- Le genre humain : en fait du point de vue métaphysique, l'homme est un règne comme le règne animal ou le règne végétal ou minéral, ou encore les règnes moléculaires, atomiques et subatomiques.
2- L'humanité en tant que collectivité d'êtres individuels du genre humain
3- L'être humain lui-même (homme ou femme)
4- L'être humain masculin en personne, contraire de la femme.
Alors comment raisonner par rapport au texte biblique ? Ce qui est conçu par Elohim, c'est le principe de l'humain, à savoir le
mental qui est tiré de la racine
man qui signifie ce qui est conscient et que l'on retrouve dans le sanscrit
manas, l'anglais
man et bien d'autres exemples, comme Menw, Iman, Manitou, Manu, Im-manu-El, etc.. D'ailleurs, ce qui fait l'homme c'est sa pensée, sa "façon d'être conscient", sa "façon d'appréhender les causes et les effets" et donc son intelligence qui lui permet d'
être conscient et de connaître. Les animaux ont bien eux-aussi une conscience, mais elle n'est pas extensible jusqu'à la connaissance, alors que l'être humain est capable par sa conscience d'atteindre la connaissance.
Adam est donc créé comme la CONSCIENCE HUMAINE, le MENTAL. Adam n'est donc pas l'être humain individuel, mais plutôt la nature humaine, dans son état initial, la nature mentale. Or cette conscience est comme un écran, comme une
image où Dieu va impulser sa création comme une
image de lui-même ou une
ressemblance de lui-même, au fur et à mesure que le mental sera capable de comprendre et connaître toute la logique de la création et ainsi d'obtenir de Dieu la constitution des formes matérielles qui concrétisent cette création. La faute originelle qui introduit le mal dans la création, est donc une étape du Mental universel. Elle consiste à croire que l'image résulte de deux principes en opposition : le bien et le mal, alors que seul le bien est à l'oeuvre. C'est un peu comme si au cinéma, on cherchait où se trouve le projecteur de lumière et où se trouve le projecteur d'obscurité, puisque l'image révèle des zones lumineuses et des zones sombres. Mais en réalité, il n'y a qu'un seul projecteur de lumière.
Le mal vient donc de ce que la conscience des êtres humains, réalise un excès de dualisme dans notre façon d'observer un bien et un mal que nous créons artificiellement par manque de connaissance, alors que la connaissance vraie nous donnerait seulement à comprendre que tout provient d'un seul principe, le Bien ou le Lumineux.
Dans le chapitre 2 de la genèse, on assiste à la création effective de la conscience Adam, et aux premières étapes de son organisation, par sexualisation ou séparation du masculin et du féminin, à savoir de la portion intellectuelle de cette conscience et de la portion sensible de la conscience. Le masculin est ce qui connaît par l'intelligence et la logique et le féminin est ce qui ressent par les sens physiques ou psychiques. La volonté résulte d'une harmonie entre les deux, mais au départ, le sensible précède l'intellectuel. On ressent d'abord la réalité, puis on lui donne un sens.
Et bien le domaine sensible est dualiste, analytique, séparatiste alors que le domaine intellectuel est au contraire symbolique et synthétique. Au cinéma, les yeux voient les zones lumineuses et les zones sombres constituant des formes, et c'est le cerveau qui reconstitue l'image globale et lui donne un sens. Dans l'épisode de la faute, c'est Isha (la femme) qui commet cette faute à cause du Serpent. Et c'est elle qui actionne la volonté à laquelle le masculin Ish se subordonne. C'est alors qu'apparaissent les formes propres au monde physique que nous connaissons et aux êtres de tous les règnes. Tous les êtres et notamment tous les êtres humains naissent à ce moment-là et vont vivre plusieurs cycles à travers la matière physique, accumulant des données de conscience et affinant ainsi leur conscience.
Après une longue évolution, l'humanité se présente aujourd'hui sous la forme que nous lui connaissons. Cet état est cependant extrêmement dualisé, et donc éloigné de la nature originelle de l'humain, bien que le mental soit de plus en plus performant. Il arrive alors un moment où la conscience humaine cherche les conditions de retour à une conscience synthétique où le féminin se subordonnera au masculin, afin de rétablir l'équilibre d'une fusion. Cette étape préfigure ce que le christianisme apporte par rapport à l'AT, et là il faut noter deux étapes :
Etape 1 : Religion de la dualité opposant le bien et le mal, le pur et l'impur, le juste et l'injuste, la lumière et les ténèbres. Cette religion perpétue la faute originelle et elle enfonce l'être humain dans des contradictions insolubles. C'est la religion de Babylone, liée à la confusion de Babel. Dans la Bible, cette étape correspond à la religion d'IHWH (le moi), opposé au Satan (le non-Moi). La confusion de Babel ou confusion de Dieu, est la confusion qui existe entre Elohim, le Dieu universel unique, et IHWH, le dieu temporel individuel, confusion qui apparaît à partir d'Abraham.
Etape 2 : malgré la sagesse de l'Etape 1, cette étape est celle du repentir, de la remontée, où le bien et le mal ne sont plus séparés, mais au contraire fusionnés, afin de restaurer les conditions d'une nouvelle naissance, celle du messie. Ce messie dans l'être humain peut alors accéder à la libération des cycles physiques, afin de se maintenir de façon constante dans le domaine céleste ou éternel, par la constitution de son corps spirituel. Dans cet état libéré et de résurrection, l'être humain est alors achevé et sa conscience est universelle. Le Christ est alors l'Adam universel achevé et régénéré dans son jardin céleste et il se compose de tous les êtres parvenus à cette conscience universelle. Jésus est dans l'être humain la conscience de ce retour vers Elohim, le Père. Il est l'expression d'IHWH-Elohim, l'Eternel, qui opère dans les chapitres 2 et 3 de la genèse et qui est l'être universel. Au terme de cette étape, l'individu connaît et ressent en même temps, dans un présent constant qui est appelé éternité. Il a une conscience à la fois individuelle et universelle et il peut interagir avec les autres individus et ensembles, ils constituent le corps du Christ, l'Etre conscient universel.