pauline.px a écrit :Merci Quinlan_Vos,
J'ai bien l'impression d'être une indécrottable Candide avec des questions qui frisent le blasphème contre la Raison.
Néanmoins, je réagis à :
"Supposons qu'un espace d'environs 100.000 années lumière soit un espace dans lequel le temps est arrêté.
Combien de temps mettrons-nous à le traverser?"
Cela me fait penser à la question de Bertrand Russel "Supposons l'ensemble de tous les ensembles, est-ce que l'ensemble de tous les ensembles qui ne se contiennent pas à titre d'élément se contient-il ?"
L'arrêt du temps est-il une réalité expérimentale ?
Si le temps est arrêté comment mesure-t-on l'espace ?
ou plus simplement :
Si le temps est arrêté comment mesure-t-on la durée ?
Si la durée est nulle et que le mouvement existe alors la vitesse (distance divisée par durée) est infinie.
et surtout : Peut-on faire des démonstrations probante avec l'infini ?
Sauf votre respect, au fil de cette discussion, j'ai le sentiment que je rencontre dans d'autres domaines comme la psychanalyse où mes questions qui me paraissent de plus en plus idiotes reçoivent des réponses de plus en plus spéculatives.
Suis-je comme un enfant qui fait tourner l'adulte en bourrique à coup de pourquoi ? ou bien est-il vraiment impossible de répondre à mes questions simples sans que je connaisse à fond l'astrophysique.
À vous lire s'il vous plaît.
Candide, non. Le serais-tu, tu prendrais tout ce que je dis comme argent comptant. Ors ce 'est pas le cas (et il ne le faut pas. Jamais).
Sinon, oui, l'arrêt du temps est bien une réalité, tout comme son accélération, ou son ralentissement. J'ai bien dit
arrêt, et non pas
disparition. C'est d'ailleurs à l'aune de ces découvertes que la théorie de la relativité s'est retrouvée coincée.
Pour répondre à tes questions...
Comment calculer une durée lorsque le temps est arrêté?
Simple : une montre. Ca paraît idiot mais, comme je l'ai dit, le temps n'est qu'un concept. Dans la
réalité des faits le temps est arrêté. Mais, pour tout observateur, suivant son échelle, il continue, tant que cet observateur n'est pas lié au temps. Ainsi, passe un peu de temps dans n endroit où le temps est arrêté, et tu pourra encore le mesurer, puisqu'il ne s'agira que de ton point de vue. Pour faire simple : ton temps continuera, mais le temps sera arrêté. Voila le lien à la relativité. A partir du moment où l'on définit quelque chose, on se doit de rester dans cette définition. Ta définition du temps (secondes, minutes, heures...) prime donc sur le temps relatif.
Pour ta deuxième question,effectivement, la vitesse est infinie... Mais selon quel point de vue? La lumière ira toujours aussi vite, et donc toi aussi. Encore une fois, de ton point de vue (puisque nous estimons la vitesse par rapport au temps). Encore une fois, nous quittons la relativité, pour ce qui est des faits. Tout absolu est lui même et son contraire. Ce qui signifie que si ta vitesse factuelle est infinie, elle est également infime. Comment savoir, puisque le temps est arrêté? Tes seules données "fiables" (disons, sur lesquelles tu peux te raccrocher) sont donc tes propres données : ta définition du temps, de l'espace et de la vitesse.
Troisième question : peut-on faire des expériences probantes avec l'infini? Oui et non. Oui, parce que les accélérateurs de particules, les théories mathématiques et physiques le font. Les différentes théories issues de la théorie des Cordes le fait aussi. L'infini est donc une donnée calculable... Et non, parce qu'en tant que tel, l'infini n'existe pas.
Que signifierait l'infini?
Quelque chose qui n'a pas de fin, qui est immuable, etc... Plausible. La théorie du chaos nous donne une démonstration de fractales se recréant jusqu'à l'infini... Sauf que toute donnée "infinie" ne peut déboucher que sur une cassure dans ces fractales (une non-fractale), qui brisera le cycle.
La seule chose qui soit infini dans l'univers est... L'univers lui-même. Infini parce qu'il est définit par l'espace et le temps. Ors on ne peut pas "tomber" de l'un ou de l'autre (quoi qu'il arrive, nous nous retrouvons toujours dans l'univers). Mais l'univers ne peut pas être infini, non plus. Déjà parce que l'on connait sa taille, et en plus parce qu'un univers infini ne pourrait être en expansion.
Voila tout le jeu des concepts avec lesquels joue la physique quantique et l'astronomie moderne.
Sinon, non, tes questions ne sont pas du tout idiotes. Mais les réponses touchent effectivement, pour une part, à la psychologie. Parce que nous sommes dans des domaines où notre cerveau seul ne peut concevoir le sujet dont nous parlons. Voila pourquoi seuls quelques chercheurs (Stephen Hawking, par exemple), armés de puissants ordinateurs y arrivent. Dans ce sens, il ne s'agit pas non plus de spéculations, puisque, malgré tout, nous restons dans le strict domaine du réel. Inimaginable, mais réel, tout comme il est difficile d'imaginer qu'il peut y avoir des astres dont la masse est presque égale à celle de l'univers entier, qui aspirent (littéralement) la lumière et la font disparaître - les trous noirs.
Encore une fois, il s'agit de concepts. En tant que tels, ils sont parfaitement applicables par nous, dans notre strict environnement. Mais ils ne le sont plus sortis de là. Dès lors, cen'est pas seulement notre champ de connaissance, mais bel et bien tout notre réseau cognitif qui est à reformuler.